La Paracha Metsora commence en statuant: “ainsi sera la loi du Metsora (celui qui est atteint de lèpre): il sera conduit au Cohen, le prêtre” (Vayikra 14:2). Le verset continue: “le Cohen sortira du camp” et examinera le Metsora.
Puisqu’il était impossible au Metsora de venir vers le Cohen (car jusqu’à ce qu’il soit déclaré guéri de la Tsoraat (lèpre), il lui était interdit d’entrer dans le campement juif), comment devons-nous comprendre le verset: “il sera conduit au Cohen”?
En outre, pourquoi la Torah utilise-t-elle l’expression: “il sera conduit au Cohen” plutôt que “il ira vers le Cohen”? La première phrase semble impliquer qu’on le forçait à aller chez le Cohen, ou bien que son apparition devant le Cohen était obligatoire.
L’affection de Tsoraat était infligée comme punition pour avoir prononcé du Lachone Hara, des propos de commérage malveillants. Un des aspects de la punition obligeait le Metsora à “s’asseoir seul, en dehors du camp”.
Le Talmud explique que puisque les bavardages du Metsora avaient suscité des différends entre les individus, il devait être puni en étant séparé des autres.
Dans un sens plus spirituel, causer la séparation et la discorde signifie s’opposer à la sainteté, dont l’une des caractéristiques est l’unité. C’est pourquoi le Metsora était banni de tous les camps juifs, car ses actions étaient tout à fait opposées à la sainteté.
Toutefois, même une personne qui a commis un acte si grave a la possibilité de se repentir, car “D.ieu donne des moyens pour que celui qui est banni ne soit pas rejeté pour toujours”.
Le verset qui introduit notre Sidra nous assure ainsi que même un individu affligé de Tsoraat sera éventuellement “conduit chez le Cohen”, il se repentira et reviendra à la sainteté.
Et cela se passe ainsi même lorsque la personne ne ressent absolument aucun désir de se repentir, car D.ieu, Lui, désire cette repentance. C’est pourquoi, qu’elle le veuille ou non, elle sera amenée devant le Cohen.
Néanmoins, D.ieu ne désire pas que le retour de quiconque lui soit imposé d’En-Haut; chaque pécheur devrait désirer se repentir. C’est la raison pour laquelle le verset poursuit en ces termes: “le Cohen sortira du camp”:
Le premier pas pour parvenir au retour pour celui qui n’en a pas le souhait naît d’un désir d’En-Haut. En tant que tel, il n’imprègne pas le pécheur.
Le verset indique ce premier pas par les mots: “il sera conduit au Cohen”, signifiant par là que la personne est déplacée de son propre statut et conduite par force à une situation qu’elle n’aurait pas choisie de son propre fait, la repentance lui étant imposée d’En-Haut.
Puis vient la seconde étape où “le Cohen sort du camp”. Cela signifie que l’aspiration au repentir doit s’inscrire dans l’état d’esprit dans lequel se trouve le Metsora, de telle sorte que le retour se fasse volontairement.
Bien plus, quand la purification du Metsora, c’est-à-dire l’acte de repentance, a lieu dans l’endroit même où il se trouve, en dehors d’une atmosphère de sainteté, alors ses fautes se transforment en mérites.
Cela porte l’être à un tel état d’élévation qu’il peut atteindre un niveau de sainteté qui n’est pas accessible même à ces individus saints qui n’ont jamais été bannis du camp.