Faisant référence à la plaie de l’obscurité que le Saint béni soit-Il envoya aux Egyptiens, la Torah dit: «Il y eut une obscure pénombre dans tout le pays de l’Egypte pendant trois jours, l’un ne vit pas l’autre et nul ne se dressa pendant trois jours, mais tous les enfants d’Israël avaient la lumière, en leurs implantations».

Le Midrash précise que, concrètement, deux miracles se produisirent ici(1). Il y eut, d’une part, une obscurité qui n’était pas naturelle et qui se prolongea pendant trois jours, du fait de laquelle les Egyptiens ne voyaient rien et ils ne quittèrent donc pas l’endroit dans lequel ils se trouvaient, pendant trois jours. Mais, d’autre part, il y eut aussi une lumière surnaturelle, qui éclaira les enfants d’Israël.

Par l’intermédiaire de ce miracle, qui apporta la lumière seulement aux enfants d’Israël, le Saint béni soit-Il accomplit la promesse qu’Il avait faite à notre père Avraham, lors de l’alliance entre les parts du bélier(2). En effet, Il lui avait annoncé que sa descendance serait exilée en Egypte, puis libérée de ce pays. Et, D.ieu avait ensuite précisé: «ils en sortiront ensuite avec un large butin»(3).

En effet, grâce à la lumière dont ils disposaient, les enfants d’Israël purent pénétrer dans les maisons des Egyptiens et inventorier tout ce que ceux-ci avaient caché. Par la suite, quand vint le moment de quitter l’Egypte, ils demandèrent à leurs voisins égyptiens de leur prêter leurs ustensiles en or et en argent. Et, les Egyptiens ne pouvaient pas prétendre qu’ils n’en avaient pas, car les enfants d’Israël disposaient d’une liste de ce qui avait été caché et de ces cachettes.

La ‘Hassidout explique que ce «large butin» emporté par les enfants d’Israël, quand ils quittèrent l’Egypte, avait également une portée morale. C’était aussi un «large butin» de parcelles de sainteté, d’une immense élévation, qui étaient tombées dans l’impureté de l’Egypte et qui étaient libérées avec les enfants d’Israël, réintégrant ainsi le domaine de la sainteté(4).

On peut donc observer ici(5) de quelle manière le D.ieu vint en aide pour que la libération de ces parcelles soit facilitée. Il accomplit même un miracle pour cela et Il accorda une lumière surnaturelle, qui éclaira les enfants d’Israël pendant les trois jours de cette plaie de l’obscurité, afin qu’ils puissent inspecter les endroits les plus cachés de l’impureté de l’Egypte et en faire sortir ce qu’ils devaient libérer, au cours de cet exil.

Au cours du présent exil, qui s’achèvera très bientôt et de nos jours, nous apportons également l’élévation aux parcelles de sainteté qui sont tombées dans la matière de ce monde et nous les libérons, comme le firent nos ancêtres. On peut donc déduire du verset: «tous les enfants d’Israël avaient la lumière, en leurs implantations», que les Juifs, même s’ils se trouvent dans la pénombre de l’exil, obtiennent, encore à l’heure actuelle les miracles du Saint béni soit-Il, afin de pouvoir assumer la mission qui leur est confiée, celle d’apporter l’élévation à ces parcelles de sainteté(6).

Le prophète Ichaya fait également allusion à tout cela quand il dit: «car, voici que l’obscurité recouvre la terre et la brume, les nations, mais toi, tu es éclairé par l’Eternel !». Il souligne ainsi que, même dans une période d’obscurité et de brume, pendant les jours de l’exil, le peuple d’Israël dispose d’une lumière particulière, qui lui est directement accordée par le D.ieu, comme ce fut le cas pendant l’exil d’Egypte, lorsque: «tous les enfants d’Israël avaient la lumière, en leurs implantations»(7). Grâce à cette lumière, chaque Juif obtient la force de se préparer à accueillir notre juste Machia’h(8), très bientôt et de nos jours, dans la joie et dans l’enthousiasme.

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 31, page 46)

Notes :
(1) D’une manière simultanée.
(2) Un bélier est coupé en deux, puis les deux personnes contractant l’alliance, en l’occurrence D.ieu et Avraham, passent entre les deux parts du bélier. L’une et l’autre affirment ainsi que, même si le bélier est coupé en deux, il n’en reste pas moins un animal unique. De la même façon les deux personnes contractant cette alliance n’en font plus qu’une.
(3) Cette précision, donnée par D.ieu quand l’alliance fut contractée, souligne que ce large butin n’est pas uniquement un élément accessoire. En fait, le succès de cet exil d’Egypte dépend de son obtention, pour une raison qui sera énoncée par la suite.
(4) Lors de la création du monde, en effet, D.ieu introduisit deux cent quatre vingt huit parcelles de sainteté dans la matière du monde. Deux cent deux d’entre elles reçurent l’élévation en Egypte, ainsi qu’il est dit : «une foule nombreuse (Rav) monta avec eux» et la valeur numérique du mot Rav est deux cent deux. A l’issue de l’exil d’Egypte, il en restait donc quatre-vingt-six, valeur numérique du Nom divin Elokim, à l’origine de la création et du mot Ha Téva, la nature, car ces parcelles ont été enfouies dans les événements naturels. Si les enfants d’Israël n’avaient pas quitté l’Egypte avec les ustensiles des Egyptiens, en or et en argent, contenant ces deux cent deux parcelles, leur exil n’aurait pas atteint son but.
(5) Dans cette plaie de l’obscurité.
(6) En consacrant au service de D.ieu les objets matériels qui les contiennent.
(7) Cette lumière est aussi celle de la divine Providence, qui conduit un Juif dans l’endroit en lequel se trouvent les objets matériels qui contiennent les parcelles de sainteté dont l’élévation lui est confiée.
(8) Lorsque la matière du monde aura été entièrement transformée et que toutes les parcelles de sainteté en auront été libérées.

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