Lettre n° 9123

Par la grâce de D.ieu,


11 Nissan 5726,
Brooklyn, New York,


Aux membres du comité pour le générateur(1), auprès du
Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux
besoins communautaires, le Rav Meïr Tsvi(2),


Je vous salue et vous bénis,


J’ai bien reçu votre lettre du 6 Nissan et je vous remercie pour la bonne nouvelle qu’elle me rapporte. A l’occasion de la fête des Matsot, temps de notre liberté, qui arrive, pour nous et pour tout Israël, pour le bien, je vous adresse, par la présente, ma bénédiction pour une fête cachère et joyeuse, pour une liberté véritable, libération de tous les tracas matériels et spirituels, de tout ce qui fait obstacle au service de D.ieu avec joie et enthousiasme.


Cette liberté et cette joie se prolongeront tout au long de l’année. Bien plus, le service de D.ieu, comme le prescrit notre Torah, Torah de vie, s’étend à tout ce qui concerne l’homme, de même qu’à l’ensemble de la journée et de la nuit, ainsi qu’il est dit(3) : “ En toutes tes voies, reconnais-Le ”. Ce qui était joint à votre lettre vous est restitué par la présente. Avec ma bénédiction pour une considérable réussite en votre entreprise de la plus haute importance, de même qu’avec mes vœux pour la fête, à chacun d’entre vous et aux membres de sa famille, auxquels D.ieu accordera de longs jours et de bonnes années,


M. Schneerson,


* * *


Je viens de recevoir(4) votre lettre de l’issue du saint Chabbat Parchat Chemini et je fais réponse à vos questions :


A) Concernant la possibilité d’éprouver la joie de la Mitsva également pour la Techouva(5), vous consulterez, notamment, le Tanya, au chapitre 31, qui demande : “ de ne pas mélanger la joie de l’âme et la tristesse du corps ”, ce qui veut bien dire que toutes les Mitsvot sont identiques(6), de ce point de vue. Néanmoins, la joie de la Techouva possède une qualité(6) que n’a pas celle des autres Mitsvot, comme l’explique ce texte : “ Il n’est pas(6) de plus grande joie que de quitter l’exil ”, ce qui est bien l’aspect essentiel(6) de la Techouva, à la différence des bonnes actions. Or, une telle qualité est sans aucune commune mesure(6) avec la joie des autres Mitsvot, dès que l’on se dit que la Techouva les surpasse toutes. En effet, la Hala’ha tranche(6) qu’un impie avéré, s’il a une pensée de Techouva, devient aussitôt un Juste parfait(7). Il en est donc de même pour la joie qui y correspond, mais ce point ne sera pas développé ici.


B) Il est évident que vous devez porter également les Tefillin de Rabbénou Tam. Vous consulterez, à ce propos, le Chaar Ha Collel sur le Sidour, à la fin du chapitre 11, qui développe une explication relativement longue, à ce sujet.


C) Après le mariage, qui sera célébré en un moment bon et fructueux, vous résiderez, en priorité, à Bneï Brak, en fonction de ce que vous m’écrivez.


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Vous faites allusion à l’attention accordée à votre épouse, qui a réalisé et qui réalise encore certaines actions(8). Votre raisonnement est assurément juste. Néanmoins, un autre point doit être pris en compte, en l’occurrence, qui est essentiel. L’expression Simat Levav, avec deux Beth, désigne une attention spécifique, permettant la guérison à la fois de l’esprit et du corps. Elle est donc évaluée selon des critères médicaux. En outre, ce qui concerne le cœur, de façon générale, ne s’accommode pas de la mesure.


A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en dire plus. Celui Qui guérit toute chair et accomplit des merveilles enverra à votre épouse une prompte et complète guérison.


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Il est évident que vos projets sont positifs(9) et D.ieu fasse que vous trouviez enfin une oreille attentive auprès des ‘Hassidim de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Toutefois, il est encore plus clair que le manque, au moins à l’heure actuelle, dans d’autres domaines, élargit(6) d’autant votre responsabilité et votre mérite. En conséquence, vous devez vous passionner pour tout cela, ce qui est le contraire(6) de la conclusion de votre lettre.


L’envoi de la présente a été retardé et je viens de recevoir votre lettre du 11 Nissan, avec ce qui y était joint, des coupures de presse présentant vos articles. Je vous remercie pour la satisfaction que vous m’avez procurée.


Notes


(1) Cette lettre fut adressée à plusieurs personnes. Celle de l’un des destinataires est reproduite ici. A propos du générateur de Kfar ‘Habad, voir la lettre n°9106.
(2) Le Rav M. T. Gruzman.
(3) Michlé 3, 6. Voir le Rambam, lois des opinions, à la fin du chapitre 3.
(4) Ce paragraphe a été ajouté à l’exemplaire de cette lettre adressé au Rav Binyamin Ezra Schochat. Voir le Likouteï Si’hot, tome 24, à la page 529.
(5) Voir, à ce sujet, le Séfer Ha Maamarim Meloukat, tome 5, à la page 60.
(6) Le Rabbi souligne les mots : “identiques”, “qualité”, “n’est pas” “essentiel”, “une telle qualité est sans aucune commune mesure”, “Hala’ha tranche”, “élargit” et “contraire”.
(7) Voir le traité Kiddouchin 49b, selon la version du Or Zaroua, au paragraphe 12 et le Rambam, lois du mariage, chapitre 8, au paragraphe 5, de même que le Tour et Choul’han Arou’h, Even Ha Ezer, chapitre 38, au paragraphe 31.
(8) Voir, à ce sujet, la lettre n°9036.
(9) Ce paragraphe a été ajouté à l’exemplaire de cette lettre adressé au Rav Mena’hem Israël Melov. Voir, à son sujet, la lettre n°9088.