Y a-t-il une vie extra-terrestre ? D'aucuns imaginent sans doute qu'une réponse, orthodoxe du point de vue du judaïsme à cette question, ne pourrait être que négative.

Le professeur Velvel Green, qui nous a récemment quittés, a été le titulaire de la chaire de d'épidémiologie et de santé publique à l'Université Ben-Gourion. Auparavant, au cours de la partie américaine de son impressionnante carrière et en tant que spécialiste en microbiologie, il a participé pour la NASA à un projet de recherche de vie, ou de traces de vie, sur Mars.

A ce moment de son évolution, le professeur Green était déjà en contact personnel avec le Rabbi. Assez naturellement donc il a éprouvé le besoin de l'interroger sur la compatibilité de telles recherches avec son nouveau statut de juif observant. Et voici la réponse du Rabbi telle que Velvel Green l'a rapportée :

« Vous devez rechercher une vie sur Mars. Et si vous n'en trouvez pas sur Mars vous devez la chercher ailleurs. Parce que, si vous ne le faisiez pas, pensant qu'ilne peut pas y avoir de vie ailleurs, cela reviendrait à limiter D.ieu ; et cela est impossible ».

Cet échange est vieux de plus d'une quarantaine d'années, bien avant qu'on ne découvre, dans notre galaxie, l'existence de planètes semblant permettre la présence d'une vie. Mais que le Rabbi puisse, selon l'expression traditionnelle « voir très loin », nous en avions déjà mille preuves. Ce qui dit doit évidemment nous retenir ici est l'extraordinaire profondeur de l'enseignement donné : prendre garde, à D.ieu ne plaise, de limiter D.ieu. Sommes nous si sûrs d'y prendre garde, nous que la mauvaise routine des jours gagne si souvent au point de nous faire sottement croire à la morne répétition d'un temps sans ouverture ou à l'inéluctabilité des choses ? Nos vies, comme l'univers, sont foisonnantes de l'infinie richesse de tous les possibles.

Daniel Cohen