Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

23 'Hechvan 5785 / 11.24.2024

Lois relatives à l’impureté du cadavre : Chapitre Deux

1. Un avorton, bien que ses membres n’aient pas encore été attachés par les tendons, rend impur par le contact et par le fait d’être porté, et par un ohel, comme un adulte qui est décédé, ainsi qu’il est dit : « quiconque touche un cadavre de toute âme humaine ». Et de même, le volume d’une olive d’un cadavre, qu’il soit humide ou sec comme de l’argile, rend impur comme un cadavre entier. Et le natsal de la chair rend impur par le volume d’une olive. Qu’est-ce que le natsal ? C’est de la chair qui s’est décomposée et est devenue un gel putréfié, à condition que ce gel qui provient du cadavre se fige, car quand elle se fige, on a la certitude qu’elle provient de la chair [du cadavre]. Et si elle ne fige pas, elle ne rend pas impur, car c’est peut-être son expectoration ou sa morve.

2. Bien que toutes les mesures soient une loi transmise oralement à Moïse sur le Sinaï, les sages ont dit : au début de sa formation, l’homme a la taille du volume d’une olive, c’est pourquoi, la mesure pour que sa chair soit impure est le volume d’une olive.

3. Un membre qui a été coupé d’un homme vivant est considéré comme un cadavre entier et rend impur par le contact, en étant porté et par le ohel, même un petit membre d’un enfant d’un jour, car les membres n’ont pas de mesure minimale, ainsi qu’il est dit : « quiconque touchera, en plein champ, au corps d’un homme tué par l’épée ». Or, il est connu que la loi du cadavre [d’un homme] tué par l’épée est la même que celle du cadavre [d’un homme] tué par une pierre ou d’un cadavre [d’un homme] tué par autre chose. [Pourquoi la Thora a-t-elle seulement mentionné explicitement le cas de l’homme tué par l’épée ?] Par tradition orale, ils [les sages] ont appris que cela [ce verset] vient seulement rendre impur celui qui touche un membre que l’épée a rejeté. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Si le membre est entier comme dans sa forme initiale [c'est-à-dire avec] la chair, les nerfs et les os, ainsi qu’il est dit : « ou à l’os d’un homme », [c'est-à-dire] un os qui est similaire à un homme : de même que l’homme est composé de chair, de nerfs et d’os, ainsi le membre d’un homme vivant doit être comme dans sa forme initiale, [composé de] chair, de nerfs et d’os. Par contre, le rein, la langue et ce qui est semblable, bien qu’ils soient des membres séparés, étant donné qu’ils n’ont pas d’os, sont considérés comme le reste de la chair. S’il manque une toute petite partie de l’os du membre, le membre entier est pur. S’il manque de sa chair, [la règle suivante est appliquée :] s’il reste dessus suffisamment de chair pour pouvoir cicatriser chez un [homme] vivant, de manière à ce qu’il puisse guérir et se recomposer entièrement, il rend impur par le contact et par le fait d’être porté mais non par le ohel. La chair qui est séparée d’un [homme] vivant est pure. Et de même, un os sans chair séparé d’un [homme] vivant est pur.

4. Un membre séparé d’un cadavre rend impur par le contact, en étant porté, ou par un ohel, comme un cadavre, à condition qu’il soit entier, comme dans sa forme initiale [c'est-à-dire] de la chair, des nerfs et des os. Si l’os a un manque, s’il reste le volume d’une olive de chair, il rend impur comme un cadavre entier. S’il manque de la chair mais que l’os n’a pas de manque, s’il reste dessus suffisamment [de peau sur la chair] pour cicatriser chez un [homme] vivant, il rend impur comme un cadavre entier. Et sinon, il est considéré comme les autres os des cadavres qui n’ont pas de chair.

5. La moelle osseuse qui est dans l’os provoque la formation d’une cicatrice à l’extérieur. C’est pourquoi, le fémur d’un cadavre, qui est un os fermé à ses deux extrémités, s’il y a à l’intérieur la moelle osseuse pour provoquer la formation d’une cicatrice, il est considéré comme un cadavre entier. [Dans le cas où] la moelle osseuse bouge [à l’intérieur de l’os, de sorte qu’elle est détachée de l’os], s’il y a le volume d’une olive, il rend impur par un ohel ; bien que l’os soit fermé à ses extrémités, [on considère que] l’impureté transperce [l’os] et remonte, [et] transperce [l’os] et descend, comme cela sera expliqué, car la moelle osseuse a le même statut que la chair en tout point.

6. Un membre et la chair qui pendent chez un homme, bien qu’ils ne puissent pas revivre [guérir], la chair est pure et le membre rend impur en tant que membre d’un [homme] vivant et non en tant que membre d’un cadavre. Quelle différence y a-t-il entre le membre d’un [homme] vivant et le membre d’un cadavre ? Le membre [coupé] d’un [homme] vivant, la chair qui en est séparée et l’os qui en est séparé sont purs, et le membre [coupé] d’un cadavre, la chair qui en est séparée et l’os qui en est séparé sont considérés comme s’ils avaient été séparés du cadavre entier, et rendent impurs selon les mesures [qui seront définies].

7. Le membre [séparé] d’un [homme] vivant comme le membre [coupé] d’un cadavre n’ont pas de mesure [minimale]. Les sages ont dit : « il y a 248 membres chez l’homme, chacun d’entre eux étant composé de chair, de nerfs et d’os, et les dents ne sont pas prises en compte. Chez la femme, [il y en a] deux cent cinquante et un. Tout membre comme ceux-ci qui s’est séparé dans sa forme initiale, d’un [homme] vivant ou d’un cadavre, rend impur par contact, en étant porté ou par un ohel, à l’exception des trois membres supplémentaires chez la femme qui ne rendent pas impur par un ohel. Et de même, un doigt supplémentaire qui comprend un os mais pas d’ongle, s’il peut être compté sur le dos de la main [c'est-à-dire qu’il est sur la même ligne que les autres doigts], est compté pour [compléter] la majorité des membres. Et s’il n’est pas compté sur le dos de la main, il rend impur par le contact et en étant porté, et ne rend pas impur par un ohel, et son impureté est d’ordre rabbinique. Et s’il y a un ongle [sur ce doigt supplémentaire], il est considéré comme les autres membres. Et pourquoi [les sages] ont-ils décrété l’impureté sur les doigts supplémentaires ? Ceci est un décret pour [éviter que l’on considère comme pur] le [doigt supplémentaire] qui est compté [avec le reste]. Et pourquoi [les sages] n’ont-ils pas décrété d’impureté dans la tente pour celui-ci ? C’est une distinction qu’ils [les sages] ont faite, afin de montrer que son impureté est d’ordre rabbinique, du fait d’un décret, de sorte que l’on ne brûle pas de térouma et d’offrandes du fait de cette impureté.

8. Les os d’un cadavre qui n’ont pas de chair, si la forme d’os est reconnaissable, ils rendent impur par le contact et par le fait d’être portés et par le ohel, comme un cadavre entier, car ils sont désignés comme « les os d’un homme ». Voici les os qui rendent impur comme un cadavre : la colonne vertébrale, le crâne, la majeure partie de la structure [du cadavre], et la majeure partie du nombre [de ses os]. La colonne vertébrale, quel est le cas ? Une colonne vertébrale qui est entière est considérée comme un cadavre entier. Et s’il manque même l’une des dix-huit vertèbres, elle est considérée comme les autres os. Le crâne, quel est le cas ? Un crâne qui est entier est considéré comme un cadavre. Et s’il manque [une partie] de la taille d’un séla, il est considéré comme les autres os. S’il y a de petits trous, tous s’associent pour constituer la taille d’un séla. Toute la structure [du squelette] de l’homme consiste en deux mollets, les fémurs, les côtes et la colonne vertébrale. Et la majorité de la structure [du squelette] d’un cadavre est considérée comme un cadavre entier. Comment cela s'applique-t-il ? Par exemple, deux mollets et un fémur ; s’il manque une infime partie de la majorité de sa structure [du squelette], ils [les os] sont considérés comme les autres os. La majorité du nombre [d’os], quel est le cas ? La majorité des os, par exemple, s’il y a cent vingt-cinq os, ils sont considérés comme un cadavre entier. S’il y en a cent vingt-quatre, ils ont le même statut que les autres os. Même si un homme a des membres en plus ou en moins, on ne prend en considération que la majorité des os par rapport à tous les hommes, à moins que ce soit un doigt qui a un ongle ou qui est compté sur le dos de la main, et qui entre dans le décompte [des os], comme nous l’avons expliqué.

9. Les autres os du cadavre qui ne constituent ni la majeure partie du nombre, ni la majeure partie de la structure [du squelette], ni la colonne vertébrale entière, ni le crâne entier, s’ils représentent un quart de kav, rendent impur comme un cadavre par le contact, le fait d’être portés, et par un ohel. S’il y a moins que le quart d’un kav, même un os de la taille d’un grain d’orge, cela rend impur par le contact et par le fait d’être porté et cela ne rend pas impur par le ohel.

10. S’il y a un seul os, même s’il constitue [le volume d’]un quart [de kav], il rend impur par le contact et par le fait d’être porté, et ne rend pas impur par un ohel. L’impureté d’un seul os est une loi transmise par tradition orale, car il est dit : « quiconque touche un os » ; ils [les sages] ont appris par tradition orale que même un os de la taille d’un grain d’orge rend impur par le contact et par le fait d’être porté. Et étant donné que son impureté est une loi [transmise oralement], c’est une loi qui relève de la Thora et non d’ordre rabbinique.

11. Un cadavre dont les os se sont décomposés dans le tombeau et sont devenus de la poudre, deux pleines poignées de cette poudre rendent impur en étant portées et dans la tente, comme un cadavre, et ne rendent pas impur par le contact, car il est impossible de la toucher entièrement [la poudre], car elle ne forme pas une seule entité, et même si on la pétrit avec de l’eau, cela ne lie pas [les différentes particules].

12. Le sang d’un cadavre rend impur comme un cadavre par le contact, le fait d’être porté et par un ohel, ainsi qu’il est dit : « à l’âme d’une personne morte », et il est dit : « car le sang est l’âme ». Qu’elle est la mesure [minimale du sang qui rend impur] ? Un quart [de log]. Même le liquide exprimé du sang coagulé, tant qu’il a une apparence rougeâtre, rend impur par un ohel.

13. Le sang d’une [personne] vivante, même le sang de l’égorgement, est pur tant qu’elle [la personne] est vivante. Si ce sang sorti en dernier avant la mort [de la personne en question] se mélange avec le sang sorti après son décès, et que tout le mélange contient un quart [de log], et on ne sait pas combien [de sang] est sorti alors qu’elle était vivante et combien [de sang est sorti] après son décès, même [si] un demi révi’it [est sorti] alors qu’elle était vivante et un demi révi’it [est sorti] après son décès, cela est appelé : « le sang de la mort » et il [ce sang] rend impur par le fait d’être porté, par un contact et par un ohel, mais son impureté est d’ordre rabbinique.

14. Soit une personne tuée qui se trouve sur un lit et dont le sang coulait goutte-à-goutte alors qu’elle est vivante, et descendait dans un trou, et le sang coule goutte-à-goutte, après son décès et descend dans ce trou, tout le sang qu’il contient est pur, car les gouttes, une par une, sont annulées dans le sang qui est sorti de son vivant. Si seul un quart [de log] de sang est sorti, et il y a doute s’il est entièrement [sorti] de son vivant ou entièrement après son décès, il y a doute concernant son impureté comme les autres doutes, et celui qui le touche dans le domaine privé est impur. [S’il le touche] dans le domaine public, il est pur, comme cela sera expliqué à l’endroit approprié.

15. Le tombeau, tant que l’impureté [le cadavre] se trouve à l’intérieur de lui, rend impur par le contact, par le fait d’être porté, et par le ohel, comme un cadavre, selon la loi de la Thora, ainsi qu’il est dit : « ou à un cadavre ou à l’os d’un homme ou à un tombeau ». [Cela s’applique pour] celui qui touche le dessus du tombeau comme celui qui touche ses parois, à condition qu’il ait été construit [par un homme] et qu’il soit fermé, c’est dans ce cas qu’il rend impur par le contact et par un ohel. Par contre, quand on place des ustensiles, des pierres, ou ce qui est semblable à côté du cadavre, et qu’on le recouvre au-dessus d’ustensiles, de pierres, ou de ce qui est semblable, ce couvercle qui se trouve au-dessus est appelé : golel. Et les côtés qui soutiennent le golel, sur lesquels il est tenu, sont appelés : dofek, et tous deux, le golel et le dofek rendent impur par le contact et par un ohel, comme le tombeau, et leur impureté est d’ordre rabbinique, et ils ne rendent pas impur par le fait d’être portés. C’est pourquoi, si on a tiré le golel avec des cordes jusqu’à ce qu’il recouvre le cadavre ou qu’on l’a tiré ou enlevé, ou qu’on a tiré le dofek pour ainsi faire tenir le golel dessus, et si on l’a enlevé avec des cordes en dessous du golel, on est pur. Et les éléments qui servent à tenir le dofek [sur les côtés], qui sont appelées le dofek du dofek, sont pures.

16. Un champ où un tombeau a été labouré, et les os se sont perdus dans la terre, est appelé un beit hapras, et sa terre rend impur par le contact et par le fait d’être portée, de crainte qu’il y ait un os de la taille d’une olive, et elle ne rend pas impur par un ohel. Et de même, toutes les terres des nations, la terre qui s’y trouve rend impur par le contact et par le fait d’être portée, du fait des os auxquels on ne prête pas attention. Et l’impureté du beit hapras et des terres des nations est d’ordre rabbinique, comme cela sera expliqué.