Pourquoi l'homme doit-il souffrir dans ce monde ? Où se trouve la justice de D.ieu ? Quelle est la meilleure manière de résister aux avances du mauvais penchant? Que pense la Torah sur les danses en société?
Correspondance du Rabbi de Loubavitch.
Où se trouve la justice de Dieu?
J'ai reçu, en son temps, votre lettre dans laquelle vous mentionnez différents points que vous ne comprenez pas. Vous demandez, en particulier, pourquoi votre père doit souffrir et pourquoi Dieu cause de la peine à un homme bon.
Si j'en juge par votre lettre, je pense qu'il est inutile de vous expliquer longuement qu'il n'est en aucune façon surprenant qu'un humain ne comprenne pas les voies de D.ieu. Etant lui-même une créature, il est évident qu'il ne peut pas percevoir le Créateur et c'est uniquement par un effet de Son infinie Bonté qu'Il révèle à l'homme quelques aspects de Sa Providence. Imaginez un jeune enfant, auquel on demande de rester assis et d'apprendre l'alphabet ou bien de faire ses devoirs.
S'il se soumet à l'injonction, il ne le fera pas parce qu'il comprend que la sagesse des adultes dépasse la sienne, mais bien parce qu'il ne peut pas faire autrement, dès lors qu'il subit la contrainte de son père, de sa mère ou de son professeur. Pour ce qui le concerne, cet enfant vivra tout cela comme une véritable corvée, étant alors privé d'air pur, de jeux, de repos ou d'autres activités que les enfants apprécient, d'ordinaire.
Pour autant, qu'importe sa peine passagère, même si elle dure quelques jours ou quelques mois, en comparaison avec le bien dont il jouira, pour tout le reste de sa vie, grâce à ces connaissances? La Torah explique et souligne souvent que la vie, dans ce monde, n'est qu'une préparation pour l'existence à venir, qui est éternelle, celle du monde futur. La Michna du traité Avot, chapitre 4, à la Michna 16, précise ainsi: Ce monde-ci ressemble à une antichambre, par rapport au monde futur. Prépare-toi donc dans l'antichambre afin de pénétrer dans la salle ". Ainsi, il est concevable que l'homme souffre, pendant la période qu'il passe dans l'antichambre. Néanmoins, il recevra un dédommagement, un profit sans limite quand il sera dans la salle.
Il comprendra alors que sa souffrance était justifiée. Il est impossible de décrire le plaisir d'une âme, dans le monde futur.
En effet, ici-bas, lorsque cette âme reste liée à un corps, elle n'en possède pas moins la plus haute élévation et combien plus en est-il ainsi là-haut, quand elle perd cette relation avec le corps. Comparez le plaisir et l'émotion de l'enfant qui reçoit une friandise agréable à celle du scientifique, sage et érudit, qui parvient à résoudre une épineuse difficulté de sa discipline.
En outre, dans cet exemple, une relation subsiste entre le savant et l'enfant, car tout est relatif. En revanche, quand on compare la vie de ce monde à celle de l'âme dans le monde futur, la différence est incommensurable. L'une et l'autre n'appartiennent pas à une même catégorie, n'ont pas la même nature, n'ont rien de commun. En outre, il faut se souvenir que la souffrance subie dans l'antichambre, qui n'est qu'un passage conduisant vers la salle, est uniquement temporaire, alors que le profit qui en résulte est immuable.
Bien entendu, vous pouvez vous demander pourquoi il doit en être ainsi, pourquoi l'homme doit renoncer à un petit profit pour en recevoir un plus grand. Cette question est celle de l'enfant qui demande pourquoi il est privé des jeux à l'extérieur de la maison. Il est pourtant bien clair que cette privation n'est en aucune façon un mauvais traitement infligé à l'enfant. Je pense que ce qui vient d'être dit suffit pour répondre à votre question.
Que pense la Torah sur les danses en société?
Votre seconde question porte sur les danses en société. En fait, la réponse peut être trouvée dans votre lettre, puisque vous dites que le comportement des personnes ayant un goût immodéré pour ces danses et pour les activités similaires, réduit votre propre désir.
Ceci établit clairement le danger que comporte un tel comportement, lequel, en outre, n'est pas conforme au Choul'han Arou'h, Even Ha Ezer, au chapitre 62 et au Beth Chmouel, au chapitre 11. Il est bien clair que ceux dont l'attitude s'est corrompue à ce point, n'ont pas adopté, d'emblée, l'élévation nécessaire. Comme vous le constatez, eux-mêmes ne recherchaient d'abord qu'un plaisir innocent ".
Mais, un homme doit savoir où le conduit une telle manière d'agir. Il est clair que son mauvais penchant ne reste pas inactif. Il sait que, s'il se présente devant un jeune Juif ou une jeune Juive pratiquant et désirant continuer à le faire pour leur proposer, d'emblée, de transgresser une Hala'ha clairement établie par le Choul'han Arou'h, il ne sera pas suivi. A l'opposé, s'il propose d'éprouver un plaisir en apparence "innocent", que seul un Rav très rigoriste pourrait définir comme une mauvaise action, il engage ainsi à faire un premier pas dans la direction de son piège, dans lequel il enfermera le jeune Juif ou la jeune Juive imprudents.
De la sorte, ceux-ci seront, au final, attirés vers des fautes contrevenant, d'une manière évidente, aux dispositions du Choul'han Arou'h. C'est pour cette même raison que nos Sages nous demandent de nous éloigner d'un mauvais voisin ou d'une mauvaise fréquentation, comme nous l'enseigne le traité Avot, premier chapitre, à la Michna 7.
Quelle est la meilleure manière de résister aux avances du mauvais penchant?
Vous me demandez également quelle est la meilleure manière de résister aux avances du mauvais penchant. La façon la plus efficace est de ne pas lui permettre d'approcher, pas même dans la base avancée
En d'autres termes, quand on a une mauvaise pensée, il faut aussitôt l'écarter de son esprit. Néanmoins, la pensée est, par nature, vagabonde et l'on doit donc parvenir à la maîtriser, ce qui veut dire que l'on peut ôter une pensée indésirable de son cerveau uniquement en l'absorbant à une autre pensée.
Ainsi, dès qu'il a une mauvaise pensée, un homme doit méditer à ce qui est positif, à ce qui sera favorable pour lui-même et pour son prochain. De la sorte. il peut s'habituer à absorber son cerveau exclusivement à ce qui est bon et utile, à tout moment. Vous me demandez aussi comment développer son amour de la Torah et de D.ieu.
De façon générale, tous les apports positifs découlent de étude de la Torah et de la pratique des Mitsvot. ainsi qu'il est dit (Vaykra 26, 3) ' Si vous marchez dans Mes Décrets ", c'est-à-dire. selon l'interprétation de Rachi. " si vous faites porter votre effort sur la Torah " et D.ieu donne alors l'assurance que J'accorderai vos pluies en leur temps ", de même que toutes les bénédictions, matérielles et spirituelles, énoncées par le verset Vaykra 26, 4.
Je vous propose de faire vérifier vos Tefillin, si cela n'a pas été fait pendant les douze derniers mois. Avant de les mettre, chaque matin de semaine, vous donnerez une pièce à la Tsedaka. Dernier point, vous accomplirez tout cela sans en faire le voeu.
Pour répondre à votre dernière question. il est bien évident que tout courrier qui m'est adressé est ouvert par mes soins. Bien entendu, la confidentialité est totale.
Avec ma bénédiction.
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- Publication : 16 février 2014