‘Hanouccah, non plus qu’aucune fête juive, n’est une simple célébration d évènements passés. Mais, par les temps que nous vivons, cette fête là est investie d’une actualité plus aigue encore. ‘Hanouccah n’est-ce pas l’histoire de la victoire d’une fragile lumière sur une monstrueuse obscurité ? Du faible sur des forces impitoyables ? De la vie et de l’espoir sur la destruction ?

La bataille est là, visiblement engagée. Les cris obscènes de la haine immémoriale, les cris veules des barbares, évidemment insensibles à leur propre abjection se donnent à entendre avec une puissance renouvelée,avec une audace un temps oubliée.

Au temps des Séleucides, le temps du premier Hanouccah, les juifs eurent à lutter contre un puissant empire. Mais aujourd’hui est brandie une arme qui s’appelle terreur : que faire contre les fous furieux qui croient rejoindre en mourrant leur « paradis » de pacotille ? Que faire contre le gnome grimaçant à l'insondable sottise, qui déclare benoitement vouloir effacer (à D.ieu ne plaise) Israël de la carte du monde ?

‘Hanouccah nous dit alors que nous ne devons pas nous effrayer de l’obscurité. Une simple lumière peut chasser les ombres menaçantes et faire apparaître la beauté du monde crée. C’est même pour cette raison qu’une place a été laissée à l’obscurité : pour que nous l’effacions et que triomphe la lumière.

L’obscurité s’installe quand les hommes ne savent plus regarder au-delà de leur horizon trivial, quand ils deviennent oublieux de l’Infini. Lorsqu’ils s’enferment dans les étroites limites du temps et du monde et dans celles, encore plus contraignantes, de leur moi, ce tyran qui impose ses implacables diktats. A chaque fois que nous, juifs, accomplissons un Commandement divin, nous marquons un peu plus le monde de l’empreinte de son Créateur, nous établissons que tout n’y est pas permis, que nous ne vivons pas au cœur d’une jungle dans laquelle il faudrait tuer pour survivre !

A quoi nos âmes ressemblent-elles ? A la flamme brillant au sommet de la chandelle et qui, sans cesse tend vers le haut, vers une source qui la dépasse. Nos âmes aussi ont cette inextinguible soif de hauteur, de retour à la Source. Mais elle sont retenues ici-bas par la chandelle, le corps matériel, pour que soit accomplie la mission : éclairer le monde.

Le Baal Chem Tov condamnait les pratiques ascétiques, les mortifications et les jeûnes par lesquelles l’ascète se tient à l’écart du monde. La lumière : les actions vertueuses, la bonté, la générosité sont « contagieuses ». De proche en proche, elles peuvent gagner le monde et le transformer. Cela dépend de nous, même si, comme nos ancêtres, nous devons également être prêts au combat matériel contre nos ennemis.

Nos Sages nous ont enseigné que la fête de ‘Hanouccah est éternelle, qu’elle sera toujours fêtée. Pareil enseignement est aussi une promesse. Les aboiements entendus en Perse (dont les actuels dirigeants devraient apprendre qu’un de leurs prédécesseurs s’appelait Hamman) ne pourront rien y changer : pour lui-même et pour l’humanité toute entière, Israël vivra !


B.Ziegelman

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