אַתָּה בְחַרְתָּנוּ מִכָּל הָעַמִּים, אָהַבְתָּ אוֹתָנוּ, וְרָצִיתָ בָּנוּ,

 וְרוֹמַמְתָּנוּ מִכָּל הַלְּשׁוֹנוֹת, וְקִדַּשְׁתָּנוּ בְּמִצְותֶיךָ,

 וְקֵרַבְתָּנוּ מַלְכֵּנוּ לַעֲבוֹדָתֶךָ, וְשִׁמְךָ הַגָּדוֹל וְהַקָּדוֹשׁ עָלֵינוּ קָרָאתָ:

(חזרה של תפילות יו"ט)

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« Tu nous as choisis parmi tous les peuples, Tu nous as aimés, et Tu nous as désirés. Tu nous as élevés au-dessus de toutes les langues, et Tu nous as sanctifiés par Tes commandements. Tu nous as rapprochés, ô notre Roi, de Ton service, et par Ton grand et saint Nom Tu nous as appelés. »

(Prière de Moussaf des jours de fête)

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« Ata Bé’hartanou Mikol Haamim, Ahavta Otanou Vératsita Banou. Véromamtanou Mikol Halechonot, Vékidachtanou Bémitsvoté’ha. Vékéravtanou Malkénou Laavodaté’ha, Véchim’ha Hagadol Véhakadoch Alénou Karata. »

ata bahartanou

« Ce nigoun est composé de deux parties : la première est associée aux Tsadikim, les Justes, et la seconde aux Baalei Techouva, les repentis. C’est la raison pour laquelle la première partie est chantée doucement, et à une seule reprise. En revanche, la seconde partie est chantée avec force, plus rapidement, et chaque phrase en est répétée une seconde fois. »

(Sefer Hanigounim, tome 3, page 54, Nigoun 229)

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Lors de l’année 5721 (1960), les Hakafot durèrent plus longtemps qu’à l’accoutumée. Ce n’est qu’au petit matin que le Rabbi descendit dans la nouvelle salle d’étude (qui venait d’être construite à l’époque) afin de distribuer de la vodka et enseigner un nouveau nigoun.

Le Rabbi se tint, au centre de la pièce, sur une chaise, tandis que l’assemblée se bousculait pour avoir le mérite de recevoir un peu de « Lé’haïm » de ses saintes mains. Le Rabbi déclara alors :

« Le nigoun « Ata Bé’hartanou » comporte deux parties, qui sont chantées différemment. La première partie, qui fait allusion aux Tsadikim, ceux qui se trouvent dans le droit chemin, ; et la seconde, qui fait allusion aux Baalei Techouva, et dont l’on répète chaque phrase une seconde fois, à la manière des repentis qui agissent avec entêtement. » Il ajouta que cela correspondait également à la différence qui existe entre le mois de Nissan, représentant les Tsadikim, et le mois de Tichri, représentant les Baalei Techouva. 

Après ces mots, le Rabbi enseigna les deux parties du chant sur les paroles : « Ata Bé’hartanou », et chanta à de nombreuses reprises, jusqu’à ce que les bons chanteurs de la salle l’aient retenu. Il leur demanda alors de chanter, et les encouragea avec entrain pendant de longues minutes.

Le lendemain, lors du second farbrenguen du Chabat Béréchit, après que l’on ait chanté le nouveau nigoun, le Rabbi expliqua :

 « Lorsqu’il s’agit d’un chant de Baalei Techouva, l’on répète chaque phrase deux fois, du fait que leur service de D.ieu est à l’image de ce qui est dit : « double pour la délivrance ». Cela rappelle également ce que les Sages enseignent (et qui est également cité dans Igueret Hatechouva) : « S’il avait l’habitude d’étudier une page, il en étudiera deux. S’il avait l’habitude d’étudier un chapitre, il en étudiera deux. » De plus, ce chant ne se termine jamais, et se prolonge à l’infini.

En effet, en ce qui concerne le chant, de manière générale, même un nigoun représentant les Tsadikim est sans fin, à l’image de ce qui est expliqué par ailleurs : le chant est comparé à un anneau qui n’a pas de fin. Ainsi, lorsque l’on part d’un point sur l’anneau, et que l’on suit la forme ronde, l’on s’aperçoit que l’on peut tourner sans fin. Cependant, il ne s’agit pas d’un infini véritable, puisque, de fait, le tour de l’anneau s’est terminé. C’est le fait de recommencer de nouveaux tours qui donne cette impression. Il en va de même pour ce qui est du chant : il ne s’agit pas d’un infini véritable, et l’on ne fait que recommencer à chanter lorsque le nigoun se termine.

En revanche, lorsqu’il s’agit d’un chant de repentis, chaque phrase, chaque mouvement du nigoun ne se termine pas. La fin elle-même aboutit sur le début, de sorte que celui qui chante ne peut plus s’arrêter. Ainsi, bien que lors d’un chant de Tsadikim l’on reprend le nigoun depuis le début, avec plus de vitalité et plus de force, il s’agit seulement d’un renouvellement de quelque chose qui existe déjà, et non de quelque chose de véritablement nouveau. Il en est ainsi car, de manière générale, le service de D.ieu des Justes est limité, c’est pourquoi cela prend fin. On ne fait que répéter la même chose avec plus de vie. Néanmoins, en ce qui concerne un chant de Baalei Techouva, l’idée même de fin est inconcevable. Ainsi, on ne recommence pas quelque chose d’ancien, mais au contraire, on progresse sans fin de manière complètement nouvelle. 

On retrouve la même idée dans Igueret Hakodech : chaque année, le jour de Roch Hachana, descend sur Terre une nouvelle lumière, très élevée, qui n’avait jamais éclairé le monde auparavant. Cependant, quelque chose n’est pas compréhensible. Le renouvellement du monde est constant, ainsi qu’il est écrit : « Qui renouvelle, par Sa bonté, la Création du monde chaque jour et en permanence ». Quel renouvellement peut-il donc y avoir à Roch Hachana ? La réponse est la suivante : le renouvellement de chaque jour est basé sur le jour précédent, ce n’est qu’un renouvellement de ce qui est ancien. Il y a bien là un ajout de vitalité divine, mais l’existence du monde, à proprement parler, demeure comme la veille. Mais lorsqu’arrive Roch Hachana, le monde acquiert une existence entièrement renouvelée. Ceci est à l’image de la différence entre les Baalei Techouva et les Tsadikim. »

Les présents chantèrent de nouveau le nigoun « Ata Bé’hartanou », et le Rabbi reprit ensuite :

« L’expression « Ata Bé’hartanou », « Tu nous as choisis parmi tous les peuples » fait référence au don de la Torah, lors de la fête de Chavouot. Il fut alors dévoilé que seul le Peuple Juif a le pouvoir de faire descendre les influences divines inhérentes à la Torah et aux Mitsvot, ce qui n’est pas le cas des autres nations.

Nous savons pourtant que la Torah et les Mitsvot existaient bel et bien avant le don de la Torah, ainsi que nos Sages le disent : « Les Patriarches accomplirent la Torah dans son intégralité avant même qu’elle ne soit donnée ». Cependant, leur pratique de la Torah et des Mitsvot fut essentiellement spirituelle.

Cela ne signifie pas pour autant que cette pratique ne nécessitait pas d’actes matériels. Ainsi, il est dit de Lot qu’il cuisit des Matsot (c’était en effet la fête de Pessa’h lorsqu’il reçut la visite des anges), du fait qu’il ait vu cette pratique effectuée chez Avraham. Les Matsot furent donc bien cuites au sens le plus littéral.

Les Sages ajoutent également que les deux chevreaux qui furent cuits pour Yits’hak correspondaient respectivement au sacrifice de Pessa’h et au sacrifice de ‘Haguiga (cet épisode se déroula également durant la fête de Pessa’h). Nous voyons donc que les commandements étaient également accomplis de manière matérielle.

Néanmoins, ces pratiques matérielles relevaient du fait qu’ils étaient entièrement emprunts de la spiritualité des Mitsvot, puisqu’ils constituaient le « char céleste », et que « tous leurs membres étaient saints ». Cette soumission à D.ieu inhérente au « char céleste » s’exprimait donc également par leur corps matériel, et c’est la raison pour laquelle ils adoptaient ces pratiques de manière matérielle également. Mais cet accomplissement physique ne constituait pas l’essentiel de leur service divin.

C’est la raison pour laquelle l’objet par lequel ils accomplissaient la Mitsva n’avait aucune importance. En revanche, après le don de la Torah, chaque Mitsva doit être mise en pratique à l’aide d’un objet précis. On peut, par exemple, remarquer que Yaakov accomplissait la Mitsva des Téfilines avec des bouts de bois, puisque l’objet matériel n’avait aucune importance dans le cadre de leur accomplissement des Mitsvot. L’essentiel pour eux était bien l’accomplissement spirituel des commandements.

Ainsi, après le don de la Torah, l’objet à l’aide duquel on accomplit une Mitsva devient saint pour l’éternité, et l’on doit se comporter avec respect envers lui, ce qui n’était pas le cas avant le don de la Torah, les objets perdant toute leur sainteté après l’accomplissement du commandement. […]

L’essentiel et le but ultime est bien le raffinement de l’objet matériel lui-même, mais ceci ne fut possible qu’après le don de la Torah. C’est alors que fut dévoilé le fait que « Tu nous as choisi parmi tous les peuples », c’est-à-dire le fait que seuls les enfants d’Israël aient le pouvoir de faire descendre des dévoilements spirituels par leurs actions matérielles. En revanche, les actions qu’ils accomplirent spirituellement avant le don de la Torah n’exprimaient pas le fait que « Tu nous as choisi parmi tous les peuples ».

Le Tanya explique, en effet, que l’expression « Et Tu nous as choisi parmi tous les peuples et toutes les langues » désigne le corps matériel du Juif, qui ressemble extérieurement aux corps des nations du monde. Le choix de D.ieu porte donc bien sur le corps Juif précisément.

Cela s’explique par le fait qu’un véritable choix n’existe qu’entre deux choses similaires : ce n’est qu’alors que l’on peut véritablement choisir l’une des deux, indépendamment des critères propres aux deux parties. Au contraire, si l’une des deux choses possédait une qualité qui nous intéresse, on la choisirait inéluctablement du fait de cette qualité, et non du fait de notre choix propre.

Le véritable choix de D.ieu porta donc sur les corps des enfants d’Israël, puisqu’en ce qui concerne l’âme, cela n’a pas lieu d’être : les [âmes des] nations du monde, en effet, ne peuvent prétendre [à une ressemblance aux âmes juives]. Ce n’est que sur le corps, qui est matériel et physique (comme le précise l’Admour Hazaken), et qui, apparemment, « ressemble aux corps des nations du monde », qu’un véritable choix peut avoir lieu. […]

Et puisque le choix profond de l’Essence de D.ieu porta sur le corps matériel, ceci fut dévoilé lors du don de la Torah, c’est-à-dire, la fête de Chavouot, qui permit d’établir un lien avec le monde matériel (comme nous l’avons vu plus haut).

La fête de Chavouot, le temps du don de notre Torah, au cours duquel fut dévoilé le fait que « Tu nous as choisis parmi tous les peuples » est liée au service de D.ieu des Tsadikim. On sait, en effet, que la fête de Pessa’h est liée au service de D.ieu des Justes, et il en va de même pour la fête de Chavouot, qui ne constitue pas une entité à part entière, mais uniquement le prolongement de la fête de Pessa’h.

Bien que le fait que « Tu nous as choisis », « Ata Bé’hartanou », fut dévoilé à une période liée au service divin des Tsadikim, l’on peut y percevoir également la qualité de la Techouva. On s’aperçoit alors que le « Ata Bé’hartanou » des repentis est encore plus profond que celui des Tsadikim.

Néanmoins, malgré le fait que le « Ata Bé’hartanou » des repentis soit plus profond, le chant commence bien par évoquer le « Ata Bé’hartanou » des Justes ! A priori ceci n’est pas compréhensible. Si le « Ata Bé’hartanou » des Baalei Techouva est plus profond, alors pourquoi le nigoun commence-t-il précisément avec le « Ata Bé’hartanou » des Tsadikim ?

Afin de comprendre cela, il faut tout d’abord introduire un autre sujet. En effet, cette question ne concerne pas seulement le nigoun, elle concerne également la partie dévoilée de la Torah.

Il est enseigné dans la Michna : « Le premier jour du mois de Nissan est le nouvel an des (rois et des) fêtes. » Ceci a d’ailleurs force de loi : la première fête de l’année est bien Pessa’h, qui est suivie de Chavouot, puis enfin de Souccot.

Le Yalkout enseigne également la chose suivante : « A propos de Souccot, on mentionne trois fois le mot « joie » (dans les versets – ndt), tandis qu’à propos de Pessa’h, ce mot n’apparaît jamais. De même, à propos de Chavouot, on ne le mentionne qu’une seule fois. » Il y est également expliqué que la joie concerne essentiellement la fête de Souccot.

Cependant, ceci n’est pas compréhensible. Pourquoi n’a-t-on pas instauré l’ordre des fêtes en fonction de l’intensité de la joie ? Le point essentiel d’une fête est bien la joie, ainsi qu’il est écrit : « Des fêtes pour la joie ». Or, tout ce qui est plus saint est prioritaire. On aurait donc dû instauré l’ordre des fêtes différemment, en plaçant Souccot en premier lieu, puisqu’on y évoque trois fois le mot « joie » et que c’est donc bien cette fête qui constitue l’essentiel de la joie. En seconde place viendrait la fête de Chavouot, pour laquelle le mot joie est mentionné une fois, et en dernière position la fête de Pessa’h, pour laquelle la joie n’apparaît pas.

L’explication est donnée par le Yalkout lui-même : « Durant la fête de Pessa’h, la récolte est « jugée » : l’on ne sait pas si cette année sera fructueuse ou non (c’est la raison pour laquelle la joie n’y est pas mentionnée). Durant la fête de Chavouot, la récolte est moissonnée. Dans ce cas, pourquoi n’y mentionne-t-on la joie qu’une seule fois ? Parce qu’à cette période, ce sont les fruits de l’arbre qui y sont « jugés ». Cependant, durant la fête de Souccot, la récolte et les fruits sont tous deux engrangés, et c’est la raison pour laquelle la joie y est mentionnée trois fois. »

Grâce à cette explication, on comprend à présent pourquoi l’ordre des fêtes fut établi ainsi. En effet, on ne peut parvenir à la fête de l’engrangement (c’est-à-dire la fête de Souccot, au cours de laquelle la récolte et les fruits sont engrangés) qu’en passant par la fête de la moisson (c’est-à-dire la fête de Chavouot, au cours de laquelle la récolte est moissonnée). De même, on ne peut parvenir à la moisson qu’en passant par le labourage et les semailles (ce qui représente la fête de Pessa’h, au cours de laquelle on ne sait pas encore si la récolte sera fructueuse ou non).

Ainsi, même si, en effet, la joie est essentiellement éprouvée à Souccot, on comprend bien qu’on ne peut y parvenir sans passer au préalable par la fête de Pessa’h. C’est grâce à cela que l’on pourra comprendre de quelle manière cela s’inscrit dans le service divin de l’Homme :

Malgré le fait que l’on souligne la qualité de la Techouva, il faut savoir que la Techouva elle-même n’est possible que grâce à la Torah, c’est-à-dire le travail des Tsadikim. En effet, pour pouvoir ressentir que « ton éloignement de D.ieu est amer », et pour que ce sentiment mène à la Techouva, il faut d’abord passer par la Torah, qui lui fait prendre conscience du fait qu’il se trouve dans une situation négative, et lui montre comment s’en sortir.

C’est la raison pour laquelle l’ordre des fêtes est le suivant : on commence tout d’abord avec les fêtes de Pessa’h et Chavouot (qui représentent le service de D.ieu des Tsadikim), et ce n’est que par la suite que l’on peut parvenir à la fête de Souccot (qui symbolise le service divin des repentis).

Ainsi, l’on comprendra pourquoi la première partie du nigoun est celle des Tsadikim et la seconde celle des Baalei Techouva : c’est la Torah qui mène à la Techouva

Après les trois fêtes que sont Pessa’h, Chavouot (qui sont liées au service des Tsadikim) et Souccot (qui est lié au service des Baalei Techouva), arrive la fête de Chemini Atséret qui comporte en elle les qualités des Tsadikim et des Baalei Techouva à la fois. D’une part, Chemini Atséret et Sim’hat Torah sont liés avec la Techouva, puisqu’ils surviennent à la suite de Yom Kippour (treize jours après), et d’autre part, la joie de Sim’hat Torah est également liée aux premières tables de la Loi, et pas uniquement aux secondes. En effet, l’on connaît l’explication que donne la ‘Hassidout, quant au fait que Sim’hat Torah ne tombe pas durant la fête de Chavouot, durant laquelle furent données les premières tables de la Loi. On comprend donc que la joie de Chemini Atséret est également liée à ces tables, qui représentent le service des Tsadikim. Il se trouve donc que la fête de Chemini Atséret comporte les deux aspects, et les unit, à la manière de ce qui est dit : « Machia’h fera en sorte que les Tsadikim parviennent à la Techouva. »

Lors d’une autre occasion, le Rabbi établit un lien entre ce chant et Sim’hat Torah. Lors de la réunion ‘hassidique qui eut lieu durant le Chabat Béréchit 5741 (1980), le Rabbi demanda que l’on chante « Ata Be’hartanou », et il expliqua alors :

« Ce nigoun est particulièrement lié à Sim’hat Torah. En effet, l’on sait que l’Admour Hazaken tranche dans son Choul’han Arou’h (le Code de lois Juif – ndt) que, lors des bénédictions du Chéma, en prononçant les mots « Oubanou Ba’harta », « et c’est nous que Tu as choisis » (dont la signification est la même que « Ata Be’hartanou »), il faut penser au don de la Torah.

De même, c’est ce que l’on mentionne dans les Six Souvenirs : « Le jour où tu t’es tenu devant D.ieu au mont ‘Horev (le mont Sinaï – ndt) ». Ainsi, on comprend aisément qu’il existe un lien entre « Oubanou Ba’harta » – et de même avec « Ata Be’hartanou » – et le jour de Sim’hat Torah.

De plus, il existe également un lien avec la joie. L’Admour Hazaken explique, dans le Tanya, de manière très brève quantitativement, mais très riche qualitativement, que l’expression « Oubanou Ba’harta » fait référence au corps matériel du Juif, qui ressemble extérieurement aux corps des nations du monde. Et le fait même de savoir que le Tout Puissant a choisi les enfants d’Israël parmi tous les peuples, réveille une joie immense. Et comme cela est expliqué là-bas, l’essentiel est que cela apporte un enseignement pour le service de D.ieu concret. C’est la raison pour laquelle il existe un nigoun sur ces paroles. »

Au cours du farbrenguen de Roch Hachana 5733 (1972), le Rabbi déclara :

« Il existe un sujet dont nous parlons beaucoup actuellement (le sujet de « Mihou Yehoudi », « Qui est Juif ? »). Cependant, ce n’est pas le moment de parler de cela, et puisse cela s’annuler complètement en chantant un nigoun. C’est pour cela que l’on a déjà chanté ce nigoun auparavant, puisque l’on se trouve dans une période propice, dans laquelle D.ieu accomplira cela concrètement, et continuera cela ici-bas. » Le Rabbi entonna alors le chant, et se leva complètement de sa chaise, dansant sur place pendant un long moment, de manière enflammée.

Lors de la réunion ‘hassidique du Chabat Parachat Noa’h 5741 (1980), le Rabbi conseilla que l’on chante le nigoun avec d’autres paroles :

« Il est mentionné, dans plusieurs livres, que nous récitons « Ata Be’hartanou » durant Yom Tov, du fait que les jours de fête sont liés au don de la Torah, au cours duquel « Tu nous as choisis ». En revanche, il n’en va pas de même en ce qui concerne le Chabat qui tombe en même temps que Roch ‘Hodech. Nous récitons alors : « Ata Yetsarta », « Tu as créé », puisque Chabat est lié à la Création du monde qui eut lieu avant le don de la Torah. De la même manière, Roch ‘Hodech existait avant le don de la Torah, alors que l’on se trouvait encore en Egypte.

Cependant, bien que le début du passage « Ata Yetsarta » soit différent du passage « Ata Be’hartanou », la suite en est identique. Ainsi, l’on peut chanter le nigoun « Ata Be’hartanou » avec les paroles de « Ata Yetsarta », et l’on fera effectivement ainsi à présent. Par cela, on fera en sorte que le fait que D.ieu ait choisi le Peuple Juif (« Ata Be’hartanou ») s’applique rétroactivement depuis la Création du monde (« Ata Yetsarta »).

Ainsi, très prochainement nous parviendrons à l’époque à propos de laquelle il est dit : « Chaque mois et chaque semaine, toute chair viendra se prosterner devant Moi, dit l’Eternel D.ieu. » A la manière de ce qui est mentionné dans le Yalkout : « Dans les temps futurs, l’on montera à Jérusalem chaque Roch ‘Hodech, et chaque Chabat, lorsque viendra notre Juste, Machia’h, très bientôt, de nos jours, concrètement. » On regardera donc ce qui est écrit dans le Sidour (afin de pouvoir chanter – ndt)). » Sur ces mots, l’assemblée se mit à chanter « Ata Yetsarta » sur la mélodie de « Ata Be’hartanou ».

 

Au fil des années, les ‘Hassidim prirent l’habitude de chanter ce nigoun lors de la répétition de la prière de Moussaf par l’officiant, lors des prières de Yom Tov. Au cours d’une causerie du second jour de Souccot 5723 (1963), le Rabbi fit remarquer :

« En ce qui concerne l’habitude qui a été adoptée récemment, de chanter « Ata Be’hartanou » à chaque fête, durant la répétition de l’officiant, il faut préciser certaines choses :

  • Lorsque l’assemblée chante, l’officiant doit chanter avec eux. En effet, il se doit de répéter toute la prière, y compris le passage de « Ata Be’hartanou », afin de rendre quitte l’assemblée.
  • Lorsque l’on chante « Ata Be’hartanou », lors de la répétition, il ne faut pas chanter la partie au cours de laquelle l’on répète chaque phrase. De fait, il n’est pas convenable de répéter des mots au cours de la prière, de manière générale (en effet, même le nombre de mots que l’on a fixé pour la prière est très précis). Et cela s’applique même lorsque l’on se trouve à un endroit où il est permis de s’interrompre, et à plus forte raison lorsque l’on se trouve à un endroit où il est interdit de s’interrompre. C’est le cas de notre sujet, qui concerne la prière de la Amida, et c’est la raison pour laquelle il ne faut chanter que la partie où les mots ne sont pas répétés. »

C’est au cours des années que le nigoun « Ata Be’hartanou » eut le privilège extraordinaire d’être associé au Rabbi. Ainsi, lors de moments particuliers, lorsque l’on chantait les nigounim des Rebbéim, le Rabbi entonnait ce chant immédiatement après avoir chanté le nigoun du Beinoni (associé au Rabbi précédent – ndt) …

Au cours du soir de Sim’hat Torah 5725 (1964), après les Hakafot, alors que le Rabbi avait cessé d’enseigner des nigounim, il déclara :

« Etant donné que l’ordre établi d’enseigner des chants est terminé, on chantera à présent un nigoun que nous avions déjà appris par le passé. » Le Rabbi se mit alors à chanter « Ata Be’hartanou » avec une joie intense. Il était, en effet, connu de tous, que ce chant était particulièrement associé au Rabbi.

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