Pourquoi, à l’époque du Temple de Jérusalem, lorsqu’un homme a péché et désire faire amende honorable, ou qu’il est simplement dans d’heureuses dispositions et désire offrir quelque chose à D.ieu, sacrifie-t-il un animal innocent ? Pourquoi ne se sacrifie-t-il pas lui-même, par exemple ?
Les Maîtres‘hassidiques répondent : il le fait.
La Torah, expliquent-ils, évoque ce sujet même dès le tout premier verset qui introduit les lois des sacrifices :
“Un homme qui approchera, de vous, une offrande pour D.ieu, d’un animal, bétail ou moutons, vous approcherez votre offrande…”
Comme le souligne Rabbi Chnéour Zalman, le verset ne déclare pas «un homme parmi vous approchera un sacrifice» mais le sacrifice apporté est «de vous». l’offrande animale est une projection dans la sphère «extra humaine» d’un processus s’opérant à l’intérieur de la sphère humaine.
L’homme, est doté d’une «âme divine» et d’une «âme animale».
L’âme divine comprend tout ce qui aspire vers le haut et la transcendance dans l’être humain. Ses modes d’expression sont la pensée, la parole et les actes de Torah, les moyens par lesquels l’homme parvient à la proximité et l’attachement à son Créateur.
L’«âme animale» est la partie de son être que l’homme partage avec toutes les créatures vivantes: un moi attiré et satisfait par la nourriture de ses besoins et désirs matériels. Il s’exprime par les entreprises de la vie matérielle.
«Un homme qui approchera de vous une offrande pour D.ieu, d’un animal, bétail ou moutons, vous approcherez votre offrande».
Quand un individu apporte un animal de son troupeau, comme don à D.ieu, le geste est vide de sens à moins qu’il n’offre également l’animal qui est en lui.
Le bœuf et la charrue
Que doit-il être fait de cet animal ?
L’animal en l’homme n’a pas été mis là pour être supprimé ou déraciné. «Une grande quantité de grains est produite par la force d’un bœuf» a constaté le plus sage des hommes, le roi Chlomo, et les Maîtres ‘hassidiques expliquent qu’il s’agit là d’une référence à l’animal qui est dans notre cœur. Rien, pas même les aspirations les plus profondes de l’âme divine, ne peut égaler l’intensité et la vigueur avec lesquelles l’âme animale poursuit l’accomplissement de ses désirs. Livrée à elle-même, l’âme animale tend à un comportement corrompu et destructeur; mais si elle est bien guidée, les expressions négatives de ces aspirations et de ces actions peuvent être exploitées vers le bien et le dessein divin.
Le premier type de Korban (sacrifice) décrit dans notre Parachah est le Olah,
l’«offrande montante», à laquelle on se réfère communément comme au sacrifice que l’on brûle. Le Olah est unique en ce qu’il est un sacrifice intégral: après avoir été abattu dans la cour du Temple et que son sang a été versé sur l’Autel, il est posé sur l’Autel et brûlé dans son intégralité comme «plaisir de feu pour D.ieu».
Brûler quelque chose est la contrepartie matérielle du processus de sublimation décrit plus tôt. Quand une substance est brûlée, sa forme matérielle extérieure est éliminée, libérant l’énergie qui s’y trouve enfermée. C’est là le sens profond du Korban : l’énergie qui se trouve en l’homme est libérée de ses formes matérielles et offerte sur l’autel en sacrifice à D.ieu.
Les offrandes consommables
Après avoir détaillé les différents types de Korban Olah, la Torah poursuit en discutant de deux autres catégories essentielles de sacrifices:le Korban ‘Hatate
(offrande expiatoire) et le Korban Chelamim (offrande de paix).
Tout comme pour le Olah, le sang de ces sacrifices était versé sur l’autel. Mais contrairement au sacrifice qui était entièrement brûlé, seules certaines parties du ‘Hatat et du Chelamim «montaient» par le feu. La viande de ces sacrifices était mangée, sous certaines conditions de sainteté.
Certaines «portions» de notre vie matérielle sont, tout comme l’offrande que l’on brûlait, entièrement consacrées à la sainteté : l’argent donné en charité, le cuir utilisé pour les Tefilines, l’énergie dépensée dans l’étude de la Torah, la prière et l’accomplissement d’une Mistvah. Mais il y a aussi l’argent que nous dépensons pour nourrir notre famille, le cuir avec lequel nous fabriquons les chaussures, l’énergie que nous dépensons dans le travail quotidien de la vie matérielle. Ceux-là aussi peuvent servir de Korban pour D.ieu quand ils sont «consommés dans la sainteté», quand l’argent est honnêtement gagné, la nourriture est cacher et nos activités quotidiennes conduites avec de la considération pour notre prochain et la fidélité dans les lois divines pour la vie.
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- Publication : 10 mars 2015