Lettre n° 9101

Par la grâce de D.ieu,


7 Adar 5726,
Brooklyn, New York,


Je vous salue et vous bénis,


Je fais réponse à votre lettre dans laquelle vous me parlez de votre fille et du jeune homme dont elle a fait la connaissance. J’ai retardé ma réponse, pensant qu’entre temps, la situation se clarifierait. En effet, plusieurs détails importants ne sont pas précisés, dans ce que vous me dites. Avant tout, ce jeune homme est-il intellectuellement mûr et développé, au-delà de ce que présage le nombre de ses années ? Car, l’âge n’est pas déterminant pour mener une vie équilibrée. Seules importent la détermination et la droiture de l’esprit. S’agissant d’un Juif et d’une Juive, l’un des aspects les plus fondamentaux est le maintien des traditions, dans l’existence quotidienne. C’est le moyen d’avoir une vie heureuse et bénie de D.ieu, Qui donne la Torah et ordonne les Mitsvot.


Je n’ai pas reçu de précisions complémentaires sur tout cela. Néanmoins, dans votre lettre, que je viens de recevoir, vous mentionnez encore une fois ce qui concerne votre fille et je ne souhaite donc plus retarder ma réponse. Mon avis, concernant la question que vous me posez, est le suivant. Il ne semble pas judicieux de manifester une opposition véhémente, bien qu’il soit effectivement nécessaire de manifester son désaccord. Pour autant, à notre époque, une trop forte opposition de la part des parents produit un effet inverse, y compris chez les bons enfants. En effet, une telle réaction est interprétée comme un désir d’exercer sa tutelle, d’imposer l’autorité des adultes aux “ petits ”, dont l’éducation n’est pas achevée, ce qui heurte leur sentiment d’indépendance.


S’agissant d’une opposition qui s’exprimerait d’une manière convenable, l’élément déterminant, à mon avis, doit être celui qui est énoncé ci-dessus : son comportement quotidien est-il conforme à la tradition de nos Pères, c’est-à-dire à notre Torah, Torah de vie et à ses Mitsvot, desquelles il est dit(1) : “ On vivra par elles ” ? Point important, bien qu’il ne le soit pas autant que le précédent, il doit être plus âgé qu’elle, comme je le disais.


D.ieu accorde Sa Providence à chacun et à chacune. Puisse-t-Il donc faire que vous conceviez une satisfaction véritable de votre fille, qu’elle trouve, en particulier, un bon parti, qui sera bon à la fois matériellement et spirituellement. Bien plus, nous sommes entrés dans le mois d’Adar, en lequel nous avons reçu l’Injonction(2) d’intensifier notre joie. Or, un Précepte de D.ieu est également des forces insufflées, des moyens accordés pour parvenir à cette joie. Avec mes respects, ma bénédiction pour me donner de bonnes nouvelles de tout cela, de même que pour un joyeux Pourim,


N. B. : Je vous remercie de tout mon cœur pour les informations que vous me communiquez, dans votre lettre du 20 Chevat, bien que vous présentiez de la manière la plus brève et la plus concise votre intervention en faveur de ‘Habad, au cours de la réunion que vous mentionnez et avant celle-ci. Néanmoins, j’ai obtenu d’autres précisions par les ‘Hassidim sur la dimension “ quantitative ” de votre action et, en particulier, sur la grâce et l’enthousiasme qui l’accompagnaient.


Notes


(1) A’hareï 18, 5.
(2) Dans le traité Taanit 29a, cité dans la Hala’ha, par le Maguen Avraham, Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 686.