Lettre n° 8987

Par la grâce de D.ieu, veille du saint
Chabbat, veille de la fête de Chavouot,
temps du don de notre Torah 5725,
Brooklyn, New York,

A l’attention des participants à la conclusion de l’étude
d’Iguéret Ha Kodech, de l’Admour Hazaken, auteur du
Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah,
auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie
révélée de la Torah, que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai appris, avec plaisir, que vous concluez l’étude de la partie Iguéret Ha Kodech du Tanya, de l’Admour Hazaken(1). Bien que ce texte ait été adjoint au Tanya après le décès de l’Admour Hazaken, la décision de le faire fut prise par : “ les fils de l’auteur, de sainte mémoire, puisse son âme reposer dans le Gan Eden ”(2) et le premier signataire fut son fils, l’Admour Haémtsahi, qui lui succéda, ce qui veut dire qu’il emplit(3) sa place, de sorte que, d’emblée, celle-ci soit entièrement pleine(3). Or, le contenu de la conclusion d’Iguéret Ha Kodech, de son chapitre 32, est la valeur de la Tsedaka qui est donnée par l’homme de sa propre initiative, grâce à l’amour de D.ieu mis en éveil par la lecture du Chema Israël, dans le but de s’attacher à Lui et de faire don de sa propre personne en proclamant Son Unité, “ de tout ton pouvoir ”, au sens le plus littéral(4).

En l’occurrence, la fin est liée au début, c’est-à-dire au chapitre 1 d’Iguéret Ha Kodech, qui parle également de la ferveur de la prière, émanant de la profondeur du cœur, en faisant le don de sa propre personne(5). Néanmoins, l’introduction parle de l’effet premier de la prière, qui a des effets moraux, raffermit et aiguise l’intellect de celui qui médite à la grandeur de D.ieu, béni soit-Il, de même que ses émotions, son amour et sa crainte de D.ieu. Puis, interviennent les éléments matériels, la Tsedaka qui est donnée, d’une manière concrète, dans ce monde physique, conformément à la décision hala’hique du Choul’han Arou’h(6), fixant l’ordre de la journée de chacun. Ainsi, de la synagogue, où l’on prie, on se rend à la maison d’étude, le lieu de la Torah, puis l’on se consacre à ses affaires. Quand on exerce une activité commerciale, par exemple, on doit être, par celle-ci, un Sanctuaire pour D.ieu en donnant de la Tsedaka avec ce que l’on a gagné par son propre effort. Et, cette Tsedaka apportera l’élévation à l’ensemble de ses gains, comme l’explique l’Admour Hazaken(7).

On peut trouver une allusion à cette organisation de la journée dans l’explication que donnent nos Sages(8) du verset : “ Ils avanceront d’une prouesse vers l’autre et l’on verra D.ieu à Sion ”. Cette explication est retenue par l’Admour Hazaken dans la Hala’ha, concrètement applicable, en ces termes(9) : “ Quiconque se rend de la synagogue à la maison d’étude afin d’y étudier a le mérite d’accueillir la Présence de D.ieu ”. Et, le moyen, le réceptacle permettant d’accueillir la Présence de D.ieu est clairement défini par le verset : “ Je verrai Ta Face dans la justice ”(10). De fait, Iguéret Ha Kodech se conclut ici par les mots : “ Sa justice marchera devant lui ”, ce qui veut dire que l’on révèlera la Face de D.ieu, jusque dans ce monde matériel.

Lorsque l’on adopte cette organisation, on ne connaît pas le repos, pas d’interruption car, chaque jour, pendant le temps de miséricorde, le moment propice que constitue la prière, on déverse son âme comme de l’eau devant l’Eternel, par la ferveur de sa prière, comme on l’a dit, de toute la profondeur du cœur, en faisant don de sa propre personne(11), à l’image d’un champ(12) qui se trouve sur une montagne, “ la montagne où D.ieu pourvoira ”(13) et qu’il faut donc arroser en permanence. De ce fait, nos Sages disent que, tout au long des six jours, des six millénaires que compte le monde(14), on doit l’arroser, jusqu’à parvenir au septième jour, au “ jour qui sera entièrement Chabbat et repos pour l’éternité ”.

Je vous adresse mes respects et ma bénédiction selon la formulation traditionnelle(15) : tout comme vous avez achevé l’étude de ce texte, vous commencerez et achèverez d’autres traités et d’autres livres, vous étudierez et vous enseignerez, vous garderez, vous ferez et vous accomplirez. Avec ma bénédiction, exprimée selon les termes de notre maître, mon beau-père, le Rabbi, afin de recevoir la Torah avec joie et d’une manière profonde,

Notes

(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 24, à la page 406.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon l’approbation du Tanya, que l’on consultera ”.
(3) Le Rabbi souligne les mots : “ emplit ” et “ pleine ”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon la fin du chapitre 32 d’Iguéret Ha Kodech. La conclusion reprend une lettre de l’année passée. Voir Iguéret Ha Kodech, au chapitre 17 ”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon Iguéret Ha Kodech au chapitre 1 ”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Ora’h ‘Haïm, aux chapitres 155 et 156 ”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Dans le Tanya, à la fin du chapitre 34 ”.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “ A la conclusion du traité Moéd Katan ”.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “ Dans le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, Ora’h ‘Haïm, au début du chapitre 155 ”.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir Iguéret Ha Kodech, au chapitre 8, de même que l’introduction de l’Admour Hazaken à son Siddour ”.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “ Iguéret Ha Kodech, au chapitre 1 ”.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le début du traité Moéd Katan et le commentaire de Rachi, à cette référence ”.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : “ Cette expression désigne le Temple, selon le traité Bera’hot 62b, qui est ‘Ma maison, une maison de prière’ ”.
(14) Selon le traité Roch Hachana 31a.
(15) Prononcée lors de la conclusion d’une étude.