Lassé des colonies de vacances ? Essayez donc les excursions avec Rav Michael Harari qui emmène des étudiants de Yechiva dans de réelles aventures, dans des paysages quasi-désertiques des Etats-Unis. Là, les garçons apprennent les techniques de survie et gagnent même des diplômes internationaux. Ainsi formés, les étudiants retournent à la Yechiva, renforcés dans leur détermination d’aller jusqu’au bout et dans leur sens des responsabilités.
L’été dernier, ils s’arrêtèrent dans un ranch tenu par des Mormons, en Idaho. Les propriétaires n’avaient jamais vu de Juifs auparavant et leur offrirent même une nuit gratuite. Mais les étudiants n’étaient pas là que pour profiter du grand air : ils avaient la lourde tâche d’escorter des troupeaux de vaches dans l’arrière-pays.
Bien que les agriculteurs se lèvent tôt, ils furent très impressionnés de constater que les étudiants s’étaient levés encore avant eux (à 4 heures du matin !) pour étudier la Torah ! Après avoir achevé leur prière, les garçons se mirent au travail avec une énergie qui força l’admiration des autochtones. A cheval, ils accompagnèrent les troupeaux, veillèrent au bien-être des animaux, s’occupant de leurs besoins avant même de planter leur propre tente pour s’abriter de la chaleur et préparer leurs propres repas, comme le recommande la Torah.
Leur façon déterminée d’observer toutes les lois de la Torah attira l’attention des fermiers alentour : en effet, les étudiants de Yechiva tenaient à se tremper chaque matin dans un Mikvé ou dans l’eau pure des rivières ; bien sûr, ils mangeaient cachère et respectaient toutes les coutumes ‘hassidiques, comme les réunions entrecoupées de chants sous les étoiles. Un des propriétaires du ranch remarqua : «Depuis le moment où vous vous réveillez, toute votre journée est imprégnée de la Présence de D.ieu!»
Avant le début du camp, Rav Harari avait conduit leur grand car jaune depuis Seattle jusqu’à Jackson Hole, dans le Wyoming. Quand ils s’arrêtèrent en Oregon pour faire le plein, Taylor les accueillit : la soixantaine, une longue queue de cheval grise, Taylor raconta qu’après la mort de son père, sa mère lui avait révélé qu’elle était juive et donc lui aussi. Pour sa Bar Mitsva, elle l’avait emmené dans une synagogue où on leur avait expliqué que les Juifs ne mettaient plus les Téfiline de nos jours. Rav Harari le rassura : oui, les Juifs mettaient encore les Téfiline et d’ailleurs Taylor fut invité à les mettre immédiatement : «Son visage s’éclaira et il faillit sauter en l’air ! Il récita la bénédiction et le Chema avec une concentration extraordinaire !» raconte encore Rav Harari.
- Ma grand-mère doit être si heureuse pour moi maintenant ! s’exclama Taylor en pointant le ciel. Je vais téléphoner à ma mère tout de suite pour lui raconter que je viens de célébrer ma Bar Mitsva. Ne devons-nous pas chanter, maintenant ?
Tous les étudiants et leurs accompagnateurs se mirent à chanter «Simane Tov Oumazal Tov» tout en dansant autour de Taylor.
Rav Harari promit de revenir la semaine suivante avec un gâteau d’anniversaire. Mais quand ils arrivèrent, ils découvrirent que Taylor était en vacances pour trois jours. Déçu, Rav Harari s’apprêtait à repartir quand un motard s’arrêta pile à côté de lui : James était Juif et avait mis les Téfiline 23 ans plus tôt avec un étudiant de Yechiva. Il accepta avec joie d’enlever son casque, de mettre une Kippa et de mettre les Téfiline sous le soleil éclatant d’Oregon.
«D.ieu nous envoie quand et où nous sommes nécessaires !» résume, philosophe, Rav Harari.
Et apparemment ils étaient nécessaires sur le mont Rainier. Les garçons en avaient prévu l’ascension pendant trois jours qui incluaient les deux jours de Roch ‘Hodech Elloul. Bien entendu, ils emportèrent un Séfer Torah puisque le rouleau de la Torah doit être lu lundi, jeudi, Chabbat et Roch Hodech.
Quatre étudiants portèrent le Séfer Torah, solidement enveloppé dans un container à l’abri de l’air, de l’eau et de la chaleur. «Où que se rende le peuple juif, nous prenons la Torah avec nous, elle ne nous quitte jamais ! Cette ascension fut pénible et exigea d’énormes efforts physiques et une logistique à toute épreuve. Mais prendre un Séfer Torah nous a rapprochés encore davantage du ciel!»
Tout en grimpant, les étudiants rencontrèrent un autre alpiniste, David, qui venait d’Israël. Quand ils lui proposèrent de mettre les Téfiline, il refusa comme seuls les Israéliens savent le faire.
Mais quand il aperçut le Séfer Torah, il releva immédiatement sa manche gauche et demanda à mettre les Téfiline ! «Comment puis-je me trouver au sommet d’une montagne devant un Séfer Torah et ne pas mettre les Téfiline?» commenta-t-il avec un grand sourire.
L’Chaim n°1158
N’Shei Chabad Newsletter
Traduit par Feiga Lubecki
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- Publication : 2 mars 2016