Y songez-vous lorsqu’au détour de la paracha « Le’h lé’ha » vous rencontrez à nouveau Abraham, que vous glissez, une fois encore, vos pas dans les siens ? Ce n’est pas un jeune homme que vous apercevez dans les lignes qui défilent sous vos yeux ! Elle a déjà été bien longue, la vie d’Abraham ! Il a découvert D., brisé des idoles . Nemrod l’a jeté dans une fournaise dont un miracle (déjà !) l’a sauvé.



Mais la vraie rencontre avec Abraham commence pourtant par ces mots « Le’h lé’ha » : va hors de ta terre, hors de ton pays natal, de la maison de ton père. Cette rencontre commence par un Commandement reçu de D.ieu. Parce qu’alors, l’obéissance empressée d’Abraham (qui ne s’appelle encore qu’Avram) crée une situation nouvelle, d’une nouveauté absolue. Elle crée une relation, un lien entre un homme et D.



Pars, va-t’en, quitte ce qui a été jusqu’ici ton monde. Aussi grand était-il déjà, le monde d’Abraham n’était encore que le sien et il avait donc ses limites. Maintenant, il lui faut avancer vers ce qui est sans limites, vers l’infini de D.. Le service d’Abraham, alors, devient comme une anticipation de ce qui, bien plus tard, sera rendu possible par le don de la Torah.



Abraham est donc en voyage vers la Terre d’Israël. Ce voyage le conduit aussi « le’ha », « vers toi-même » suivant une traduction littérale.



Avancer vers l’Infini, c’est toujours aller vers le plus profond de soi.



B. Ziegelman