Rabbi Lévy Yts’hak de Berditchev n’était alors marié que depuis moins d’un an. Il n’était pas pas encore connu comme étant un Tsaddik, un Juste. Pour autant, quand vint le soir de Sim’hat Torah, les anciens de la synagogue lui attribuèrent l’honneur de la lecture des versets par laquelle commencent les célébrations.
Rabbi Lévy Yts’hak s’approcha donc du pupitre et s’empara du tallith, le châle de prière qui s’y trouvait pour s’en envelopper. Mais il le reposa aussitôt. Pendant quelques instants il sembla en grande agitation intérieure ; puis il reprit le châle pour le reposer aussi vite. Le même manège se reproduisit plusieurs fois encore.
Les fidèles s’impatientaient déjà : quand donc l’office commencerait-il ? On attendait avec une impatience grandissante que le jeune homme se décidât à mettre son châle pour commencer sa lecture. Au lieu de cela, on l’entendit très clairement prononcer ces mots étranges :
- « Puisque tu es un lamdan (un homme versé dans l’étude) et un ‘hassid tu n’as qu’à réciter les versets toi-même ! ».
Sur ce, il s’en retourna à sa place.
Bien sûr, l’assemblée s’interrogeait : quelle était donc cette facétie ? Quant au riche beau-père du jeune homme il ne réfrénait qu’avec difficulté son irritation autant que sa curiosité.
Vint enfin le moment des explications et le gendre raconta :
« Quand je me suis approché du pupitre, que j’ai voulu mettre mon tallith, j’ai senti que le mauvais penchant était auprès de moi, qu’il voulait dire les versets avec moi. Qui est-tu, lui ai-je dit, pour mériter cet honneur ? Il a répondu par une question :
-Et toi qui est-tu ?
-Au moins, je suis un lamdan
-Moi aussi
-Toi un lamdan ? Avec qui as-tu étudié le Talmud ? Moi, je l’ai fait avec tel et tel Maître. Et toi ?
-Moi ? Mais j’étais là avec toi. J’ai donc étudié avec les mêmes Maîtres que toi.
Je le défiais encore :
-Mais je suis un ‘hassid !
-Moi aussi, répondit-il le plus naturellement du monde
-Toi ? Un ‘hassid ? Mais où donc as-tu appris les chemins de la ‘Hassidout. Moi, j’ai passé mon temps auprès de Justes. Et toi où étais-tu alors ?
-Mais enfin, j’étais avec toi. Je t’ai accompagné partout, toujours.
Quand j’ai vu qu’il ne me laisserait pas, qu’il serait là, avec moi, récitant un par un les versets, j’ai posé définitivement mon tallith et je lui ai dit ce que vous avez entendu ! ».
Rabbi Lévy Yts’hak s’approcha donc du pupitre et s’empara du tallith, le châle de prière qui s’y trouvait pour s’en envelopper. Mais il le reposa aussitôt. Pendant quelques instants il sembla en grande agitation intérieure ; puis il reprit le châle pour le reposer aussi vite. Le même manège se reproduisit plusieurs fois encore.
Les fidèles s’impatientaient déjà : quand donc l’office commencerait-il ? On attendait avec une impatience grandissante que le jeune homme se décidât à mettre son châle pour commencer sa lecture. Au lieu de cela, on l’entendit très clairement prononcer ces mots étranges :
- « Puisque tu es un lamdan (un homme versé dans l’étude) et un ‘hassid tu n’as qu’à réciter les versets toi-même ! ».
Sur ce, il s’en retourna à sa place.
Bien sûr, l’assemblée s’interrogeait : quelle était donc cette facétie ? Quant au riche beau-père du jeune homme il ne réfrénait qu’avec difficulté son irritation autant que sa curiosité.
Vint enfin le moment des explications et le gendre raconta :
« Quand je me suis approché du pupitre, que j’ai voulu mettre mon tallith, j’ai senti que le mauvais penchant était auprès de moi, qu’il voulait dire les versets avec moi. Qui est-tu, lui ai-je dit, pour mériter cet honneur ? Il a répondu par une question :
-Et toi qui est-tu ?
-Au moins, je suis un lamdan
-Moi aussi
-Toi un lamdan ? Avec qui as-tu étudié le Talmud ? Moi, je l’ai fait avec tel et tel Maître. Et toi ?
-Moi ? Mais j’étais là avec toi. J’ai donc étudié avec les mêmes Maîtres que toi.
Je le défiais encore :
-Mais je suis un ‘hassid !
-Moi aussi, répondit-il le plus naturellement du monde
-Toi ? Un ‘hassid ? Mais où donc as-tu appris les chemins de la ‘Hassidout. Moi, j’ai passé mon temps auprès de Justes. Et toi où étais-tu alors ?
-Mais enfin, j’étais avec toi. Je t’ai accompagné partout, toujours.
Quand j’ai vu qu’il ne me laisserait pas, qu’il serait là, avec moi, récitant un par un les versets, j’ai posé définitivement mon tallith et je lui ai dit ce que vous avez entendu ! ».
- Détails
- Publication : 30 novembre -0001