Lettre n° 9170
Par la grâce de D.ieu, à l’issue
du Chabbat Parchat Pin’has 5726,
Brooklyn, New York,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre(1). Ces jours sont favorables et ils suivent immédiatement(2) le Chabbat Parchat Pin’has(3), date à laquelle mon beau-père, le Rabbi, chef d’Israël, récita l’action de grâce du Gomel, à l’occasion de sa libération. Or, comme on l’a maintes fois répété, “ le corps suit la tête ”(4). Combien plus en est-il ainsi pour ceux qui ont besoin des bienfaits du D.ieu de bonté, parce qu’ils appartiennent aux quatre catégories(5) auxquelles font allusion(6) le mot ‘Haïm, la vie, au sens le plus littéral et le verset : “ Tous ceux qui vivent Te loueront ”.
De fait, on retrouve l’équivalent de ces quatre catégories dans le service de D.ieu(7), comme l’explique le discours ‘hassidique intitulé : “ Béni soit Celui Qui prodigue des bienfaits aux hommes ne le méritant pas et Qui m’a fait du bien ”(8), dont l’auteur est celui dont nous célébrons la libération. Ces quatre catégories sont les suivantes :
Le “ malade ” fait allusion à l’insensibilité du cerveau et du cœur(9). Le “ prisonnier ” rappelle le mauvais penchant, l’impie, qui couronne(10) le Juste, le bon penchant. L’homme qui “ traverse la mer ” correspond aux multiples tracas, aux “ eaux nombreuses ”(11) que sont les préoccupations du monde. Enfin, l’homme qui “ franchit le désert ”(12) est celui qui se consacre exclusivement à la matérialité du monde, à sa grossièreté, se démarquant ainsi d’un endroit habitable pour les hommes, “ vous êtes définis comme des hommes ”(13), à l’image du Très Haut(14).
En effet, comme le souligne la conclusion du discours ‘hassidique précédemment cité : “ Par la bonté du D.ieu Tout Puissant, un esprit céleste est suscité, jusqu’à ce que le Juste soit libéré de l’oppression(15) ”. Or, chaque Juif est lui-même un Juste, ainsi qu’il est dit : “ Tout Ton peuple est fait de Justes ”(16). Avec ma bénédiction,
M. Schneerson,
Notes
(1) Cette lettre a été adressée à plusieurs personnes. Voir le début du Séfer Ha Maamarim 5708 et le Likouteï Si’hot, tome 8, à la page 336.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ On notera l’affirmation de nos Sages (dans le Yerouchalmi, traité Bera’hot, chapitre 1, au paragraphe 1), selon laquelle il est trois éléments dont l’effet est immédiat, comme l’explique le discours ‘hassidique intitulé : ‘Elevez vos mains’, prononcé le Chabbat Parchat Pin’has 5687 et figurant dans le Séfer Ha Maamarim Kountrassim, tome 1, à la page 188 ”.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le traité Bera’hot 56b, qui dit : ‘Pin’has… un fait miraculeux’ et Rachi explique : ‘comme celui qui a été fait à Pin’has, comme cela est expliqué dans le traité Sanhédrin 82b’. Or, on peut s’interroger, à ce sujet, car, en pareil cas, il aurait fallu parler de ‘miracles’. De fait, de nombreux miracles furent alors accomplis pour Pin’has. Et, l’on notera que la lettre Noun peut se transformer en Lamed, ces deux lettres appartenant au même groupe, celui des linguales, qui regroupe le Dalet, le Teth, le Lamed, le Noun et le Tav. A ce propos, on consultera aussi le verset Né’hémya 3, 30. Par ailleurs, le ‘Has de Pin’has évoque la bonté, ‘Hessed, selon le Zohar, tome 3, à la page 238a. En outre, on trouve, dans Pin’has, les lettres Noun et Samé’h, qui forment le mot Ness, miracle. Il aurait donc fallu dire : ‘un miracle a été fait’, mais, pour l’heure, je n’ai pas vu que les commentateurs soulèvent une telle objection ”.
(4) Voir les traités Erouvin 41a et Sotta 45b.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Yohel Or, du Tséma’h Tsédek, sur le Psaume 107”, à la page 419.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon la formulation et le projet du Tour et Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au début du chapitre 219. Et, l’on verra les Hagahot Maïmonyot sur les lois des bénédictions, chapitre 10, au paragraphe 8. On consultera, en outre, le Pricha, sur le Tour, à cette référence”.
(7) Voir aussi les Rechimot, tome n°102, à partir de la page 6.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “Du Chabbat Parchat Pin’has, au chapitre 7, dans le Séfer Ha Maamarim Kountrassim, à la même référence”.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le discours ‘hassidique intitulé : ‘Pour comprendre l’insensibilité’, de l’Admour Hazaken (dans le Séfer Ha Maamarim Ha Ketsarim de l’Admour Hazaken, à la page 482, dont un commentaire est donné dans le Or Ha Torah, Parchat Chemini, tome 2, à partir de la page 478). Ce texte est cité et commenté par le discours : ‘Quiconque avance’, dans le Séfer Ha Maamarim 5626”, à partir de la page 67, dans l’édition de 5749.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “‘Hababouk 1, 4. Voir le Zohar, tome 2, à la page 117b”.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “Longuement expliqué dans les discours ‘hassidiques qui sont introduits par ce verset”. Voir, par exemple, le Torah Or, au début de la Parchat Noa’h.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Torah Or, Meguilat Esther, à la page 94a et le Or Ha Torah du Tséma’h Tsédek, sur le verset Chir Hachirim 8, 5”.
(13) Selon le traité Yebamot 61a.
(14) Chneï Lou’hot Ha Berit, aux pages 3a, 20b, 268b et 301b.
(15) Le Rabbi note, en bas de page : “Michlé 11, 8. Voir le traité Sanhédrin 39a et les additifs du Torah Or, à la fin de la Parchat Tissa”, à partir de la page 112d.
(16) Ichaya 60, 21. Voir le traité Sanhédrin, au début du chapitre ‘Hélek.