Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

7 Tamouz 5784 / 07.13.2024

Lois de la maison d’élection : Chapitre Huit

Lois de la maison d’élection : Chapitre Huit

1 C’est un commandement positif de monter la garde du Temple, bien que l’on n’y craigne ni ennemi ni voleur : c’est une garde d’honneur, de même qu’un palais entouré d’une garde est plus prestigieux qu’un palais non gardé.

2 Cette garde se fait toute la nuit, et les gardiens en sont les Cohanim et les Lévites, ainsi qu’il est dit " toi et tes enfants avec toi devant la Tente d’Assignation (135)", pour enseigner que les Cohanim la garderont. Puis le texte dit à propos des Lévites " ils monteront la garde de la Tente d’Assignation 135". Il est dit encore " ceux qui campaient à l’Est, devant la Tente d’Assignation et vers l’Est, Moché, Aharon et ses enfants, montant la garde du Sacré(136) ".

3 Si l’on interrompt cette garde, on transgresse un commandement négatif, car il est dit " vous garderez la garde sainte 135" et une mise en garde est un avertissement de ne pas transgresser, qui vient ici nous enseigner que monter la garde est accomplir un commandement positif, et que ne pas monter la garde a valeur de transgression d’un commandement négatif.

4 Comment se faisait cette garde ? Les Cohanim gardaient à l’intérieur, et les Lévites à l’extérieur. Vingt quatre équipes le gardaient chaque nuit, toujours, en vingt quatre points : les Cohanim en trois endroits, les Lévites en vingt et un endroits.

5 Où montaient-ils la garde ? Les Cohanim dans la Maison d’Avtinas(137), dans la Loge des Reflets, et dans la Chambre du Feu. La Maison d’Avtinas et la Loge des Reflets étaient des chambres surélevées qui dominaient les portes de la Azarah, et ce sont les jeunes Cohanim qui y veillaient. La Chambre du Feu était une grande maison avec un dôme, entourée à l’intérieur de bandeaux de pierre, où les Anciens du clan de garde(138) dormaient, et c’est eux qui possédaient les clés de la Azarah.

6 Les Cohanim de garde ne dormaient pas avec leur tenue de prêtre, mais ils la pliaient et la disposaient près de leur tête, puis revêtaient leurs propres habits, et s’allongeaient à même le sol, à la façon de tous les gardiens de palais royal, qui peuvent somnoler sur place mais non dans un lit.

7 Si l’un d’eux devenait impur, il partait par le couloir souterrain - car les souterrains n’avaient pas de caractère sacré - et allait s’immerger(139), puis revenait s’asseoir parmi ses frères les Cohanim. Lorsqu’on ouvrait les portes au matin, il sortait et s’en allait.

8 Où les Lévites montaient-ils la garde ? Aux cinq portes du Mont du Temple, et à ses quatre angles - en dedans -, et aux quatre coins extérieurs de la Azarah (car il était interdit(140) de s’y asseoir), et à cinq de ses portes - à l’extérieur -, puisque les Cohanim montaient déjà la garde aux deux autres portes, dans la Chambre du Feu et la Loge des Reflets. En tout dix huit endroits.

9 D’autres encore sont de faction dans la Loge des Béliers, et dans l’Atelier de Broderie, et derrière le Saint des Saints.

10 On nommait un responsable sur toutes les équipes de garde, appelé l’Intendant du Temple, qui inspectait chacun des lieux de garde, toute la nuit durant, précédé de torches. Tout homme qui ne se levait pas et ne le saluait pas d’un " la paix soit avec toi, Intendant du Temple ", c’était signe qu’il dormait, et il le frappait de son bâton. Il avait même le droit de mettre le feu à sa tunique, au point qu’on disait dans Jérusalem " quel est ce bruit dans la Azarah ? Ce sont les cris d’un Lévite que l’on frappe et dont on brûle les vêtements parce qu’il s’est endormi à sa garde ! ".

11 Au matin, peu avant le point du jour, le responsable du Culte(141) venait frapper pour appeler les Cohanim de la Chambre du Feu, pour qu’ils lui ouvrent la porte. Il prenait les clés et ouvrait le petit battant de la porte d’accès à la Azarah, et y rentrait suivi des Cohanim qui portaient deux torches, et se répartissaient en deux groupes : l’un partait vers l’Est et l’autre vers l’Ouest, et ils traversaient toute la Azarah en l’inspectant, jusqu’à ce que les deux groupes se rencontrent devant la Loge de cuisson des ëHavitin. Arrivés là, ils t’interpellaient en disant " - tout est-il en paix ? - tout est en paix ! ". Puis on installait au travail ceux qui allaient préparer les galettes de ëHavitin.

12 C’est ainsi qu’on procédait chaque nuit, excepté les nuits de Chabbat, où l’on n’avait pas de torche en mains, et l’on montait la garde à la lueur des lampes qui y brûlaient depuis la veille.


CECI EST LA FIN DES LOIS DE LA MAISON D’ELECTION, AVEC L’AIDE DE D.IEU

Notes:
135. Nombres 18,2 et suiv.
136. Nombres 3,38.
137. La Maison d'Avtinas, où l'on élaborait les encens, tirait son nom de la famille pontificale affectée à leur préparation. La Loge des Reflets, avait une forme de véranda, en dedans de la Porte des Reflets, où étincelaient les rayons de soleil. La Chambre du Feu, a été décrite au chapitre cinq.
138. Les Cohanim étaient divisés en 24 familles, dites Gardes, dont chacune servait une semaine dans le Temple, elle même divisée en sept clans, dont chacun avait un jour de Culte. (Dans chaque clan, les différentes taches étaient réparties par tirage au sort entre les Cohanim).
139. La Chambre du Bain, souterraine, a été décrite au chapitre 5. Même après purification, ce Cohen devait quitter son service, car un Tevoul Yom ne pouvait être admis dans la Azarah qu'après le coucher du soleil.
140. Ceci n'est pas dit à propos des Cohanim qui dormaient dans la Chambre du Feu, car ils s'y allongeaient dans sa moitié profane.
141. C'est lui qui procédait au tirage au sort pour la répartition des tâches du Culte du jour.