Reb Gabriel vivait à Dormilovka, un gros village près de Niezhin en Ukraine. Son magasin lui permettait d'y mener une vie tranquille. Jusqu'au jour, du moins, où une violente dispute l'opposa à plusieurs non-juifs du lieu. Telle était leur colère qu'ils jurèrent de le tuer. Et de fait, dès le lendemain, Dormilovka bruissait déjà d'une rumeur suivant laquelle ces hommes avaient la ferme intention de tuer Reb Gabriel et que ce ne serait qu'une question de temps que de voir leur menace réalisée.
Reb Gabriel était terrifié. Durant les jours qui suivirent, il s'efforça de passer chaque nuit en un lieu différent. Mais cette situation ne pouvait évidemment pas perdurer. Il décida donc de se rendre, pour la première fois à Loubavitch pour solliciter la bénédiction de Rabbi Chalom Ber, le Rabbi Rachab.
Là il se rendit compte que les visiteurs étaient nombreux et que la liste d'attente était si longue qu'il ne pourrait être reçu avant plusieurs jours. Par bonheur, il reconnut dans la foule Reb Mena'hem Mendel Chein, le Rav de Niezhin à qui il fit part de la gravité du problème qui l'avait conduit jusqu'à Loubavitch. Que fit le Rav de Niezhin ? Sur le moment Reb Gabriel le vit simplement disparaître dans une chambre adjacente. Toujours est-il que quelques minutes plus tard il entendit une voix puissante appeler : « Où est le juif de Dormilovka ? ». Un instant plus tard, il était poussé plus qu'il n'y entrait dans le bureau du Rabbi.
Après qu'il eût entendu le récit de son visiteur, le Rabbi lui donna sa bénédiction pour qu'aucun mal ne lui soit fait. Mais l'effroi de Reb Gabriel était toujours si intense que cela ne lui parut pas encore suffisant. « Rabbi, implora-t-il, j'ai peur de rentrer chez moi ! Je veux que vous me donniez la promesse qu'il ne m'arrivera rien de mal » Cet échange avait lieu sous l'œil courroucé du secrétaire du Rabbi qui faisait son possible pour l'écourter (tant de monde attendait encore !), allant jusqu'à tirer Reb Gabriel par le bras. Mais celui-ci campait ferme : « Rabbi, promettez-moi ! Rabbi, je ne peux pas rentrer à la maison ! ».
« Et si je promets, sera-tu encore effrayé ? » C'est sur un ton emphatique que Reb Gabriel répondit non. Et le Rabbi promit formellement que ces non-juifs qui l'avaient menacé ne l'ennuieraient plus. L'entendant dite aussi clairement, Reb Gabriel sentit instantanément ses peurs s'envoler. Et il prit le chemin du retour.
Arrivé à Dormilovka, il fut assailli de nouvelles. Les ennemis qui avaient juré sa mort ? L'un chevauchant ivre au bord de la rivière était tombé dans l'eau glacée et n'avait put en sortir. Un autre était également mort d'un accident, les quatre derniers avaient été convaincus de tentative d'incendie de la propriété du poritz, le nobliau local, et avaient été envoyés en Sibérie pour huit ans. Quand leur peine fut purgée, ils rentrèrent au pays et Reb Gabriel en concut, un temps, de l'inquiétude. Mais les quatre hommes se montrèrent alors tout à fait amicaux et devinrent même de fidèles clients !
Reb Gabriel était terrifié. Durant les jours qui suivirent, il s'efforça de passer chaque nuit en un lieu différent. Mais cette situation ne pouvait évidemment pas perdurer. Il décida donc de se rendre, pour la première fois à Loubavitch pour solliciter la bénédiction de Rabbi Chalom Ber, le Rabbi Rachab.
Là il se rendit compte que les visiteurs étaient nombreux et que la liste d'attente était si longue qu'il ne pourrait être reçu avant plusieurs jours. Par bonheur, il reconnut dans la foule Reb Mena'hem Mendel Chein, le Rav de Niezhin à qui il fit part de la gravité du problème qui l'avait conduit jusqu'à Loubavitch. Que fit le Rav de Niezhin ? Sur le moment Reb Gabriel le vit simplement disparaître dans une chambre adjacente. Toujours est-il que quelques minutes plus tard il entendit une voix puissante appeler : « Où est le juif de Dormilovka ? ». Un instant plus tard, il était poussé plus qu'il n'y entrait dans le bureau du Rabbi.
Après qu'il eût entendu le récit de son visiteur, le Rabbi lui donna sa bénédiction pour qu'aucun mal ne lui soit fait. Mais l'effroi de Reb Gabriel était toujours si intense que cela ne lui parut pas encore suffisant. « Rabbi, implora-t-il, j'ai peur de rentrer chez moi ! Je veux que vous me donniez la promesse qu'il ne m'arrivera rien de mal » Cet échange avait lieu sous l'œil courroucé du secrétaire du Rabbi qui faisait son possible pour l'écourter (tant de monde attendait encore !), allant jusqu'à tirer Reb Gabriel par le bras. Mais celui-ci campait ferme : « Rabbi, promettez-moi ! Rabbi, je ne peux pas rentrer à la maison ! ».
« Et si je promets, sera-tu encore effrayé ? » C'est sur un ton emphatique que Reb Gabriel répondit non. Et le Rabbi promit formellement que ces non-juifs qui l'avaient menacé ne l'ennuieraient plus. L'entendant dite aussi clairement, Reb Gabriel sentit instantanément ses peurs s'envoler. Et il prit le chemin du retour.
Arrivé à Dormilovka, il fut assailli de nouvelles. Les ennemis qui avaient juré sa mort ? L'un chevauchant ivre au bord de la rivière était tombé dans l'eau glacée et n'avait put en sortir. Un autre était également mort d'un accident, les quatre derniers avaient été convaincus de tentative d'incendie de la propriété du poritz, le nobliau local, et avaient été envoyés en Sibérie pour huit ans. Quand leur peine fut purgée, ils rentrèrent au pays et Reb Gabriel en concut, un temps, de l'inquiétude. Mais les quatre hommes se montrèrent alors tout à fait amicaux et devinrent même de fidèles clients !
- Détails
- Publication : 30 novembre -0001