Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

23 Tichri 5784 / 10.08.2023

Lois du choffar : Chapitre Trois

1. Combien de sonneries [de chofar] doit-on entendre à Roch Hachana? Neuf sonneries. Car le mot ((((( est mentionné à trois reprises concernant le Yovel et le nouvel an [pour désigner le son qui doit être entendu]. Chaque ((((( doit être précédée et suivie par un [simple] son long. La tradition orale nous enseigne que tous les sons de chofar du septième mois sont les mêmes, Roch Hachana comme le jour de Kippour du Yovel. On sonne neuf sons chacun de ces deux [jours]: tekiah, téroua, tékia; [puis] tékia, téroua, et tékia, [puis] tékia, téroua, et tékia.

2. Du fait de la longueur des années et des nombreux exils, nous avons un doute concernant la tékia qui est mentionnée dans la Thora, et nous ne savons pas quelle est sa nature; si c'est un [son semblable au] gémissement de femmes qui se plaignent [à l'occasion d'un décès], ou [si ce son est plutôt semblable aux] soupirs qu'un homme préoccupé par un cas de force majeure laisse entendre à plusieurs reprises, ou les deux en même temps: le soupir, et le gémissement qui lui fait suite, et qui est appelé téroua. Car telle est l'habitude de celui qui se plaint; il soupire au début, puis gémit. C'est pourquoi nous faisons tout[es les possibilités].

3. Le gémissement est ce que nous appelons téroua. Les soupirs répétés sont ce que nous appelons les trois chevarim. L'ordre des sonneries est donc le suivant: on récite la bénédiction et on sonne une tékia, trois chevarim, une téroua, puis une tékia. On sonne suivant cet ordre à trois reprises. [Ensuite,] on sonne une tékia, trois chevarim, puis une tékia. On sonne suivant cet ordre à trois reprises. [Ensuite,] on sonne une tékia, puis une téroua, puis une tékia. Et on sonne suivant cet ordre à trois reprises. Le nombre de sonneries est donc de trente, afin d'écarter le doute.

4. La longueur d'une téroua [doit être] égale à [celle de] deux tékiot. La longueur de trois chevarim [doit être] égale à [celle d']une téroua. Si on sonne une tékia et une téroua, puis qu'on sonne une tékia longue comme deux fois la première, on ne dit pas que celle-ci est considérée comme deux tékiot, et qu'on [ne] doit sonner [qu']une téroua, puis une tékia [pour compléter la seconde série]. Plutôt, même si l'on s'y étend [sur cette tékia qui conclut la première série] toute la journée, elle n'est considérée que comme une seule tékia. Puis, on recommence à sonner une tékia, une téroua, et une tékia [jusqu'à terminer] les trois séries.

5. Si on entend un son de chofar à une heure et un seconde à une autre heure, même si on attend toute la journée [entre les deux], ils s'associent, et on remplit son obligation, sous réserve que l'on entende chaque série dans l'ordre approprié; [c'est-à-dire qu']on ne doit pas entendre une téroua, puis deux tékiot, ou deux tékiot, puis une téroua, et tout [ordre] semblable.

6. Si on entend neuf tékiot de neuf personnes simultanément, on ne remplit pas [son obligation] même pour une seule [sonnerie]. [Si on entend] une tékia d'une personne, une téroua d'une autre, et une tékia d'une troisième l'une après l'autre, on remplit son obligation, même avec des interruptions, et même [si cela s'étend sur] toute la journée. On n'est pas quitte tant qu'on n'a pas entendu les neuf tékiot, car elles constituent toutes une seule mitsva. C'est pourquoi elles sont dépendantes l'une de l'autre.

7. L'assistance est astreinte à écouter toutes les sonneries suivant l'ordre des bénédictions [de la prière de Moussaf de Roch Hachana]. Comment [cela s'applique-t-il]? Le ministre-officiant récite [la bénédiction de] Avot, Guévourot, la sanctification du Nom de D.ieu, [l'ordre des] Malkhouiot, et sonne trois fois; [puis,] il récite [l'ordre des] Zikhronot et sonne trois fois; [puis,] il récite les [l'ordre des] Chofarot, et sonne trois fois. Il récite [alors, pour conclure la Amida] la Avoda, la Hodaya, et la bénédiction des prêtres.

8. Les trois bénédictions intermédiaires de Rosh Hachana et de Yom Kippour du yovel qui sont Malkhouiot, Zikhronot, et Chofarot sont dépendantes l'une de l'autre. Dans chacune de ces bénédictions, il faut mentionner dix versets dont le sujet rejoint celui de la bénédiction, trois versets de la Thora, trois du livre des psaumes, trois des prophètes, et un de la Thora qui conclut [cette série]. Si on conclut par un [verset des] Prophète[s], on est quitte. Et si on mentionne un verset de la Thora, un [verset] des Hagiographes, et un [verset] des Prophètes, on est quitte. Et même si l'on dit: “Et dans Ta Thora, Eterne-l notre D.ieu, il est écrit…”, et qu'on récite un verset de la Thora, puis qu'on s'arrête, rien de plus n'est nécessaire.

9. On ne mentionne pas des [versets de] Zikhronot, Malkhouiot, et Chofarot qui décrivent le châtiment. Par exemple, pour Zikhronot, “Et Il se souvint qu'ils n'étaient que de la chair”, pour Malkhouiot, “Je régnerais sur vous avec une colère débordée”, pour Chofarot, “sonnez du chofar dans Guivah”, ni [on ne mentionne pas non plus] le Zikaron d'un seul individu, même de bonne nature, par exemple, “souviens-Toi de moi, ô D.ieu, parmi la faveur de Ton peuple”, “Souviens-Toi de moi, mon D.ieu, pour le bien”. Les [versets traitant de la] prise en considération [du peuple juif pour D.ieu]] ne sont pas [considérés] comme des Zikhronot, par exemple, “Je vous ai pris en considération”. On peut mentionner le châtiment des nations de gentils, comme “D.ieu est le Roi, les nations trembleront”, “Souviens-Toi, ô D.ieu, contre les Edomites, du jour de Jérusalem”, “Et l'Eterne-l D.ieu sonnera le chofar et avancera dans une tempête de vent du Sud”. Chacun des versets suivants: “Ecoute Israël, l'Eterne-l est D.ieu, l'eterne-l est Un”. “Il t'a été révélé, de sorte que tu saches…”, “Et tu sauras en ce jour et tu accepteras en ton cœur…” exprime l'idée de souveraineté [Divine]. Bien que la royauté n'y soit pas explicitement mentionnée, cela est considéré comme [le verset] “D.ieu régnera à jamais”, “Et Il fut roi en Yechouron”.

10. La coutume répandue concernant les sonneries de Roch Hachana en communauté est la suivante: après avoir lu la Thora et remis le rouleau [de la Thora] à sa place, l'assemblée s'assoit. Une personne se lève et récite la bénédiction: “Béni Tu es, Eterne-l, notre D.ieu, Roi de l'univers, qui nous as sanctifié par Ses commandements, et nous as ordonné d'écouter le son du chofar”. Toute l'assemblée répond: “Amen”. Puis, elle récite la bénédiction de Chéhékhéinaou, et toute l'assemblée répond “Amen”. Elle sonne [alors] les trente sonneries précédemment citées [et qui ont été instituées] en raison du doute, dans l'ordre approprié. [Puis,] on récite le Kaddish. Ils [les membres de l'assemblée] se lèvent et récitent la prière de moussaf. Quand le ministre-officiant termine la quatrième bénédiction, qui est Malkhouiot, on sonne une tékia, trois chevarim, une téroua et une tékia une seule fois. Il [le ministre-officiant] récite [alors] la cinquième bénédiction, qui est Zikhronot, et, après l'avoir terminée, on sonne une tékia, une téroua, et une tékia. Il récite [ensuite] la sixième bénédiction qui est Chofarot puis conclut la prière.

11. Celui qui sonne [le chofar] alors qu'ils [les membres de l'assemblée] soient assis sonne également [le chofar] suivant l'ordre des bénédictions, quand ils sont debout. On ne parle pas entre les sonneries [que l'on sonne] quand elle [l'assemblée] est assise et celles que l'on sonne lorsque l'assemblée est debout. Si on parle entre les deux, bien que cela soit une transgression, on ne récite pas à nouveau la bénédiction.

12. La loi aurait voulu que l'on sonne chaque série [de sonneries] trois fois pour chaque bénédiction., de la même manière que lorsqu'elle [l'assemblée] est assise. Cependant, puisqu'ils [les fidèles] ont évité tout doute possible par les sonneries qui ont été sonnées alors qu'ils étaient assis, on ne les oblige pas à les recommencer toutes dans l'ordre des bénédictions. Plutôt, ils peuvent se contenter d'une seule série pour chaque bénédiction, afin d'entendre les sonneries dans l'ordre des bénédictions. Tout ceci concerne la communauté. Toutefois, pour un particulier, il n'y a pas de coutume; qu'il entende suivant l'ordre des bénédictions, ou autrement, debout ou assis, il remplit [son obligation].

13. Les bénédictions ne sont pas dépendantes des sonneries, et les sonneries ne sont pas dépendantes des bénédictions. Quand il y a deux villes, et que dans l'une, il se trouve de manière certaine quelqu'un qui récitera pour eux les neuf bénédictions, mais il n'y a personne pour sonner [le chofar] et que dans la seconde, il y a doute s'il y a quelqu'un pour sonner le chofar ou non, on se rend dans la seconde, car le son du chofar est un ordre de la Thora tandis que les bénédictions sont d'ordre rabbinique.