Lettre n° 9088
Par la grâce de D.ieu,
11 Chevat 5726,
Brooklyn, New York,
Au distingué ‘Hassid…(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre et puisse D.ieu faire que vous m’annonciez de bonnes nouvelles de son contenu. Nous venons de vivre le dixième jour de Chevat, date du décès et de la Hilloula de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera et votre nom sera mentionné près de son saint tombeau.
Selon les termes de celui dont nous célébrons la Hilloula(2), faisant référence aux : “ héros d’Israël, vous qui protégez la terre(3), y compris après avoir restitué votre âme à notre Père Qui se trouve dans les cieux et Auquel vous consacrez votre âme ”, d’après la formulation du Midrash Rabba, Béréchit, au début du premier chapitre, non seulement(4) ceux-ci ne se séparent pas leur troupeau, mais, en outre, ils se présentent devant le Trône céleste, se tiennent devant le D.ieu exalté et tout puissant, afin de protéger le peuple de Yechouroun(5), comme le dit le Midrash Rabba, Béréchit, chapitre 44, au paragraphe 5, afin de solliciter la miséricorde et les bienfaits du Père pour Son fils, pour Son peuple et pour Son héritage. Avec ma bénédiction,
M. Schneerson,
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Vous(6) me posez des questions sur votre participation à la direction. Or, je vous ai déjà écrit(7), à ce sujet, d’une manière relativement détaillée.
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J’ai reçu(8), en son temps, le second tome du Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken(9) et je vous en remercie.
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Vous évoquez(10) la publication de vos commentaires de la Torah relatifs aux actes de divorce et au statut de la Agouna(11). C’est, de façon générale, une bonne initiative, pour différentes raisons. Néanmoins, ces domaines concernent les Rabbanim, qui tranchent la Hala’ha. Il faut donc tous les consulter.
Vous m’interrogez sur le Likouteï Torah, Parchat Chela’h, à la page 42b(12), qui affirme qu’une femme ayant ses règles ou bien un écoulement maladif(13) doit se tremper dans de l’eau vive(14). C’est, en effet, l’avis de plusieurs(15) Gaonim. C’est aussi ce que l’on peut déduire du Zohar, tome 3(15), à la page 97b, de même que des Tikouneï Zohar, à la fin du Tikoun n°105. Quelques unes de ces citations ont été répertoriées dans mes notes sur le Likouteï Torah, à cette même référence, dans l’édition de 5725(16).
Vous m’interrogez également sur le Likouteï Torah, Parchat Nasso, à la page 29b(17) selon lequel on apporte l’offrande dans un panier égyptien(18). Ce n’est pourtant pas ce que dit le traité Sotta 14b, qui disqualifie un tel panier. Néanmoins, la raison en est précisée. Elle est liée au verset(19) : “ Offrira-t-on ce qui est inférieur ? ”. Cette interdiction n’est cependant pas(15) instaurée par la Torah, comme le dit le Kessef Michné, dans ses lois des interdits de l’autel, chapitre 2, au paragraphe 10, bien que, selon quelques-uns des derniers Sages, il s’agisse effectivement d’une interdiction de la Torah. Toutefois, selon cette interprétation, il est difficile de comprendre pourquoi les pauvres apportaient leurs prémices dans des paniers en branches de saule, comme le dit le traité Bikkourim, chapitre 3, à la Michna 8. Il est clair que ceux-ci sont inférieurs aux paniers en branches de palmier, que sont les “ paniers égyptiens ”, comme l’explique Rachi, à cette même référence du traité Sotta. En effet, le verset : “ Offrira-t-on ce qui est inférieur ? ” s’applique, de la même façon, à ce qui n’est pas, à proprement parler, sacrifié sur l’autel. C’est bien évident.
Je viens de recevoir votre lettre faisant suite à celle qui est visée ci-dessus. S’agissant de vos responsa sur le statut d’Agouna, il serait bon que vous consultiez, au préalable, le Otsar Ha Posskim sur le Even Ha Ezer, au chapitre 17, selon l’édition de Jérusalem. Vous complèterez vos responsa en fonction de cela, puis vous les publierez, avec succès.
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Je viens de recevoir votre lettre(20) du 13 Chevat, avec ce qui y était joint. Vous constatez qu’il est actuellement facile du faire du feu et vous vous demandez, en conséquence, pourquoi cela serait interdit pendant le saint Chabbat(21). L’explication est très simple. La création de D.ieu fut encore plus aisée, puisqu’elle fut réalisée par une simple Parole, alors que D.ieu est infini. Or, à la suite de cela(15), “ D.ieu fit… et Il se reposa ”(22).
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Je vous adresse ma bénédiction(23), y compris, bien entendu, pour la parution prochaine des volumes de l’Encyclopédie suivant le onzième, que vous réaliserez en bonne santé. Votre voyage au Népal est-il réellement nécessaire ?
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Je fais réponse à votre question(24). Conformément à la coutume juive(25), on passe Pessa’h avec tous les membres de sa famille, chez soi. C’est, en particulier, le cas pour le chef de la famille. En outre, il est particulièrement difficile de célébrer Pessa’h de la meilleure façon, lorsque l’on se trouve dans un autre endroit, c’est bien évident.
J’ai lu, avec satisfaction, la coupure de presse, votre article sur la Chemitta(26). Que D.ieu vous confère la réussite également dans les jours qui viennent.
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Il est bien clair(27) que la question du logement ne doit pas retarder le mariage.
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Je fais réponse(24) à votre question : il est bien évident que vous devez achever vos études.
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Je fais réponse à vos remarques(28) :
A) Concernant le traité Bera’hot 32b, vous consulterez les Rechimot du Tséma’h Tsédek(29) sur E’ha, à propos du verset : “ Souviens-Toi, Eternel ”.
B) La grande annonce relative à la lecture de la Torah(30) doit être diffusée, en tout endroit, en fonction des conditions de l’endroit. En effet, elle a été conçue dans l’objectif d’une telle diffusion.
C) S’agissant de votre visite en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, vous exposerez votre propos en présence de trois amis et vous vous conformerez à leur conclusion(31).
Notes
(1) Cette lettre fut adressée à plusieurs personnes. Elle figure au début du Séfer Ha Si’hot 5704 et dans le Likouteï Si’hot, tome 11, à la page 235. On trouvera une longue explication de son contenu dans les causeries qui ont été prononcées lors de la réunion ‘hassidique du 10 Chevat 5726.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Dans sa lettre pour la première Hilloula de son père, le Rabbi, imprimée dans le Séfer ‘Ho’hmeï Israël, paru à New York, en 5684, à la page 33a ” et dans les Iguerot Kodech du Rabbi Rayats, tome 1, lettre n°72.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Le lien entre le héros et la protection est défini par le Midrash Chir Hachirim Rabba, à propos du verset : ‘Mille qui protège… les héros qui dirigent’ et dans le Or Ha Torah, du Tséma’h Tsédek, cette année étant celle de sa centième Hilloula, à la Parchat Le’h Le’ha, dans le discours ‘hassidique intitulé : ‘Ta récompense est très grande ”. La référence du Midrash Chir Hachirim Rabba se trouve dans le chapitre 4, au paragraphe 4-1 et celle du Or Ha Torah, à partir de la page 78b.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ On consultera le traité Sotta 13b, qui dit que : ‘Moché n’est pas mort. Il assume toujours sa mission’. On verra aussi le Zohar, tome 2, à la page 174a ”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Midrash Béréchit Rabba, Parchat Vaychla’h, au début du chapitre 77, qui dit : ‘Yechouroun décrit les Juifs qui sont agréables et dignes d’éloge’. Le Likouteï Torah, Parchat Nitsavim, à la page 45a, le Or Ha Torah, du Tséma’h Tsédek, Parchat Bera’ha, à partir de la page 1850, qui développe une longue analyse, à ce sujet et cite des références. A la page 1870, il dit : ‘Yechouroun inclut à la fois Yaakov et Israël, le plaisir du Roi en Son Essence. Le cantique se révèle de la Couronne surplombant l’enchaînement des mondes à l’Attribut de Royauté. Et, l’on notera le Targoum du verset Devarim 33, 5, pour lequel Onkelos dit : ‘Israël’ et le Targoum Yerouchalmi : ‘Maison de Yaakov’ ”.
(6) Ce paragraphe fut rajouté, à la main, sur l’exemplaire de cette lettre adressé au Rav Yochoua Chnéor Zalman Serebranski. Voir, à son sujet, les lettres n°8185, 9109, 9210 et 9344.
(7) Voir, à ce sujet, les lettres n°4269 et 6148.
(8) Ce paragraphe fut rajouté, à la main, sur l’exemplaire de cette lettre adressé au Rav Ephraïm Wolf, de Lod. Voir, à son sujet, les lettres n°6943 et 9344.
(9) Qui venait d’être publié par les éditions Kehot, en notre Terre Sainte.
(10) Ce paragraphe fut rajouté sur l’exemplaire de cette lettre adressé au Rav ‘Haïm Morde’haï Perlov. Voir, à son sujet, les lettres n°8423 et 9363.
(11) Une femme dont le mari a disparu sans lui donner un acte de divorce, de sorte qu’elle est dans l’impossibilité de se remarier.
(12) Voir, à ce propos, les lettres n°701 et 2785, de même que le Likouteï Si’hot, tome 7, à la page 205.
(13) La Nidda et la Zava.
(14) Et, non uniquement dans un bassin rituel.
(15) Le Rabbi souligne les mots : “plusieurs”, “tome 3”, “n’est cependant pas” et “à la suite de cela”.
(16) 1965.
(17) Voir, à ce sujet, la lettre n°556.
(18) La femme Sotta apporte son offrande d’expiation dans le Temple dans un simple panier tressé avec des branches.
(19) Mala’hi 1, 8.
(20) Ce paragraphe fut rajouté, à la main, sur l’exemplaire de cette lettre adressé au Rav Mena’hem Israël Melov. Voir, à son sujet, les lettres n°7651 et 9123. Voir aussi le Likouteï Si’hot, tome 11, à la page 351.
(21) Voir, à ce sujet, la lettre n°5363.
(22) Tissa 31, 17.
(23) Ce paragraphe fut rajouté, à la main, sur l’exemplaire de cette lettre adressé au Rav Chlomo Yossef Zevin. Voir, à son sujet, la lettre n°9033.
(24) Ce paragraphe fut rajouté à l’un des exemplaires de cette lettre.
(25) Voir, à ce sujet, la lettre n°3265 et le Ohaleï Chem, tome 6, à la page 254.
(26) L’année 5726 était celle de la Chemitta.
(27) Ce paragraphe fut rajouté à l’un des exemplaires de cette lettre. Voir le Likouteï Si’hot, tome 24, à la page 466.
(28) Ce paragraphe fut rajouté à l’exemplaire de cette lettre adressé au Rav Its’hak Dubov. Voir, à son sujet, les lettres n°8709, 9163 et 9267.
(29) Voir le Or Ha Torah, Na’h, tome 2, à partir de la page 1085.
(30) Voir les Iguerot Kodech du Rabbi Rachab, tome 1, lettre n°67.
(31) Voir, notamment, à ce propos, la lettre n°7927 et les Iguerot Kodech du Tséma’h Tsédek, tome 2, lettre n°10.