Semaine 12

  • Vayakhel
Editorial
La joie de Pourim ? Et après ?
«Rapprocher une libération d’une autre» : c’est là l’invitation de nos Sages. Et elle est beaucoup plus qu’une simple possibilité offerte. Nous vivons en effet cette période si particulière de l’année où, délivrés de la menace de nos ennemis éternels à Pourim, nous avançons, avec toute l’assurance que donne le déroulement régulier du temps, vers la fête de Pessa’h où nous attend, sous une autre forme et dans un autre contexte, le grand rendez-vous de notre liberté. C’est donc la tête et le cœur pleins d’espoir que, encore ivres de la joie infinie de Pourim, nous entamons les préparatifs de la célébration à venir. Pourtant, cela dit, on éprouve toujours un sentiment étonnant. Voilà que le calendrier rituel nous fait passer d’une élévation à une autre. Voilà qu’il nous entraine toujours vers de plus hauts sommets de la joie, de la spiritualité et de la conscience. Voilà que la liberté n’est alors pas un vain mot mais qu’elle assume toute cette force qui fait bouger les peuples, agir les hommes et trembler les oppresseurs. C’est un peu comme si, à présent, chacun pouvait sentir l’histoire en marche. En même temps, le monde semble parfois être encore recouvert de grisaille. Les oppresseurs sont bien nombreux et les difficultés dans toutes les têtes. Certes, les Juifs ont depuis bien longtemps l’habitude de vivre sur un rythme différent mais est-il possible d’éprouver avec sincérité des sentiments malheureusement trop souvent éloignés de la réalité quotidienne ?
C’est justement pour cela que la parole de nos Sages est précieuse. Elle ne fait pas que donner un conseil ou une direction, elle crée littéralement, avec un regard renouvelé, une réalité nouvelle. C’est que les mots de la Torah, ceux des Maîtres de la Loi Orale ont un véritable pouvoir. Ils modifient profondément les sujets mêmes qu’ils décrivent. Ils leur donnent un sens et une portée autres et, surtout, ils définissent une perspective que notre regard parfois usé, souvent blasé aurait pu ne pas percevoir. D’une certaine façon, le monde dépend de la manière dont on le regarde. Car, si D.ieu l’a créé dans un but déterminé, il est clair que rien ne peut jamais l’empêcher durablement d’y parvenir. Dès lors, l’obstacle rencontré sur le chemin n’est peut-être pas plus infranchissable que ce que nous-mêmes souhaitons. Et le bonheur universel est peut-être à la portée d’un acte ou d’une pensée.
C’est ainsi que les hommes vivent nous rappellent ici nos Sages. Ils construisent leur monde et peuvent, à leur gré, le conduire où bon leur semble. En des temps que certains ressentent comme moroses, il est possible de vivre en allant « d’une libération à l’autre ». Et pourquoi pas ? La liberté est à fleur de nos lèvres, au bord de notre cœur, à la lisière de notre esprit. La souhaiter avec ardeur, c’est déjà la voir. Et la voir, cela peut être déjà la vivre. Un bon départ pour le mois de Nissan qui commence, le temps de notre liberté.
Etincelles de Machiah
Michcan / Machcon

Analysant la destruction du Temple de Jérusalem, les Sages ont souligné que celui-ci n’a pas été retiré au définitivement au peuple juif. D.ieu l’a pris comme «Machcon», en gage. C’est ce qu’indique le verset (Ex. 38 : 21) : «Voici les comptes du Michcan, le Michcan du témoignage». Le mot «Michcan» - Sanctuaire – est ici dit deux fois de suite. Cette répétition n’est, bien entendu, pas le fait d’un hasard de formulation. Les commentateurs relèvent que ces deux mots font respectivement référence au deux Temples détruits qui ont été pris en «gage» comme l’indique la parenté étymologique entre «Michcan – Sanctuaire» et «Machcon – gage».
Selon la loi juive, celui qui prend un bien en gage a l’obligation d’y veiller avec soin et de le restituer entier à son propriétaire le moment venu. Il en ressort que, quand le troisième Temple sera construit, avec la venue de Machia’h, il inclura toutes les qualités des premier et second Temple.
(D’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch
Chabbat Parachat Michpatim 5752) H.N.
Vivre avec la Paracha
Vayakhel : Le quarantième travail

Un peintre se penche sur sa toile, la scrutant avec intensité. Un écrivain s’incline sur son clavier. Un sculpteur grave des lignes, des traits minutieux sur la pierre. Chaque coup de pinceau, chaque touche du clavier, chaque coup de ciseau sont exécutés dans la concentration la plus intense, l’artiste exprimant les élans de son âme dans son acte.
Mais, de temps à autre, l’artiste recule. Il redresse son dos, détend ses membres et recule même d’un pas ou deux pour observer son travail de plus loin. Il désengage son âme de son travail, pour le contempler de l’extérieur plutôt que de l’intérieur. Pendant une longue minute, il reste ainsi, détaché voire distant. Et puis il s’y replonge.
Imaginez que vous vouliez mettre toute la sagesse du monde dans un document unique, un document assez compact pour être recopié à la main, d’un rouleau à l’autre, transporté de lieu en lieu et transmis de génération en génération pendant des millénaires. Comment feriez-vous ?
Bien sûr, vous choisiriez vos mots très soigneusement, pour profiter des sens multiples de chaque terme. Vous construiriez vos phrases de sorte qu’elles puissent être lues de différentes manières, transmettant de multiples messages. Vous utiliseriez des métaphores pour raconter une histoire à l’intérieur d’une histoire, une loi à l’intérieur d’une loi, une idée à l’intérieur d’une idée. Si vous donniez à chaque lettre une valeur numérique et faisiez en sorte que certaines lettres soient interchangeables les unes avec les autres, alors chaque mot de votre document serait également un code, en fait une série de codes, fournissant encore plus de possibilités de significations. Vous incorporeriez également des allusions dans la forme même des lettres, dans les fioritures de la calligraphie et dans la taille des espaces entre les lettres, les mots et les paragraphes. Enfin, vous utiliseriez le contexte et la juxtaposition pour apporter encore d’autres informations.
C’est ce que fait la Torah dans la Paracha de cette semaine, en énonçant le commandement du repos du Chabbat au milieu des instructions concernant la construction du Michkan (le Sanctuaire portatif qu’utilisèrent les Enfants d’Israël durant leurs voyages dans le désert). Les lois du Chabbat remplissent des centaines de pages dans le Talmud et des milliers de pages dans les commentaires et les travaux hala’hiques. Et pourtant, tout est renfermé dans quelques phrases courtes du livre de Chemot. Une grande partie des sources des lois du Chabbat découle de l’association que fait la Torah entre le Chabbat et le Michkan.
«Six jours le travail sera fait, mais le septième jour sera saint pour toi, un Chabbat («cessation» du travail) des Chabbat pour D.ieu» (Chemot 35 :2). Le mot utilisé par la Torah pour «travail», mela’ha, signifie en fait, «travail créatif», ce qui explique pourquoi arroser une plante, par exemple, est interdit le Chabbat, alors que porter un meuble très lourd à travers une pièce, ne l’est pas. Le Talmud liste «quarante moins un» (c’est-à-dire trente-neuf) genres de travaux créatifs, depuis «planter» et «labourer» jusqu’à «faire un nœud» et «allumer un feu». Chacun des trente-neuf travaux interdits comprend de nombreuses actions qui en dérivent (par exemple, l’interdiction d’arroser une plante dérive de celle de planter).
Comment le Talmud compile-t-il cette liste ? En examinant les types de «travail créatif» impliqués dans la fabrication du Michkan. En ce qui concerne cette dernière, la Torah la développe de façon inhabituelle. Plus d’une douzaine de longs chapitres sont emplis d’instructions détaillées du plan et de la construction des quarante-huit panneaux muraux, soixante-neuf piliers, cent soixante-cinq socles de fondation, vingt-six tapisseries, cent-soixante-neuf crochets (cinquante-neuf en or, soixante en argent, cinquante en cuivre), et de ses différents «ustensiles» : l’Arche de l’Alliance, la Menorah, la Table de Présentation, les autels intérieur et extérieur, etc. D’autres chapitres décrivent encore comment le Michkan doit être monté à chaque campement dans le désert, démonté et transporté vers le nouveau campement.
En juxtaposant les lois de Chabbat aux lois du Michkan, la Torah définit le «travail» interdit le Chabbat comme étant le travail de la construction du Michkan.
Les Maîtres de la ‘ Hassidout ajoutent un troisième aspect à cette équation.
Le Midrach souligne que lorsque la Torah commande : «Six jours le travail sera fait mais le septième jour sera saint», il ne nous est pas seulement dit de cesser le travail lors du Chabbat. Cela nous instruit également que pendant six jours, le travail doit être fait. Travailler pendant les jours de la semaine est une Mitsva, tout comme cesser de travailler le jour du Chabbat.
Ainsi en nous relatant l’histoire du Michkan et tous ses détails, la Torah engage, en fait, trois récits :
1) Les détails du Sanctuaire construit par les Enfants d’Israël dans le désert.
2) La définition du «travail» interdit le Chabbat
3) Une définition et une description du travail de la vie. Pourquoi sommes-nous ici ? Quelle est notre tâche dans le monde ? Quel est ce travail créatif dans lequel D.ieu veut que nous nous engagions durant les six jours de la semaine ? Il s’agit de la fabrication du Michkan, une Résidence pour D.ieu, créée en transformant des matériaux de la vie matérielle en «ustensiles» réceptifs à la bonté et la perfection de leur Créateur et l’exprimant. Vous voulez savoir comment faire de votre vie une «résidence pour D.ieu» ? Tout est là, dans les chapitres qui ferment le livre de Chemot, enveloppé dans la description détaillée des matériaux, du plan et de la réalisation du Michkan.
Et pourtant, le Chabbat, nous cessons ce travail. Le Chabbat est-il un temps en dehors de la vie ? Oui, d’une certaine façon, puisque nous abandonnons toute créativité née du travail. Mais en même temps, il en fait également partie intégrante. Tout comme l’artiste qui prend du recul par rapport à son travail, pour se reconnecter avec une vision d’ensemble de peur qu’il ne la perde dans son immersion dans les détails, ainsi «faire une résidence pour D.ieu dans le monde matériel» nécessite aussi un interlude hebdomadaire de spiritualité sans entrave, de peur de perdre de vue le but central dans notre occupation avec les matériaux qui servent à fabriquer cette résidence.
C’est là que réside le sens profond de l’étonnante expression du Talmud que nous avons mentionnée plus haut : «quarante travaux moins un». Pourquoi ne pas simplement dire qu’il y a «trente-neuf» travaux interdits le Chabbat ? Nos Sages expliquent : le quarantième travail est le «travail du ciel» que nous faisons le Chabbat.
Construire le Michkan nécessite en réalité quarante catégories de travail créatif : les trente-neuf modes que nous utilisons quand nous nous engageons dans la construction matérielle, durant les six jours de la semaine et que nous interrompons le Chabbat, et le travail spirituel du Chabbat. Le quarantième labeur requiert que l’on cesse les trente-neuf autres car il est exactement constitué par l’acte même de sortir et de s’élever au-dessus de notre construction hebdomadaire du Michkan. Et pourtant, en dernier ressort, il est un élément indispensable du travail de construction d’une Résidence pour D.ieu dans notre vie matérielle.
Le Coin de la Halacha
Qu’est-ce que la Matsa Chmourah ?

En hébreu, «Chmourah» signifie «gardée» et ce terme décrit parfaitement ce qu’est cette Matsa. La farine utilisée pour sa fabrication est gardée, protégée de tout contact avec de l’eau, depuis le moment de la moisson. En effet, si elle venait à être mouillée, elle pourrait lever et devenir impropre à la consommation pendant Pessa’h.
Ces Matsot sont rondes, pétries à la main et ressemblent à celles que les enfants d’Israël consommèrent lorsqu’ils quittèrent l’Egypte. Elles sont cuites en moins de dix-huit minutes sous stricte surveillance rabbinique, afin de s’assurer qu’elles ne puissent en aucune façon augmenter de volume et devenir levain pendant la fabrication. La Matsa Chmoura doit être utilisée pendant les deux nuits du Séder, c’est-à-dire mercredi soir 8 avril et jeudi soir 9 avril 2009, en particulier pour les trois Matsot posées sur le plateau. Certains ont la coutume d’en consommer pendant toute la fête.
Il n’est pas nécessaire d’avoir terminé son ménage de Pessa’h pour acheter les Matsot ; il suffira de les stocker à l’abri de tout ‘Hamets.

F. L.
De Recit de la Semaine
Qu’est-ce qu’un Juif, Maman ?

Elle n’avait rien de particulier mais elle était juive et c’était tout ce qui comptait. Ses yeux verts pétillaient d’intelligence, son visage rayonnant de bonté était balayé d’une mèche de cheveux bruns foncés. Mais elle était juive et ses camarades de classe ne s’embarrassaient ni d’intelligence ni de bonté. Puisque Katya Umansky était juive, c’était leur privilège de la taquiner, de lui faire honte et de lui faire mal.
Chaque jour, de nouveaux tourments. Personne ne voulait devenir son amie ; durant les récréations, on l’ignorait ou, pire, on lui lançait des pierres, on la heurtait avec les cartables, on l’affublait de surnoms cruels mais elle ne pleurait pas.
- Maman ! C’est quoi un Juif ? demanda-t-elle un jour à sa mère qui avait toujours réponse à tout.
- Ce n’est pas important, Katya ! se contenta de répondre sa mère, peu loquace cette fois-ci.
- Est-ce que je suis…, j… enfin, ce mot, Maman ?
Maman se baissa, caressa le menton tremblant de sa fillette et continua : «Ce n’est pas cela qui est important, ma fille. Ce qui compte, c’est d’être une bonne personne !»
Katya hocha la tête : la question restait brûlante mais elle se voyait obligée de la glisser au fond de son cœur, avec tant d’autres questions.
Comme elle aurait voulu que ses cheveux châtains deviennent blonds en une nuit ! Que ses yeux noirs deviennent bleus pour qu’elle puisse enfin se débarrasser de cette terrible… infirmité qu’on appelait juif. Oui, cela devait être une maladie honteuse.
Elle grandissait, elle apprit à vivre avec sa peine, ses camarades apprirent à contenir leur hostilité. Après tout, Katya faisait partie de l’intelligentsia soviétique, l’élite de la société qui possédait connaissances et compréhension de la culture, de l’histoire et de la réalité. Chez ses parents, des intellectuels discutaient de l’avenir du monde, de la foi dans le communisme de l’U.R.S.S., de nouveaux livres, des nouvelles du monde. Comme une éponge, elle absorbait tout mais gardait ses questions.
C’est à l’université que l’incroyable arriva : Galya Alexandra – l’élégante et populaire Galya – devint son amie. Grande et mince, Galya avait les cheveux blonds et les yeux bleus et Katya se sentait si bien en sa compagnie. Bien habillée, toujours à la pointe de la mode, Galya était aussi extrêmement intelligente ; ensemble elles lisaient les mêmes livres, assistaient aux mêmes films et aux mêmes concerts de musique classique. Enfin…
Un soir, alors qu’elle cherchait un livre dans la salle à manger, elle entendit ses parents discuter avec sa grand-mère dans la cuisine. Celle-ci suggérait, à voix basse, de changer le passeport de Katya, elle envisageait de proposer un pot de vin à l’employé de l’état civil afin qu’il change la cinquième ligne, celle où il était écrit : «Yevrei», juif, en guise de nationalité.
Katya était stupéfaite. Pourquoi cela ? Et pourquoi justement sa grand-mère alors que celle-ci parlait encore le yiddish, jeûnait Yom Kippour et mangeait de drôles de galettes – qu’on appelait Matsot – durant la semaine de Pessa’h ? Au fond, sa grand-mère voulait éviter à Katya toutes les difficultés qu’elle-même avait subies pour survivre en Sibérie sous Staline.
Mais Katya ressentait un appel spirituel, elle recherchait D.ieu. C’est alors que Galya lui suggéra de visiter un monastère. L’idée plut à Katya. Si elle pouvait se débarrasser du judaïsme – comme semblait suggérer sa grand-mère – elle essaierait la religion russe.
- Que dois-je faire ? demanda Katya, anxieuse.
- Tu n’as qu’à m’imiter ! répondit Galya.
Et Katya s’y appliqua du mieux qu’elle put.
Galya s’approcha du prêtre : «Père ! Bénissez-moi !»
Elle avait baissé la tête ; le prêtre avait mis ses mains sur son front et l’avait bénie. Katya n’avait qu’à faire de même. Mais elle se sentait submergée par un sentiment de dégoût. Elle ne comprenait pas pourquoi. Sans un mot, elle s’approcha du prêtre, baissa les yeux mais… elle ne pouvait se résoudre à baisser la tête. Elle se sentait faiblir.
Le prêtre la regarda avec colère : «Que fais-tu ici ? criait-il enragé. Sois maudite ! Sale juive! Je ne veux plus te voir !»
Etre ainsi interpellée par un homme supposé être un modèle de bonté la stupéfia. Elle ne savait plus comment réagir : rire ou pleurer ? Toutes ses questions de petite fille resurgissaient, avec une vague réponse :
- Merci, oh D.ieu ! murmura-t-elle. Cet homme m’a montré qui je suis vraiment !
Donc elle était juive. Mais qu’est-ce que cela signifiait ? La réponse lui vint par un groupe d’étudiants juifs qui lui demandèrent d’écrire une pièce sur la dissidence juive. Pour cela, elle se rendit à la synagogue Marina Rochtsa à Moscou.
- Monsieur ! s’adressa-t-elle à l’homme barbu qui l’accueillit. J’écris un article sur le mouvement dissident juif et…
- C’est l’heure d’allumer les bougies, ma fille ! répondit l’homme, calmement. Savez-vous comment les allumer avec la bénédiction ?
- Allumer les bougies ? Je ne sais pas de quoi vous parlez mais je peux le faire…
- D’accord. (Quelle bonté dans sa voix !) Voici la bougie, répétez après moi !
Katya alluma la bougie et ses yeux se remplirent de larmes. D’où venaient ces larmes ? Jusqu’à présent, elle s’était toujours considérée comme forte et capable de se dominer. Que lui arrivait-il ?
A travers ses larmes, elle vit l’homme lui tendre un livre de prières traduit.
Les larmes continuaient.
Elle qui était si bien éduquée, si intellectuelle…
Elle ouvrit le livre, se sentit ridicule mais une petite voix murmurait : «C’est exactement ce qu’il te faut !»
La prière se terminait, un fidèle l’invita chez lui pour le repas de Chabbat. La maîtresse de maison l’accueillit avec le sourire, le repas fut un régal pour le corps et pour l’âme…
«Oui je suis juive, se dit Katya, je vais faire ce qu’on me dit !»
Soudain, au fond d’elle-même, elle ressentit une sorte de gratitude envers ses anciennes camarades, envers les autorités soviétiques, envers le prêtre : «Merci ! Merci de m’avoir mise à l’écart, de ne pas m’avoir laissé devenir une des vôtres. Maintenant je sais à qui j’appartiens ! A mon peuple !»

Mirish Kiszner
www.chabad.org
traduite par Feiga Lubecki