Semaine 14

Editorial
Vous avez dit «miracle» ?

Alors que, dans toutes les maisons juives, c’est Pessa’h qui est sans doute au cœur de toutes les préoccupations, il peut paradoxalement être facile d’oublier l’essentiel. Au milieu de tout cela, il faut savoir se souvenir que nous vivons ce mois d’absolu : Nissan. Le mois de notre liberté, celui de notre naissance en tant que peuple mais aussi – et peut-être surtout – le mois dont le nom s’apparente en hébreu au mot «miracles». Il nous faut donc penser un mois dont les miracles sont la réalité quotidienne, à vivre à chaque seconde, comme l’air que l’on respire ou comme le tissu de l’univers. Des miracles pour tous, à tout instant, dans toute situation… Quelle perspective ! Elle est sans doute assez vertigineuse pour que l’on se demande si elle a quelque chance de se concrétiser vraiment. Et pourtant…
Pourtant, voici qu’une suite d’occurrences nous tire de notre rêverie. Voici que nous ressentons la grandeur du «Chabbat Hagadol», ce «Grand Chabbat» qui vit la force de l’Egypte – ses premiers-nés – se retourner contre elle-même en un revirement qui laissait présager que la transformation du monde était en marche avant même la sortie du pays d’esclavage. Voici que le 11 Nissan, le jour anniversaire de la naissance du Rabbi, nous invite à avancer sur le chemin ouvert, à continuer la grande route de la liberté et, par nos actes, à faire qu’elle nous mène à la Délivrance éternelle. Voici que nous participons à l’exceptionnel : la bénédiction du soleil, une fois en 28 ans, comme une bouleversante rencontre avec le temps de la création du monde et un prodigieux témoignage d’unité du peuple juif et d’attachement à D.ieu. Voici que, tout ‘Hamets chassé, de notre maison et de notre cœur, nous entonnons encore le chant de l’histoire, celui qui ne cesse jamais de murmurer à nos oreilles que notre aventure fait sens, qu’elle est belle et digne d’être vécue. Voici qu’avec la fête de Pessa’h, nous entrons dans un temps nouveau, déjà éclairé par cette lumière – la venue du Messie – qui chasse tous les vestiges d’obscurité encombrant encore la voie des hommes.
Il faut donc, à présent, vivre comme dans une autre dimension. Cela ne signifie pas, bien sûr, ne pas regarder le monde tel qu’il est ni s’en créer un par la seule vertu de l’imagination, qui donne l’illusion de satisfaire les désirs inassouvis. Cette nouvelle dimension, à la fois plus haute et plus profonde, est en nous. Elle attend d’être mise en œuvre. La vivre, c’est être libre. La liberté – vraie, complète, absolue – à notre porte, dès qu’on le veut : est-ce un miracle ? Ou simplement le mois de Nissan.
Etincelles de Machiah
Le jour… et la nuit
La Torah (Lev.7 : 37-38) présente les différents sacrifices que les Juifs peuvent offrir : «Voici l’enseignement… que D.ieu ordonna à Moïse sur le mont Sinaï le jour où Il ordonna aux Juifs d’offrir leurs sacrifices à D.ieu.» Le fait que le texte utilise le mot «le jour» a une implication dans les règles concernant les offrandes. Ainsi Maïmonide relève que tous les sacrifices doivent être offerts «le jour» et non la nuit. Cependant, poursuit-il, les restes d’un sacrifice déposé sur l’autel dans la journée et que le feu n’a pas consumé peuvent être encore être brûlés pendant la nuit.
Cette idée recèle une signification plus profonde que son sens immédiat. En effet, au-delà du sacrifice matériel, l’homme doit offrir à D.ieu son âme animale, cette force en lui qui, tel l’animal, aspire à toutes les jouissances du monde. Il lui appartient de dominer cet aspect de lui-même et de s’attacher au spirituel. Et cela doit être fait «le jour», c’est-à-dire de façon spirituellement lumineuse. Parfois, on a le sentiment de se trouver pendant la nuit, en ce temps d’exil où «l’obscurité recouvre la terre». Mais, même alors, l’effort de lien avec D.ieu, symbolisé par «l’offrande» de soi doit continuer. Alors que l’on se tient si proches de la Délivrance, cela hâtera la venue du temps où «la nuit brillera comme le jour».
(D’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch
Chabbat Parachat Bé’houkotaï 5749) H.N.
Vivre avec la Paracha
Tsav : Un feu perpétuel

«On gardera du feu brûlant perpétuellement sur l’autel ; il ne sortira pas.» A propos de ce verset, le Talmud de Jérusalem propose le commentaire suivant : «perpétuellement, même le Chabbat – continuellement, même dans un état d’impureté.»
Chaque aspect du Sanctuaire matériel possède sa contrepartie dans le Sanctuaire intérieur de l’âme juive.
Le cœur du Juif est un autel. Et lui correspondent les deux autels du Sanctuaire : l’autel intérieur et l’autel extérieur qui constituent les niveaux intérieur et extérieur du cœur, son apparence extérieure et son cœur profond.
L’autel sur lequel allait être installé le feu perpétuel était situé à l’extérieur. Et pour les Juifs, cela signifie que le feu de son amour pour D.ieu doit s’exprimer ouvertement et se révéler. Il ne s’agit pas ici d’une possession privée, à chérir dans le fond de son être. Il faut qu’il montre sa face aux yeux du monde.

Ce qui est en retrait et séparé
Le concept du Chabbat signifie un repos et un retrait du monde de la semaine. De nombreux actes quotidiens y sont interdits. Mais Chabbat n’est pas seulement un jour de la semaine, c’est un état d’esprit. C’est, en ce qui concerne les dimensions de l’âme, un état de contemplation et de compréhension. Le lien de l’âme avec le Chabbat se lit dans le verset : «et tu appelleras le Chabbat un délice». Lors du Chabbat, la perception de D.ieu est plus intense, plus dévoilée. Et cela conduit l’esprit à se retirer du séculier et du profane.
Mais atteindre ce niveau fait courir le risque de devenir sensible à une tentation. On pourrait penser qu’avoir été si haut dans la perception de la présence de D.ieu signifie avoir dépassé les limites de la passion et atteint le niveau de la contemplation impassible. L’esprit a affirmé sa domination sur les émotions. Il n’a, dit-il de lui-même, nul besoin du feu de l’amour. C’est à cet homme que s’adresse le Talmud : «ne sors pas, même Chabbat».
Et puis, on peut rencontrer l’autre extrême : l’homme qui a voyagé si loin sur la route de la séparation qu’il ne ressent aucun lien avec D.ieu. A lui, le Talmud dit : «il ne sortira pas, même en état d’impureté». Car le feu ne s’éteint pas. Une étincelle brûle toujours dans le tréfonds du cœur. Elle peut être ravivée pour former une flamme. Et si elle est nourrie d’amour, elle brûlera continuellement. Le Maguid de Mézéritch explique qu’au lieu de lire la phrase : «il ne sera pas éteint», on peut la lire comme signifiant : «il ôtera le ‘non’» (Il s’agit ici d’une lecture différente des mêmes lettres hébraïques). La flamme de l’amour éteint la négativité. Elle permet au Juif de franchir le seuil de l’engagement où il hésite, encore dans l’hésitation, et dit «non».

La froideur
La remarque du Maguid met l’accent sur le fait que pour repousser le «non», le feu doit être perpétuel. Il doit être nourri d’un attachement constant à la Torah et aux Mitsvot. «Une fois», ou «occasionnellement», ou encore «il n’ya pas très longtemps» ne suffisent pas. Le feu meurt, la froideur s’installe et le «non» a droit à la domination.
Cela explique le commandement : «rappelle toi ce que te fit Amalek en chemin, alors que tu sortais d’Egypte, comment il vint à ta rencontre (kor’ha) en chemin». Amalek est le symbole de la froideur dans la vie spirituelle. Kor’ha signifie à la fois «il vint à ta rencontre» et «il te refroidit». Le Amalek historique «frappa… parmi vous, tous ceux qui étaient affaiblis dans vos rangs, alors que vous étiez faibles et fatigués : et il ne craignit pas D.ieu». Le Amalek, à l’intérieur du Juif tente d’agir de la même manière. C’est sa voix qui dit «non» quand l’amour de D.ieu s’affaiblit et se lasse. C’est la voix qui ne craint pas D.ieu. Et il nous est enjoint de nous souvenir, chaque jour, d’Amalek. Cela signifie qu’il ne faut jamais laisser pénétrer la froideur dans notre cœur et s’en emparer. Et cela signifie également qu’il ne faut jamais permettre à la flamme de l’amour de s’éteindre.

Le feu d’en bas et le feu d’En haut
Le feu perpétuel, qui était préparé par l’homme, constituait une préparation, dans le Sanctuaire, pour le feu qui descendait du Ciel. A ce propos, on peut lire dans le Talmud : «Bien que le feu descendît du Ciel, c’était un commandement pour l’homme d’apporter également du feu». C’était le réveil d’en bas qui apportait une réponse de D.ieu. Mais cette réponse ne survenait que lorsque le feu d’en bas était parfait, sans défaut.
Cela ressort clairement à la lecture de cette Paracha et de celle de la semaine prochaine. Durant les jours de la consécration du Sanctuaire, il était fin prêt, ainsi que ses ustensiles, Moché et Aharon étaient présents et des sacrifices offerts. Mais la Présence Divine ne descendait pas pour y résider. Une trace persistante de la faute du Veau d’Or restait encore. Ce n’est qu’au huitième jour, quand le feu perpétuel fut rendu parfait, que la faute fut effacée, que le «non» fut éteint, qu’alors «un feu descendit de devant l’Eternel» et que «la Gloire de D.ieu apparut aux yeux de tous».

Les limites
Bien que l’homme ne puisse aspirer à l’infini pour lui-même, ce feu descend sur lui. Mais cela ne se produit que lorsqu’il a rendu son propre feu parfait et qu’il a été jusqu’aux limites extrêmes de ses possibilités spirituelles. L’homme reçoit la réponse de D.ieu, non quand il se résigne à la passivité ou au désespoir mais quand il atteint les frontières de ses propres aptitudes.
Cela est suggéré par le mot «perpétuel» dans la description du feu. En perfectionnant notre vie limitée par le temps, nous nous unissons à l’infinité de D.ieu de sorte que le temps lui-même devient éternel. Et la nature elle-même prend alors une dimension sur naturelle. Parce que la récompense de notre service divin est une bénédiction de succès dans le monde naturel qui va au-delà des limites de l’ordre naturel.

Le feu dans le service de l’homme
L’implication essentielle de tout ce qui précède est que chaque Juif constitue un sanctuaire pour D.ieu. Et même s’il étudie la Torah, pratique les Mitsvot mais que le feu perpétuel manque, le Présence Divine ne peut résider en lui. Car son service n’a pas de vitalité. Et une trace du distant péché du veau d’Or peut encore subsister : le «non» qui est la voix de la froideur.
Le Juif doit apporter de la vitalité, un engagement, du feu dans trois aspects de son existence religieuse : la Torah, le service divin et la pratique de la charité.
L’étude ne doit pas être une pratique qui n’a pour but que le fait de se débarrasser d’une obligation et observer le minimum requis. Les mots de la Torah ne devraient jamais quitter la bouche d’un Juif. Et ils devraient toujours être prononcés avec feu.
Le service signifie la prière et les Pirké Avot en disent : «ne considère pas ta prière comme une tâche mécanique mais comme un appel à la miséricorde et à la pitié devant le Tout Puissant».
La pratique de la charité inclut l’accomplissement de tous les commandements. Et à nouveau il ne faut pas l’accomplir simplement par bonne conscience mais avec une chaleur intérieure qui se manifeste extérieurement dans le désir de l’accomplir de la manière la plus belle possible.
Voilà comment allumer le feu. Et ce feu humain fait descendre le feu du ciel. Il amène D.ieu dans le monde et attire l’infinité dans les dimensions du fini.
Le Coin de la Halacha
Qu’est-ce que le compte du Omer ?

C’est une Mitsva de la Torah de compter les quarante-neuf jours de l’Omer à partir du second soir de Pessa’h (jeudi soir 9 avril 2009) jusqu’à la veille de Chavouot (jeudi soir 28 mai 2009 inclus). Si on n’a pas compté de suite après la prière du soir (Arvit), on peut encore compter durant la nuit jusqu’à l’aube. Si on ne s’en souvient que pendant la journée, on peut compter, mais sans réciter la bénédiction. Et le soir suivant, on continue de compter avec la bénédiction. Si on a oublié toute une journée, on devra dorénavant compter chaque soir sans la bénédiction.
Quelles sont les lois de cette période du Omer ?
Hommes et femmes ont l’habitude de ne pas entreprendre de « travaux » (tels que ceux interdits à ‘Hol Hamoed) depuis le coucher du soleil jusqu’à ce qu’ils aient compté le Omer.
On ne célèbre pas de mariage et on ne se coupe pas les cheveux, en souvenir de l’épidémie qui décima les 24.000 élèves de Rabbi Akiba à cette époque du Omer. Les Séfaradimes respectent ces lois de deuil jusqu’au 19 Iyar (mercredi 13 mai 2009) ; les Achkénazim depuis le 1er Iyar (samedi 25 avril 2009) jusqu’au 3 Sivan au matin (mardi 26 mai 2009) à part la journée de Lag Baomer (mardi 12 mai 2009).
La coutume du Ari Zal, suivie par la communauté ‘Habad, veut qu’on ne prononce pas la bénédiction de Chéhé’héyanou (sur un fruit nouveau par exemple) durant toute la période du Omer, même Chabbat, et qu’on ne se coupe pas les cheveux jusqu’à la veille de Chavouot (cette année jeudi matin 28 mai 2009).
Un garçon qui aura trois ans après Pessa’h, fêtera sa premier coupe de cheveux à Lag Baomer (mardi 12 mai 2009) et celui qui aura trois ans après Lag Baomer la fêtera la veille de Chavouot (jeudi 28 mai 2009).
Il n’y aucune restriction sur les promenades ou les séances de piscine et baignade.

F. L.
De Recit de la Semaine
Des invités inattendus

Avec tous les préparatifs de dernière minute, nous avions enfin dressé la table du Séder une bonne heure après l’heure prévue. Pourtant, certains de nos invités n’étaient pas encore arrivés. Nous avons décidé de commencer le Séder en pensant que, lorsqu’ils arriveraient, nous les ferions rapidement rattraper «le programme» de la soirée. Nous avons ainsi enchaîné Kadech, Oure’hats, Karpass, Ya’hats et nous arrivions à Magguid, le récit de la sortie d’Egypte.
Mon plus jeune fils chantait le Ma Nichtana : «Pourquoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits ?» quand on frappat à la porte. Les retardataires étaient enfin arrivées. De ma place à table, je reconnus l’une d’entre elles, Léa qui expliquait à mon épouse que, sur le chemin vers notre maison, avec son amie elle avait rencontré deux personnes qui cherchaient où passer le Séder. Pouvions-nous les inviter ?
Bien entendu, nous avons accepté : c’était deux israéliens d’une vingtaine d’années. Je leur tendis une Kippa à chacun et nous avons arrangé les chaises afin qu’ils puissent s’asseoir à côté de moi.
Assaf venait de Tel-Aviv. Ses cheveux teints, longs comme l’exil, recouvraient ses boucles d’oreilles. L’aspect extérieur de Benny ne reflétait pas son origine. Il avait habité à Jérusalem, dans le Rova Hayehoudi, le quartier juif de la vieille ville, à quelques mètres du Mur Occidental durant ses quinze premières années. Il fut un temps où il arborait de longues Peot bouclées. Il avait étudié quelque temps dans une Yechiva dont il avait retenu quelques expressions en yiddish, il avait travaillé dans une usine de Matsot Chmourot et se souvenait des cris : «Vite, vite !» dès que l’eau était mélangée à la farine. Mais cela, c’était à des années lumière, sans doute sur une autre planète…
Maintenant il habitait en Floride, dans un camion. Il était routier et transportait des marchandises le long de la Côte Est des Etats-Unis. Cela faisait six ans qu’il n’avait pas participé à un Séder.
De temps en temps, il changeait d’équipier. C’est ainsi qu’il avait connu Assaf.
Aujourd’hui, c’est Pessa’h. Six ans, c’est bien trop long pour n’importe lequel des Quatre Enfants qui ne participe pas au Séder. Benny récite le Kiddouch avec facilité bien sûr ; comme il est content ! Les mots coulent de sa bouche. Nous attendons patiemment que les invités nous rattrapent dans l’ordre de la cérémonie.
Assaf est ici dans son élément. Il apprécie la nourriture, l’ambiance, le vin… Benny est rayonnant, vraiment heureux. Il aide fièrement son nouvel ami à parcourir la Haggadah, lui explique les différentes étapes. Il nous raconte des bribes dont il se souvient de la maison de son père, il y a si longtemps… Ra’htsa, Motsi, Matsa, Maror, Kore’h et enfin Choul’hane Ore’h ! Le repas est servi !
Maintenant nous pouvons bavarder. Je demande à Benny : «Comment as-tu trouvé ma maison ? Où as-tu rencontré Léa et ses amies ?»
Benny explique qu’il voulait participer à un Séder. Comme il ne connaissait personne à New Haven, il était entré dans deux bars pour demander où se trouvait le quartier juif. Quelqu’un lui suggéra : Whalley Avenue. Il l’écouta, descendit et remonta une dizaine de fois Whalley Avenue : demi-tours, longer les trottoirs, marche arrière au volant de son gros camion jusqu’à ce qu’il aperçoive des piétons : «A la façon dont ces filles étaient habillées, j’ai immédiatement compris qu’elles étaient juives. Je me suis arrêté à leur hauteur et je suppose que je les ai effrayées quand j’ai sauté du haut de mon camion juste devant elles…» commente-t-il en riant.
Tsafoun… Béra’h… Benny et Assaf m’accompagnent pour ouvrir la porte et accueillir Eliahou Hanavi, le prophète Elie. Je leur rappelle que de même que nous ouvrons nos portes ce soir-là, de même D.ieu nous ouvre les portes du Ciel. Silencieusement je prie pour que D.ieu ouvre les portes aussi largement que les cœurs et les âmes de ces deux Juifs qui ont frénétiquement cherché où célébrer la fête de notre libération. Hallel, Nirtsa…
Après la quatrième coupe de vin, Benny et Assaf se lèvent, heureux de pouvoir garder les Kippot que nous leur avons données, promettant de les porter plus souvent à l’avenir. Benny promet qu’il va téléphoner à son père à qui il n’a pas parlé depuis un an et il lui racontera qu’il a célébré le Séder. Cela le rendra heureux. Je leur souhaite toutes les bonnes choses possibles et les invite à revenir nous voir aussi souvent qu’ils le désirent.
Une fois qu’ils sont partis, Léa ressent le besoin de s’excuser d’avoir invité de parfaits inconnus dans notre maison : «Les deux amies qui devaient m’accompagner ont décidé d’aller ailleurs alors j’ai pensé que vous auriez de la place et de la nourriture pour eux». Elle ne réalise pas combien nous sommes heureux d’avoir eu l’immense mérite d’héberger deux Juifs, deux trésors venus de la Terre Sainte.
Léa continue de s’excuser d’être arrivée en retard : «C’est de sa faute, dit-elle en pointant du doigt son amie, elle est toujours en retard !» Doucement je la reprends : «Ce n’est la faute de personne ! Peut-être effectivement son amie était en retard mais, de fait, c’est plutôt «Sa» faute, c’est sûrement D.ieu qui les a fait partir tard. Mais non, ce n’était pas en retard ! Elles étaient juste à l’heure ! Juste à l’heure pour amener deux Juifs à la table du Séder !»

Rav Yossi Hodakov – Westville, Connecticut
L’Chaim
traduit par Feiga Lubecki