Lettre n° 9090

Par la grâce de D.ieu,


11 Chevat 5726,
Brooklyn, New York,


A madame Ne’hama(1),


Je vous bénis et vous salue,


J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du 29 janvier(2). En outre, j’ai été satisfait de recevoir vos salutations, par le Rav important, Rav Chlomo Aharon Kazarnovski, auquel j’ai demandé, à mon tour, de vous saluer, à l’occasion de l’inauguration de Beth Ne’hama(3). J’ai été heureux d’apprendre par sa bouche avec quel enthousiasme vous vous êtes acquittée de cette mission et vous avez déclaré que le Beth Ne’hama doit, en tout point, être conforme à ce qui est requis. Ceci renforce mon espoir que les enfants qui y recevront leur éducation seront de bons Juifs, ce qui est le seul moyen d’être certain qu’ils seront également des Juifs bons et des hommes bons, à tous les sens du terme.


Il va sans dire qu’un tel résultat doit être obtenu pour chaque(4) enfant juif, où qu’il se trouve et quel que soit le milieu dans lequel il évolue. Mais, cela est particulièrement important pour des enfants se trouvant dans un pays que les non-Juifs eux-mêmes qualifient de Terre Sainte. Bien plus, il s’agit, en l’occurrence, d’enfants qui, pour différentes raisons, n’ont pas été à l’abri des tracas et des difficultés, pendant leurs jeunes années, comme cela aurait dû être le cas. Tout ceci augmente le mérite et la satisfaction de ceux qui prennent part à la formation et à l’éducation de ces enfants, de la manière qui convient. Simultanément, la responsabilité s’en trouve accrue d’autant. Néanmoins, D.ieu donne l’assurance que celui qui a de larges responsabilités disposera également de moyens renforcés, afin d’obtenir tout ce qui doit l’être, de la manière la plus entière. Et, comme c’est le cas pour tout ce qui est lié à D.ieu, on accomplira tout cela avec optimisme, dans la joie et l’enthousiasme.


Je me permets d’ajouter le point suivant. Si tout ce qui vient d’être dit s’applique aux réalisations portant votre nom ou celui de vos proches, la responsabilité est d’autant plus claire et d’autant plus évidente. Mais, je l’ai dit, le mérite est entièrement vôtre également. En outre, ceci concerne également les domaines dans lesquels vous pouvez exercer votre influence. En effet, j’entends, de différentes sources, à quel point vous êtes considérée dans les divers milieux d’Erets Israël et cette influence est donc particulièrement déterminante, bien plus grande et bien plus large que ce que vous imaginez. On acceptera donc toute directive qui émanera de vous, dans le sens qui vient d’être défini, y compris dans les cercles pour lesquels, compte tenu de leur situation, cela sera un fait nouveau.


Nous sommes au lendemain de la Hilloula de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Il est donc judicieux de se rappeler de la manière dont il vécut lui-même, d’en faire mention, d’évoquer, en particulier, le leitmotiv, le fil d’or qui conduisit toute son existence. Celui-ci délivre l’enseignement suivant. Un seul et unique Juif, quand il se mobilise de toutes ses forces pour un certain idéal, reçoit des forces illimitées et il peut surmonter tous les obstacles, y compris ceux qui, à première vue, paraissent infranchissables. Certes, lui-même disposait d’immenses forces dont il n’est pas aisé de retrouver l’équivalent chez les hommes, comme le savent ceux qui ont connaissance de sa biographie ou qui ont vécu à son contact. A l’opposé, les difficultés auxquelles on est confronté actuellement sont infiniment plus réduites que celles qu’il rencontra lui-même, dans son action. Je vous souhaite tout le bien. Puissiez-vous m’annoncer de bonnes nouvelles de vous-même et de tous ceux que vous mentionnez dans votre lettre, de même que du contenu de la mienne, exposé ci-dessus. Avec ma bénédiction,


Notes


(1) Madame N. Shayer. Voir, à son sujet, la lettre n°9156.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 21, à la page 369 et tome 33, à la page 285.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre suivante.
(4) Le Rabbi souligne le mot : “chaque”.