Lettre n° 9066
Par la grâce de D.ieu,
cinquième lumière de ‘Hanouka 5726,
Brooklyn, New York,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires, le
Rav Chnéor Zalman(1), rabbin de Kfar ‘Habad, en notre
Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai eu connaissance de rumeurs curieuses et surprenantes, que l’on transmettrait, en mon nom, en relation avec les élections pour le comité du Kfar(2). J’ai dit d’emblée qu’il ne fallait en tenir aucun compte. A de nombreuses reprises(3), j’ai averti, mis en garde(3), afin que l’on ne fasse pas cas de ce qui est rapporté en mon nom, au sujet de Kfar ‘Habad. Si je veux donner mon opinion, je peux écrire, de manière directe, surtout pour ce qui concerne le grand nombre. En outre, plusieurs points spécifiques interviennent ici et, bien souvent, il n’est pas aisé de trouver quelqu’un qui ne soit concerné par aucun d’entre eux et qui puisse donc faire preuve d’objectivité. Néanmoins, j’ai dernièrement reçu de multiples lettres, émanant de diverses personnes et rapportant, bien entendu, des informations contradictoires. Or, toutes se fondent toutes sur mon avis, sur ma volonté, sur ma décision, sur le fait qu’il ne peut pas en être autrement.
C’est pour cette raison que je m’adresse à vous, encore une fois, par la présente. J’espère que celle-ci sera suffisante également pour les jours qui viennent. Je réitère donc ce qui est affirmé ci-dessus. Il ne faut pas du tout(3) accorder de crédit aux rumeurs orales. Si j’ai un message à délivrer, je le ferai par écrit. Je ne charge personne de me représenter ou de parler en mon nom pour demander aux habitants du Kfar d’agir d’une façon ou d’une autre. Mes instructions seront exclusivement rédigées par écrit et signées par moi. Compte tenu de tout cela, la présente est adressée, en express, au Rav de la ville, qui se chargera d’en transmettre et d’en diffuser le contenu de la manière qui convient, avec la force qui caractérise un Rav, maître de l’endroit.
Nous nous trouvons dans les jours de ‘Hanouka et la Mitsva de cette période consiste à ajouter de la lumière, de jour en jour, non pas uniquement au sein de ses quatre coudées personnelles, mais précisément à la porte de sa maison, vers l’extérieur(4) et bien dans le domaine public, non uniquement dans une cour, par exemple(5). La lumière de la ‘Hassidout et son enseignement, que nos maîtres et chefs nous ont légué en héritage, éclairera la voie de chacun des habitants du Kfar, au sein de toute la communauté des ‘Hassidim, afin que chacun observe la vérité, comprenne que le chemin vrai est la voie royale, celle du Roi du monde, éclairée par le luminaire de la Torah, la ‘Hassidout. Parmi ses principes fondamentaux, figurent l’amour de D.ieu, l’amour de la Torah, l’amour du prochain. De la sorte, les cœurs s’uniront jusqu’à être tous comme un. Ils s’associeront dans l’action, qui est essentielle(6), c’est-à-dire, en l’occurrence, le renforcement du Kfar et son développement, dans tous les domaines, matériels et spirituels, avant tout en ce qui est d’actualité, la construction publique et privée.
Pour obtenir tout cela, il est indispensable de rapprocher les cœurs et, bien évidemment, de ne pas(3) susciter la discorde, les disputes, les contestations, les révolutions, mais de renforcer, de raffermir, de développer tous les domaines à la fois, grâce à une collaboration accrue de la part de toutes les forces actives de Kfar ‘Habad. A n’en pas douter, ceux qui ont agi jusqu’à maintenant continueront à le faire à l’avenir et ils se concerteront, de la manière qui convient avec ceux qui sont aptes à cela, même si, jusqu’à ce jour, cette concertation n’a pas été aussi importante qu’elle devait l’être. Il est clair que quiconque(3) a la possibilité d’offrir son aide, de conseiller, d’agir pour le bien du Kfar et pour ce qui le concerne, ne tiendra pas compte de raisonnements étriqués, de l’honneur prétendu et de tous les autres attraits émanant d’une source qui n’est pas pure et ne devant donc pas exister dans les quatre coudées des Juifs, en général et des ‘Hassidim, en particulier, surtout pendant la période de ‘Hanouka, lorsque disparaissent les pas des Tarmodes(7). De la sorte, sera sauvé de l’étroitesse tout ce qui concerne Kfar ‘Habad, d’une façon pacifique, “ car ils étaient nombreux avec moi ”(8).
Je vous adresse ma bénédiction pour un ‘Hanouka lumineux, de manière sans cesse accrue, en avançant, en ajoutant et en éclairant(9), afin que sa lumière éclaire toute l’année, “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”(10), de même que le luminaire de la Torah, qui en est la dimension profonde, l’enseignement de la ‘Hassidout.
M. Schneerson,
N. B. : Pour la raison précédemment citée, vous voudrez bien m’accuser réception de la présente au plus vite. Je vous en remercie d’avance.
Notes
(1) Le Rav C. Z. Garelik, Rav de Kfar ‘Habad. Voir, à son sujet, les lettres n°7332, 9317 et 9359.
(2) La municipalité de Kfar ‘Habad.
(3) Le Rabbi souligne les mots : “à de nombreuses reprises”, “mis en garde”, “du tout”, “pas” et “quiconque”.
(4) Selon le traité Chabbat 21b.
(5) Voir, à ce sujet, les Tossafot sur le traité Chabbat 21b.
(6) Selon le traité Avot, chapitre 1, à la Michna 17.
(7) Voir le Séfer Ha Maamarim Meloukat, tome 2, à la page 22.
(8) Tehilim 55, 19.
(9) Selon le traité Chabbat 21b.
(10) Michlé 6, 23.