Lettre n° 9167

Par la grâce de D.ieu,


16 Tamouz 5726,
Brooklyn, New York,


Je vous salue et vous bénis,


J’ai bien reçu vos lettres de Roch ‘Hodech Tamouz, de même que la précédente, avec ce qui y était joint(1). En un moment propice, vos noms seront mentionnés près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que les souhaits de vos cœurs soient positivement exaucés, en tous les domaines que vous mentionnez dans votre lettre.


Nous venons de vivre les jours de la libération des 12 et 13 Tamouz. Or, vous connaissez sûrement l’histoire de cette période et, en outre, ce qui est essentiel, l’enseignement que nous devons en tirer. De la sorte, il est certain que votre confiance en D.ieu s’en trouvera confortée. En effet, Il accorde Sa Providence à chacun et à chacune. Selon les termes du “ chantre d’Israël ”(2) : “ D.ieu est avec moi, je n’ai pas peur ”(3), “ D.ieu est mon Berger, je ne manquerai de rien ”(4). Il en est ainsi non seulement dans les domaines que les hommes qualifient de “ grands ”, mais aussi dans les activités petites et même insignifiantes. Selon la formulation bien connue de l’enseignement du Baal Chem Tov(5), relatif à la divine Providence, non seulement celle-ci s’applique à une feuille morte, qui roule dans la rue, mais, en outre, elle concerne aussi la manière de se réincarner et sa cause.


Nous déduisons de tout cela la grandeur et la profondeur de la divine Providence, pour tout ce qui concerne les fils et les filles d’Israël, “ le peuple qui Lui est proche ”(6). Je vous adresse ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles du contenu de votre lettre(7). Bien entendu, ce qui est dit ci-dessus s’applique à chacun d’entre vous, en particulier d’après ce que vous m’écrivez, concernant votre état de santé(8). Il ne s’agit pas de plaider pour la situation actuelle, ce qu’à D.ieu ne plaise, mais, bien au contraire, de suggérer qu’elle n’est peut-être qu’une épreuve(9), laquelle survient précisément sous la forme d’un événement dur et incompréhensible. Dès lors, comme c’est le cas chaque fois qu’il y a une épreuve, on doit prendre conscience qu’il en est ainsi uniquement parce que : “ l’Eternel votre D.ieu vous soumet à l’épreuve afin de savoir si vous aimez l’Eternel votre D.ieu de tout… ”(10). Puis, l’on surmonte cette épreuve et la situation disparaît, ayant déjà rempli sa “ fonction ”. Dès lors, on recouvre la santé. Avec ma bénédiction pour une guérison prompte et complète, de même que pour élargir vos moyens de subsistance et pour me donner de bonnes nouvelles,


M. Schneerson,


N. B. : La proposition de fiançailles qui est faite à votre fille, concernant ce jeune homme, est globalement positive. Néanmoins, vous me précisez que votre fille a eu, tout d’abord, un mouvement de recul. Il ne faut donc pas que vous interveniez encore une fois, en la matière. Votre fille poursuivra comme elle l’entend, selon l’attirance de son cœur. Comme je l’ai dit, D.ieu accorde Sa Providence.


Notes


(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 23, à la page 375.
(2) Chmouel 2, 23, 1. Voir le Midrash Chir Hachirim Rabba, chapitre 4, au paragraphe 4-1.
(3) Tehilim 118, 6.
(4) Tehilim 23, 1.
(5) Voir le Kéter Chem Tov, additifs, à partir du paragraphe 19.
(6) Tehilim 148, 14.
(7) Cette expression est au féminin et se rapporte à l’épouse.
(8) Cette expression est au masculin et se rapporte au mari.
(9) Voir le Séfer Ha Maamarim Meloukat, tome 1, à partir de la page 188.
(10) Reéh 13, 4.