Chaque époque a ses sujets de préoccupations sociétaux. Et ceux qu’elle choisit sont toujours révélateurs de son état de développement moral, intellectuel voire spirituel. Au fil des siècles de l’histoire des hommes et des civilisations ont ainsi émergé les aspirations à la liberté, à l’égalité sociale, à la justice etc. Parfois, les sociétés sont parvenues à mettre en place des outils de régulation qui ont véritablement changé les manières de vivre autant que les façons de considérer les choses. Parfois, les recherches légitimes de progrès et de bonheur partagés se sont trouvées dévoyées en des oppressions plus soucieuses de leur maintien que de l’amélioration du sort collectif. Notre temps n’échappe pas à cette sorte de règle d’évolution.
Lui aussi sent monter des demandes sociales qu’il tente de satisfaire avec des succès divers. L’égalité entre l’homme et la femme est de celles qui apparaissent avec une acuité croissante.
Il est clair que la situation de la femme a radicalement changé, en particulier dans la période récente. Peu à peu, toutes les fonctions lui sont devenues accessibles, malgré nombre de pesanteurs qui subsistent encore. C’est à une égalité réelle plus que théorique que chacun souhaite s’attacher aujourd’hui. La tradition juive a certes, de longtemps, donné un rôle essentiel à la femme. Loin d’être une servante attachée au foyer, elle en a toujours été le « pilier ». Dans les termes du Talmud, sa « sagesse construit la maison » et cette proposition n’est pas à prendre uniquement au sens matériel.
Au début de cette semaine s’est conclu à New York le congrès annuel des Chlou’hot. Des milliers de femmes, venues de tous les coins du monde, se sont ainsi réunies pour échanger les expériences et penser l’avenir. Il s’agit des déléguées du Rabbi de Loubavitch dans tous les lieux où il est nécessaire d’agir. Souvent bien loin des centres de la vie juive, elles sont, avec leur mari, les actrices d’un changement essentiel. L’idée mérite d’être relevée. Voici qu’elles se sont retrouvées pour un congrès qui leur appartient en propre, comme le rôle qu’elles jouent dans leur endroit de résidence respectif. Ensemble, elles ont défini les lignes à suivre. De retour chez elles, elles savent qu’il leur appartient de les mettre en œuvre. Responsables, directrices de centres, enseignantes, préoccupées de chacun, elles sont aussi mères de famille et soucieuses de leurs enfants. Comment les comprendre et les définir ? Comme une incarnation juive d’une parité éternelle.

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