Lettre n° 9133
Par la grâce de D.ieu,
4 Iyar 5726,
Brooklyn,
A monsieur Chalom Eliézer(1),
Je vous salue et vous bénis,
Après une longue interruption, j’ai bien reçu votre lettre d’Issrou ‘Hag Pessa’h(2), dans laquelle vous m’interrogez sur les raisons des événements survenus ces dernières années. De façon générale, un enseignement nous est délivré par notre Torah, qui est appelée Torah de vie, ce qui veut dire, au sens le plus simple, qu’elle est une Torah donnant des enseignements pour la vie quotidienne, en particulier pour ses événements les plus importants, selon lequel : “ Tu seras intègre envers l’Eternel ton D.ieu ”(3). Il faut donc s’en remettre à D.ieu et se dire que chaque événement se produisant dans le monde a sûrement une juste explication, en particulier quand il concerne : “ Israël, le peuple qui Lui est proche ”(4). Car, comme le dit la Torah à maintes reprises, “ vous êtes des enfants pour l’Eternel votre D.ieu ”(5).
Bien entendu(6), il découle de ce qui vient d’être dit qu’un homme, dont l’intellect est limité, qui ne comprend pas pleinement ces situations, est limité dans leur perception, n’en possède pas toutes les données et, bien sûr, ne sait pas ce que sera l’issue des événements de ces dernières années, ne saurait percevoir et comprendre le raisonnement du Saint béni soit-Il, si l’on peut se permettre cette expression. Et, l’on connaît la comparaison qui est faite, à ce sujet, celle d’un petit enfant qui voudrait saisir et percevoir l’attitude et les actions d’un vieil homme, sage et ayant des comportements judicieux. Or, la différence entre eux n’est que relative. C’est pour cela que le grand sage, à son époque, a été identique à l’enfant, a eu la même perception. Et, cet enfant pourra à son tour, le moment venu, être un grand sage, peut-être même surpasser le premier et l’on doit espérer que ce soit effectivement le cas. A l’opposé, entre l’homme et le Créateur, il n’y a aucune commune mesure. Bien plus encore, c’est ce que l’on saisit et que l’on comprend qui doit susciter la surprise et l’étonnement.
C’est pour cette raison que nous remercions D.ieu, à ce propos, car Il “ accorde le discernement ” et Il permet de comprendre. Je me souviens de notre rencontre et je suis donc persuadé qu’il est inutile d’en dire plus, concernant ce qui vient d’être exposé. A cette occasion, je me permets de vous joindre une copie de ma lettre adressée à tous(7), pour Pessa’h. J’espère que son contenu vous intéressera. Avec mes respects et ma bénédiction,
Imaginons un homme ayant une bonne compréhension, des comportements moraux positifs, une bonne perception et les questions que celui-ci peut se poser s’il a été éduqué sur une île et n’a aucune connaissance de la médecine et du traitement par une intervention chirurgicale. S’il se trouve soudain hospitalisé, introduit dans le bloc opératoire et s’il voit un homme, couché sur la table et attaché avec une sangle, comme on l’a fait avant de mettre au point l’anesthésie, s’il observe, autour de lui, des hommes exhibant des couteaux et différents instruments, qui découpent celui qui est couché sur la table et pousse des hurlements, cet insulaire en sera épouvanté et il se demandera comment on peut laisser découper une personne sans tenir aucun compte de ses cris. En fait, l’insulaire ne comprend nullement la raison d’être véritable de cette opération. Vous devez comprendre cette image.
Notes
(1) Mr C. E. Shtaub, de Toronto.
(2) Le lendemain de la fête.
(3) Choftim 18, 13.
(4) Tehilim 148, 14.
(5) Reéh 14, 1.
(6) Voir, à ce propos, la lettre n°9124.
(7) Il s’agit de la lettre n°9122.