Lettre n° 980

Par la grâce de D.ieu,
13 Nissan 5711,
Hilloula du Tséma’h Tsédek,
Brooklyn, New York,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
Le Rav Y.(1), le Cho’het,

Je vous salue et vous bénis,

J’observe votre activité dans les différents domaines que vous a confiés mon beau-père, le Rabbi et je constate avec satisfaction que vous poursuivez tous vos accomplissements . Vous les multiplierez sans doute et, à n’en pas douter, D.ieu vous accordera toutes les forces nécessaires, car “ la Saint béni soit-Il n’agit pas avec ruse envers Ses créatures ”.

Vous savez que la santé du corps juif dépend de la Torah et des Mitsvot. Les mettre en pratique ne peut donc nullement l’affecter, ce qu’à D.ieu ne plaise. Bien au contraire, les Mitsvot fortifient celui qui les met en pratique et tous les membres de sa famille.

Nos Sages enseignent(2), au traité Baba Kama 92b, que “ le vin appartient à son propriétaire. On remercie, néanmoins, celui qui le sert ”. Le Tséma’h Tsédek, dont nous célébrons la Hilloula, précise que ce principe ne s’applique pas à ceux qui n’ont pas le libre arbitre et sont uniquement “ comme la hache dans la main du bûcheron ”. Il est donc interdit de servir les étoiles et les astres, qui répondent bien à cette définition. Il n’en est pas de même pour l’homme juif, qui possède effectivement le libre arbitre. Pour ce qui le concerne, on peut bien “ remercier celui qui sert ”, même si telle personne aurait effectivement pu mettre en pratique la Mitsva sans son intervention. Vous consulterez, à ce propos, la longue explication figurant dans le Dére’h Mitsvoté’ha, à la Mitsva de la circoncision, fin du chapitre 3.

Combien plus tout cela s’applique-t-il aux Mitsvot que vous pratiquez, celle du Maamad(3), les Maot ‘Hitin(4), la responsabilité de la synagogue Loubavitch(5) et les publications. Dans les domaines spirituels, chacun peut exercer une influence sur son prochain. En l’occurrence, “ celui qui sert ” n’est pas uniquement un intermédiaire. Il mène sa propre action, convainc l’autre de mettre en pratique la Mitsva. Sa récompense est donc considérable.

Combien plus est-ce le cas en matière de Tsedaka, qui est également appelée “ acte de Tsedaka ”. Dans ce domaine, celui qui conduit les autres à faire est plus élevé que celui qui fait lui-même. Bien plus, il peut même contraindre à le faire et nos Sages disent que “ l’on oblige(6) à donner de la Tsedaka ”. Tout cela est expliqué dans le discours ‘hassidique intitulé “ et David Mon serviteur ”, qui se trouve dans le fascicule édité à l’occasion de Chavouot 5708, à la page 27(7).

Nos Sages font remarquer que celui qui donne de la Tsedaka en reçoit l’intérêt dans ce monde, alors que le capital lui est conservé pour le monde futur. Il doit donc, à fortiori, en être ainsi, pour celui qui conduit les autres à en donner et doit être un réceptacle, prêt à susciter la bénédiction de D.ieu et l’assurance du Saint béni soit-Il, selon laquelle : “ De grâce, mettez Moi à l’épreuve en la matière(8) ” et “ Je vous accorderai une bénédiction, jusqu'à ce que vous ne puissiez plus dire : c’est assez ”, qui permet, au sens le plus littéral, d’obtenir enfants, santé et prospérité matérielle.

D.ieu vous accordera, de même qu’à votre épouse, une bonne santé, l’opulence dans la quiétude et beaucoup de satisfaction juive et ‘hassidique de tous vos enfants.

Avec ma bénédiction pour une fête cachère et joyeuse, de même qu’une bonne santé, toujours et tous les jours,

Notes

(1) Le Rav Yo’hanan Gordon, de New York. Voir, à son propos, la lettre n°1022.
(2) Voir, à ce propos, les lettres n°864, 1053 et 1089.
(3) Voir, à ce propos, les lettres 919 et 966.
(4) La Tsedaka destinée à couvrir les besoins spécifiques de Pessa’h. Voir, à ce propos, les lettres n°967 et 968.
(5) Au 770, Eastern Parkway.
(6) Meassin, de la même étymologie que Maassé, l’acte, comme dans l’expression “ acte de Tsedaka ”.
(7) Séfer Hamaamarim 5708, page 225.
(8) Donnez de la Tsedaka pour obtenir une certaine bénédiction et vous constaterez que celle-ci est satisfaite.