Un groupe d’étudiants de Yechiva étaient, comme d’habitude, en tournée le vendredi après-midi pour aider des Juifs à mettre les Téfilines. Ils rencontrèrent un groupe d’immigrants de l’ancienne Union Soviétique.
Soudain un homme âgé de ce groupe leur demanda: “Vous êtes Loubavitch? Alors j’ai une histoire à vous raconter:
Quand j’étais jeune, j’avais l’habitude d’assister aux réunions ‘hassidiques qu’organisaient en secret les Loubavitchs. D’ailleurs je priais dans leurs “synagogues” clandestines et je fréquentais leurs cours, tout ceci dans le plus grand secret à cause du communisme et de l’antisémitisme ambiant.
Je me souviendrai toujours d’une de ces réunions: le thème de la conversation avait été le désir de revoir le Rabbi de l’époque, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn qui s’était installé à Brooklyn. Nous chantions la fameuse chanson: “Chers frères, que D.ieu nous accorde la bonne santé et la vie et nous serons à nouveau réunis avec notre Rabbi!”. Cette attente était si intense qu’on pouvait presque la toucher et elle augmentait de minute en minute.
En plein cœur de l’action, certains des ‘Hassidim se levèrent tout à coup et décidèrent de “passer à l’action”. Ils saisirent des chaises, les retournèrent à l’envers et les disposèrent en une seule rangée comme pour simuler un train… Imaginez la scène: des adultes se conduisant comme au jardin d’enfants, s’asseyant sur des chaises retournées et faisant semblant de tourner le volant d’un train pour partir chez le Rabbi qui, ne l’oublions pas, se trouvait à des océans de là !!
La plupart d’entre nous, moi inclus, nous les regardions avec pitié. Nous avons bien ri de leur action puérile et nous leur avons répété qu’ils étaient devenus fous. Comme tout cela semblait, enfantin, ridicule !
Mais vous devez savoir une chose, conclut l’homme encore stupéfait à l’évocation de ce souvenir. Peu de temps après, tous ces ‘Hassidim qui avaient pris place dans “le train” reçurent, d’une manière ou d’une autre, la permission du gouvernement de quitter l’Union Soviétique ! Et bien sûr, ils partirent rejoindre le Rabbi avec leurs enfants, qui sont, par la suite, devenus des émissaires du Rabbi.
Tandis que nous, qui nous considérions comme normaux, nous sommes restés coincés derrière le rideau de fer. Comme vous le voyez, nous n’avons pas eu la force de maintenir un style de vie ‘hassidique, et nos enfants non plus; ce n’est que maintenant que nous tentons de rattraper ce retard… Puisse le Rabbi aider nos enfants à trouver le droit chemin!”

Rav Zalman Notik – Jérusalem
traduit par Feiga Lubecki