Lettre n° 9154

Par la grâce de D.ieu,


10 Sivan 5726,
Brooklyn,


Je vous salue et vous bénis,


Je fais réponse à votre lettre de Roch ‘Hodech Sivan, dans laquelle vous me décrivez brièvement votre vie et ce qui vous est arrivé dernièrement. Vous concluez en relatant ce qui s’est passé lorsque vous avez conduit l’office, pendant Roch ‘Hodech(1). D’après ce que vous dites, tel est l’usage dans la synagogue en laquelle vous priez et même dans toute la ville. Selon l’avis de plusieurs Décisionnaires, vous étiez donc tenu de vous conformer à cette pratique, y compris si la situation avait été plus grave que celle que vous décrivez. En tout état de cause, pour l’avenir, oubliez ce qui s’est passé. Bien au contraire, renforcez votre confiance en D.ieu, Qui accorde Sa Providence à chacun. Tout ce qu’Il fait est pour le bien(2) et cette confiance doit être accrue pour ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. Plus généralement, comme nos Sages en donnent l’assurance(3), “ on ajoute(4) à celui qui ajoute(5) ”.


En un moment propice, on mentionnera votre nom près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, conformément au contenu de votre lettre. D.ieu fasse que, tout comme vous m’avez transmis cette requête, vous m’en donniez également de bonnes nouvelles. Avec ma bénédiction,


Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,


N. B. : S’agissant de la prière de l’endeuillé, que ceci ne nous concerne pas maintenant, la coutume des ‘Hassidim ‘Habad, selon l’enseignement de nos maîtres et chefs(6), est de ne pas conduire la prière, pas même pour Arvit, en un jour on l’on récite le Moussaf. Néanmoins, comme je l’ai dit, pour la situation à laquelle vous faites référence, vous avez conduit l’office en vertu d’une autre coutume. C’est bien évident.


Notes


(1) Le destinataire de la présente écrivait : “ Mon père est décédé le Chabbat 9 Adar Chéni 5725. Etant endeuillé, j’ai conduit l’office et j’ai récité le Kaddish, conformément à la Hala’ha. Le Roch ‘Hodech Nissan 5725 était un Chabbat, jour en lequel l’endeuillé ne conduit pas l’office. Puis, pour le Roch ‘Hodech Iyar, j’ai adopté la pratique des communautés de Jérusalem, selon laquelle l’officiant est remplacé avant la bénédiction du Hallel. Après que celui-ci ait été lu par quelqu’un d’autre, j’ai dit le Kaddish Titkabel. Ensuite, pendant la répétition de la prière par l’officiant, je me suis senti mal et j’ai eu des difficultés à aller jusqu’au bout. De ce fait, je n’ai pas continué, à cause de Roch ‘Hodech. Après cela, je me suis senti bien, comme s’il ne s’était rien passé. Exactement un mois plus tard, le Roch ‘Hodech Sivan, je me suis encore une fois senti mal au milieu de la répétition de la prière par l’officiant. Dans la bénédiction : ‘Il est miséricordieux et multiplie le pardon’, j’ai été contraint de m’arrêter et quelqu’un d’autre a continué la prière. Lors de ma maladie, pendant mon hospitalisation, je me suis dit que j’avais adopté, pendant l’année du deuil, une attitude opposée à la Hala’ha, telle qu’elle est tranchée par le Gaon de Vilna, selon lequel un endeuillé ne conduit pas l’office du Roch ‘Hodech, pas même à Min’ha. De fait, mon père est originaire de Vilna et il m’a donné le nom du Gaon, Elyahou. Peut-être est-ce pour cela que D.ieu m’a puni ”.
(2) Selon le traité Bera’hot 60b.
(3) Voir le traité Taanit 31a et le commentaire de Rachi.
(4) Des bénédictions.
(5) Des efforts dans le service de D.ieu.
(6) Voir le Séfer Ha Minhaguim ‘Habad, à la page 36. Voir aussi les lettres n°349 et 3382.