L’hiver tranquillement s’en vient et la nature va lentement s’endormir. Nous-mêmes allons ressentir la difficulté de notre petit monde, d’un quotidien devenu plus froid.

Pour notre Tradition, l’hiver symbolise l’exil. L’effacement momentané de la nature figurerait, si l’on peut dire, celui de notre peuple.

Momentané : dès que l’hiver aura effectivement commencé, la durée du jour, lentement mais surement, augmentera. Imperceptiblement d’abord mais fermement bientôt nous irons vers le printemps, le temps des fleurs et du chant des oiseaux.

Ce sera aussi le temps de la Pâque, le temps de célébrer la Sortie d’Egypte, notre libération.

Ainsi vivons-nous au rythme des saisons, comme en accord avec la nature. Mais c’est pour exprimer une compréhension plus profonde du temps. Car nous savons que l’hiver et que l’exil ont un sens. Que sans eux, le printemps, la libération ne seraient pas.

Il nous faut donc savoir « utiliser » l’hiver : travailler le monde, l’élever par l’accomplissement joyeux des Commandements et l’étude de la Torah.

Une idée difficile ? Il suffit parfois, pour l’accepter, du silence de l’hiver. Un peu de cette liberté qu’il donne peut permettre de rompre la lourde chaine des habitudes et des conformismes, de se retrouver enfin tel qu’en soi-même avec cette étincelle de divin accrochée au plus haut de l’âme, les pieds bien plantés sur la terre et le regard tourné vers le ciel.

Alors, le printemps qui reviendra sera plus beau, plus rayonnant, plus accompli que ceux déjà vécus.

Il pleut ? Il neige ? Il vente ?

Ne prenez pas froid. Bientôt, le printemps sera là.

Daniel Cohen