Lettre n° 9320
Par la grâce de D.ieu,
Lag Baomer 5727,
Brooklyn, New York,
Au grand Rav, distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires, aux multiples
connaissances, grand érudit, le Rav C. Y.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai été peiné d’apprendre que votre état de santé n’est pas bon(2). Puisse D.ieu faire que vous ayez une prompte et complète guérison. Vous me donnerez de bonnes nouvelles de tout cela. Je vous joins la copie d’une note du Tséma’h Tsédek(3) sur le Tana’h, concernant le verset(4) : “ Guéris-moi, Eternel et je serai guéri ”, qui conclut la Haftara de ce Chabbat : “ Vous marcherez dans Mes Décrets… Je donnerai vos pluies en leur temps… Je serai votre D.ieu et vous serez Mon peuple ”(5), avec toutes les bénédictions énoncées par cette Paracha. Comme il est dit à propos de ce jour propice, Hilloula de Rabbi Chimeon Ben Yo’haï, dans le Zohar, tome 3, à la page 296b : “ C’est là que D.ieu a ordonné la bénédiction de vie pour l’éternité ”(6), pour “ de longs jours et des années de vie, ils t’ajouteront la paix ”(7). Avec mes respects, ma bénédiction de guérison et pour me donner de bonnes nouvelles,
M. Schneerson,
Je viens de recevoir le douzième tome de l’Encyclopédie talmudique, que vous m’avez adressé. Je vous remercie beaucoup pour cet envoi et pour cette attention, qui m’a causé beaucoup de plaisir et de satisfaction, à un point que les mots ne sauraient décrire. Certes, ce dernier tome est semblable aux précédents. Néanmoins, un nouveau volume n’est pas un simple ajout à l’existant. Il est aussi une dimension supplémentaire pour les précédents, comme je l’ai maintes fois expliqué et il me semble même vous avoir écrit, à ce sujet(8). S’agissant de cette Encyclopédie, tant que ne sont pas imprimés les articles relatifs à la lettre Tav, ceux de la lettre Aleph peuvent encore être améliorés. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en dire plus. Je souhaitais uniquement formuler encore une fois des vœux d’empressement pour les volumes qui viendront très prochainement, en bonne santé, dans la joie et l’enthousiasme, avec la tranquillité de l’esprit et du corps.
Je propose la remarque suivante(9), de ma propre initiative(10) : ceci semble contredire le traité Yoma 86a, qui indique : “ Je guérirai ton incurie ”, laquelle est désignée comme telle, selon le commentaire de Rachi, à cette référence(11). Néanmoins, on peut penser qu’il s’agit là d’une guérison céleste, conséquence d’une Techouva provoquée par la crainte de D.ieu, laquelle, tout au moins, ne dépasse pas la Sefira de l’analyse raisonnée, Bina. Ce n’est pas le cas ici, car les initiales du verset(12) : “ Je suis l’Eternel Qui te guéris ” forment le mot Ari’h(13), selon le Meoreï Or, à la page 1254, dans le Yaïr Nativ. Et, l’on verra, à ce propos, le Or Ha Torah, du Tséma’h Tsédek, Parchat Bechala’h, à la page 580. A l’inverse, la guérison provenant d’un homme, d’un médecin, peut ne pas s’entendre uniquement pour l’avenir, mais avoir, en outre, valeur rétroactive, de sorte qu’il n’en reste aucune trace, qu’elle se soit simplement passée. L’intervention de l’homme peut aussi n’être qu’une épreuve, selon l’expression des responsa Tsafnat Paanéa’h, au chapitre 67 et le Tsafnat Paanéa’h sur le Rambam, lois des unions interdites, chapitre 16 au paragraphe 8. Il n’en reste donc absolument aucune trace, de sorte que la guérison est véritablement parfaite.
Notes
(1) Le Rav Chlomo Yossef Zevin. Voir, à son sujet, la lettre n°9033.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 12, à la page 265 et tome 16, à la page 516.
(3) Imprimée par la suite dans le Or Ha Torah Na’h, tome 1, à partir de la page 359.
(4) Yermyahou 17, 14.
(5) Be’houkotaï 26, 3-12.
(6) Tehilim 133, 3.
(7) Michlé 3, 2.
(8) Voir la lettre n°4617.
(9) Concernant ce qui est dit dans cette note du Tséma’h Tsédek, l’absence totale de maladie, d’emblée, ainsi qu’il est dit, dans la Parchat Bechala’h : “Toute maladie que j’ai placée en Egypte, Je ne la placerai pas sur toi, car Je suis l’Eternel Qui te guéris”.
(10) Le Rabbi souligne l’expression : “de ma propre initiative”.
(11) Ce qui veut bien dire qu’il y a eu une “incurie”, une maladie, avant la guérison.
(12) Bechala’h 15, 26.
(13) La partie superficielle de Kéter, la couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes.