Notre Paracha (Vaykra 1, 2) dit : «Parle aux enfants d'Israël et tu leur diras : un homme qui offrira, d'entre vous, un sacrifice pour l'Eternel, c'est des animaux, du gros bétail et du petit bétail que vous offrirez votre sacrifice». Rachi explique : «Il est ici question des sacrifices d'offrande(1) ».
La description des sacrifices n'est pas un récit d'un passé lointain, concernant le Temple et le Sanctuaire. Chaque Juif en possède l'équivalent, dans sa dimension spirituelle et profonde. En effet, le sacrifice est le moyen, pour un Juif, de se rapprocher de D.ieu, en Lui offrant les forces de son esprit et les sens de sa personnalité(2).
Chaque Mitsva attache celui qui la met en pratique au Créateur du monde. Chacune est un canal spécifique, permettant d'attacher à D.ieu un certain membre du corps ou bien une certaine force de l'âme, en fonction de ses particularités(3). Mais, le sacrifice possède une particularité. Il fait monter l'âme vers D.ieu. En effet, un Juif donne tout ce qu'il possède pour le réaliser(4), ne laissant rien pour sa propre personne, se soumettant totalement devant D.ieu.
C'est précisément pour cette raison qu'un sacrifice peut racheter les fautes. Pour obtenir un tel résultat, pour supprimer l'impureté qui entache l'âme, du fait de ces fautes, un Juif doit faire le don de sa propre personne, de son âme et de son corps à D.ieu, sur l'autel(5).
Cette constatation nous permettra de comprendre pourquoi la Paracha des sacrifices définit, tout d'abord, ceux qui sont des offrandes et qu'un homme apporte de son plein gré, parce qu'il en a fait le voeu. A l'inverse, les sacrifices obligatoires, comme ceux de `Hatat et d'Acham(6), ne sont présentés, dans la Torah, que par la suite.
En effet, quand un homme offre un sacrifice parce que l'obligation lui en est faite, il ne manifeste pas pleinement son attachement à D.ieu, car il ne fait, au bout du compte, que son devoir. A l'inverse, un sacrifice qui est offert pour s'acquitter d'un vceu(7) décrit, de la façon la plus parfaite, la soumission d'un Juif, sa proximité de D.ieu, par la générosité de son coeur, le don de sa propre personne, de la totalité de lui-même pour le Saint béni soit-II.
(Discours du Rabbi, Likoutei.Si'hot, tome 27, page 6)
Notes :
(1) De ceux qu'un homme décide d'offrir dans le Temple.
(2) En effet, Korban, «sacrifice», est de la même étymologie que Kirouv, «proximité».
(3) Des particularités de cette Mitsva, spécifiquement.
(4) En offrant ses biens pour le Temple.
(5) Ce qui est précisément l'objet d'un sacrifice.
(6) Consécutifs à la faute, involontaire ou délibérée.
(7) Formulée par l'homme de son plein gré.
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- Publication : 22 mars 2017