« Chez Rabbi Dov Ber, le fils de Rabbi Chneour Zalman, Lag Baomer était un jour particulier… on y observait de nombreux miracles… surtout en ce qui concerne les enfants et, toute l’année, les ‘Hassidim attendaient Lag Baomer avec impatience… » (Hayom Yom)

 

Lag Baomer 1984 :

c’était un dimanche et une gigantesque parade se préparait devant le 770 Eastern Parkway à Brooklyn, devant la grande synagogue du mouvement Loubavitch. Comme on prévoyait une foule nombreuse, Rav Zalman Shimon Dworkin avait décidé que les couples qui désiraient recevoir en ce jour spécial une bénédiction pour mettre au monde des enfants attendraient devant la maison personnelle du Rabbi, au 1304 President Street. Il fallait donc y assurer également un «service d’ordre» : il fut décidé que les jeunes gens mariés étudiant au Kollel s’en chargeraient.

«On me nomma ‘responsable de la portière’ de la voiture», explique Reb Alter Bukiat. «Dès que le Rabbi aurait béni tous les couples qui se pressaient devant sa maison, je devrais ouvrir la portière de la voiture et la refermer immédiatement sitôt que le Rabbi se serait installé afin que le conducteur puisse démarrer en trombe et ne pas faire perdre de temps au Rabbi.

Jamais je n’oublierai cet instant. Il y avait là de très nombreux couples : Loubavitch certes mais aussi de toutes les communautés, voire des Juifs éloignés de toute communauté.

Le Rabbi sortit de sa maison à 10h. Mais il ne parvint à sa voiture – pourtant garée exactement devant son domicile – qu’à 10h 20. Entretemps… A de nombreux couples, le Rabbi accorda sa bénédiction haut et fort.

C’est alors qu’arriva mon tour. Le Rabbi s’approcha de la voiture, j’ouvris prestement et largement la portière malgré la pression de la foule autour de moi. Je tenais la portière de toutes mes forces afin qu’elle ne retombe pas brusquement sur le Rabbi, que D.ieu préserve !

Le Rabbi entra, s’assit à sa place habituelle et je m’apprêtais à refermer la portière. C’est alors qu’un ‘hassid de Satmar, qui venait d’arriver, se poussa de toutes ses forces, me suppliant d’attendre encore un instant : il expliquait au Rabbi qu’il était marié depuis déjà de longues années, qu’il n’avait pas d’enfants… Il donna son prénom et celui de sa mère, celui de son épouse et de la mère de celle-ci… Autour de nous, la pression de la foule était intense.

Le Rabbi lui accorda sa bénédiction puis, soudain, continua en le regardant avec un grand sourire : «L’enfant aura besoin de quelqu’un avec qui jouer…»

Le ‘hassid ne comprit pas tout de suite ce que cela signifiait et le Rabbi continua alors : «Dites Amen !» A ce moment, le jeune homme comprit, se reprit et s’empressa de répondre, de crier même «Amen !» Il «sortit» enfin de la voiture et je refermai la portière.

Jamais je n’avais entendu le Rabbi s’exprimer de la sorte !

Le temps passa, je partis en «Chli’hout», en mission de la part du Rabbi, à Boston.

24 Mena’hem Av 5759 (1999)

C’était le jour anniversaire de mon père, Reb Haïm Meir de mémoire bénie. Il est enterré au cimetière Montefiore à Queens, non loin du «Ohel» du Rabbi.

J’avais décidé de quitter Boston le soir, d’arriver à New York vers 5h du matin, de me rendre au Ohel puis sur la tombe de mon père et de repartir pour reprendre mon travail à Boston à 9 h du matin.

Effectivement, je parvins à réciter les prières traditionnelles au Ohel du Rabbi. J’étais tout seul, vu l’heure étrange. C’est alors qu’un ‘hassid de Satmar entra avec deux jeunes garçons. A une heure pareille ? Ma curiosité augmenta : tous trois lurent les lettres qu’ils avaient préparées puis le père demanda à ses enfants de lire le «Maamar : Ita Bemidrach Tehilim», le discours ‘hassidique qu’on récite le jour de la Bar Mitsva. Je les regardai, étonné ; ils me regardèrent eux aussi.

Nous nous rencontrâmes de nouveau devant la machine à café, dans le bâtiment qui jouxte le cimetière. Je ne pus me retenir de leur poser des questions sur leur venue à cette heure peu habituelle. Le père me répondit : «Ces enfants sont les enfants que j’ai eus grâce à la bénédiction du Rabbi… J’étais marié depuis de nombreuses années ; bien que n’étant pas Loubavitch, un jour je décidai de demander la bénédiction du Rabbi. Je réussis à m’approcher de lui, demandai une bénédiction pour un enfant et le Rabbi ajouta : «L’enfant aura besoin de quelqu’un avec qui jouer ! Dites Amen !» Et grâce à cette bénédiction, mon épouse a mis au monde ces jumeaux !»

Je me rappelai distinctement tous les détails de cette scène : «N’était-ce pas à Lag Baomer ? N’était-ce pas pratiquement à l’intérieur de la voiture, devant le domicile du Rabbi ? En 1984 ?»

Incrédule, le ‘hassid de Satmar me dévisagea encore plus attentivement : «Effectivement ! Mais comment le savez-vous ?»

- C’est moi qui tenais la portière de toutes mes forces ! Et j’ai entendu distinctement les paroles du Rabbi !

- Maintenant je comprends ! Comme vous le voyez, j’ai eu des jumeaux qui sont nés environ deux ans après ce fameux Lag Baomer. Et aujourd’hui, c’est le jour de leur Bar Mitsva ! Je n’ai pas eu d’autres enfants. Ils sont nés de la bénédiction du Rabbi !

Rav Hirshel Raskin

Kfar Chabad n°1407