Lettre n° 9294
Par la grâce de D.ieu, Roch
‘Hodech Adar proche de Nissan(1) 5727,
Brooklyn, New York,
Aux participants à la vingt-cinquième réunion annuelle des
soutiens de la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch de
Montréal, que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
Cette année(2), comme on le sait, est celle du(3) Hakhel(4), du rassemblement, qui introduit une Mitsva spécifique, respectée à l’époque du Temple et consistant à réunir tout le peuple, hommes, femmes et enfants(4), dans le but de raffermir leur crainte de D.ieu, leur pratique de la Torah et des Mitsvot, ainsi qu’il est dit(5) : “ afin qu’ils écoutent, afin qu’ils apprennent et craignent l’Eternel ton D.ieu, qu’ils gardent et accomplissent les propos de cette Torah ”(4).
De façon générale, il y a, dans notre sainte Torah, plusieurs catégories de Mitsvot. Certaines s’appliquent à la fois aux hommes et aux femmes. D’autres ne concernent que les hommes ou bien que les femmes. La responsabilité des pratiques adoptées par les enfants incombe aux adultes, qui doivent leur assurer une bonne éducation, basée sur la Torah et les Mitsvot. La Torah ne s’adresse pas directement à ces enfants tant qu’ils ne sont pas eux-mêmes des adultes, à l’âge de treize ans pour les garçons, de douze ans pour les filles. Il y a, cependant, une exception à cette règle. C’est la Mitsva du Hakhel(4) qui s’applique indistinctement à tous(4), hommes, femmes et enfants, même les plus petits, sans aucune dérogation.
Il existe une similitude entre la Mitsva du Hakhel(4) et la fête(6) de Pourim(4), que nous célébrerons ce mois-ci et dont les événements concernèrent également(7) “ tous les Juifs, jeunes gens et vieillards, enfants et femmes, en un seul jour ”(4). Ce fut la première fois, dans toute l’histoire juive, que l’ensemble(4) du peuple se trouvait exposé à une extermination totale, ce qu’à D.ieu ne plaise.
Dans la mesure où le décret de Haman l’impie s’appliquait à tout(4) le peuple juif, le salut ne pouvait provenir que par un moyen concernant également l’ensemble(4) du peuple. De ce fait, Esther demanda(8) : “ Va, rassemble tous les Juifs ”(4) afin de jeûner et d’accéder à la Techouva. Nos Sages rapportent(9) que les jeunes enfants, se consacrant à l’étude, participèrent également à ce jeûne et qu’ils furent même prêts à donner leur vie. Bien plus, le décret fut abrogé précisément par le mérite de ces jeunes enfants, que Morde’haï le Juste réunit, auxquels il enseigna la Torah, qui proclamèrent qu’ils resteraient avec Morde’haï, pour la vie comme pour son contraire, ce qu’à D.ieu ne plaise. C’est alors que ce produisit le miracle de Pourim.
A notre époque, dans ces contrées libres, les Juifs n’encourent plus le risque d’un décret de Haman, ce qu’à D.ieu ne plaise. Pour autant, leur situation n’en est pas moins préoccupante, quand elle prend la forme de l’assimilation. Lorsque l’existence est malheureusement vidée de son contenu juif, lorsque le droit à une éducation fidèle au Judaïsme est dénié aux enfants, ces derniers sont les premières victimes innocentes. Or, quand les enfants s’égarent, ce qu’à D.ieu ne plaise, la perte est irrémédiable.
De ce fait, l’éducation de Torah est, à l’heure actuelle, une question de vie, pas moins qu’à l’époque de Morde’haï et Esther. Cette année est celle du Hakhel(4) et cette idée se trouve ainsi doublement soulignée. En effet, cette Mitsva du Hakhel(4) et les événements de Pourim(4) montrent le caractère primordial d’une éducation qui est basée sur les valeurs sacrées, en particulier depuis les plus jeunes années. C’est de cette façon que l’on se préserve réellement de tous les décrets, ce qu’à D.ieu ne plaise, de sorte que, d’emblée, on ne soit pas confronté à une situation rendant nécessaire le recours aux miracles.
A la lumière de ce qui vient d’être exposé, on peut espérer que tous les participants à cette célébration annuelle des soutiens de la Yechiva seront en mesure d’évaluer plus aisément et plus précisément l’action vitale de cette grande réalisation de Torah et d’éducation, la Yechiva Loubavitch de Montréal, le mérite considérable et éternel qu’on acquiert en la soutenant. En tout ce qui concerne le bien et la sainteté, l’élévation doit être permanente, ainsi qu’il est dit(10) : “ On s’élève dans la sainteté ”(4). A n’en pas douter, on ne se contentera donc pas de ce qui a d’ores et déjà été accompli, on surpassera aujourd’hui ce qui a été réalisé hier et l’on surpassera demain ce qui est fait aujourd’hui, afin de permettre au plus grand nombre d’enfants juifs de recevoir une bonne éducation basée sur les valeurs sacrées.
D.ieu fasse que le mérite de diffuser la Torah et les Mitsvot protège chacun avec tous les membres de sa famille, dans tous les domaines, généraux et personnels, de sorte qu’en permanence(11) “ on multiplie sa joie ”(4), au sens le plus littéral, mais aussi plus profondément, dans l’optique de la joie de Pourim, ainsi qu’il est dit(12) : “ Pour les Juifs, ce fut lumière, joie, allégresse et honneur ”(4) et : “ la lumière, c’est la Torah… ”(13). Avec ma bénédiction de réussite, de même que pour me donner de bonnes nouvelles,
M. Schneerson,
Notes
(1) Roch ‘Hodech Adar Chéni.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 6, à la page 383.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°9217.
(4) Le Rabbi souligne les mots : “Hakhel”, “hommes, femmes et enfants”, “afin qu’ils écoutent, afin qu’ils apprennent et craignent l’Eternel ton D.ieu, qu’ils gardent et accomplissent le propos de cette Torah”, “Hakhel”, “tous”, “Hakhel”, “Pourim”, “tous les Juifs, jeunes gens et vieillards, enfants et femmes, en un seul jour”, “l’ensemble”, “tous”, “l’ensemble”, “Va, rassemble tous les Juifs”, “Hakhel”, “Hakhel”, “Pourim”, “on s’élève dans la sainteté”, “on multiplie sa joie” et “pour les Juifs, ce fut lumière, joie, allégresse et honneur”.
(5) Vayéle’h 31, 12.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°9296.
(7) Esther 3, 13.
(8) Esther 4, 16.
(9) Voir, notamment, le Midrash Esther Rabba, chapitre 9, au paragraphe 4 et chapitre 10, au paragraphe 4.
(10) Dans le traité Bera’hot 28a.
(11) Selon le traité Taanit 29a et le Maguen Avraham, Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 686.
(12) Esther 8, 16.
(13) Selon le traité Meguila 16b.