Lettre n° 9161

Par la grâce de D.ieu,


28 Sivan 5726,
Brooklyn, New York,


A l’attention du distingué et agréable ‘Hassid qui craint
D.ieu, élu du peuple le surpassant, recherchant le bien
de son peuple, ayant des comportements généreux, qui est
issu d’une illustre famille, le Rav Chnéor Zalman Chlita(1),


Je vous salue et vous bénis,


J’ai demandé à mon proche parent, le Rav, distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu, se consacre aux besoins communautaires, aux multiples accomplissements, le Rav A. Z. Slonim(2) de vous transmettre mes salutations et l’on peut admettre qu’un émissaire s’acquitte de la mission qui lui est confiée(3). Il vous a sans doute transmis aussi le livre du Tséma’h Tsédek qui vient de paraître(4). En outre, je vous adresse la présente, après que votre voyage se soit bien passé, qu’il ait été une réussite en tous points, le déplacement, les visites et le retour en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, en temps et en heure, en bonne santé, dans la joie et l’enthousiasme, que la bénédiction de D.ieu vous a accompagné en tout cela et en tout ce qui vous concerne, pour de longs jours et de bonnes années.


En effet, le commencement a été pendant le mois de la délivrance(5), lorsque : “ les extrémités de la terre observent le salut de notre D.ieu ” et que fut sanctifié “ le Nom du Saint béni soit-Il parmi les nations ”, selon les termes de l’Admour Hazaken, dans la lettre qu’il rédigea à propos de sa libération(6). Chaque année, et à chaque période de l’année(7), ce qui est accompli se révèle de nouveau et illumine la vie de quiconque avance sur le chemin de D.ieu, éclairé par la clarté de ceux dont nous célébrons la libération(8). A fortiori est-ce le cas pour celui qui représente le plus grand nombre et qui vient par la force de ce grand nombre. En effet, même s’ils sont nombreux, ils n’en constituent pas moins “ une nation unique sur la terre ”(9). Avec mes respects, ma considération et ma bénédiction de réussite en tout ce qui vient d’être dit,


M. Schneerson,


N. B. : J’ai été très peiné :


A) d’entendre que vous me soupçonnez de préparer une visite en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, sans vous en avoir prévenu. Si je l’avais fait, cela aurait totalement contrevenu aux relations que nous entretenons. Bien au contraire, le fait que je ne vous ai rien dit prouve que cette rumeur est sans fondement.


B) d’avoir maintenant connaissance d’une seconde rumeur. Vous suspectez que le contenu du compte-rendu de ma discussion avec monsieur S. Rotberg et de son soutien à ‘Habad sont liés à la subvention du Joint(10) pour l’hôtel de Kfar ‘Habad(11) destiné aux nouveaux immigrants du pays dans lequel nous nous trouvions au préalable(12). Tout d’abord, la Hala’ha établit clairement que l’on ne modifie pas la destination d’une Tsédaka(13). En outre, il est clair que je n’aurais pas fait pareille chose, dans un domaine en lequel vous avez investi tant de peine et d’effort. Enfin, il me semble avoir mis en évidence dans ma lettre qui accompagnait ce compte-rendu, que l’échange avec cette personne, S. R., concernait ses(14) propres contacts avec les donateurs des Etats-Unis, mais nullement le Joint. Bien plus, quand j’ai mentionné, au cours de cette conversation, sa propre activité communautaire, il a uniquement été question de l’U. J. A.(15) et des Bonds.


C) pour ce qui concerne la construction de cet hôtel pour les immigrants. Il est vrai que j’avais un avis sur la question et que je l’ai encore, comme l’explique la lettre que je vous joins(16). Mais, en tout état de cause, il est clair qu’il vous appartient de prendre la décision, puisque vous êtes à l’origine de cette initiative et que c’est vous qui lui avez donné une application effective grâce à votre conversation avec monsieur D. H. Jordan. De plus, bien que la lettre ci-jointe ait été rédigée il y a plusieurs semaines, j’en ai retardé l’expédition jusqu’à en vérifier tous les détails. J’ai voulu, notamment, avoir des informations exactes sur l’immigration de là-bas, établir les chances pour que l’on commence à construire le second Kfar ‘Habad, les prévisions pour son achèvement. Néanmoins, vous avez déjà eu connaissance de mon opinion, dans sa généralité, à propos du lieu de construction de cet hôtel. Je vous adresse donc la présente et j’ajoute qu’après la vérification de tous ces détails, mon opinion s’est renforcée. Il est judicieux de construire cet hôtel au plus vite, ce qui veut dire qu’il faut le faire dans le Kfar qui existe d’ores et déjà. Ceci s’ajoute aux raisons énoncées dans la lettre que je vous joins. Mais, je précise encore une fois que la décision finale est entre vos mains. Au final, nous ne recherchons, l’un et l’autre, que le bien des immigrants et de leur famille, puisse D.ieu les multiplier et qu’ils arrivent dans l’allégresse, avec une joie éternelle sur leur tête(17).


Notes


(1) Monsieur C. Z. Chazar, président d’Erets Israël. Voir, à son sujet, la lettre n°9051.
(2) Le Rav Azryel Zelig Slonim. Voir, à son sujet, la lettre n°9060.
(3) Selon le traité Erouvin 31b.
(4) Le Or Ha Torah, Bamidbar, tome 1.
(5) De l’Admour Hazaken des prisons tsaristes, le 19 Kislev.
(6) Voir les Iguerot Kodech de l’Admour Hazaken, tome 1, à la lettre n°38.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°9267.
(8) L’Admour Hazaken, le 19 Kislev et l’Admour Haémtsahi, le 10 Kislev.
(9) Chmouel 2, 7, 23. Voir, notamment, le Tanya, Iguéret Ha Kodech, au début du chapitre 9.
(10) Le comité uni pour l’aide aux réfugiés, un organisme philanthropique américain, finançant, en l’occurrence, l’implantation de Kfar ‘Habad.
(11) Voir, à ce sujet, la lettre n°9136.
(12) La Russie soviétique.
(13) Selon le Tour et Choul’han Arou’h, Yoré Déa, au début du chapitre 259.
(14) Le Rabbi souligne le mot “ses”.
(15) United Jewish, Appeal, “Appel Juif Unifié”.
(16) Il s’agit vraisemblablement de la lettre n°9136.
(17) Ichaya 35, 10 et 51, 11.