Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

7 'Hechvan 5784 / 10.22.2023

Lois de la sanctification du [nouveau] mois : Chapitre Cinq

1. Tout ce que nous avons dit concernant la sanctification du nouveau mois selon l'apparition [de la nouvelle lunaison] et l'établissement d'une année embolismique selon la nécessité n'est appliqué que par le Sanhédrin en Terre d'Israël ou un tribunal en Terre d'Israël ayant reçu la semikha et la permission du Sanhédrin. Car c'est ainsi qu'il fut dit à Moïse et Aaron: “ce mois sera pour vous le premier des mois”. la tradition orale transmise depuis Moïse notre maître nous enseigne que la signification de ce verset est la suivante: “Ce témoignage vous est confié [aux membres de la cour rabbinique], ainsi qu'à ceux qui viendront après vous, à votre place”. Toutefois, lorsqu'il n'y a pas de tribunal en Terre d'Israël, on n'établit les mois et les années embolismique que selon le compte que nous allons maintenant présenter.

2. Ceci est une loi transmise à Moïse sur le Sinaï: lorsque siège le Sanhédrin, on fixe [le nouveau mois] suivant l'apparition [de la nouvelle lunaison] et lorsqu'il n'y a pas de Sanhédrin, on fixe suivant le calcul qui suit, et on ne prend pas en compte l'apparition [de la nouvelle lunaison]. Plutôt, le jour que l'on fixe [comme nouveau mois] par le calcul est parfois le jour de l'apparition [de la nouvelle lunaison], [parfois] un jour avant ou [parfois] un jour après. Le fait qu'il [le jour fixé comme Roch ‘Hodech] soit le jour qui fait suite à l'apparition [de la lune] est un fait extraordinaire, [et ne peut se produire] que dans les terres qui sont à l'Ouest de la Terre d'Israël.

3. Quand le peuple juif commença-t-il à utiliser ce compte? A la fin de l'époque des sages du Talmud, lorsque la terre d'Israël était détruite, et qu'il ne restait plus de tribunal fixe. Par contre, à l'époque des sages de la Michna et à l'époque des sages du Talmud jusqu'à Abbayé et Rava, on s'appuyait sur la fixation [du mois] en Terre d'Israël [en se fondant sur l'apparition de la nouvelle lunaison].

4. Lorsque le Sanhédrin était présent et que l'on fixait [les mois] selon l'apparition [de la nouvelle lunaison], les habitants de la terre d'Israël, et de tous les endroits où se rendaient les émissaires de Tichri, pratiquaient un seul jour de fête. Les [habitants des] autres endroits éloignés, où ne parvenaient pas les émissaires de Tichri, pratiquaient deux jours, du fait du doute, parce qu'ils ne savaient pas quel jour les habitants de la Terre d'Israël avaient sanctifié le nouveau mois.

5. A l'époque actuelle, où le Sanhédrin n'est plus présent, et que la cour rabbinique en Terre d'Israël fixe selon ce compte [qui va être présenté], il aurait convenu que les juifs du monde entier pratiquent un jour de fête seulement, même dans les régions éloignées dans la diaspora, comme les habitants de la Terre d'Israël. Car ils s'appuient tous sur un seul et même compte. Toutefois, les sages ont institué qu'ils [les habitants en diaspora] suivent la coutume de leurs ancêtres.

6. C'est pourquoi, dans tout endroit où les émissaires [du mois] de Tichri ne parvenaient pas, à l'époque où les émissaires étaient envoyés, on pratique deux jours [de fête], même à l'époque actuelle, comme il était de coutume à l'époque où les habitants de la Terre d'Israël fixaient [le nouveau mois] en se fondant sur l'apparition [de la nouvelle lunaison]. Et les habitants de la Terre d'Israël ne pratiquent aujourd'hui qu'un seul jour comme leur coutume [ancestrale] car ils n'ont jamais célébré deux jours. Le second jour de fête que nous pratiquons aujourd'hui en diaspora est donc d'ordre rabbinique.

7. Le jour de Roch Hachana, à l'époque où l'on fixait [les nouveaux mois] suivant l'apparition [de la nouvelle lunaison], la majorité des habitants de la terre d'Israël l'observait deux jours, du fait du doute; ils ne savaient pas quel jour la cour rabbinique avait proclamé le [nouveau] mois, puisque les émissaires ne partaient pas le jour de la fête.

8. Outre cela, même à Jérusalem où siégeait la cour, on observait de nombreuses fois deux jours de fête pour Rosh Hachana. Car si les témoins ne venaient pas toute la journée du trente, on observait ce jour pendant lequel on attendait les témoins comme un jour de fête, et le lendemain comme un jour de fête. Et étant donné que l'on pratiquait deux jours, même à l'époque de [où l'on sanctifiait les mois suivant] l'apparition [de la lunaison du nouveau mois], ils [les sages] ont institué que même les habitants de la terre d'Israël observent [la fête de Roch Hachana] pendant deux jours, où nous établissons [les mois] selon le compte. Ainsi, tu vois que même le second jour de Roch Hachana à l'époque actuelle est d'ordre rabbinique.

9. L'observance d'un seul jour de fête ne dépend pas de la proximité du lieu [par rapport à Jérusalem]. Quel est le cas? Si on est situé à une distance de cinq jours ou moins de marche de Jérusalem, de sorte que des émissaires peuvent y parvenir avec certitude, on ne dit pas que les habitants de cet endroit observent un jour, car nous ne savons pas si les émissaires se rendaient à cet endroit. Peut-être les émissaires ne se rendaient-ils pas à cet endroit parce qu'il n'était pas peuplé par des juifs. Puis, des juifs s'y sont installés après [qu'il est devenu coutume] d'établir les mois selon le calendrier fixe; ils sont [donc] obligés d'observer deux jours de fête. Ou alors, [peut-être les émissaires ne s'y rendaient pas] parce qu'il y avait un blocage sur le trajet, comme cela existait entre Jérusalem et la Galilée à l'époque des sages de la Michna, ou parce que les Samaritains empêchaient les émissaires de traverser leur [territoire].

10. Et si cela [l'observance d'un seul jour de fête] dépendait de la proximité de l'endroit, tous les habitants de l'Egypte observeraient un seul jour, car les émissaires [du mois] de Tichri peuvent y parvenir. En effet, il n'y a que huit jours de marche ou moins entre Jérusalem et l'Egypte via Achkelon. Et de même pour la majorité de Souria. Tu peux en conclure que cela [l'observance d'un seul jour de fête] ne dépend pas [seulement] de la proximité du lieu.

11. Il s'ensuit que le critère principal est le suivant: en tout lieu qui se trouve à plus de dix jours entiers de marche de Jérusalem, on observe toujours deux jours [de fête], comme la coutume d'antan, car les émissaires [du mois] de Tichri ne parviennent qu'à [un lieu situé à] dix jours de marche ou moins de Jérusalem. Et dans tout lieu qui est à une distance de dix jours de marche ou moins de Jérusalem, et qui peut être atteint par les émissaires, on considère [la chose suivante]: si cet endroit fait partie [des lieux] de la terre d'Israël, où demeuraient des juifs lorsque [le calendrier était fondé sur] l'apparition [de la lunaison du nouveau mois] lors de la seconde conquête, par exemple Oucha, Chefaram, Yavne, Nov, Tibériade et les [villes] semblables, on observe un seul jour. Et si cet endroit fait partie de Souria, comme Tyre, Damas, Achkelon et les [villes] semblables, ou de l'extérieur de la Terre [d'Israël], comme l'Egypte, Amon, Moab et ce qui est semblable, ils suivent la coutume de leurs ancêtres: si [la coutume était de célébrer] un jour, [ils observent] un jour, et si [la coutume était d'observer] deux jours, [ils observent] deux jours.

12. un lieu qui est situé à une distance de dix jours de marche ou moins de Jérusalem, qui fait partie de Souria ou de l'extérieur de la Terre [d'Israël] et dont ils [les habitants] n'ont pas de coutume, [un lieu] qui est une ville qui a été créée dans le désert de la Terre d'Israël, ou un lieu où des juifs se sont installés à présent, on observe deux jours, suivant la coutume de la majorité du monde. Et tout second jour de fête est d'ordre rabbinique, même le second jour de Rosh Hachana, qui est observé par tous les juifs maintenant l'époque actuelle.

13. Les calculs que nous faisons à l'époque actuelle, chacun dans sa communauté pour dire quel jour tombe le premier de mois et quel jour tombe le jour de fête ne déterminent pas le calendrier, et nous ne appuyons pas sur ces calculs, car on ne déclare pas les années embolismiques en-dehors de la Terre [d'Israël]. Nous ne nous appuyons que sur le compte des habitants de la Terre d'Israël et leur détermination [du calendrier]. la raison pour laquelle nous faisons ces calculs est simplement dans un but d'information. Etant donné que nous savons qu'ils [les habitants de la Terre d'Israël] s'appuient sur ce compte, nos calculs ont pour but de savoir le jour que les habitants de la Terre d'Israël ont établi [comme Roch ‘Hodech]. Car c'est l'institution du calendrier par les habitants de la Terre d'Israël qui établit ce jour comme Roch ‘Hodech ou comme fête, et non notre détermination du calendrier.