Semaine 21

Editorial
Enfin la Révolution !

L’homme est un être doté d’espérance. Et c’est tant mieux. Dans toutes les situations, il possède cette capacité merveilleuse de croire profondément que les choses changeront, d’attendre qu’un bouleversement positif se produise. Il sait voir au-delà, comme avec les yeux du rêve. Il sait toujours anticiper le monde nouveau. C’est sans doute aussi pour cela qu’un jour, la révolution se produit. Pour de bon.
C’est ainsi qu’au début des temps l’humanité tâtonnait dans l’obscurité. Sans repères, sans guides, oublieuse, elle s’était inventée des idoles et des rites, des cultes et des prêtres. Il fallait qu’elle apaise son inquiétude face à l’existence mais tous ses efforts ne parvenaient qu’à approfondir encore son errance spirituelle. Vint alors Abraham, le premier de nos pères. Il ne recula pas devant les questions essentielles. Il interrogea tout à la fois son esprit, son cœur et son âme et découvrit le D.ieu Un. Cette connaissance nouvelle bouleversa le destin des hommes. Pourtant, si la lumière commençait ainsi à briller progressivement pour tous, il manquait encore une triple réponse : pourquoi le monde, pourquoi l’homme, pourquoi faire ? L’effort spirituel, le progrès étaient enfin possibles mais où menaient-ils ? Quel était leur but ? Il fallut attendre bien des siècles pour qu’un 6 Sivan, la réponse retentisse. Eclatante, merveilleuse, une Révolution.
Ce jour-là, D.ieu descendit sur le mont Sinaï pour parler à Son peuple, lui donner la Torah et, par lui, transmettre au monde les Dix Commandements. Tout à coup, tout devint possible. Tout à coup, la matérialité du monde cessa d’être limitée à elle-même pour devenir le lieu où la Divinité Se révèle. Enfin, l’homme put agir sur l’univers. Par son étude de la Torah, sa pratique des commandements, il put l’élever vers le Divin. A partir de ce jour, rien ne fut plus jamais pareil et jamais le monde ne retourna à son état antérieur. Véritablement une Révolution.
Alors que nous célébrons la fête de Chavouot, celle du Don de la Torah, c’est tout cela que nous revivons. Pas au titre du souvenir mais en tant qu’expérience nouvelle. Ecoutant dans toutes nos synagogues les Dix Commandements retentir, nous entrons de plain-pied dans ce temps nouveau. Ne manquons pas ce rendez-vous, il est le prélude à la Révolution majeure : la venue de Machia’h.
Etincelles de Machiah
Elie l’annonciateur

Les prophètes ont annoncé que la venue de Machia’h sera précédée de celle du prophète Elie. C’est ainsi que nous lisons (Malachie 3:23) : “Voici que Je vous envoie Elie le prophète avant que vienne le jour de D.ieu grand et redoutable”. Une question se pose : quel est le rapport particulier entre Elie et cet événement ? Pourquoi est-ce précisément lui qui a été chargé de ce rôle d’annonciateur ?
On sait que le prophète Elie, selon le texte biblique, lorsque vint le moment de sa mort, quitta ce monde avec son corps. Les commentateurs expliquent ce prodige : Elie s’était tant spiritualisé au cours de sa vie physique que son corps pouvait entrer avec lui dans le domaine du spirituel. C’est précisément là le lien avec le temps de Machia’h. Dans cette nouvelle époque, le monde sera parvenu au plus haut de la spiritualisation et du raffinement au point que (Isaïe 40 :5) “toute chair verra que la bouche de D.ieu a parlé”. C’est ce niveau infini qu’Elie incarnait déjà en son temps.
(d’après Likouteï Si’hot, vol. II, p.610)
Vivre avec la Paracha
Chavouot : Des anges, des hommes et la Torah

Le Talmud (Chabbat 88b) relate que lorsque Moché monta sur le Mont Sinaï pour recevoir la Torah, les anges s’exclamèrent: «Que fait ce mortel parmi nous ?» A cela, Moché répondit : «Je suis venu chercher la Torah pour l’apporter au Peuple Juif». C’est alors que les anges s’adressant à D.ieu protestèrent : «Laisse-nous la Torah et nous l’honorerons et la chérirons». D.ieu se tourna alors vers Moché et lui dit : «Réponds-leur». Moché s’adressa aux anges ainsi : «Mes chers anges, regardez simplement ce que la Torah nous commande : «Je suis l’Eternel votre D.ieu qui vous ai sorti d’Egypte», «Honorez vos parents». «Avez-vous jamais été esclaves en Egypte ? Avez-vous un père et une mère ? Avez-vous un penchant égoïste et une inclination au mal ?». Il démontrait ainsi clairement que la Torah était destinée à des âmes ayant revêtu des corps physiques confrontés aux réalités du monde matériel.
Une question évidente se pose: Mais que pensaient donc les anges ? N’étaient–ils pas conscients de ces aspects fondamentaux de la Torah auxquels se référait Moché ?
Et voici un autre Midrach énigmatique, relatif à Chavouot.
Le matin du Don de la Torah, le Peuple Juif dormait ! Cela paraît incroyable ! Comment pouvaient-ils dormir alors qu’ils attendaient cet événement avec tant d’impatience ? Moché dut les réveiller et les rassembler autour du Mont Sinaï. Et c’est en réparation de cela que, depuis, le Peuple Juif doit veiller et étudier la Torah la nuit de Chavouot. Mais cela n’est pas tout. Le Midrach ajoute que D.ieu était content de cet agissement et qu’Il empêcha les moustiques de les piquer pour ne pas les déranger dans leur paisible sommeil.
Si le sommeil des Juifs était un péché nécessitant le pardon, pourquoi D.ieu dérogea-t-Il aux lois qu’Il avait créées pour assurer qu’ils ne seraient pas dérangés dans leur sommeil ?
Le Zohar affirme que lorsque D.ieu créa le monde, Il utilisa la Torah comme plan, Istakal Beoraïta Vebara Alma. (D.ieu regarda dans la Torah et créa le monde). Un autre statut du Midrach : Alpayim Chana Kadma Torah leOlam fait allusion au fait que la Torah précéda le monde de deux mille ans.
Que cela signifie-t-il ?
La ‘Hassidout explique que la Torah existe à de nombreux niveaux. La Torah que nous étudions dans notre monde est la plus infime manifestation d’une sagesse divine qui prend ses racines dans l’essence de D.ieu Lui-même. Les lois de la Torah et ses récits historiques sont un reflet de vérités spirituelles divines qui existent dans les mondes célestes spirituels. Plus le monde est élevé, plus ses niveaux de Torah sont abstraits, raffinés et spirituels.
C’est là le sens de la description que fait le Roi Chlomo (Salomon) à propos de la Torah : Machal Hakadmoni, «la parabole ultime».
La Torah parle dans un langage qui appartient à notre monde mais fait allusion à des réalités qui sont bien au-delà de notre existence matérielle. (Pour autant, cela ne veut pas dire que les histoires de la Torah sont des paraboles et que les Mitsvot ne sont pas à prendre à leur sens littéral.)
Nous pouvons désormais comprendre les Midrachim cités précédemment. Les anges étaient tout à fait conscients des contenus de la Torah. Mais ils demandaient pourquoi risquer de permettre à la Torah de s’abaisser à sa moindre expression, le monde matériel, un monde rempli de tentations, d’égoïsme et de mal. Qu’elle reste dans un royaume spirituel. Eux, les anges, apprécieraient sa valeur et ne la trahiraient jamais.
Moché répondit par la négative. Le but même de la Torah est qu’elle descende dans les recoins les plus éloignés de l’univers de D.ieu, notre monde matériel, où abondent le matérialisme et le mal. Car c’est dans ce monde-là que D.ieu désire résider. Et cela s’accomplit grâce à l’étude de la Torah et l’accomplissement des Mitsvot dans un environnement où existent le mal et la tentation, ce qui nécessite des sacrifices et des choix conscients pour faire ce qui est bien. Cela pénètre nos actions de sens et de signification, nous permet de raffiner et d’élever notre environnement et imprègne la matérialité de spiritualité.
Cela explique également pourquoi le Peuple Juif s’endormit en anticipation du Don de la Torah. Ils ressentaient que pour pouvoir absorber l’Essence de D.ieu, ils ne pouvaient rester éveillés en plein contrôle de leurs facultés. Car après tout, comment un esprit humain, le plus brillant soit-il, peut-il comprendre les subtilités sublimes de la sagesse de D.ieu ? Ils dormirent donc, espérant qu’à ce niveau d’inconscience, leur âme pourrait assimiler la véritable essence de la Torah. D.ieu apprécia cette démarche mais envoya Moché les réveiller. Il ne voulait pas donner la Torah à des morceaux de chair inanimée. Cela, Il aurait pu le donner aux anges. D.ieu désirait donner la Torah à des êtres humains pleinement conscients, vivant dans un monde véritable, entouré de toute une panoplie de tentations et de distractions.
Comme nous l’avons dit, cela nous donne l’opportunité de faire des choix conscients pour agir avec bonté et altruisme, pour apprivoiser nos instincts primaires et imprégner le monde de sainteté.
Ce concept nous donne une perspective vers l’une des plus importantes bases de notre foi, la venue du Machia’h qui est un composant intégral de l’accomplissement de la Torah.
Nos Prophètes nous disent qu’à l’Ere Messianique, le monde sera rempli de la connaissance de D.ieu comme l’eau remplit la mer. En d’autres termes, nous serons capables de discerner la Divinité, la véritable source de vie du monde dans tout ce qui nous entoure.
Tout au long de notre histoire souvent douloureuse, nous sommes restés attachés à notre Torah. Nous avons apporté lumière et raffinement dans les lieux les plus obscurs. Nous avons accumulé un vaste réservoir de bonté et de lumière. Chaque fois que nous accomplissons une Mitsva dans un environnement matériel, nous rapprochons le monde de la venue du Machia’h où le fruit des milliers d’années de nos efforts sera cueilli et perçu. Puissions-nous mériter ce dévoilement rapidement et de nos jours.
Le Coin de la Halacha
Que fait-on à Chavouot ?

On a coutume de se couper les cheveux la veille de Chavouot, donc cette année le vendredi 25 mai 2012.
Il convient de préparer un nombre suffisant de bougies pour les deux jours de fête ainsi qu’une bougie de vingt-quatre heures à partir de laquelle on allumera les bougies samedi et dimanche soir.
Samedi soir 26 mai (à Paris après 22h 41) et dimanche soir 27 mai (après 22h 43), les femmes allumeront les deux bougies de la fête (les jeunes filles et les petites filles allumeront une bougie), avec les bénédictions : 1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chèl Yom Tov» - («Béni sois-Tu Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer les bougies du jour de fête» et 2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé» - («Béni sois-Tu Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as fait vivre, exister et qui nous as fait parvenir à ce moment»).
La fête se termine lundi soir 28 mai à 22h 44 (heure de Paris).
Il est de coutume d’étudier toute la première nuit de Chavouot donc samedi soir 26 mai.
Tous, hommes, femmes et enfants, même les nourrissons, se rendront à la synagogue dimanche matin 27 mai pour écouter la lecture des Dix Commandements. On marque ainsi l’unité du peuple juif autour de la Torah, et on renouvelle l’engagement d’observer ses préceptes.
On a l’habitude de prendre un repas lacté avant le vrai repas de viande dimanche midi.
Lundi 28 mai, on récite, pendant l’office du matin, la prière de Yizkor en souvenir des parents disparus : on donnera de l’argent à la Tsedaka pour leur mérite.

F. L.
De Recit de la Semaine
Les Dix Commandements du Shpoler Zeide

«Assez ! s’écria le Shpoler Zeide, le Rabbi de Shpole. C’en est trop !»
Ses disciples souffraient depuis des années sous l’autorité de leur propriétaire, un seigneur polonais qui possédait tous les terrains avoisinants. Année après année, il augmentait de façon monstrueuse les loyers de ses tenanciers ainsi que les licences pour ouvrir des magasins. Il agissait ainsi envers tous ses sujets. Mais envers les Juifs, il avait inventé des vexations supplémentaires : il les forçait à parader lors des festins qu’il offrait aux aristocrates voisins en chantant et dansant ; il avait tenté de les forcer à ouvrir leurs magasins et auberges durant Chabbat. Mais de plus, récemment, il avait décrété que tous les bâtiments sur ses propriétés devaient être «ornés» de l’emblème favori de la chrétienté ! Cela, les Juifs ne pouvaient le supporter !
Quand les disciples du Rabbi l’informèrent de ce nouveau décret, lui qui était d’habitude si conciliant laissa éclater son courroux : «J’ai patienté durant de longues années pour que ce tyran change mais maintenant, il faut qu’il comprenne la leçon. Il est temps pour lui d’entendre les Dix Commandements !»
Ses disciples réunis autour de lui se regardèrent incrédules. Que voulait dire le Rabbi ? Mais il continua : «Je sais que chaque année, pour Chavouot, vous voyagez pour passer la fête dans les grandes communautés avoisinantes. Mais cette année, vous resterez sur place et vous vous réunirez chez celui d’entre vous qui dispose de la plus grande place pour les prières en commun. Avant la fête, vous inviterez le seigneur à venir se joindre avec ses amis à la prière de la fête ! Quant à vous, préparez-vous sérieusement à cette célébration du don de la Torah et ne vous inquiétez pas ! Moi aussi, j’assisterai à cet événement !»
Stupéfaits, les disciples n’osèrent pas demander davantage d’explications à leur Rabbi bien aimé. Leur étonnement augmenta encore quand le seigneur accepta joyeusement leur invitation : de fait, celui-ci se réjouissait à l’avance du spectacle exotique qu’il pourrait offrir à ses amis…
Le Shpoler Zeide arriva tôt la veille de Chavouot avec de nombreux disciples venus de tout le voisinage. Il n’y aurait pas assez de place chez un particulier pour tout ce monde. Le Rabbi conseilla donc d’aménager une estrade et des pupitres au sommet d’une colline pour la prière en communauté.
Effectivement, des centaines de Juifs se réunirent donc ce matin-là ; les nobles Polonais arrivèrent eux aussi, attirés par la promesse d’une «attraction fantastique» comme l’avait écrit le seigneur dans l’invitation.
Le Rabbi s’approcha du pupitre pour mener lui-même la prière. Les Juifs se joignirent à lui avec enthousiasme, oubliant tous leurs soucis en participant à la prière du Rabbi. Les nobles présents regardaient ce vieil homme à la longue barbe blanche, couvert de la tête aux pieds d’un Talit (châle de prière) blanc immaculé avec de longues franges rituelles à ses quatre coins et qui chantait d’une voix passionnée des mots qu’ils ne comprenaient pas : oui, le spectacle était plaisant et ils riaient à gorge déployée. Mais quand le Rabbi s’écria : «Chema Israël, Hachem Élokénou Hachem É’had !», leurs rires se figèrent. Ils avaient l’impression d’avoir entendu un lion rugir et ils tentaient de dissimuler leur nervosité. Les Juifs étaient maintenant eux aussi silencieux, absorbés par leur prière. Ils se remirent à chanter joyeusement, c’était le Hallel, les Psaumes de louange puis ce fut la lecture de la Torah. Le Rabbi scruta l’assemblée et appela finalement un Juif grand et distingué que personne ne connaissait pour procéder à la lecture du rouleau sacré.
L’homme possédait une très belle voix, puissante et musicale et ce fut un enchantement. Il faisait un temps magnifique sans un seul nuage à l’horizon. Mais quand l’homme arriva à la section des Dix Commandements, le ciel se couvrit soudainement et le grondement du tonnerre se fit entendre de façon inquiétante.
L’officiant éleva la voix encore davantage : «Je suis l’Éternel ton D.ieu qui t’ai fait sortir d’Égypte…». Un Juif se tenait à côté du seigneur pour lui traduire simultanément mais celui-ci réalisa qu’il comprenait tout parfaitement bien qu’il n’ait jamais appris l’hébreu !
«Tu n’auras pas d’autres divinités devant Moi, Tu ne fabriqueras aucune statue ou représentation…». Le seigneur flageolait sur ses jambes en se souvenant qu’il avait voulu obliger les Juifs à afficher le symbole de sa religion…
«Tu te souviendras du jour du Chabbat pour le rendre saint…» Et lui qui avait voulu forcer les Juifs à ouvrir leurs échoppes le Chabbat… Ses genoux s’entrechoquaient, il allait s’évanouir…
Ses amis étaient eux aussi bouleversés, eux aussi s’étaient aperçus qu’ils comprenaient tout sans avoir besoin de traduction et chacun se souvenait des mauvais traitements qu’il avait infligés à ses sujets juifs...
Finalement, au bout de ce qui leur sembla une éternité, la lecture s’acheva et les nobles s’éclipsèrent un à un, discrètement. Les Juifs plièrent leurs Talit puis s’assirent pour le repas lacté traditionnel. Le Shpoler Zeide expliqua alors : «Je peux vous assurer que ces nobles se souviendront pour le restant de leurs jours qu’ils ont entendu les Dix Commandements ici et qu’ils ne vous opprimeront plus. Pour cela, j’ai été obligé de déranger Moché Rabbénou, Moïse notre maître lui-même pour qu’il vienne lire la Torah ! Je n’avais pas le choix, ce seigneur avait vraiment exagéré ! Mes amis ! Vous avez certainement un grand mérite d’avoir pu assister à cette lecture aujourd’hui !»
Bouche bée, les disciples se regardaient, incapables d’assimiler la grandeur de l’événement mais le Rabbi continua : «Sachez que votre seigneur n’est pas un homme ordinaire. Il possède une étincelle de l’âme de Jéthro, le prêtre de Midiane, beau-père de Moïse, qui vint rejoindre les Juifs dans le désert avant qu’ils ne reçoivent la Torah sur le mont Sinaï ! »
A la fin de la fête, le seigneur fit demander au Rabbi de venir le voir dans sa demeure. Les deux hommes passèrent deux heures ensemble sans que personne ne puisse assister à leur conversation. Le lendemain, le Shpoler Zeide retourna chez lui et ne raconta jamais ce qui s’était dit. Mais le seigneur avait totalement changé d’attitude envers les Juifs : il cessa de leur réclamer des loyers exorbitants et, de plus, paya de ses deniers la construction d’une synagogue à l’endroit précis où le Shpoler Zeide était venu prier.

Yerachmiel Tilles – www.chabad.org/magazine
traduit par Feiga Lubecki