Lettre n° 9042
Par la grâce de D.ieu,
19 Mar ‘Hechvan 5726,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la veille du saint Chabbat, qui m’est parvenue avec retard(1). Du fait de son contenu, la présente réponse vous est adressée en passant outre à la file d’attente et au tarif express. Vous me parlez de l’endroit où votre fils doit poursuivre ses études(2). Or, à quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de souligner qu’il n’y a pas lieu d’avoir des doutes, dans la mesure où la Torah légifère, en la matière. En l’occurrence, il est une Injonction très claire(3), selon laquelle : “ un homme doit toujours étudier ce qui suscite l’intérêt en son cœur ”. Et, nos Sages soulignent l’importance de cette directive, au point que la Hala’ha, concrètement applicable, est tranchée en ce sens dans le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, lois du respect des parents, à la fin du chapitre 240. Elle s’applique également lorsque le père marque son désaccord et même si ce désaccord met sa vie(4) en danger. Malgré tout cela, il doit étudier ce qui suscite l’intérêt en son cœur et vous consulterez ces textes.
Il est tout aussi évident, dès lors qu’il s’agit d’une instruction de notre Torah, Torah de vie, qu’il en découle un bien certain(5), non seulement pour l’élève, mais aussi pour ses parents. Il est clair également, puisqu’il s’agit d’intérêt du cœur que l’on ne peut pas décréter que l’élève, le fils, doit avoir un autre intérêt. Cela est bien clair et l’on peut le vérifier concrètement. Un décret s’entend uniquement pour l’action concrète. Il ne peut pas porter, en revanche, sur le désir et le sentiment du cœur. Il en serait ainsi également si la question s’était posée il y a quelques temps, mais, en l’occurrence, votre fils se trouve sur place depuis quelques mois déjà et vous voyez bien quelle est la situation à la maison. On peut vérifier concrètement que le bien-être et la santé des parents, au même titre que le bien-être et la santé du fils, impliquent que ce dernier aille, au plus vite, poursuivre ses études dans une autre ville. Conformément à la décision hala’hique du Choul’han Arou’h, précédemment citée, il se rendra donc dans l’endroit qui suscite l’intérêt de son cœur, d’autant qu’il s’est déjà trouvé dans d’autres lieux. Malgré cela, c’est un autre endroit qui suscite son intérêt.
Il est bien évident également, pour le bien de tous ceux qui sont concernés, qu’il doit accomplir tout ce qui vient d’être dit d’une manière agréable, dans la proximité des cœurs. De façon générale, la paix et le rapprochement sont importants(6), en particulier dans une maison comme la vôtre, qui est basée sur la Torah et ses Mitsvot. En effet, “ ses voies sont des voies agréables et tous ses chemins sont paix ”(7). En la matière, on attend des parents plus que du fils, car ils sont plus âgés, ont plus d’expérience sur les chemins de la vie et dans les relations au sein de la maison. Autre point, qui est essentiel également, votre fils est un adolescent, ce qui veut dire qu’il est nerveusement plus tendu. Il n’est pas donné à chacun d’obtenir que l’intellect domine l’émotion(8), supprime totalement la tension nerveuse. De fait, plus un homme est âgé, plus sont intellect domine son émotion.
Bien évidemment, je ne veux pas vous effrayer, ce qu’à D.ieu ne plaise. Je dois, cependant, souligner encore une fois que, de tout temps et plus encore à notre époque, il a été nécessaire de préserver, dans toute la mesure du possible, l’état nerveux de la jeune génération, des jeunes gens et des jeunes filles. En effet, il convient d’observer ce qui se passe, malheureusement, parmi les jeunes, ce qu’il en est de leur état de santé, en général, de leur état nerveux, en particulier. De ce fait, en la matière, le plus tôt sera le mieux. Je souligne encore une fois qu’il s’agit ici du bien de chaque individu et de toutes les parties concernées. Vous-même et votre épouse devez encourager votre fils à se rendre en l’endroit qui suscite l’intérêt de son cœur. Vous le ferez au plus vite. Il est certain que, pour des personnes comme vous, il est inutile d’en dire plus.
Bien entendu, j’ai lu, avec tout l’intérêt nécessaire, ce que vous avez écrit concernant le fait de se fixer un objectif, de s’installer dans la vie, les chances de changer de comportement. Néanmoins, comme je le disais, tout cela ne dépend pas vraiment d’un raisonnement rationnel, mais bien, comme le disent nos Sages, de l’intérêt du cœur(5). A ceci s’ajoute, en l’occurrence, la tension nerveuse, les relations qui se détériorent de plus en plus. Pour le bien de votre épouse et pour celui de votre fils, ces relations doivent changer au plus vite. La proximité doit s’instaurer jusqu’à ce qu’il se rende en l’endroit qui suscite l’intérêt de son cœur.
Vous concluez votre lettre en disant que, selon vous, une tierce personne s’est mêlée. Vous m’excuserez de vous faire remarquer que, même si je ne sais pas quelle était la cause première(5) de tout cela, j’ai, cependant, parlé, à maintes reprises, avec votre fils. Je me suis également entretenu avec vous et avec votre épouse, lorsque vous étiez en visite ici. La situation actuelle(5) est donc bien celle qui est décrite ci-dessus, ce qui veut dire qu’il faut appliquer pleinement la décision hala’hique, la directive de notre Torah, Torah de vie. Car, pour l’heure, votre fils ne pourra pas changer le désir de son cœur, même s’il le souhaitait sincèrement. En écrivant ceci, je pense, au minimum, à un an ou deux. J’ai bon espoir que vous-même et votre épouse prêterez attention à ce qui est exposé ci-dessus à propos de l’enseignement de nos Sages s’appliquant à la présente situation, ce qui vous permettra d’adopter ces conclusions. Avec ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de tout cela et avec mes respects,
Notes
(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 34, à la page 245.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°8651 et 9075.
(3) Dans le traité Avoda Zara 19a.
(4) Celle du fils.
(5) Le Rabbi souligne les mots : “ certain ”, “ intérêt du cœur ”, “ première ” et “ situation actuelle ”.
(6) Selon le traité Yebamot 65b et le Midrash Vaykra Rabba, chapitre 29, au paragraphe 9.
(7) Michlé 3, 17.
(8) Voir, notamment, le Tanya, aux chapitres 12 et 17.
19 Mar ‘Hechvan 5726,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la veille du saint Chabbat, qui m’est parvenue avec retard(1). Du fait de son contenu, la présente réponse vous est adressée en passant outre à la file d’attente et au tarif express. Vous me parlez de l’endroit où votre fils doit poursuivre ses études(2). Or, à quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de souligner qu’il n’y a pas lieu d’avoir des doutes, dans la mesure où la Torah légifère, en la matière. En l’occurrence, il est une Injonction très claire(3), selon laquelle : “ un homme doit toujours étudier ce qui suscite l’intérêt en son cœur ”. Et, nos Sages soulignent l’importance de cette directive, au point que la Hala’ha, concrètement applicable, est tranchée en ce sens dans le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, lois du respect des parents, à la fin du chapitre 240. Elle s’applique également lorsque le père marque son désaccord et même si ce désaccord met sa vie(4) en danger. Malgré tout cela, il doit étudier ce qui suscite l’intérêt en son cœur et vous consulterez ces textes.
Il est tout aussi évident, dès lors qu’il s’agit d’une instruction de notre Torah, Torah de vie, qu’il en découle un bien certain(5), non seulement pour l’élève, mais aussi pour ses parents. Il est clair également, puisqu’il s’agit d’intérêt du cœur que l’on ne peut pas décréter que l’élève, le fils, doit avoir un autre intérêt. Cela est bien clair et l’on peut le vérifier concrètement. Un décret s’entend uniquement pour l’action concrète. Il ne peut pas porter, en revanche, sur le désir et le sentiment du cœur. Il en serait ainsi également si la question s’était posée il y a quelques temps, mais, en l’occurrence, votre fils se trouve sur place depuis quelques mois déjà et vous voyez bien quelle est la situation à la maison. On peut vérifier concrètement que le bien-être et la santé des parents, au même titre que le bien-être et la santé du fils, impliquent que ce dernier aille, au plus vite, poursuivre ses études dans une autre ville. Conformément à la décision hala’hique du Choul’han Arou’h, précédemment citée, il se rendra donc dans l’endroit qui suscite l’intérêt de son cœur, d’autant qu’il s’est déjà trouvé dans d’autres lieux. Malgré cela, c’est un autre endroit qui suscite son intérêt.
Il est bien évident également, pour le bien de tous ceux qui sont concernés, qu’il doit accomplir tout ce qui vient d’être dit d’une manière agréable, dans la proximité des cœurs. De façon générale, la paix et le rapprochement sont importants(6), en particulier dans une maison comme la vôtre, qui est basée sur la Torah et ses Mitsvot. En effet, “ ses voies sont des voies agréables et tous ses chemins sont paix ”(7). En la matière, on attend des parents plus que du fils, car ils sont plus âgés, ont plus d’expérience sur les chemins de la vie et dans les relations au sein de la maison. Autre point, qui est essentiel également, votre fils est un adolescent, ce qui veut dire qu’il est nerveusement plus tendu. Il n’est pas donné à chacun d’obtenir que l’intellect domine l’émotion(8), supprime totalement la tension nerveuse. De fait, plus un homme est âgé, plus sont intellect domine son émotion.
Bien évidemment, je ne veux pas vous effrayer, ce qu’à D.ieu ne plaise. Je dois, cependant, souligner encore une fois que, de tout temps et plus encore à notre époque, il a été nécessaire de préserver, dans toute la mesure du possible, l’état nerveux de la jeune génération, des jeunes gens et des jeunes filles. En effet, il convient d’observer ce qui se passe, malheureusement, parmi les jeunes, ce qu’il en est de leur état de santé, en général, de leur état nerveux, en particulier. De ce fait, en la matière, le plus tôt sera le mieux. Je souligne encore une fois qu’il s’agit ici du bien de chaque individu et de toutes les parties concernées. Vous-même et votre épouse devez encourager votre fils à se rendre en l’endroit qui suscite l’intérêt de son cœur. Vous le ferez au plus vite. Il est certain que, pour des personnes comme vous, il est inutile d’en dire plus.
Bien entendu, j’ai lu, avec tout l’intérêt nécessaire, ce que vous avez écrit concernant le fait de se fixer un objectif, de s’installer dans la vie, les chances de changer de comportement. Néanmoins, comme je le disais, tout cela ne dépend pas vraiment d’un raisonnement rationnel, mais bien, comme le disent nos Sages, de l’intérêt du cœur(5). A ceci s’ajoute, en l’occurrence, la tension nerveuse, les relations qui se détériorent de plus en plus. Pour le bien de votre épouse et pour celui de votre fils, ces relations doivent changer au plus vite. La proximité doit s’instaurer jusqu’à ce qu’il se rende en l’endroit qui suscite l’intérêt de son cœur.
Vous concluez votre lettre en disant que, selon vous, une tierce personne s’est mêlée. Vous m’excuserez de vous faire remarquer que, même si je ne sais pas quelle était la cause première(5) de tout cela, j’ai, cependant, parlé, à maintes reprises, avec votre fils. Je me suis également entretenu avec vous et avec votre épouse, lorsque vous étiez en visite ici. La situation actuelle(5) est donc bien celle qui est décrite ci-dessus, ce qui veut dire qu’il faut appliquer pleinement la décision hala’hique, la directive de notre Torah, Torah de vie. Car, pour l’heure, votre fils ne pourra pas changer le désir de son cœur, même s’il le souhaitait sincèrement. En écrivant ceci, je pense, au minimum, à un an ou deux. J’ai bon espoir que vous-même et votre épouse prêterez attention à ce qui est exposé ci-dessus à propos de l’enseignement de nos Sages s’appliquant à la présente situation, ce qui vous permettra d’adopter ces conclusions. Avec ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de tout cela et avec mes respects,
Notes
(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 34, à la page 245.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°8651 et 9075.
(3) Dans le traité Avoda Zara 19a.
(4) Celle du fils.
(5) Le Rabbi souligne les mots : “ certain ”, “ intérêt du cœur ”, “ première ” et “ situation actuelle ”.
(6) Selon le traité Yebamot 65b et le Midrash Vaykra Rabba, chapitre 29, au paragraphe 9.
(7) Michlé 3, 17.
(8) Voir, notamment, le Tanya, aux chapitres 12 et 17.