Editorial
Soleil ou Lumière ? Cette fois-ci, ça y est, les vacances sont à notre porte. De fait, en cette orée du mois de juillet, c’est à cette coupure convenue que l’ensemble du rythme social nous invite. Certes, qui, au cours des longs mois écoulés, ne s’est pas dit un moment « bientôt les vacances » ? Cependant, peutêtre la période qui s’ouvre à présent est-elle plus sérieuse qu’il y paraît. Il serait facile, en effet, de ne la prendre que comme une forme renouvelée du culte du corps, où le seul souci du repos physique, associé à la chaleur et au soleil de l’été, aurait une légitimité incontestable. Un tel choix, plus ou moins conscient, nous est offert d’année en année. Pourtant, il est possible de faire de la saison un temps fort de la vie plutôt qu’une façon d’absence. Car l’enjeu est bien là. Dans le calendrier hébraïque, voici que va commencer le mois de Tamouz. L’origine de cette dénomination est, en soi, évocatrice : il s’agit là, rapportent les textes, du nom d’une idole babylonienne que ses adorateurs réchauffaient au feu. Elle implique l’idée de chaleur, ce qui correspond aux températures élevées de l’été.Pourtant on sait que le judaïsme proscrit de rappeler une idole, ne serait-ce que par l’emploi d’un nom. Comment interpréter le fait qu’ici, tout un mois soit ainsi désigné ? C’est qu’au mois de Tamouz, est-il précisé, le soleil est plus fort. Et cette puissance du soleil évoque son équivalent spirituel : la source de la Lumière, le Nom Divin, y est davantage révélé et c’est ce phénomène- ci qui, profondément, fonde la saison chaude. Tout se passe comme s’il y avait deux manières de considérer ce temps. Certains choisiront de n’en percevoir que la grossière matérialité, ils idolâtreront le physique tandis que d’autres sauront regarder plus loin et se souviendront que l’âme est ce qui nous fait vivre. Pour cela, il faut trouver dans la période les ressources de la spiritualité. Nombreux sont ceux pour qui ce temps est aussi celui de la liberté. Faire ce que l’on veut, quand on le veut : un rêve… Sachons l’utiliser. Chacun peut faire de ce moment celui de la (re)découverte de la sagesse. Chacun peut y retrouver des valeurs que le tumulte du monde lui avait fait négliger. C’est un véritable défi. Mais ceux-ci ne sont-ils pas d’abord lancés pour être relevés et ainsi nous porter à des hauteurs nouvelles ? Comme pour nous le signifier plus clairement, la semaine prochaine arrive le 3 Tamouz, anniversaire du jour où le Rabbi quitta matériellement ce monde. Mais, de cela, il nous faudra reparler.
Etincelles de Machiah
Concrètement, l’attente Dans son Michné Torah, Maïmonide (Hil’hot Mela’him, chap. 11) expose les lois relatives à Machia’h. Il y souligne notamment une double nécessité : «Crois en lui…, attend sa venue». Il a déjà été indiqué qu’il ne s’agit pas là d’une simple répétition ayant valeur d’insistance mais que, au contraire, de nombreux sens peuvent y être trouvés. Ainsi, «attendre sa venue» implique une attitude active qui va au-delà de la simple foi en la réalité des prophéties le concernant. Il en résulte qu’apparaît ici une obligation spécifique : celle d’étudier les lois qui portent sur Machia’h. (d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch) H.N
Vivre avec la Paracha
‘Houkat ‘Houkat «décret» emprunte son nom à son verset introductif : «Et D.ieu parla à Moché et à Aharon en ces termes : ‘Voici le décret de la Torah que D.ieu a commandé’». Rachi commente : Voici le décret de la Torah : Parce que l’Accusateur et les peuples du monde se moquent [des enfants d’Israël en disant : « qu’est-ce que ce commandement et quelle en est la raison ? » C’est pourquoi la Torah écrit à son propos : «décret» ; c’est une décision tranchée devant Moi, tu n’as pas la permission de réfléchir [de poser des questions] à ce sujet. Myriam démontra cette absolue abnégation de la raison pour accomplir la Volonté de D.ieu dès le plus jeune âge, même dans l’amer exil égyptien. Son héroïsme apparut quand, encore toute jeune, elle défia le décret du pharaon de tuer les nouveau-nés garçons. Sa mère et elle risquèrent leur vie parce qu’ «elles craignaient D.ieu et ne firent pas ce que le roi d’Egypte leur avait commandé» Le Midrach explique que Myriam affronta courageusement son propre père qui s’était séparé de sa mère, en conséquence du décret du pharaon. Elle le convainquit de suivre inconditionnellement les commandements de D.ieu, y compris le précepte «croissez et multipliez», quelles qu’en soient les circonstances. La base de son raisonnement tenait au fait que même si cela n’a pas de sens, nous devons exécuter la volonté de D.ieu parce que c’est Sa volonté, quelles que soient la logique et les conséquences. Le père de Myriam reconnut la vérité et la sincérité des propos de sa fille et le résultat de son action fut la naissance de Moché. Au sein de la plus profonde amertume de l’exil égyptien, Myriam avait intuitivement compris la vérité toute simple : notre relation avec D.ieu ne dépend pas des circonstances, de nos préférences ou de notre compréhension logique. Le message de la vie de Myriam, comme il se reflète dans le puits miraculeux qui approvisionnait le peuple en eau, en son mérite, contient le même message que les ‘houkim de la Torah. Nous n’entretenons pas cette relation avec D.ieu, seulement dans les bons moments de notre vie, quand nous y entrevoyons un intérêt personnel, un profit ou une gratification. Notre relation avec D.ieu est d’une espèce qui peut même jaillir des profondeurs de l’exil égyptien, des profondeurs de notre nuit et de notre incompréhension personnelles. Parce que, aussi essentielle que l’eau pour notre survie personnelle, elle constitue également une relation qui touche le coeur même de notre être, l’essence de ce que nous sommes. Les commandements de la Torah se divisent en trois grandes catégories : Les Michpatim, «jugements», qui sont des lois que l’esprit humain aurait naturellement conçus par lui-même, même si la Torah ne les avait pas commandés. Ce sont des lois morales, comme l’interdiction de tuer et de voler. Les Edot, «témoignages», sont des lois dont la fonction est compréhensible quand bien même nous ne les aurions pas formulées de nous-mêmes. Ces lois célèbrent ou rappellent un événement ou un moment particuliers : le Chabbat ou les fêtes. Les ‘Houkim, «décrets», sont des lois supra rationnelles qui défient la logique et doivent être observées avec un simple Kabakat Ol, «soumission au joug divin». Il s’agit de ces lois rituelles de l’impureté comme celle de la Vache Rousse, mentionnée au début de notre Paracha. Cependant les Maîtres de la ‘Hassidout nous enseignent que chaque Mitsva est un ‘Hok, l’expression de la volonté de notre Créateur. Simplement de nombreuses Mitsvot sont «habillées» dans différents degrés de rationalité.Nous pouvons les apprécier dans un contexte rationnel, prenant conscience de la façon dont elles embellissent notre vie, y apportant davantage de moralité et de spiritualité. Ce qui distingue le ‘Hok est le fait qu’il nous arrive pur, sans «habits» rationnels. Il transcende nos forces conscientes et touche notre âme. Le ‘Hok introduit un élément d’absolu dans notre vie,apportant la lumière à une vie dévouée à l’accomplissement de la volonté divine. Les ‘Houkim nous rappellent que nous sommes enjoints d’accomplir les commandements seulement et simplement parce que c’est D.ieu Qui nous le demande, D.ieu Qui ne peut être saisi par aucun intellect. Bien que nous ayons besoin de vivre une vie de raison, de priorités, de compréhension, les ‘Houkim nous rappellent que nous avons également besoin de ces moments et de ces situations qui nous aident à atteindre une vérité profonde. La rationalité se limite à l’expérience et à la conception de la réalité de chaque individu en particulier. Mais il existe un lien plus fondamental, un lien infini qui nous unit avec notre Créateur et Sa Volonté. Et aucune circonstance, aucun défi, aucune spéculation, aucune épreuve ne peuvent interférer avec ce lien. En accomplissant les ‘Houkim, nous montrons que notre relation avec D.ieu va au-delà des constructions de la logique, du sens et du dessein. C’est un attachement qui concerne le coeur même de notre relation, la partie en nous-mêmes qui se sent si unie à D.ieu que nous accomplissons les ‘Houkim uniquement parce qu’Il nous l’a demandé.
Le Coin de la Halacha
Coutumes liées au jour de la Hilloula du Rabbi 3 Tamouz (cette année mardi 5 juillet 2011) Le Rabbi avait fixé un certain nombre de coutumes à respecter à l’occasion de la Hilloula du Rabbi précédent. Ce sont ces mêmes coutumes qui ont été reprises pour le 3 Tamouz. En voici quelques-unes : • On allumera une bougie de vingt-quatre heures depuis lundi soir 4 juillet. • Pendant chacune des trois prières du jour, on allumera cinq bougies devant l’officiant. • Le matin, on donnera de la Tsedaka (charité), au nom de chacun des membres de sa famille, pour une institution du Rabbi. • On consacrera un moment dans la journée pour parler du Rabbi et de sa grande Ahavat Israël (amour du prochain) à sa famille et son entourage. • On étudiera les chapitres de Michnayot correspondant aux lettres qui constituent le nom du Rabbi. • On étudiera les enseignements du Rabbi. • On rédigera un «Pane», «Pidyone Néfech», une lettre de demande de bénédictions (en y précisant les prénoms et les prénoms des mamans de chacun) qui sera lue sur le Ohel du Rabbi. N° de fax du Ohel : 00 1718 723 44 44 N° de fax du Beth Loubavitch : 01 45 26 24 37 Adresse du Ohel : 226-20 Francis Lewis Blvd – Cambria Heights,New York 11411 E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
De Recit de la Semaine
Deux requêtes auprès du Ohel du Rabbi Meir dirigeait une compagnie de location de camions et de conducteurs au service de grandes entreprises à New York. Un de ses bons clients n’était autre que la compagnie Fedex, bien connue internationalement. Mais un jour, tout se gâcha : un des employés de Fedex, un homme aux méthodes plus que douteuses et à la morale plus que chancelante, se mit à lui chercher des ennuis. Au point qu’à un certain moment, cet homme le plaça face à un ultimatum: «Si vous n’agissez pas avec moi dans des domaines interdits par la loi, je parviendrai à empêcher Fedex de continuer à traiter avec vous !» Atterré, Meir savait que la fin du partenariat avec cette entreprise internationale signifiait pour lui la faillite.Par contre, sa conscience l’empêchait de s’associer à des actions criminelles. Il tenta de faire fléchir son interlocuteur, lui démontra qu’il risquait la prison, lui envoya des cadeaux pour son anniversaire et lui offrit des billets pour les matchs de baseball qu’il appréciait particulièrement. Mais tout ceci ne servit à rien. L’employé mit ses menaces à exécution et Fedex supprima toutes ses commandes. Horrifié,Meir ne perdit cependant pas espoir et, tel un ‘Hassid confirmé, savait grâce à Rav Levi Gurkov, que dans des cas pareils, on se confie au Rabbi, on va prier au Ohel. Il écrivit au Rabbi tous les détails de l’affaire. Les feuilles s’entassaient mais il savait que l’on peut tout écrire au Rabbi. Et, à la fin de sa lettre, il se souvint de ses deux fils, âgés de près d’une trentaine d’années : «Ils m’aident pour les affaires mais ne manifestent aucune inclinaison vers le judaïsme ! Je supplie le Rabbi pour qu’au moins, ils se marient avec des jeunes filles juives !» Le coeur serré, Meir se rendit au Ohel, pria, pleura puis retourna chez lui : il se sentait maintenant soulagé, certainement le Rabbi s’occuperait de lui. A peine un jour plus tard, le téléphona sonna dans le bureau de Meir : quand la personne à l’autre bout du fil se présenta,Meir faillit tomber à la renverse : C’était le directeur d’une grande compagnie qui lui avait vendu des camions. Cette entreprise nationale comptait des centaines de clients bien plus importants que lui et pourtant le directeur lui téléphonait personnellement ! Le directeur lui demanda très courtoisement s’il se trouvait actuellement chez lui ou à son bureau. Et il conclut : «Avec votre permission, je me rends maintenant chez vous, nous pourrions peut-être fêter ensemble ‘Hanouccah !» De plus en plus stupéfait,Meir essayait de comprendre ce qui lui arrivait ! Mais oui, le grand directeur désirait le voir, chez lui ! Pour Meir, expliqua-t-il par la suite à Rav Gurkov, c’était comme si j’avais acheté un billet d’avion et que le directeur de la compagnie internationale d’aviation avait désiré me parler en tête-à-tête ! «Je vais vous raconter pourquoi je suis venu ! Aujourd’hui, j’ai pris du temps pour revoir la liste de nos clients afin de garder le contact avec eux. J’ai aperçu votre nom et j’ai réalisé que vous étiez un client relativement nouveau.De plus, vous travaillez à Oceanside, à Long Island et c’est le quartier dans lequel j’ai grandi. Je savais par votre nom que vous étiez juif. J’ai été me promener en voiture, je voulais faire votre connaissance et, comme vous êtes juif, je vous ai acheté des chocolats cachères. Parlons business, si vous le voulez bien : je sais que les affaires sont difficiles en ce moment et je voudrais vous donner quelques conseils…» Et Meir s’aperçut que l’homme évoquait justement son problème et lui conseillait exactement la conduite à tenir dans son cas précis.A la fin de cette petite «conférence»,Meir réalisa que tous les points qu’il avait décrits dans sa lettre au Rabbi étaient résolus par cet homme providentiel. Et le directeur continua : il raconta qu’il ne savait pas pourquoi il avait ressenti ce besoin urgent de faire part de son expérience à quelqu’un qui en avait sans doute besoin ! Il ignorait combien il avait raison ! Ce fut la femme de Meir,pourtant tout aussi estomaquée, qui fut la première à réagir. Elle qui avait toujours émis des doutes quant à la confiance que son mari plaçait dans le Rabbi, demanda : «Dites-moi la vérité ! Qui vous a envoyé ici ? Est-ce le brigand employé de Fedex qui nous cause tellement de soucis actuellement ou est-ce Rabbi Schneersohn ?» - Je ne connais pas cet homme de Fedex dont vous parlez, répondit le directeur. Mais Rabbi Schneersohn, oui, justement il se trouve que je le connais ! J’ai déjà prié plusieurs fois auprès de son tombeau et je reconnais son portrait, suspendu ici dans votre salon ! Le fait est que, ce matin, j’ai demandé à D.ieu qu’Il m’accorde une journée de calme. Je savais que c’était ‘Hanouccah et j’ai ressenti un besoin d’aider un autre Juif et c’est pourquoi j’ai regardé la liste des clients et je vous ai choisi !» Meir s’empressa de suivre les conseils de son visiteur puis il téléphona à Rav Gurkov : «Il ne s’est même pas passé un jour depuis que j’ai prié au Ohel et j’ai déjà reçu la réponse !» Mais Meir se souvenait aussi des dernières lignes de sa lettre, comment il avait supplié le Rabbi pour que ses fils se marient. Un jour, alors que Rav Gurkov se trouvait chez Meir, un des fils se leva soudain : «J’avais une amie nonjuive et ce fait ne me dérangeait pas. Mais maintenant, j’ignore pourquoi, cela me dérange !» Discrètement,Meir poussa un soupir de soulagement… David Malmene Kfar Chabad n°1409 traduit par Feiga Lubecki