Rambam 3 Chapitres

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

29 Kislev 5784 / 12.12.2023

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Quinze

1. Un ustensile en poterie n’est susceptible de contracter l’impureté qu’à l’achèvement de sa confection. Et à partir de quand sa confection est-elle achevée ? Dès qu’il est cuit dans un four [à céramique]. Le four, dès qu’il est chauffé suffisamment pour cuire du pain spongieux [pâte pétrie mollement, appelée ainsi parce qu’elle absorbe rapidement la cuisson. Néanmoins, pour un four nouveau, la température à atteindre prend plus de temps que pour un four qui a déjà été utilisé]. La kira, dès qu’elle est chauffée suffisamment pour cuire un œuf de poule brouillé mis dans une terrine [enduit d’huile]. Le kofa’h, s’il est fait pour cuire [du pain à l’intérieur], la mesure est la même que celle du four. S’il est fait pour cuire [un mets dans une marmite, au-dessus], la mesure est la même que celle de la kira.

2. Un four que l’on a commencé à construire, s’il est grand, dès que l’on a construit quatre téfa’him [de hauteur] et qu’on l’a chauffé [de la manière évoquée ci-dessus], il est susceptible de contracter l’impureté. Et s’il est petit, dès que l’on a construit un téfa’h et qu’on l’a chauffé [il est susceptible de contracter l’impureté]. La kira, dès que l’on a construit trois téfa’him et qu’on l’a chauffé. Le kofa’h, s’il est fait pour cuire [du pain à l’intérieur], il a le même statut qu’un four. Et s’il est fait pour cuire [un mets], il a le même statut qu’une kira.

3. Un four qui a été chauffé de dos [c'est-à-dire que le feu n’a pas été introduit à l’intérieur mais l’a chauffé de l’extérieur], ou qu’il a été chauffé chez l’artisan [et non dans le but de cuire] ou qui a été chauffé sans intention [de le chauffer], étant donné qu’il a été chauffé, est susceptible de contracter l’impureté. Une fois, un feu se déclara dans un four d’un village, et le cas fut présenté au tribunal rabbinique qui déclara [le four] susceptible de contracter l’impureté.

4. Un four que l’on a chauffé [suffisamment] pour pouvoir l’utiliser pour griller est susceptible de contracter l’impureté. [Si on l’a chauffé seulement suffisamment] pour blanchir des fibres de lin [sérancées], il est pur [non susceptible de contracter l’impureté], car cela n’est pas un acte de travail avec le four même [le lin n’a pas besoin de la chaleur et le chauffer légèrement suffit].

5. Si un four a été partagé en deux [avec une séparation], et que l’une de ses parties a été chauffée et rendue impure par un liquide [impur], celle-ci est impure, et l’autre [qui n’a pas encore été chauffée] est pure [parce que sa confection n’est pas achevée, par conséquent, elle n’est pas susceptible de contracter l’impureté]. Si elle [la partie chauffée] est rendue impure par un rampant mort ou quelque chose de semblable parmi les impuretés qui relèvent de la Thora, tout est impur. Et [dans le premier cas d’impureté par un liquide] l’épaisseur [de la séparation] entre elles [les deux parties] est impure. Si les deux [parties] sont chauffées et que l’une d’elle devient impure par un liquide dans son espace intérieur, on partage l’épaisseur [de la séparation] : ce [la partie de la séparation] qui est nécessaire à la partie impure est impur[e], et ce [la partie de la séparation] qui est nécessaire à la partie pure est pure. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Si on a partagé [le four en deux parties] et qu’on l’a ensuite chauffé. Toutefois, si on a chauffé [le four] et ensuite partagé [le four en deux parties], et que l’une d’elle devient impure, même par un liquide, tout [le four] devient impur.

6. Un four ou une kira en pierre sont toujours purs [non susceptibles de contracter l’impureté]. Et [un four ou une kira] en métal ne sont pas sujets à l’impureté du four et de la kira , ainsi qu’il est dit : « ils seront mis en mis en pièces » ; [cela concerne] ce qui peut être mis en pièces [c'est-à-dire le four et la kira en poterie, non en métal], et ils [le four et la kira en métal] contractent l’impureté en tant qu’ustensiles en métal. Comment cela s'applique-t-il ? Ils ne contractent pas l’impureté par leur espace intérieur, ni quand ils sont attachés au sol comme [dans le cas d’]un four et une kira [en poterie]. Et si une impureté est en contact avec eux, même avec leur paroi extérieure, ils deviennent impurs comme les autres ustensiles en métal. Et s’ils deviennent impurs par un cadavre, ils ont le statut de père d’impureté, comme les autres ustensiles en métal, et ils peuvent être purifiés dans le bain rituel.

7. Un four en métal qui a été troué, [ou son bord a été] ébréché, [ou il a été] fendu, et qui a été bouché avec de l’argile, enduit d’une couche d’argile [sur la fente, pour boucher celle-ci], ou [une couche] d’argile a été ajouté[e sur le rebord, ce qui accroît l’espace intérieur et compense l’effet du trou] est susceptible de contracter l’impureté en tant que four. Quelle doit être la taille du trou [pour que le fait de le boucher d’argile confère au four le statut de « four » et qu’il soit concerné par cette impureté] ? [La taille] suffisante pour que le feu sorte [par ce trou]. Et de même pour une kira. Et si des supports en argile ont été faits pour une kira [entière pour placer dessus les marmites], elle est susceptible de contracter l’impureté en tant que kira. Si on l’enduit d’argile [une kira en métal entière], sur sa paroi intérieure ou extérieure, elle n’est toujours pas susceptible de contracter l’impureté.

8. Un four [en poterie] qui n’est pas attaché au sol, même s’il est suspendu au cou d’un chameau, est susceptible de contracter l’impureté en tant que four [bien qu’il soit ouvert par le bas, et donc inutilisable de cette façon], ainsi qu’il est dit : « ils sont impurs », où qu’ils soient.

9. Le four de fusion des artisans des métaux qui a une place pour mettre une marmite est susceptible de contracter l’impureté, comme une kira. Et de même, la kira des verriers [qui fabriquent le verre], si elle a une place où mettre une marmite, est susceptible de contracter l’impureté. four

10. Les fours des fabricants de chaux, des verriers [qui fabriquent des ouvrages en verre], et des potiers sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté parce qu’ils ne sont pas enduits d’argile]. Un four [en poterie avec une ouverture sur le côté, sur le sol duquel on pose les marmites et on colle le pain au lieu de le coller sur le mur comme dans les autres fours], s’il a un muret [à l’intérieur du four sur lequel mettre les marmites et coller le pain à la place de les poser sur le sol], il est susceptible de contracter l’impureté [et s’il n’y a pas de muret, il n’est pas susceptible de contracter l’impureté].

11. Les pierres que l’on a attachées ensemble et dont on a fait un four, si on les enduit d’une couche d’argile sur leur paroi intérieure et extérieure, elle [cette structure] est considérée comme un four en tous points et est susceptible de contracter l’impureté par son espace intérieur. Et si on les enduit [d’argile] sur leur paroi extérieure seulement, elle [cette structure] est susceptible de contracter l’impureté par un contact, mais non par son espace intérieur [car les éléments qui la composent ne sont considérés comme attachés et formant un four que par ordre rabbinique, cf. ch. 17 § 3]. Si on attache des pierres à un four sans les attacher entre elles, elles sont susceptibles de contracter l’impureté avec le four. Si elles sont attachées l’une avec l’autre, mais non au four, elles sont considérées comme une cour de four [bac adjacent au four où est déposé le pain que l’on retire du four, cf. ch. 17 § 3, et les mêmes lois sont appliquées]. Si l’on creuse dans le sol et que l’on fait un bac [c'est-à-dire qu’on met le four dans le sol, et que le sol sert de bac], il [ce bac] est pur [car le sol n’est pas susceptible de contracter l’impureté]. Et le bac d’une kira est pur [non susceptible de contracter l’impureté parce qu’elle n’est pas fait pour y cuire du pain].

12. Deux jarres ou deux terrines dont on a fait une kira [c'est-à-dire qu’on les a disposées l’une non loin de l’autre, en allumant un feu au milieu, de manière à ce que les marmites soient posées sur la paroi des deux jarres ou terrines] sont susceptibles de contracter l’impureté par l’espace qui est entre elles, par le contact, et l’espace intérieur des jarres est pur [ne contracte pas l’impureté, parce qu’il représente la paroi extérieure de la kira]. Et l’épaisseur des jarres est partagée : ce qui est nécessaire à la kira est susceptible de contracter l’impureté, et ce qui est nécessaire à l’espace intérieur de la jarre est pur [ne contracte pas l’impureté].

13. Si l’on fait trois supports sur le sol et qu’on les attache avec de l’argile pour placer dessus une marmite, elle [cette structure] est susceptible de contracter l’impureté en tant que kira. Si l’on fixe trois clous sur le sol pour placer dessus la marmite, bien que l’on ait fait dessus un emplacement d’argile pour disposer la marmite, elle [cette structure] est pure [non susceptible de contracter l’impureté] comme une kira en métal. Et de même, des pierres qui ne sont pas enduites d’argile sur lesquelles on place [une marmite] ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté, comme une en pierre.

14. Si l’on fait de deux pierres une kira et qu’on les attache avec de l’argile, elle [cette kira] est susceptible de contracter l’impureté. Si l’on attache l’une [au sol] avec de l’argile, et non l’autre, elle [cette kira] n’est pas susceptible de contracter l’impureté.

15. Si [une marmite] est disposée sur une pierre [attachée au sol avec de l’argile] et un four [disposés non loin l’un de l’autre], [ou] sur elle [la pierre] et une kira, [ou] sur elle [la pierre] et un kofa’h, elle [la pierre] est impure [susceptible de contracter l’impureté]. Si [la marmite est disposée] sur elle [la pierre] et sur un mur, [ou] sur elle [la pierre] et sur un rocher, elle [la pierre] n’est pas susceptible de contracter l’impureté [car un mur et un rocher ne peuvent pas être « mis en pièces », cf. § 6].

16. La kira des bouchers [qui vendent de la viande cuite], constituée d’une pierre à côté de l’autre [chaque marmite étant placée sur une paire de pierres, avec un feu au milieu], toutes [les pierres ainsi placées] étant attachées avec de l’argile, si l’une [des pierres] devient impure, toutes ne sont pas impures.

17. Si on a fait de trois pierres attachées avec de l’argile deux kira, qu’on les ait attachées [les pierres] l’une à l’autre sans les attacher au sol, ou qu’on les ait attachées au sol sans les attacher ensemble, si l’un des deux kira devient impure, la pierre de la pierre du milieu qui sert à la kira impure est impure, et celle qui sert à la kira pure est pure. Si la pierre extérieure de la kira pure est retirée, la [pierre] du milieu est entièrement impure [parce qu’elle ne sert qu’à la kira impure]. Si la [pierre] extérieure de la kira impure est retirée, la pierre du milieu devient entièrement pure [parce qu’elle ne sert qu’à la kira pure]. Si les deux [pierres] extérieures deviennent impures, [la règle suivante est appliquée :] si la pierre du milieu est grande [et peut recevoir une marmite à chacune de ses extrémités], [les parties suivantes de la pierre du milieu sont impures] la partie nécessaire à la [première] kira pour poser [la marmite] et la partie nécessaire à l’autre kira pour poser [la marmite], et le reste [de cette pierre] est pur. Et si elle est petite, elle est entièrement impure. Si la [pierre] du milieu est retirée [la règle suivante est appliquée :] si l’on peut placer sur les deux [pierres] extérieures un grand chaudron, elle [la structure formée par les eux pierres] est impure. Si elles sont plus éloignées que cette mesure, elle [cette structure] est pure. Si on remet la [pierre] du milieu, tout est pur [non susceptible de contracter l’impureté], comme auparavant. Si on l’enduit d’argile [c'est-à-dire qu’on l’attache au sol ou aux autres pierres avec de l’argile], elle [cette structure] est susceptible de contracter l’impureté à l’avenir, à condition que l’on chauffe suffisamment chacune d’entre elles pour cuire un œuf.

18. Soit deux pierres utilisées pour faire une kira, et celle-ci devient impure ; on juxtapose une pierre de part et d’autre de celle-ci [la kira, il y a donc quatre pierres, enduites d’argile, qui forment trois kira], la moitié de chacune des deux pierres de la première kira est impure, et la moitié est pure. Si les deux [pierres extérieures] pures qu’on a juxtaposées sont retirées, les deux [pierres] de la kira reprennent leur état d’impureté

19. Une planche en poterie qui a des réceptacles pour les marmites [les marmites sont disposées dans les trous de la planche] et de la cendre chaude se trouve à l’intérieur [pour garder les marmites chaudes], n’est pas concerné par l’impureté de la kira et est susceptible de contracter l’impureté en tant que récipient. C’est pourquoi, si elle est attachée au sol, elle est pure, comme les autres ustensiles [attachés au sol, exceptés les fours et fourneaux, comme cela a été expliqué précédemment]. Et si elle a un trou, elle n’est pas susceptible de contracter l’impureté comme un récipient, contrairement à la kira. Ce qui touche ces côtés [de cette planche], [s’ils sont impurs,] n’est pas impur pour [avoir touché] une kira [mais pour avoir touché un récipient]. Sa partie large [partie attachée à la planche] où l’on s’assoit pendant la cuisson contracte l’impureté si la planche devient impure. Et de même, si l’on renverse un panier [tressé ayant le statut d’ustensile en bois] et que l’on construit une kira dessus, il est susceptible de contracter l’impureté en tant qu’ustensile en bois, non en tant que kira, c’est pourquoi, il ne contracte pas l’impureté par son espace intérieur comme une kira.

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Seize

1. Un grand four, ses restes sont de quatre téfa’him [c'est-à-dire que s’il se brise, ses restes cessent d’être susceptibles de contracter l’impureté]. Et un petit [four], ses restes sont la majorité [du four]. Comment cela s'applique-t-il ? S’il reste quatre [téfa’him de hauteur] d’un grand [four] ou la majeure partie d’un petit [four], il [le four en question] est susceptible de contracter l’impureté. [S’il reste] moins que cela, il n’est pas susceptible de contracter l’impureté. Et de même, s’il devient impur et qu’on le démolit jusqu’à ce qu’il reste moins que quatre [téfa’him de hauteur] d’un grand [four] ou moins que la majeure partie [de la hauteur] d’un petit [four], il est pur. S’il reste quatre [téfa’him d’un grand four] ou la majeure partie d’un petit [four], il reste impur. Et la kira, ses restes sont de trois doigts. Un kofa’h fait pour cuire [du pain à l’intérieur], sa mesure est la même que celle du pain. [S’il est fait] pour cuire [un mets dans une marmite au-dessus], sa mesure est la même que la kira.

2. Un four qui est devenu impur et que l’on ne désire pas démolir, comment le purifie-t-on ? On le coupe [de haut en bas] en trois parties et on gratte la couche d’argile qui est sur les tessons, de manière à ce que chaque tesson reste sur le sol sans être recouvert d’argile. Si on coupe [le four] en deux parties, l’une grande et l’autre petite, la grande [partie] est impure et la petite est pure. Si on coupe [le four] en deux parties égales, chacune d’elles est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’il est impossible d’être précis [d’obtenir deux parties égales]. Par contre, un plateau en poterie muni d’un rebord qui a été coupé en deux est pur. Et si l’une est grande et l’autre petite, la grande [partie] est impure.

3. Si on a coupé un four [impur] en trois parties, et que l’une a la même taille que les deux [autres], la grande [partie, qui correspond à la moitié du four] est impure, et les deux petites sont pures. Dans le cas où on l’a coupé [le four] en anneaux dans sa largeur, si la hauteur de chaque anneau est inférieure à quatre téfa’him, il est pur. Si on dispose de nouveau les anneaux les uns sur les autres, et qu’on les enduit d’argile, de sorte que cela redevient un four comme auparavant, cela est considéré comme si l’on avait fait un autre four, et il n’est susceptible de contracter l’impureté qu’à l’avenir, à condition qu’on le chauffe suffisamment pour pouvoir cuire du pain spongieux, après l’avoir enduit [d’argile]. Si on éloigne le revêtement [c'est-à-dire qu’à la place d’enduire les anneaux d’argile, on met le four assemblé de nouveau dans un manteau d’argile en forme de four, séparé du four], et met du sable ou des cailloux entre les anneaux et la couche d’argile [de manière à ce que le four et la couche d’argile forme un seul élément], il n’est jamais susceptible de contracter l’impureté ; c’est à cela [ce four] qu’ils [les sages] ont [fait référence quand ils ont] dit : « une [femme] nidda et une [femme] pure peuvent cuire à l’intérieur, et il reste pur. S’il y a un anneau qui fait quatre téfa’him [de hauteur], il [celui-ci] est susceptible de contracter l’impureté par le contact, mais non par son espace intérieur, et les autres anneaux sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté].

4. Un four qui arrive coupé [en plusieurs pièces] de la maison de l’artisan, et auquel il a fait des cerceaux [semblables à ceux des barils], qui rassemblent [les différentes pièces de ce four] pour en faire un seul élément, et les a mis dessus alors qu’il est pur [non susceptible de contracter l’impureté] et il devient susceptible de contracter l’impureté, lorsqu’il enlève les supports, il devient pur [non susceptible de contracter l’impureté]. Et même s’il les remet, il reste pur [non susceptible de contracter l’impureté]. S’il l’enduit d’argile, il est susceptible de contracter l’impureté à l’avenir et n’a pas besoin d’être chauffé, car il a déjà été chauffé.

5. Un four qui a été découpé en anneaux [dans le sens de la largeur], et du sable a été mis entre chaque anneau, et toute la paroi extérieure a été enduite d’argile, est susceptible de contracter l’impureté.

6. La chaudière des arabes – on creuse [un trou] dans le sol, et on l’enduit [les parois du trou] d’argile – si l’argile peut tenir tout seul [sans le sol], il est susceptible de contracter l’impureté. Et sinon, il est pur [non susceptible de contracter l’impureté].

7. Celui qui apporte des tessons de poterie, les colle l’un avec l’autre pour en faire un four, met une couche d’argile sur la paroi intérieure et extérieure et la chauffe, il [ce four] est susceptible de contracter l’impureté, bien que chaque [tesson] n’ait pas la mesure.

8. Si on a brisé une grande jarre [en retirant le fond et le toit] et qu’on a mis une couche d’argile sur la paroi extérieure, bien que ses parois [concaves à l’intérieur] aient la capacité [minimale pour être susceptibles de contracter l’impureté], il est pur, car un ustensile en poterie devenu pur ne peut jamais contracter l’impureté, à moins que l’on en fasse un four et qu’on l’enduise d’argile sur la paroi intérieure et sur la paroi extérieure.

9. Un four ayant des fentes [four fait de tessons assemblés séparés par des fentes], dont chaque [fente] a été enduite d’une couche d’argile, et les fentes sont découvertes [car elles n’ont pas été enduites d’argile], n’est pas susceptible de contracter l’impureté. Si on met de l’argile, de la chaux, ou du gypse sur les fentes, il est susceptible de contracter l’impureté. Si l’on met dessus du ‘harsit [poterie pilée délayée dans l’eau], de la poix, du soufre, de la lie, de la pâte ou des excréments, il est pur [non susceptible de contracter l’impureté]. Telle est la règle générale : un produit dont on ne fait pas un four ne rattache pas les fentes.

10. Si on place un four qui a une fente dans le coin [d’une maison] et qu’on enduit les côtés [le point de contact entre le four et les murs de la maison] d’argile [de manière à ce que les parois du four soient collées au mur], il [le four] est pur [non susceptible de contracter l’impureté, malgré l’enduit qui solidifie].

11. Une planche de four posée dans le coin pour cuire [dans l’espace qui la sépare du mur] est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. Et si elle représente la majeure partie du four, elle est susceptible de contracter l’impureté.

12. Un four qui a été rempli de terre jusqu’à la moitié de son niveau, s’il contracte l’impureté par son espace intérieur seulement [un rampant mort est suspendu dans son espace intérieur], il ne devient impur que dans la partie qui est au-dessus de la terre [c'est-à-dire que les aliments enfouis dans la terre ne sont pas impurs]. Et s’il contracte l’impureté par le contact, et qu’une impureté touche sa paroi intérieure, il devient entièrement impur, même dans la partie en dessous de la surface de la terre.

13. Une kira a une surface pour placer deux marmites, et un kofa’h a une surface pour placer une marmite. C’est pourquoi, si une kira est fendue dans sa longueur, elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. [Si elle est fendue] dans sa largeur [de manière à ce que les deux surfaces sont entières, mais ne sont plus attachées l’une à l’autre], elle est toujours susceptible de contracter l’impureté. Un kofa’h qui est fendu, dans sa longueur ou dans sa largeur, est pur [non susceptible de contracter l’impureté].

14. La base des particuliers [sur lequel ils placent la kira] dont la paroi [supérieure] a eu un trou, si la profondeur du trou est inférieure à trois téfa’him, elle [la kira] est susceptible de contracter l’impureté, car si l’on allume [le feu] dans le trou en dessous, la marmite au-dessus peut cuire. Si la profondeur du trou est égale ou supérieure à trois [téfa’him], elle [la kira] n’est pas susceptible de contracter l’impureté, car le feu est [trop] loin de la marmite, et elle ne cuit pas. Si l’on met une pierre ou des cailloux sur le trou [de manière à ce qu’il soit possible d’allumer le feu sur la pierre], elle reste pure [non susceptible de contracter l’impureté car la pierre n’est pas le sol de la kira]. Si on enduit [la pierre] d’argile, la pierre devient le sol de la kira, et elle [la kira] est dès lors susceptible de contracter l’impureté.

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Dix-sept

1. Tous les auxiliaires des ustensiles [parties attachées aux ustensiles et nécessaires à la fonction de ceux-ci] sont considérés comme les ustensiles, et si un ustensile devient impur, sa partie auxiliaire qui est nécessaire à sa fonction devient impure, et celle qui n’est pas nécessaire est pure, comme cela sera expliqué. C’est pourquoi, une pierre qui fait saillie un téfa’h du four ou trois doigts d’une kira est [considérée comme] attachée [c'est-à-dire comme une partie du four ou de la kira nécessaire à ceux-ci], et si le four ou la kira devient impur, ces pierres deviennent impures, et les aliments et boissons qui sont en contact avec ces pierres sont impurs. Et s’ils sont en contact avec une partie [de la pierre] extérieure au téfa’h [qui fait saillie] du four ou extérieure aux trois doigts [de la pierre qui fait saillie] de la kira, ils sont purs.

2. Pour un kofa’h fait pour cuire [du pain à l’intérieur], la mesure appliquée est la même que celle du four, [et pour un kofa’h] fait pour cuire [un met dans une marmite posée dessus], la mesure appliquée est la même que celle de la kira.

3. L’ajout [d’une couche d’argile sur le rebord, qui agrandit l’espace intérieur du four] du four des particuliers est pur [non susceptible de contracter l’impureté car il n’est pas nécessaire à la cuisson], et [l’ajout du four] des boulangers est susceptible de contracter la même impureté que le four, parce qu’il [le boulanger] l’utilise pour poser la broche [quand il grille de la viande à l’intérieur du four, il pose ensuite la broche avec la viande grillée prête à la vente sur le surplus d’argile pour que celle-ci reste chaude sans toutefois être brûlée]. De la même manière : l’ajout [d’argile sur le bord] du chaudron de ceux qui font bouillir les olives [qui utilisent cette partie quand ils ont beaucoup d’olives] est susceptible de contracter l’impureté, et [l’ajout d’argile sur le chaudron] des teinturiers [qui font bouillir la laine avec la teinture] est pur [parce qu’ils n’utilisent pas cette partie du chaudron pour bouillir, étant donné que l’argile peut abîmer la teinte].

4. La couronne d’une kira [dôme qui recouvre la kira pour préserver la chaleur] est pure [non susceptible de contracter l’impureté. Et la forteresse du four, qui est la structure adjacente [au four] où l’on pose le pain quand on le retire du four, si elle a une hauteur de quatre téfa’him, est susceptible de contracter la même impureté que le four [parce qu’elle est considérée comme une partie du four]. Si elle fait moins de quatre téfa’him [de hauteur], elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’elle n’est pas [considérée comme] attachée [au four, puisqu’elle n’est pas nécessaire étant donné qu’elle n’est pas apte à contenir le pain]. Et si on l’attache au four, même [si elle est mise] sur trois pierres, elle est susceptible de contracter l’impureté.

5. Le compartiment [sur le côté de la kira] pour le pot [d’huile], le compartiment pour les épices, et le compartiment pour la lampe [utilisée pour allumer la kira], si la kira devient impure par contact [avec un élément impur], tous sont impurs. Et si elle devient impure par son espace intérieur, ceux-ci ne sont pas impurs, parce qu’ils ne sont [considérés comme] attachés [à la kira, c'est-à-dire faisant partie de celle-ci] que par ordre rabbinique. Et c’est pourquoi, ils [les sages] ont fait une distinction, afin que de la térouma et des offrandes ne soient pas brûlées pour un tel contact. Et de même, à chaque fois que nous disons, dans ce contexte, qu’un [élément] contracte l’impureté par le contact [d’un autre élément du même ensemble avec une impureté] et non du fait de l’espace intérieur [de ce dernier devenu impur], il [l’élément en question] n’est [considéré comme] attaché [à l’autre élément] que par ordre rabbinique, et ils [les sages] ont fait cette distinction afin de ne pas brûler [pour une telle impureté] des offrandes, mais [dans un pareil cas], elles sont mises en suspend.

6. La cour de la kira [base ronde de la kira], si elle est haute de trois doigts, est [considérée comme] attachée [c'est-à-dire comme une partie de celle-ci], et [dans un pareil cas] si la kira ou la cour devient impure, par son espace intérieure ou par un contact, l’autre [la cour ou la kira, respectivement] est impure. Si la cour est plus petite que cela, et que l’une d’elles devient impure par le contact [avec une impureté], l’autre devient impure. Par contre, si l’une d’elles devient impure par son espace intérieur seulement, l’autre n’est pas impure, parce qu’elle n’est [considérée comme] attachée que par ordre rabbinique. Si la cour de la kira est séparée de celle-ci [c'est-à-dire que la kira est posée dessus, sans être attachée à celle-ci], si elle est haute de trois doigts, elle est [considérée comme] attachée [à la kira] en ce qui concerne l’impureté par le contact comme par l’espace intérieur. Si elle est plus petite [que trois téfa’him] ou si la cour est plate [comme une planche] et n’a pas de rebord, elle n’est pas [considérée comme] attachée [à la kira], et si la kira devient impure par son espace intérieur ou par un contact, la cour est pure, et de même, si la cour devient impure, la kira est pure.

7. Les supports de la kira [sur lesquels on dispose la marmite] sont au nombre de trois . Si chacun d’eux a une hauteur inférieure ou égale à trois doigts, et que la kira devient impure, par le contact ou par son espace intérieur, les trois deviennent impurs. Et il en est de même s’il y en a quatre. Si l’un d’eux [des trois] est retiré, et que la kira devient impure par un contact, les deux supports restants deviennent impurs, et si elle [la kira] devient impure par son espace intérieur, ils ne deviennent pas impurs avec elle. S’il [l’artisan] a fait deux supports, l’un en face de l’autre, et la kira devient impure par un contact, ils deviennent impurs. Et si elle [la kira] devient impure par son espace intérieur, ils ne deviennent pas impurs. Si les [trois] supports font plus de trois doigts [de hauteur], dans leur partie située à moins de trois téfa’him, ils contractent l’impureté avec elle [la kira], qu’elle devienne impur par le contact ou par son espace intérieur, et dans leur partie située à plus de trois téfa’him, ils contractent l’impureté avec elle [la kira] si elle devient impure par un contact, mais si elle devient impur par son espace seulement, ils ne contractent pas l’impureté avec elle. S’ils s’étendent au-delà du rebord [c'est-à-dire qu’ils s’étendent à l’extérieur du bord de la kira], sur [une longueur inférieure ou égale à] trois doigts, ils contractent l’impureté avec elle [la kira], qu’elle devienne impure par contact ou par son espace intérieur. S’ils [s’étendent] à l’extérieur de trois doigts [c'est-à-dire sur plus de trois doigts à l’extérieur de la kira], ils contractent l’impureté avec elle si elle devient impure par le contact. Et si elle devient impure par son espace intérieur, ils ne contractent pas l’impureté avec elle. Et on ne se doit pas d’être précis dans [le calcul] de ses mesures, car elles sont toutes d’ordre rabbinique.