Comment un être d’apparence humaine peut-il être assez immonde pour poursuivre et assassiner des enfants de sang-froid ? C’est la première et lancinante question que la tragédie a fait naitre dès que l’annonce en a été faite. Mais, très vite, d’autres pensées, à notre corps défendant, nous ont envahis. De la haine au crime, le passage à l’acte n’a-t-il pas été favorisé par l’air du temps : par ces journalistes qui participent avec tant de légèreté à la constante diabolisation d’Israël, par ces militants dévoyés qui enragent de ne pouvoir envoyer un bateau « humanitaire » à Gaza (où aucune urgence humanitaire n’existe selon la Croix-Rouge) pendant que des enfants meurent de faim dans la corne de l’Afrique, par la réactivation des plus vieilles figures du discours antisémite…Hélas, comme la liste serait longue des miasmes qui ont envahi l’air du temps !

Que dire à M Sandler qui a perdu son fils et ses petits enfants ? Que faire sinon pleurer silencieusement avec lui ?

Comme une autre question, un cri monte en nous : jusqu’à quand ? C’est au plus profond de ce cri, peut-être, que pourrait poindre l’esquisse d’une réponse. Ce cri fut aussi celui du Rabbi en 1992. Une jeune femme, mère de deux enfants, avait été sauvagement assassinée à Crown Heights, le quartier du Rabbi à Brooklyn. « Pour de nombreuses années, si, à D.ieu ne plaise, la prophétie suivant laquelle ceux qui gisent dans la poussière se lèveront et chanteront tardait à se réaliser, ces enfants se languiront de leur mère. Ils diront à leurs propres enfants combien elle leur manque et qu’elle a sanctifié le nom de D.ieu… » Mais s’écria alors le Rabbi : « Quand cela suffit, cela suffit ! Toutes les souffrances que nous avons déjà endurées ne suffisent-elles pas ? Jusqu’à quand ? »

Jusqu’à quand en effet : qu’il vienne enfin le temps, annoncé par le prophète Isaïe, qui verra sécher les larmes sur tout visage !