Lettre n° 896
Par la grâce de D.ieu,
21 Chevat 5711,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav C. Z.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à vos lettres du 15 Tévet, du 24 Tévet et du 12 Chevat.
Concernant la Chemitta(2), les informations qui nous parviennent ici nous permettent de penser que les Kibboutsim orthodoxes de Terre Sainte n’adopteront pas les avis les plus permissifs et la respecteront comme il convient.
Je suis surpris que vous n’évoquiez pas les pluies qui tombent enfin. Ont-elles entièrement sauvé les cultures ou non ? Dans votre prochaine lettre, vous m’annoncerez sûrement de bonnes nouvelles, dans ce domaine et dans d’autres encore.
On vous a demandé s’il fallait abroger l’usage consistant à repousser une circoncision jusqu’au moment de Min’ha afin qu’un plus grand nombre de personnes y assiste.
Il est dit que ceux qui sont diligents accomplissent les Mitsvot au plus vite et ce principe en repousse un autre, celui qui établit que “ l’honneur du roi implique une foule nombreuse ”, comme l’établit le traité Roch Hachana 32b. Néanmoins, une exception peut être faite pour la circoncision, car celle-ci doit être joyeuse, puisque c’est de cette manière que l’on s’est engagé à la pratiquer, selon le traité Chabbat 130a.
Vous consulterez les traités Meguila 16b, Ketouvot 8a et surtout le traité Nidda 31b, qui dit : “ Tous se réjouissent de la pratiquer ”. Ceci suspend donc le principe de la diligence, impliquant de pratiquer la Mitsva au plus vite. Aussi, lorsque le 9 Av est repoussé(3), on retarde la circoncision jusqu’à après Min’ha(4), selon le Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm, fin du chapitre 559. Il n’en est pas de même lorsque le jeûne du 9 Av est en son temps, car la différence est alors peu importante(5), pour ce qui concerne la joie.
Le Sdeï ‘Hémed, recueil de principes, septième partie, troisième principe, citant le Birkeï Yossef, Ora’h ‘Haïm, paragraphe 1, le ‘Hayé Adam, principe 68, le Reéh ‘Haïm, à la Parchat Le’h Le’ha, le Lev ‘Haïm, tome 2, chapitre 127, dit que l’on ne doit pas retarder le rachat du premier né, pour cette raison. Et, il précise, comme une évidence, qu’il en est de même pour la circoncision.
A mon humble avis, une différence existe, cependant, comme je le disais auparavant. Et l’on ne peut considérer qu’il est encore plus important de pratiquer la circoncision au plus tôt, à cause du caractère répugnant du prépuce. Du reste, s’il en était ainsi, il faudrait appliquer ce principe également le 9 Av. En effet, il y a bien une différence, dans ce cas, puisque la Torah a précisé “ le huitième jour ”, sans introduire aucune distinction à l’intérieur de ce jour.
De plus, selon ce raisonnement, une circoncision qui a été retardée devrait être pratiquée encore plus tôt, en plus de la nécessité de faire preuve de diligence, qu’évoque le Sdeï ‘Hémed. Il faudrait en conclure que la règle, précédemment énoncée, à propos de la circoncision pratiquée le 9 Av, s’applique seulement à celle qui est faite en son temps, ce qui n’est dit nulle part. Il faut en comprendre la raison, mais cette analyse ne sera pas faite ici.
Concrètement, on peut vérifier que l’intensité de la joie dépend du nombre des présents. Parfois même, l’absence de certaines personnes provoque la tristesse.
Bien plus, en l’occurrence, est organisée, à cette occasion, une réunion des ‘Hassidim, au cours de laquelle sont commentées la Torah, les Mitsvot et la ‘Hassidout. Au bout du compte, “ l’Eternel, notre D.ieu nous a ordonné de mettre en pratique tous ces Préceptes afin de Le craindre ”.
En tout état de cause, ces raisons sont suffisantes pour établir, à mon avis, qu’il n’y a pas lieu de contraindre ceux qui adoptent une telle pratique de modifier leur comportement.
Pour ce qui est de la répartition des traités du Talmud et de la Michna, l’Admour Hazaken s’efforça de l’instituer, comme le dit la fin d’Igueret Hakodech et le Rabbi Maharach écrit que chacun doit étudier au moins un traité talmudique par an(6). S’il n’est pas possible d’obtenir ces deux répartitions à la fois, la première est donc prioritaire.
J’ai apprécié votre remarque selon laquelle il faut cumuler la force et la paix, lorsque l’on conclut la Michna. De fait, nos Sages disent, au traité Sanhédrin 100b, que le Saint béni soit-Il apporte la force et la puissance afin que l’on puisse recevoir Sa bénédiction. C’est la raison pour laquelle le verset(7) parle d’abord de puissance, puis constate que “ Il bénit Son peuple par la paix ”.
Lors d’une réunion ‘hassidique qui a eu lieu ici(8), a été expliquée la formulation “ Il n’a trouvé que ”(9). Celle-ci, en effet, aurait pu être plus courte, “ seulement la paix ”. Bien plus, comment parler de “ réceptacle contenant la bénédiction ”, alors que celle-ci transcende toutes les limites ? En fait, une question permet de répondre à l’autre et vous en avez sûrement le compte rendu(10). Ce point ne sera donc pas développé ici.
Avec ma bénédiction et en saluant toute votre communauté,
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Le Rav Chnéor Zalman Garélik, Rav de Kfar ‘Habad. Voir, à son propos, les lettres n°630 et 696.
(2) L’année chabbatique devant intervenir en 5712, 1951-1952.
(3) Parce que c’est un Chabbat et que le jeûne est alors le dimanche.
(4) Le Temple brûla jusqu'à la demi journée du 10 Av.
(5) Entre le matin et l’après-midi.
(6) Voir, à ce propos, la lettre n°754.
(7) “ D.ieu donnera la puissance à Son peuple. D.ieu bénira Son peuple par la paix ”.
(8) Voir, à ce propos, la lettre n°834.
(9) “ Il n’a trouvé, pour être un réceptacle contenant la bénédiction, que la paix ”.
(10) Du discours public du Rabbi.
21 Chevat 5711,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav C. Z.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à vos lettres du 15 Tévet, du 24 Tévet et du 12 Chevat.
Concernant la Chemitta(2), les informations qui nous parviennent ici nous permettent de penser que les Kibboutsim orthodoxes de Terre Sainte n’adopteront pas les avis les plus permissifs et la respecteront comme il convient.
Je suis surpris que vous n’évoquiez pas les pluies qui tombent enfin. Ont-elles entièrement sauvé les cultures ou non ? Dans votre prochaine lettre, vous m’annoncerez sûrement de bonnes nouvelles, dans ce domaine et dans d’autres encore.
On vous a demandé s’il fallait abroger l’usage consistant à repousser une circoncision jusqu’au moment de Min’ha afin qu’un plus grand nombre de personnes y assiste.
Il est dit que ceux qui sont diligents accomplissent les Mitsvot au plus vite et ce principe en repousse un autre, celui qui établit que “ l’honneur du roi implique une foule nombreuse ”, comme l’établit le traité Roch Hachana 32b. Néanmoins, une exception peut être faite pour la circoncision, car celle-ci doit être joyeuse, puisque c’est de cette manière que l’on s’est engagé à la pratiquer, selon le traité Chabbat 130a.
Vous consulterez les traités Meguila 16b, Ketouvot 8a et surtout le traité Nidda 31b, qui dit : “ Tous se réjouissent de la pratiquer ”. Ceci suspend donc le principe de la diligence, impliquant de pratiquer la Mitsva au plus vite. Aussi, lorsque le 9 Av est repoussé(3), on retarde la circoncision jusqu’à après Min’ha(4), selon le Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm, fin du chapitre 559. Il n’en est pas de même lorsque le jeûne du 9 Av est en son temps, car la différence est alors peu importante(5), pour ce qui concerne la joie.
Le Sdeï ‘Hémed, recueil de principes, septième partie, troisième principe, citant le Birkeï Yossef, Ora’h ‘Haïm, paragraphe 1, le ‘Hayé Adam, principe 68, le Reéh ‘Haïm, à la Parchat Le’h Le’ha, le Lev ‘Haïm, tome 2, chapitre 127, dit que l’on ne doit pas retarder le rachat du premier né, pour cette raison. Et, il précise, comme une évidence, qu’il en est de même pour la circoncision.
A mon humble avis, une différence existe, cependant, comme je le disais auparavant. Et l’on ne peut considérer qu’il est encore plus important de pratiquer la circoncision au plus tôt, à cause du caractère répugnant du prépuce. Du reste, s’il en était ainsi, il faudrait appliquer ce principe également le 9 Av. En effet, il y a bien une différence, dans ce cas, puisque la Torah a précisé “ le huitième jour ”, sans introduire aucune distinction à l’intérieur de ce jour.
De plus, selon ce raisonnement, une circoncision qui a été retardée devrait être pratiquée encore plus tôt, en plus de la nécessité de faire preuve de diligence, qu’évoque le Sdeï ‘Hémed. Il faudrait en conclure que la règle, précédemment énoncée, à propos de la circoncision pratiquée le 9 Av, s’applique seulement à celle qui est faite en son temps, ce qui n’est dit nulle part. Il faut en comprendre la raison, mais cette analyse ne sera pas faite ici.
Concrètement, on peut vérifier que l’intensité de la joie dépend du nombre des présents. Parfois même, l’absence de certaines personnes provoque la tristesse.
Bien plus, en l’occurrence, est organisée, à cette occasion, une réunion des ‘Hassidim, au cours de laquelle sont commentées la Torah, les Mitsvot et la ‘Hassidout. Au bout du compte, “ l’Eternel, notre D.ieu nous a ordonné de mettre en pratique tous ces Préceptes afin de Le craindre ”.
En tout état de cause, ces raisons sont suffisantes pour établir, à mon avis, qu’il n’y a pas lieu de contraindre ceux qui adoptent une telle pratique de modifier leur comportement.
Pour ce qui est de la répartition des traités du Talmud et de la Michna, l’Admour Hazaken s’efforça de l’instituer, comme le dit la fin d’Igueret Hakodech et le Rabbi Maharach écrit que chacun doit étudier au moins un traité talmudique par an(6). S’il n’est pas possible d’obtenir ces deux répartitions à la fois, la première est donc prioritaire.
J’ai apprécié votre remarque selon laquelle il faut cumuler la force et la paix, lorsque l’on conclut la Michna. De fait, nos Sages disent, au traité Sanhédrin 100b, que le Saint béni soit-Il apporte la force et la puissance afin que l’on puisse recevoir Sa bénédiction. C’est la raison pour laquelle le verset(7) parle d’abord de puissance, puis constate que “ Il bénit Son peuple par la paix ”.
Lors d’une réunion ‘hassidique qui a eu lieu ici(8), a été expliquée la formulation “ Il n’a trouvé que ”(9). Celle-ci, en effet, aurait pu être plus courte, “ seulement la paix ”. Bien plus, comment parler de “ réceptacle contenant la bénédiction ”, alors que celle-ci transcende toutes les limites ? En fait, une question permet de répondre à l’autre et vous en avez sûrement le compte rendu(10). Ce point ne sera donc pas développé ici.
Avec ma bénédiction et en saluant toute votre communauté,
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Le Rav Chnéor Zalman Garélik, Rav de Kfar ‘Habad. Voir, à son propos, les lettres n°630 et 696.
(2) L’année chabbatique devant intervenir en 5712, 1951-1952.
(3) Parce que c’est un Chabbat et que le jeûne est alors le dimanche.
(4) Le Temple brûla jusqu'à la demi journée du 10 Av.
(5) Entre le matin et l’après-midi.
(6) Voir, à ce propos, la lettre n°754.
(7) “ D.ieu donnera la puissance à Son peuple. D.ieu bénira Son peuple par la paix ”.
(8) Voir, à ce propos, la lettre n°834.
(9) “ Il n’a trouvé, pour être un réceptacle contenant la bénédiction, que la paix ”.
(10) Du discours public du Rabbi.