הָאַדֶּרֶת וְהָאֱמוּנָה - לְחַי עוֹלָמִים הַבִּינָה וְהַבְּרָכָה - לְחַי עוֹלָמִים הַגַּאֲוָה וְהַגְּדֻלָּה - לְחַי עוֹלָמִים הַדֵּעָה וְהַדִּבּוּר - לְחַי עוֹלָמִים -הַהוֹד וְהֶהָדָר - לְחַי עוֹלָמִים הַוַּעַד וְהַוָּתִיקוּת - לְחַי עוֹלָמִים הַזָּךְ וְהַזֹּהַר - לְחַי עוֹלָמִים הַחַיִל וְהַחֹסֶן - לְחַי עוֹלָמִים הַטֶּכֶס וְהַטֹּהַר - לְחַי עוֹלָמִים הַיּיִחוּד וְהַיִּרְאָה - לְחַי עוֹלָמִים הַכֶּתֶר וְהַכָּבוֹד - לְחַי עוֹלָמִים הַלֶּקַח וְהַלִּיבּוּב - לְחַי עוֹלָמִים הַמְּלוּכָה וְהַמֶּמְשָׁלָה - לְחַי עוֹלָמִים הַנּוֹי וְהַנֵּצַח - לְחַי עוֹלָמִים הַשִּׂגוּי וְהַשֶּׂגֶב - לְחַי עוֹלָמִים הָעֹז וְהָעֲנָוָה - לְחַי עוֹלָמִים הַפְּדוּת וְהַפְּאֵר - לְחַי עוֹלָמִים הַצְּבִי וְהַצֶּדֶק - לְחַי עוֹלָמִים הַקְּרִיאָה וְהַקְּדֻשָּׁה - לְחַי עוֹלָמִים הָרוֹן וְהָרוֹמְמוּת - לְחַי עוֹלָמִים הַשִּׁיר וְהַשֶּׁבַח - לְחַי עוֹלָמִים הַתְּהִלָה וְהַתִּפְאֶרֶת - לְחַי עוֹלָמִים
(פיוט לתפילת יום השבת)
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« La splendeur et la confiance appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. Le discernement et la bénédiction appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La fierté et la grandeur appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La connaissance et la parole appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La gloire et la magnificence appartiennentà Celui dont la vie est éternelle. L’unité et le zèle appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. Le rayonnement et le scintillement appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La vaillance et la protection appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. L’ornement et la pureté appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. L’unicité et la crainte appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La couronne et l’honneur appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. L’enseignement et l’émotion appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La royauté et le pouvoir appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La beauté et l’éternité appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La noblesse et la suprématie appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La puissance et l’humilité appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. Le sauvetage et le resplendissement appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La grâce et la justice appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. L’appel et la sainteté appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. Le cantique et l’élévation appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. Le chant et la louange appartiennent à Celui dont la vie est éternelle. La glorification et l’harmonie appartiennent à Celui dont la vie est éternelle.
(Chant du Chabat matin)
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« Haadéret Vehaémouna Le'haï Olamim Habina Vehabera’ha Le'haï Olamim Hagaava Vehaguedoula Le'haï Olamim Hadéa Vehadibour Le'haï Olamim Hahod Véhéhadar Le'haï Olamim Havaad Vehavatikout Le'haï Olamim Haziv Vehazohar Le'haï Olamim Ha'haïl Veha’hossen Le’haï Olamim Haté'hès Vehatohar Le'haï Olamim Hayi'houd Vehayir’a Le'haï Olamim Haketer Vehakavod Le'haï Olamim Haléka'h Vehalibouv Le'haï Olamim Hamelou'ha Vehamemchala Le'haï Olamim Hanoy Vehanétsa'h Le'haï Olamim Hassigouy Vehasséguev Le'haï Olamim Haoz Vehaanava Le'haï Olamim Hapedout Vehapéer Le'haï Olamim Hatsvi Vehatsédek Le'haï Olamim Hakrya Vehakedoucha Le'haï Olamim Haron Veharomemot Le'haï Olamim Hachir Vehachéva’h Le'haï Olamim Hatehila Vehatiferet Le'haï Olamim »
Après une dizaine d’années au cours desquelles le Rabbi n’avait pas enseigné de nigoun, quelque chose de particulier se déroula lors de la fête de Chemini Atséret 5734 (1973).
En effet, la Guerre de Kippour était à son comble, et, malgré le fait que le Rabbi avait cessé (pour des raisons pratiques) de prononcer des discours durant la fête de Souccot, il avait, cette année-là, pris la parole à plusieurs reprises. De fait, il y évoqua la situation critique en Israël, et insista sur l’intensification de l’étude de la Torah et sur le renforcement de l’unité du Peuple Juif, ce qui pouvait être mis en valeur par l’organisation de réunions ‘hassidiques. Cette année-là, on vit alors naître de nombreux farbrenguens dans le quartier de Crown Heights, se prolongeant parfois jusqu’au petit matin. En effet, les célèbres fêtes de Sim’hat Beth Hachoéva n’existaient pas encore à l’époque.
Le soir de Chemini Atséret, le Rabbi s’arrêta avant la quatrième Hakafa, et rejoignit l’estrade, son Sidour à la main. Il récita alors le passage de cette Hakafa : « La Voix de D.ieu brise les cèdres » sur la mélodie du chant « Haadéret Vehaémouna Tsou Vemen », et toute l’assemblée répéta après lui. Au moment de réciter les derniers mots, le Rabbi haussa le ton, et dit d’une voix forte et profonde : « Neïmot Bimine’ha Nétsa’h », « La douceur de Ta Droite pour l’Eternité » (qui peut aussi se lire « La douceur de Ta Droite dans la victoire »). Le lendemain soir, lorsque les membres de l’ambassade israélienne s’approchèrent du Rabbi, au cours des Hakafot, pour lui parler, il déclara : « Nous avons déjà fait en sorte que tout se déroule dans « la douceur de Ta Droite dans la victoire » …
Quelques heures après, lors des festivités de Sim’hat Torah, le Rabbi demanda à ce que l’on appelle tous les Français qui étaient présents pour la cinquième Hakafa. En effet, un groupe important était venu passer le mois de Tichri chez le Rabbi. Ceci n’était, certes, pas un fait nouveau : les deux années précédentes, le Rabbi avait également discerné une danse aux visiteurs français. Cependant, il est intéressant de noter que cela-même était quelque chose de surprenant pour l’époque. En effet, selon la tradition, seuls les ‘Hassidim les plus âgés et les plus éminents avaient le mérite de recevoir une Hakafa de la part du Rabbi. Or, le groupe de Français était essentiellement composé de Juifs étant revenus à la Torah et aux Mitsvot depuis quelques années, voire quelques mois seulement ! Ceci était en soi une nouveauté à part entière.
Le Rabbi leur offrit donc la cinquième Hakafa, et demanda à celui qui se trouvait le plus proche de lui : « J’ai appelé tous les Français. Sont-ils tous ici ? Un d’eux se trouve ici, un autre là-bas, et encore un autre là-bas », le Rabbi désignait tous les coins de la salle. Il poursuivit : « Il faut se tenir au centre de la synagogue, et annoncer que tous les Français doivent descendre et venir ici ! ».
Le Chalia’h de la région parisienne, le Rav Chmouël Azimov, annonça alors d’une voix forte que le Rabbi demandait à tous les Français de se rapprocher, et, en un laps de temps record, tout le groupe se retrouva devant le Rabbi. Certains d’entre eux entonnèrent des nigounim, et le Rabbi les encouragea. Le premier Sefer Torah (rouleau de la Torah – ndt) fut naturellement attribué au Rav Azimov : en effet, la plupart des Français qui se trouvaient là étaient revenus au Judaïsme grâce à lui. Ce Sefer Torah était celui que le Rabbi précédent avait demandé d’écrire afin « d’aller à la rencontre du Machia’h », et son écriture fut achevée seulement trois ans auparavant.
Soudain, le Rabbi se retourna et se dirigea vers l’estrade, son Sidour en mains. Il commença alors à chanter le passage « Haadéret Vehaémouna » sur l’air de la Marseillaise, l’hymne de la France. Tout d’abord, personne ne reconnut ce chant, et, après quelques minutes, certains Français crurent reconnaître leur hymne national. Nul n’en croyait ses oreilles ! Ils eurent tant de peine à y croire, que même lorsque certains d’entre eux, plus courageux, commencèrent à fredonner l’air de la Marseillaise, ils furent immédiatement tus par les autres, persuadés qu’il s’agissait d’un autre chant.
Mais il fallait bien se rendre à l’évidence : le Rabbi chantait bel et bien l’air de la Marseillaise ! Ils s’associèrent alors au chant du Rabbi, et l’atmosphère en fut bouleversée : la joie se fit encore plus intense. Les Français chantaient de toutes leurs forces, avec une joie qui les transportaient littéralement. Ils étaient en train de vivre un événement qu’il n’auraient jamais cru possible !
Après la danse, le Rabbi demanda à ce que tous les Français se rassemblent autour de lui. L’on servit à chacun un petit verre de vodka, et le Rabbi souhaita « Lé’haïm » à chacun des présents, les fixant un à un, avec un large sourire.
Immédiatement après les Hakafot, de nombreux groupes de ‘Hassidim s’attroupèrent autour de l’un de ces Français qui se tenait au centre, et enseignait la Marseillaise à ceux qui désiraient apprendre ce nouveau nigoun. Le chant et les danses se multiplièrent dans le 770, et, très vite, le chant se répandit dans les rues avoisinantes tout au long de la nuit, tandis que de plus en plus de monde s’associait aux danses interminables.
Le lendemain matin, parvenu au passage de la prière au cours duquel on récite « Haadéret Vehaémouna », l’officiant entonna le nouveau nigoun, mais, étrangement, le Rabbi ne l’encouragea aucunement.
Le jour de Chabat Béréchit, cette année-là, tomba le lendemain de Sim’hat Torah. Comme cela en était l’habitude, il y eut deux farbrenguens à cette occasion : le premier était organisé du fait qu’il s’agissait d’un Chabat qui bénit le mois suivant, et le second, qui débutait environ une heure après le premier, était dédié au Chabat Béréchit en lui-même, et constituait également la suite du farbrenguen de Sim’hat Torah.
Lors de la seconde réunion ‘hassidique, le Rabbi demanda à ce que l’on chante un « nigoun de Marche », et l’ensemble des présents chantèrent alors la « Marche de Napoléon ». Le Rabbi expliqua par la suite :
« Ce chant est un « nigoun de Marche », et il est appelé la « Marche de Napoléon » chez les ‘Hassidim. L’Admour Haèmtsahi explique, dans une lettre, que l’Admour Hazaken était en désaccord avec les idées de Napoléon, allant jusqu’à s’y opposer de la manière la plus catégorique. Même si, sous son règne, les Juifs auraient connu le bien-être matériel, ils seraient cependant tombés dans une situation spirituelle déplorable. Tandis que sous le règne du Tsar, les Juifs auraient maintenu leur niveau spirituel, mais en perdant tout bienfait matériel. Ce nigoun fut chanté devant l’Admour Hazaken, et il est, depuis, accepté : il est même appelé du nom de « l’ennemi » : « la Marche de Napoléon ». Ce chant a ainsi été élevé pour passer du côté de la sainteté.
Voici l’histoire telle qu’elle nous est racontée. Cependant, pour des personnes comme nous, que signifie transformer un chant en chose sainte ? En quoi cela nous concerne-t-il ?
Dans les discours commençant par « Pata’h Eliyahou », « Eliyahou ouvrit », il est expliqué que cela signifie « ouvrir la voie ». Ils ont tracé la voie, et tous ceux qui les suivent emprunteront le même chemin de manière beaucoup plus simple. Il en va de même pour l’Admour Hazaken, qui ouvrit la voie, au point que cela ait un impact concret.
Tel est le défaut de la France : ils ne font rien avec abnégation, et s’ils doivent accomplir quelque travail que ce soit, cela sera un véritable labeur pour eux. Le mot « labeur » désigne un travail qui n’est pas habituel, et qui est accompli rapidement, afin de pouvoir passer à autre chose. C’est ainsi que l’on choisît un nigoun qui leur est approprié, et qui fût chanté quand Napoléon fut empereur.
Quant à nous, nous choisirons un nigoun avec des paroles, afin qu’on puisse le retenir facilement, et basé sur l’ordre de l’alphabet (en effet, chaque phrase du nigoun commence par une lettre de l’alphabet : la première par Aleph, la seconde par Beth, et ainsi de suite). Ceci sera « le peu qui contient beaucoup », et on le chantera en France. De même, ceux qui entretiennent des relations avec les gens de ce pays le chanteront, car ce chant les concerne. Cela ne veut pas dire que les habitants de Brooklyn apprendront ce nigoun durant ce temps [l’on comprit alors l’attitude du Rabbi lorsque l’officiant avait entonné le chant], mais que ceux qui sont concernés accompliront « Oufaratsa » (c’est-à-dire la diffusion du Judaïsme – de plus, les lettres de « Oufaratsta » sont les mêmes lettres que « Tsarfat », la France - ndt), et avec ce nigoun de Marche victorieuse ils accueilleront notre Juste Machia’h. »
Certains établirent un lien entre ce nigoun et le fait que la Guerre de Kippour se calma à cette période, et d’autres établirent un lien avec la mort du président français Georges Pompidou, environ six mois plus tard, qui fut toujours hostile aux Juifs et à l’état d’Israël. Après sa mort, le Judaïsme français se développa, en effet, de manière considérable.
Après le discours, le Rabbi demanda au Rav Chmouël Azimov de rassembler autour de lui tous les invités français. Un tumulte suivit cette requête, chaque Français tentant de se frayer un chemin parmi la foule impressionnante qui bondait la synagogue. Lorsque chacun d’entre eux parvint auprès du Rabbi, celui-ci entonna « Haadéret Vehaémouna ». Les invités français le suivirent, mais sans en prononcer les paroles, qu’ils ne connaissaient pas encore. Le Rabbi insista alors pour que l’on transmette des livres de prière à chacun, afin qu’ils puissent en réciter les paroles. Le groupe de français chanta alors avec joie et enthousiasme, tandis que le Rabbi les encourageait en frappant des mains. Après le nigoun, le Rabbi s’adressa alors à ses invités et déclara, en français : « C’est pour faire la révolution en France contre le « Yétser Hara » (le mauvais penchant – ndt), as soon as possible (le plus tôt possible – ndt), avec joie et inspiration ».
Le Rabbi offrit alors une bouteille de vodka au Rav Azimov, afin qu’il en distribue à tous les présents. Après la distribution, chacun des invités souhaita « Lé’haïm » au Rabbi, qui leur répondit de même. Il expliqua alors que, puisqu’il n’était pas de coutume que les femmes boivent de l’alcool, il leur offrirait donc du pain, qui est également fait à base de blé. Il demanda alors au Rav Azimov de transmettre aux Françaises, se trouvant à l’étage de la synagogue, quelques morceaux de pains, afin de remplacer la vodka qu’il venait d’offrir aux hommes.
Ce n’est que lors du farbrenguen du 7 Adar de cette année, peu avant Pourim, que le nigoun « Haadéret Vehaémouna » fut de nouveau chanté sur l’air de l’hymne de la France. Peu après, lors de la réunion ‘hassidique qui eut lieu durant le Chabat Ki Tissa, le jour de Chouchan Pourim, le Rabbi distribua aux Français du vin et des gâteaux, et l’on chanta alors « Haadéret Vehaémouna ». Lors de la prière de Min’ha qui suivit, l’on chanta de nouveau cet hymne, qui était bel et bien devenu un chant ‘hassidique. Le Rabbi encouragea alors vigoureusement le chant, et demanda même à ce que l’on chante plus fort.
Lorsque les membres du groupe de Français prirent le chemin du retour dans leur pays, ils attendirent devant l’entrée du 770, et chantèrent avec enthousiasme « Haadéret Vehaémouna ». Lorsque le Rabbi sortit à leur rencontre, son visage témoignait d’une joie profonde, et il les encouragea en frappant des mains.
Les années qui suivirent, il fut établi qu’à chaque fois qu’un groupe de Français arrivait à New York, le Rabbi leur demandait de chanter « Haadéret Vehaémouna ». Il leur témoignait toujours une affection particulière. Lors du Chabat Béréchit 5741 (1980), le Rabbi demanda aux invités venus de France de chanter « leur » chant, et déclara alors : « Nous avons ici des invités qui viennent de France. Ils chanteront donc ‘notre’ « Haadéret Vehaémouna » avec ‘leur’ nigoun ».
Lors du Chabat Parachat Rééh 5744 (1984), qui bénissait le mois d’Eloul, le Rabbi expliqua :
« Comme nous l’avons mentionné, il faut lier tout cela avec la joie, par le fait de dire « Lé’haïm » sur du vin, ainsi que par le fait de chanter un joyeux nigoun. En ce qui concerne ce dernier point, il y a, en effet, un chant qui est lié au pays de nos invités : la France. Ce chant souligne que « tout ce que D.ieu créa dans le monde n’a été conçu que pour Son Honneur », et il exprime la force de ce pays, ce qui, à priori, n’est pas lié à la Sainteté (en particulier lorsque l’on connaît l’approche de l’Admour Hazaken en ce qui concerne cette nation).
Cependant, par la Providence Divine, ce chant a été transformé en quelque chose de saint : un nigoun dans lequel on mentionne clairement et visiblement que « la splendeur et la confiance appartiennent à Celui dont la vie est éternelle, la compréhension et la bénédiction appartiennent à Celui dont la vie est éternelle», et ainsi de suite jusqu’à la fin du chant : « La glorification et l’harmonie appartiennent à Celui dont la vie est éternelle», en suivant l’ordre des lettres de l’alphabet, par lesquelles le monde fut créé. En effet, il est écrit : « Et Tu les fais tous vivre ». Le mot « Et Toi », « Véatah » représente l’ensemble des lettres de l’alphabet, de l’Aleph au Tav (en effet, le mot « Atah » commence par un Aleph, et est suivi d’un Tav – ndt), par lesquelles le monde fut créé, ainsi qu’il est écrit : « Les cieux furent créés par la parole de l’Eternel ».
Ainsi, dans ce nigoun, l’on souligne le fait que « tout ce que D.ieu créa dans le monde n’a été conçu que pour Son Honneur », ce qui inclut donc le chant en question, qui exprime la gloire de D.ieu : « La splendeur et la confiance appartiennent à Celui dont la vie est éternelle », jusqu’à « La glorification et l’harmonie appartiennent à Celui dont la vie est éternelle ». »
Le Rabbi demanda par la suite aux invités, ainsi qu’à ceux qui avaient organisé tout le voyage, et aux leaders du groupe de dire « Lé’haïm », et entonna alors « Haadéret Vehaémouna ».
A une autre occasion, lors d’une réunion ‘hassidique qui eut lieu au cours du Chabat Parachat Tsav 5746 (1986), le Rabbi déclara :
« Dernièrement, lorsqu’un groupe de Français arrive ici, on a l’habitude de chanter, au moins une fois, leur nigoun, qui fut tiré de l’obscurité et transformé en quelque chose de saint : « Haadéret Vehaémouna ». Ainsi, ceux qui viennent de France chanteront à présent leur nigoun, et l’assemblée les suivra ensuite. Que D.ieu fasse que, très prochainement, l’on puisse voir clairement et visiblement que « La splendeur et la confiance appartiennent à Celui dont la vie est éternelle », jusqu’à « La glorification et l’harmonie appartiennent à Celui dont la vie est éternelle ». »
Bien évidemment, toute la foule chanta alors avec ferveur le chant « Haadéret Vehaémouna ».
Plus tard, lors du farbrenguen du Chabat Parachat ‘Houkat-Balak 5749 (1989), le Rabbi parla longuement de la révolution qui s’opérait, en France, dans le domaine de la diffusion du Judaïsme et de la ‘Hassidout :
« Ici-même, à cette réunion ‘hassidique de la fête de la libération, le 12 Tamouz, dans les quatre coudées de celui dont nous célébrons la libération, se trouve un groupe venu de France, qui s’est rapproché de la pratique de la Torah et des Mitsvot telles qu’elles sont imprégnées par leur luminaire, c’est-à-dire la ‘Hassidout. Ceci est une conséquence de la nouveauté qu’a introduit celui dont nous célébrons la libération, en ce qui concerne la diffusion des Sources (de la ‘Hassidout – ndt) à l’extérieur.
C’est la raison pour laquelle il serait judicieux de leur faire honneur en leur souhaitant « Lé’haïm », et en chantant un nigoun joyeux : l’hymne de la France tel qu’il s’est transformé en chant de sainteté, que l’on chante sur les paroles : « Haadéret Vehaémouna », « La splendeur et la confiance appartiennent à Celui dont la vie est éternelle », jusqu’à « La glorification et l’harmonie appartiennent à Celui dont la vie est éternelle ». Ces paroles expriment le fait que « Celui dont la vie est éternelle » soit ancré dans chaque domaine du monde, représenté par l’une des 22 lettres de l’alphabet, de l’Aleph au Tav : « La splendeur et la confiance » jusqu’à « la glorification et l’harmonie », lettres par lesquelles le monde fut créé.
Il est important de noter que ces jours-ci commémorent les 200 ans de la Révolution Française, dont l’Admour Hazaken redoutait tant les conséquences. Ce même concept de Révolution Française a également été transformé en quelque chose de saint : la Révolution Française « positive », c’est-à-dire par le fait de diffuser la Torah, le Judaïsme, et les Sources (de la ‘Hassidout – ndt) à l’extérieur, en France.
Ceci est à l’image de ce qu’exprime l’hymne de la France, le chant de la Révolution, que nous avons transformé en chant de sainteté : « Haadéret Vehaémouna » (à l’image de la marche de Napoléon, qui est chantée habituellement chez un certain nombre de communautés juives, à l’issue du saint jour de Yom Kippour).
Ceci mérite d’autant plus d’être souligné cette année, durant laquelle nous célébrons les 200 ans du Tséma’h Tsédek, dont les deux noms (Mena’hem Mendel – ndt) sont ceux du Machia’h. Lors de la Délivrance, l’élévation et la transformation des nations du monde sera complète : « C’est alors que Je transformerai chez les peuples […] afin de Le servir d’une même épaule ».
Puisse D.ieu leur donner encore (de la force – ndt) – à eux, ainsi qu’à tous ceux qui sont présents ici aujourd’hui, et l’ensemble du Peuple Juif, en chaque endroit – dans tous les domaines que nous avons évoqués, afin que, lorsqu’ils retourneront chez eux, ils concrétiseront et multiplieront encore tout cela, à tel point que, dans le monde entier, sera dévoilé le fait que « La splendeur et la confiance appartiennent à Celui dont la vie est éternelle », jusqu’à « La glorification et l’harmonie appartiennent à Celui dont la vie est éternelle ». »
Après la causerie, le Rabbi se tourna vers les invités qui participaient au farbrenguen, et leur dit, en français :
« Bienvenue à tous les invités venus de France à l’occasion de la fête de la libération. On vous accorde l’honneur de chanter votre nigoun : « Haadéret Vehaémouna » […] et lorsque vous rentrerez chez vous, vous diffuserez le message que contient ce chant. Vous accomplirez tout cela avec joie et gaieté de cœur, et vous connaîtrez la réussite et la bénédiction en la matière ». Il entonna alors le fameux chant.
Il y eut une autre occasion durant laquelle le Rabbi consacra une longue si’ha aux nombreux invités arrivés de France. En effet, durant la réunion ‘hassidique du Chabat Parachat Vayéchev 5752 (1991), il décrivit l’évolution qui s’opéra depuis l’époque de l’Admour Hazaken en ce qui concerne l’élévation des étincelles de sainteté, et la véritable révolution spirituelle qui avait gagné l’ensemble de la France :
« Nous avons été témoins d’une chose extraordinaire qui exprime de manière claire et visible l’élévation et la révolution qui eurent lieu en France. Il est bien connu que chaque pays possède un chant, un « hymne national », de la même manière que chaque pays possède un drapeau. Cet hymne est chanté lors de grands rassemblements, ou lors de cérémonies officielles auxquelles les habitants de ce pays assistent, ou bien encore lorsque des représentants de la nation se rendent à l’étranger.
On comprend donc que l’hymne national doit être à l’image du pays qu’il représente, et combien plus en ce qui concerne l’hymne national français, puisqu’il fut composé durant la Révolution (il est d’ailleurs intéressant de préciser que cette année, cela fait maintenant 200 ans que ce chant fut composé, en 5552-1792).
De manière plus profonde, l’on sait, en effet, que chaque pays possède un ange qui lui correspond. Or, un lien existe entre cet ange et l’hymne de son pays.
Le Rabbi Rachab, dans Torat Chalom précise d’ailleurs que : « Chaque roi important, comme celui de notre pays, de l’Angleterre, de la France, ou de l’Allemagne possèdent certainement des astres qui leur sont associés ». Le Tséma’h Tsédek précise, par exemple, que les chants du peuple d’Ichmaël sont mélancoliques, car c’est de ceci qu’ils tirent du plaisir, tandis que ceux du peuple d’Edom sont joyeux. Les chants sont donc liés avec les peuples auxquels ils sont associés.
Il y a quelques années (depuis Sim’hat Torah 5734-1973), les ‘Hassidim ont commencé à chanter l’hymne de la France, c’est-à-dire le chant de la Révolution, sur les paroles du passage de la prière : « La splendeur et la confiance appartiennent à Celui dont la vie est éternelle » … « La glorification et l’harmonie appartiennent à Celui dont la vie est éternelle ». (Il en va de même pour la « marche de Napoléon » : l’Admour Hazaken demanda à entendre le « chant de marche » avec lequel l’armée française avait franchi les frontières de Russie. Lorsque l’on chanta cette mélodie devant lui, il affirma qu’il s’agissait d’un chant de victoire, et, après avoir connu l’extase, expliqua que la Russie l’emporterait).
Peu de temps après cet événement, quelque chose d’exceptionnel se produisit : l’état français changea la partition de l’hymne national [en effet, le président Giscard d’Estaing, en 1974, en atténua le rythme, un an après que le Rabbi enseigna ce nigoun]. Les ‘Hassidim âgés expliquèrent que, depuis que l’hymne était devenu partie intégrante de la Sainteté, l’ange de ce pays le ressentit, et cela provoqua, ici-bas, un changement dans l’air de l’hymne national. En effet, il ressentit certainement que ce chant devint lié à la Sainteté : il se transforma, en effet, en un véritable chant ‘hassidique que l’on chante durant les réunions ‘hassidiques, y compris en France.
Ainsi, l’on peut voir clairement le changement monumental qui s’opéra dans notre génération, comparée à celle de l’Admour Hazaken. On transforma l’hymne national en chant de sainteté : « Haadéret Vehaémouna », et on le chante maintenant lors de farbrenguens ‘hassidiques, au cours desquels on prononce des paroles d’encouragement à la pratique de la Torah et des Mitsvot, ainsi qu’à l’étude de la ‘Hassidout.
Cela va si loin que certains ne savent même pas d’où provient ce chant, et pensent qu’il a toujours été un chant ‘hassidique. (En effet, de génération en génération, de nouveaux chants ‘hassidiques sont composés par ceux qui en ont la capacité. Et lorsque le chant est accepté par le public, et qu’il est chanté, il devient alors partie intégrante des chants ‘hassidiques). »
Le Rabbi expliqua ensuite l’importance de louer D.ieu pour tous les miracles qu’Il réalise, et établit ainsi un lien avec les jours de ‘Hanoucca qui arrivaient. Il conclut son propos en parlant de nouveau de la France :
« Tout ce qui vient d’être dit à propos de la France prend toute son ampleur dans le cadre de cette réunion ‘hassidique, puisque se trouve ici un groupe de Juifs venus de France, qui se sont déplacés afin de passer Chabat ici, dans la synagogue et la maison d’étude de mon beau-père et maître, le Rabbi, chef de notre génération (c’est-à-dire le « 770 »).
De plus, ces Juifs s’adonnent à fonder de nouvelles institutions en France, et à publier de nouveaux livres, ce qui participe grandement au raffinement du monde, comme nous l’avons expliqué auparavant. Et tout cela leur ajoute de la réussite dans toutes leurs occupations, matériellement et spirituellement, et renforce leur lien avec la Torah et les Mitsvot, car, de fait, ils progressent dans leur accomplissement de la Torah et des Mitsvot, et tout particulièrement la Mitsva de Tsédaka, qui hâte la Délivrance de l’ensemble du peuple Juif dans le monde entier.
Il est donc judicieux de les honorer en leur souhaitant « Lé’haïm », ce qui constituera un ajout de vie à chacun d’entre eux, ainsi qu’à chacun des présents, parmi l’ensemble du Peuple Juif. Il faudrait également ajouter que se trouvent ici des invités provenant du Canada, pays qui appartenait auparavant à la France.
Que D.ieu fasse que l’élévation et la révolution de la France, ainsi que l’intégralité de l’élévation des étincelles de sainteté dans le monde entier nous mènent immédiatement à l’accomplissement de la promesse selon laquelle : « Cet exil des enfants d’Israël […] qui s’étend jusqu’à la France […] hériteront des villes du Néguev. Et monteront les libérateurs sur le mont Sion afin de juger le mont d’Essav, et la royauté appartiendra alors à l’Eternel », avec la venue de la Délivrance véritable et complète par notre Juste Machia’h. On sait d’ailleurs que le Machia’h est appelé « Parets », ainsi qu’il est dit « le briseur (« Porets ») montera devant eux » (et de la même manière que nous terminons la bénédiction qui bénit le nouveau mois :) disons Amen. »
Les invités venus de France souhaitèrent donc « Lé’haïm » au Rabbi, et l’on chanta le nigoun « Haaderet Véhaémouna ». Au cours du chant, le Rabbi fit signe de siffler. De fait, le fait de siffler est lié à la Délivrance future, et au rassemblement des exilés, ainsi qu’il est dit : « Je leur sifflerai et Je les rassemblerai », ainsi qu’au niveau de joie qui brise toutes les limites à l’image du mot « Paratsta » (qui possède les mêmes lettres que « Tsarfat », la France). Tout ceci est également lié au troisième repas du Chabat.
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