Samedi, 14 mai 2016

  • Kedochim
Editorial

 Par dessus !

Cette semaine commence un nouveau mois : Iyar. Après les solennités de Nissan, celui-ci pourrait paraître bien terne : pas de jour de fête dans un horizon proche malgré le jour de Lag Baomer, sorte de pause bienvenue dans un long déroulé du temps. Et pourtant, voici qu’il s’ouvre sur une date significative : le 2 Iyar, anniversaire de la naissance en 1834 de Rabbi Chmouel Shneerson, le quatrième Rabbi de Loubavitch. La question est éternelle : y a-t-il véritablement un sens au fait de souligner, d’année en année, de tels événements ? Bien sûr, d’emblée on répondra positivement. Ce qui concerne la vie de nos sages au fil des siècles est toujours d’importance. Cependant, plus particulièrement pour le 2 Iyar, il faut aller plus loin. C’est que Rabbi Chmouel nous a laissé en héritage une de ces phrases phare, qui forment vision du monde et chemin de vie.
La formule est connue : «Le monde dit que, quand on ne peut pas passer par dessous (un obstacle), on passe par dessus. Quant à moi, je dis qu’a priori il faut passer par dessus !» La phrase porte loin. Chacun, dans sa vie quotidienne, rencontre des difficultés de diverses sortes, internes ou externes. Chacun rencontre les contraintes que toute société produit, par la loi ou les usages. Chacun est conscient de sa force d’âme ainsi que de ses faiblesses et de ses renoncements. Cependant l’homme libre sait ce qu’il doit accomplir. Il sait tout à la fois ce qu’est la recherche du Bien et la nécessité des actions qui y mènent dans le respect de tous. Mais, précisément parce qu’il est libre, il peut aussi choisir le chemin plus facile du conformisme. Il peut décider de ressembler à la majorité afin de plaire au plus grand nombre. Il peut ainsi vouloir «passer par dessous» tout en se disant que, s’il n’y parvient pas, il tentera l’escalade du «par dessus». Rabbi Chmouel vient ici nous dire que cette seconde option doit devenir la première et peut-être l’unique. Car l’homme n’est jamais si grand et il ne parvient jamais si haut que lorsqu’il se dépasse.
Aller au-delà de soi, trouver en soi les ressources de l’élévation et l’entreprendre : c’est le sens du 2 Iyar. La côte semble bien rude mais, de l’autre côté de la colline, le monde est toujours plus beau. A nous de le découvrir.

Etincelles de Machiah

 Quelle signification pour la Délivrance ?

La Délivrance n’a pas pour signification unique une libération matérielle. Elle n’est pas non plus une simple libération spirituelle, au sens où elle nous libèrera du mal et de la tentation. Elle veut d’abord dire : révélation de D.ieu.
Cette révélation sera si puissante que la matérialité du monde perdra toute présence tant elle sera effacée par l’intensité de la lumière Divine. A tel point que le monde entier sera recouvert par «la connaissance de D.ieu comme les eaux recouvrent la mer.»
(D’après Likoutei Si’hot vol. 31 Vaéra 1)

Vivre avec la Paracha

 Kedochim : La force dans la retenue

Vous est-il déjà arrivé de perdre le contrôle de vous-même et à la dernière seconde de réussir à vous retenir ? Les batailles intérieures de cette sorte sont souvent associées avec les feux de la circulation et des représentations de ce genre de la police officielle. Quelquefois, elles se rencontrent également sur le front de la vie domestique.

La Paracha Kedochim (Vayikra 19-20) commence avec l’idée que nous devons être saints. Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Le commentateur Rachi explique que le terme «saint» implique la retenue personnelle. Dans la vie, nous sommes confrontés à de nombreuses tentations. Etre saint signifie avoir l’aptitude à contrôler ses impulsions immédiates.

Un autre commentateur, Na’hmanide, souligne que cette retenue peut parfois conduire la personne à un point se situant au-delà de la simple lettre de la loi. La loi juive autorise l’homme à manger de la nourriture cachère. Mais cela signifie-t-il que l’on puisse se comporter comme un glouton ? Selon cette vision, même si la nourriture est aussi cachère que faire se peut, la retenue est la puissance. Elle montre que l’on est réellement libre comme individu, plutôt qu’esclave de son appétit.

Vous rappelez-vous l’histoire de Yaacov, Essav et du plat de lentilles ? L’une des manières de comprendre cette histoire est de voir qu’Essav était prêt à vendre son droit d’aînesse, le bien le plus précieux de sa vie, contre un plat de nourriture. L’on pourrait s’exclamer : «C’est pathétique ! » D’autres pourraient même aller jusqu’à ressentir de la sympathie pour quelqu’un à qui il arrive d’être l’esclave de ses sens. Ils pourraient arguer qu’après tout telle est notre humaine condition. Néanmoins, de nombreux individus aspirent à être maîtres de leur propre être. Un être humain, oui. Un animal : non.

Une grande partie de la Paracha est consacrée à donner des directives à propos de cette espèce de contrôle de soi, dans des domaines différents de la vie. Le thème central en est celui des relations humaines. Le point d’orgue est le fameux enseignement : «Aime ton prochain comme toi-même» (Vayikra 19 :18). Rabbi Akiva en disait que c’est là le grand principe de la Torah ; il concerne tous les autres aspects de la pensée juive. La Paracha nous instruit également de ne pas se venger ni de garder rancune. Cela nécessite très certainement la maîtrise de soi : dans nos actions, nos paroles et même dans nos pensées.

Mais une personne qui parvient à ce contrôle existe-t-elle ? Nous pouvons imaginer qu’elle serait un individu simple, naïf ou inspiré, qui ne voit jamais de mal en quiconque. Ou pouvons-nous imaginer un homme puissant qui a atteint un véritable contrôle de sa personne ?

Qu’est-ce que la puissance? Pendant longtemps, les gens ont pensé qu’il s’agissait d’acquérir la domination sur les autres. Mais désormais nous réalisons qu’il s’agit en fait de la maîtrise de soi-même.

La vie quotidienne nous met face à de nombreux exemples de ces batailles dont parle la Paracha : dans les relations avec nos parents, dans les domaines professionnels, dans les questions de charité, dans les limites entre les hommes et les femmes et également dans notre comportement quand nous sommes réellement en situation de domination sur les autres, en tant que juges. C’est la raison pour laquelle la Paracha nous demande d’être droits dans le jugement du riche comme du pauvre.

Kedochim nous met face au défi de la retenue dans la puissance, pour construire un monde de bonté pour le futur, un monde qui sera entièrement rempli de sainteté.

Revenons sur le principe de l’amour du prochain. L’on connaît l’histoire où le célèbre Sage Hillel, défié de dire toute la Torah sur un pied, répondit à celui qui l’interrogeait : «ce que tu n’aimes pas, ne le fais pas à autrui. C’est là toute la Torah, tout le reste n’est que commentaire. Va et étudie».

L’idée que toute la Torah se concentre autour du thème des relations avec autrui est intriguant. Très souvent, l’on divise les lois de la Torah en deux groupes : celles qui concernent les relations de l’homme avec D.ieu, comme l’observance du Chabbat et les lois de la cacherout et celles qui relèvent des relations avec autrui, comme l’interdiction de voler ou de porter un faux témoignage dans une affaire de justice. Ici, toutefois, Hillel dit en effet que toute la Torah tourne autour du seul principe des relations avec autrui.

Ce principe est clairement exprimé dans la Paracha, nous l’avons vu, en ces termes : «aime ton prochain comme toi-même». Il est inscrit parmi de nombreux autres commandements concernant notre comportement vis-à-vis d’autrui, comme, dans le même verset, celui de ne pas se venger ou de garder rancune. Pourtant, il est clair que c’est un enseignement qui se situe à un niveau bien différent que ces autres commandements.

Nous pouvons comprendre que si une personne observe convenablement cette loi, elle en fera de même pour des commandements comme ne pas voler ou de ne porter de faux témoignage. C’est la raison pour laquelle Rabbi Akiva dit de cette loi : «c’est un grand principe de la Torah». C’est un grand principe parce qu’il inclut plus ou moins la moitié de la Torah : toutes les lois concernant les relations humaines.

Néanmoins, qu’en est-il des lois concernant les relations des hommes avec D.ieu ? Hillel semble aller plus loin que Rabbi Akiva. Pour Hillel, ce commandement inclut toutes les lois de la Torah. Comment le comprendre ?

Une réponse est donnée par Rabbi Chnéour Zalman, le fondateur de la ‘ Hassidout ‘Habad, en ces termes : l’effet attendu de toute la Torah est de nous rendre plus sensibles à l’âme plutôt que simplement au corps. Les Mitsvot (lois) entre l’homme et D.ieu ont pour fonction d’attirer la Divinité dans les aspects matériels de la vie. Elles nous aident à briser la barrière des apparences et à nous lier à la Divinité qui s’y trouve renfermée.

Et cela a un effet direct sur notre manière de considérer les autres. Car en termes physiques et matériels, les gens sont divisés. Mais en ce qui concerne l’âme, nous sommes tous unis. Plus une personne est sensibilisée à cette unité, ressentant un véritable amour pour autrui, plus elle exprime le but de toute la Torah. Et parallèlement, plus une personne observe la Torah, dans tous ses détails, en l’intériorisant réellement, plus elle éprouve un véritable amour pour autrui.

Hillel tire de ce point un autre enseignement que l’on trouve exprimé dans les Maximes de nos Pères. Il nous enjoint d’être les disciples d’Aharon, aimant tous ceux qui sont autour de nous et les attirant à la Torah. Nous pouvons exprimer notre amour vis-à-vis d’autrui en prenant soin d’eux, en termes physiques ou concrets. Mais nous pouvons aussi exprimer notre amour en en prenant soin spirituellement, les aidant à se rapprocher de la Torah. Chacun de nous possède cette puissance d’amour, avec la force de donner aux autres, à la fois matériellement et spirituellement. Grâce à cet amour, nous construisons une réaction en chaîne qui conduit au but de la Création : la paix et l’amour entre l’homme et son prochain, entre les nations, entre l’humanité et D.ieu.

Le Coin de la Halacha

 Peut-on étudier la Torah ou prier dans un endroit public ?

Oui, la plupart des décisionnaires permettent d’étudier la Torah ou de prier dans un endroit public (la rue, l’autobus, le train…) même s’il s’y trouve des personnes qui ne sont pas habillées correctement. Le Rabbi ajoute que c’est une obligation d’emporter un livre pour l’étudier quand on voyage car, comme l’écrit le Rambam (Maïmonide) : «Les mauvaises pensées ne surgissent que dans l’esprit qui est vide et ne s’occupe pas de la Sagesse divine». Celui qui est assis dans un autobus sans rien faire, son esprit s’occupera de façon négative...

La prière exige de la Kavana (concentration, ferveur), surtout le début de la prière de la Amida qui se récite debout. S’il sait qu’il pourra prier quand il arrive à destination, il peut retarder sa prière. Certains décisionnaires permettent de rester assis quand on doit prier dans un bus par exemple et qu’on doute de pouvoir prier quand on arrive à destination : il vaut mieux prier assis avec Kavana plutôt que debout et sans Kavana.

(d’après Hamitsvaïm Kehil’hatam - Rav Shmuel Bistritzky)

Le Recit de la Semaine

 Vous puiserez l’eau avec joie…

Vivre en Inde… Autant dire dans le tiers-monde, avec des conditions de vie vraiment pas faciles ! Accepteriez-vous de vivre dans une ville au climat étouffant, où l’eau ne coule dans les robinets que deux heures par jour ? C’est pourtant ce à quoi se sont engagés Rav Israël Kozlovsky et son épouse. Ils assument la relève du couple de Chlou’him, Rav Gabriel Noa’h Holtzberg et son épouse Rivka, assassinés Al Kidouch Hachem il y a huit ans dans une attaque terroriste.

Et le travail ne manque pas dès lors qu’il s’agit d’aider des Juifs…

«Quand nous sommes entrés dans le bâtiment abritant le Beth 'Habad (après les travaux), nous n’avons pas reçu l’autorisation de nous connecter au réseau de distribution d’eau - pour une raison inconnue. Et s’il n’y a pas de permission, il n’y a pas d’eau !

Cette situation s’est poursuivie assez longtemps et nous ne savions pas comment nous en sortir. Nous avons trouvé toutes sortes de solutions de dépannage mais, même les deux heures où l’eau coule normalement, nous n’y avions pas droit.

Un samedi soir, je reçus un coup de téléphone du directeur de la police de l’aéroport :

- Il y a là un Israélien…

J’ai tout de suite compris. Chaque fois que la police arrête un Israélien ou un Juif à l’aéroport, on fait appel à moi, surtout quand le consulat israélien est fermé comme c’est le cas à cette heure tardive. Je suis épuisé, après un Chabbat où nous avons hébergé bon nombre d’invités. Néanmoins, je me rends au Beth 'Habad où dort un des jeunes étudiants de Yechiva venus nous aider : il va m’accompagner à l’aéroport.

Effectivement, il y a là un Israélien de soixante-dix ans environ. Il est complètement déstabilisé, tient des propos incohérents et ne comprend pas ce qui lui arrive. Il refuse de me parler :

- Tu es du KGB, tu fais partie du FBI etc…

Les policiers m’expliquent qu’ils ont eu du mal à le retenir. Finalement, après bien des efforts, j’arrive à le calmer. De fait, il vient de Moscou et est en route pour New Delhi. Il prend beaucoup de médicaments qui se trouvent dans sa valise qui a été envoyée de Delhi à Mumbay mais qui n’est pas encore arrivée. Certainement les médicaments influencent sa santé psychique et, au bout de trois jours sans médicaments, il est devenu soupçonneux, coléreux et ceci n’arrange pas ses relations avec la police. Il nous a fallu des trésors de persuasion pour qu’il accepte de nous accompagner.

Nous avons d’abord essayé de prendre contact avec sa famille en Israël mais il n’était pas coopératif. J’ai pris son smartphone et j’ai essayé de repérer des noms dans sa liste de contacts. J’ai trouvé son frère mais il s’est avéré que les deux frères n’avaient plus du tout de relations entre eux… Pourtant le frère m’a donné le numéro du fils. Celui-ci était content d’avoir des nouvelles de son père : «Cela fait déjà quelques jours que nous le recherchons…» mais il ne connait pas les médicaments dont son père a besoin. Il nous donne le numéro de sa mère.

Cette dame, déjà âgée elle aussi, ne sait pas non plus répondre à nos questions. Or il était évident que, sans médicaments, l’homme risquait d’être dangereux et pour lui et pour les autres. La seule solution, c’est de trouver son médecin. Mais il est tard, presque minuit, tout est fermé !

D’une manière ou d’une autre, nous avons réussi à joindre une infirmière dans une clinique où cet homme était parfois hospitalisé. Elle réussit à contacter le médecin de famille de cet homme qui accepta de se rendre à son bureau pour utiliser l’ordinateur où sont stockées toutes ses données médicales. Il m’envoya par mail la liste des médicaments et il fallait maintenant trouver les équivalents indiens ! Je suppliai le médecin de m’indiquer quels étaient les médicaments les plus urgents, ceux qui pourraient le calmer psychologiquement et je me mis à contacter des pharmaciens. Mais aucun ne pouvait m’aider.

J’ai décidé de faire sortir cet homme de l’aéroport mais il refusait en prétextant que nous faisions partie des services secrets… Finalement, il accepta. Encore fallait-il lui trouver un hôtel car, dans sa situation, il était hors de question que nous l’hébergions chez nous alors que nous avons des enfants en bas âge. Il faut encore trouver les médicaments. Et tout est fermé ! Que faire ?

En Inde, dans chaque service d’urgence, il existe une pharmacie ouverte 24 heures sur 24. Nous sommes allés dans un hôpital, avons trouvé la pharmacie ; j’avais déjà réussi à traduire une partie des médicaments dans leur forme indienne. J’ai demandé au jeune étudiant qui m’accompagnait de bien surveiller notre homme et j’ai fait la queue, patiemment. Quand je suis enfin arrivé devant l’employé, il me signala qu’il lui était absolument interdit de délivrer ces médicaments sans ordonnance. Il me dirigea vers le médecin des urgences. Lui aussi refusa de prescrire ces médicaments et proposa de faire hospitaliser le malade.

En Inde, on sait quand on entre à l’hôpital mais on ignore quand on en sort et dans quel état. J’ai rappelé le fils de notre homme et il nous supplia de ne pas l’hospitaliser. J’ai supplié à mon tour le médecin de me donner au moins les médicaments les plus urgents et j’ai finalement réussi à en obtenir une partie. Ensuite, nous avons été dans un «Guesthouse», sorte d’auberge de jeunesse que je connaissais. Il y avait bien un lit libre mais il fallait absolument une photocopie du passeport qu’on enverrait à la police. Bien évidemment, l’homme refusait de nous donner son passeport – même pour un instant : «Vous voulez me kidnapper ! J’en suis sûr !». Je me suis alors souvenu que l’officier de police m’avait envoyé sur mon smartphone la copie de son passeport et je l’ai donc envoyée par mail à l’employé du Guesthouse. Nous avons réussi à mettre cet homme au lit, non sans qu’il ait au préalable accepté de prendre les médicaments – encore qu’il ait prétendu que nous voulions l’empoisonner…

Je raconte toute cette histoire pour en arriver à la fin : à deux heures trente du matin, nous sommes enfin retournés au Beth 'Habad et j’ai raccompagné le jeune étudiant de Yechiva car il ne connaissait pas encore toutes les règles de sécurité. En sortant, j’entends un bruit d’eau qui coule… C’était étrange car, d’habitude, l’eau coule dans les robinets entre quatre et six heures du matin. J’allume la lumière de mon téléphone portable et je comprends ! La mairie avait séparé notre robinet du sien et c’était pour cela que nous ne pouvions pas obtenir d’eau. Mais l’eau continuait à couler du robinet ! Dans la cour ! Vous comprenez ? Cela faisait des mois que nous n’avions pas d’eau courante alors que, chaque nuit, des dizaines de mètres cubes d’eau se déversaient dans la cour ! Personne ne s’en était aperçu jusque-là car, au matin, tout avait déjà séché à cause de la chaleur ambiante.

Le lendemain, je me suis dépêché d’acheter les tuyaux nécessaires pour raccorder notre maison à cette arrivée d’eau et nous avons enfin pu profiter de nos deux heures d’eau courante par jour…

J’avais passé des heures en pleine nuit à essayer d’aider un Juif pas facile à comprendre et à aider mais, au fond, c’était cela qui nous avait aidés ! Sans tous ces efforts, nous n’aurions jamais su comment débrouiller la situation ! Si tout avait coulé de source pour cet homme, nous n’aurions toujours pas d’eau courante chez nous !

«Et vous puiserez l’eau dans la joie…» !

Rav Israël Koslovsky - Kfar Chabad N° 1647

Traduit par Feiga Lubecki

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