Sefer Hamitsvot

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

25 Adar Alef 5784 / 03.05.2024

Cours N° 318

Mitsva négative N° 279 :
C'est l'interdiction qui a été faite au juge de s'apitoyer sur celui qui a tué son prochain, ou qui l'a privé de l'un de ses membres, au moment de fixer sa peine. Qu'il ne dise pas: Il s'agit d'un pauvre homme, car c'est de manière non intentionnelle qu'il a amputé son prochain d'une main ou l'a rendu aveugle d'un œil, et qu'il ne s'apitoie pas sur lui à cause de cela en se montrant trop indulgent lorsqu'il fixe le montant du dédommagement, ainsi qu'il est dit: "Ne laisse donc pas s'attendrir ton regard: vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied!" Que ton œil soit sans pitié pour lui; tu feras disparaître d'Israël le sang innocent..."

Mitsva négative N° 277 :
C'est l'interdiction qui a été faite au juge de se laisser influencer par un sentiment de pitié à l'égard du pauvre au cours du procès au point de rendre un jugement en sa faveur sous l'empire de la compassion [et non de l'équité]. Au contraire, il doit traiter le pauvre et le riche sur un pied d'égalité et contraindre [la partie contre laquelle le jugement doit être rendu] à faire le paiement qui lui incombe. Cette prohibition est ainsi formulée dans la Torah: "Ne sois point partial pour le pauvre, dans son procès".
L'interdit, relatif au même objet, est repris ailleurs, en ces termes: "Ne montre point de ménagement au faible..." Le Sifri s'exprime ainsi: "Ne dis pas: c'est un pauvre, donc moi et le riche [son adversaire] sommes tenus de le secourir; je vais donc statuer en sa faveur et lui apporterai ainsi une aide discrète. C'est la raison pour laquelle la Torah précise: Ne montre point de ménagement au faible".

Mitsva négative N° 275 :
C'est l'interdiction qui a été faite au Juge d'honorer une des parties plus que l'autre pendant le déroulement du procès. Même si ce justiciable est une personne extrêmement honorée et de haut rang, le juge n'a pas le droit de lui témoigner d'égards particuliers, ni de faire preuve à son endroit de déférence et de respect lorsqu'il se présente devant lui face à un autre justiciable. Cette prohibition est énoncée dans la Torah en ces termes: "Ne montre...ni faveur au puissant". Dans le Sifra, on peut lire ce qui suit: "Ne dis pas: c'est un homme riche, issu d'une famille illustre, comment pourrais-je l'humilier et être témoin de son embarras? En tenant un tel raisonnement, il est certain qu'on ne l'humiliera pas et c'est pourquoi il est écrit: Ne montre...ni faveur au puissant".
Les détails relatifs à ce commandement sont exposés en plusieurs endroits de Sanhédrin et de Chevou'oth.

Mitsva négative N° 278 :
Il est interdit au juge d'infléchir son jugement en défaveur d'une des parties, parce qu'il sait qu'il s'agit d'un méchant et d'un pécheur. L'Eternel a défendu de punir un tel homme en faussant le jugement, par le verset suivant de la Torah: "Ne fais pas fléchir le droit de ton prochain indigent, s'il a un procès". La Mekhilta s'exprime ainsi: "Désireuse d'éviter que lorsque tu es appelé à trancher un litige entre un pécheur et un homme honnête homme, tu ne te dises: Puisque cette personne est un pécheur, je vais statuer en sa défaveur, la Torah a précisé: "Ne fais pas fléchir le droit de ton prochain indigent, s'il a un procès. Le terme indigent désigne ici quelqu'un qui est pauvre en bonnes actions". En d'autres termes, bien qu'il soit pauvre en bonnes actions, ne fléchis pas le droit en sa défaveur.

Mitsva négative N° 273 :
C'est l'interdiction faite au Juge de commettre une iniquité dans l'exercice de la justice, ainsi formulée dans la Torah: "Ne prévariquez point dans l'exercice de la justice..." La signification de ce commandement est que l'on ne doit pas s'écarter des principes édictés dans la Torah en rendant une sentence de condamnation ou d'acquittement.