La Paracha débute par le fait que D.ieu apparut à Avraham, assis à l’entrée de sa tente, dans la chaleur du jour. Cela se produisit le troisième jour après qu’Avraham se fut circoncis à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans. D.ieu rendit donc visite à l’Avraham convalescent, tout comme Il nous commande de rendre visite aux malades.

Cependant, il nous faut relever deux détails intrigants : la Torah indique précisément où était assis Avraham : devant sa tente, et donne un rapport météorologique : c’était dans la chaleur du jour. Pourquoi ?

Avraham aimait les gens. Sa maison était ouverte à tous. Il leur offrait à manger et où dormir. Il faisait extrêmement attention à la Mitsva d’A’hnassat Ore’him (l’hospitalité) et avait même monté sa tente avec des entrées aux quatre côtés pour être sûr que tout le monde y pénétrerait. Son plus grand plaisir, son plus grand bonheur étaient de pouvoir faire quelque chose pour les autres. D.ieu le savait et voyant qu’Avraham était faible et récupérait de sa récente circoncision, Il voulut le protéger afin qu’il ne soit pas dérangé par des invités. Il rendit ainsi ce jour si chaud qu’il était pratiquement impossible de sortir.

Il est donc évident qu’en ce jour, Avraham était exempté de la Mitsva d’A’hnassat Ore’him et ce, pour deux raisons. Tout d’abord lui-même ne se sentait pas bien et était en convalescence, ce qui bien évidemment excusait le fait qu’il ne se comportât pas en hôte. Par ailleurs, lorsque personne ne se montre à la porte, il n’y a aucune raison de se soucier d’être accueillant et de témoigner de la gentillesse.

Mais Avraham n’était pas content. Son désir de se comporter avec gentillesse n’était pas dicté par le sentiment du devoir. Il aimait faire les mitsvot. C’était cela sa vie, c’était cela qui lui donnait de la satisfaction spirituelle et du bonheur. Il ne le considérait pas dans les termes de quelque chose qu’il devait faire ou dont il était exempté. Il n’était pas intéressé par une excuse ou une exemption légale. Il aimait et désirait faire les Mitsvot, pratiquer le bien, la gentillesse, pour eux-mêmes.

Quand personne ne se montra devant sa tente, quand il n’y eut personne à qui témoigner de l’hospitalité, il se sentit désemparé. Il se sentit privé de quelque chose de précieux à accomplir. C’est la raison pour laquelle il quitta son lit de malade, s’obligea à s’installer devant la porte, malgré la terrible chaleur, et scruta au loin pour voir s’il apparaissait quelqu’un qu’il aurait pu accueillir.

Cette histoire renferme une morale profonde.

Très souvent, nous considérons les Mitsvot, les devoirs, les obligations comme de lourdes charges. Il est vrai qu’il n’est pas rare qu’ils viennent contrevenir à nos projets ou à nos désirs. Et quand bien même nous reconnaissons leur importance, et entreprenons de les accomplir entièrement, nous le faisons essentiellement parce que nous devons le faire et essayons de nous en acquitter avec le minimum de nos obligations légales. Nous sommes là bien loin d’une appréciation sincère de la Mitsva qui nous conduirait à nous hisser bien au-dessus du simple appel du devoir.

Avraham nous enseigne que les Mitsvot ne sont pas simplement des devoirs, des actes que nous accomplissons parce que nous en avons le devoir. Elles ne sont pas simplement des moyens qui nous mènent à des fins importantes, comme la justice, la récompense ultime ou qui nous enseignent l’autodiscipline ou la bonté.

La Torah et les Mitsvot viennent de D.ieu, ce qui en fait quelque chose d’absolument vrai et bien en et par elles-mêmes. L’on doit chercher la vérité et le bien pour eux-mêmes.

La vérité et le bien ne sont pas seulement des moyens pour parvenir à un but mais un but en eux-mêmes.

Il ne faut donc pas chercher d’exemption ou toutes sortes d’excuses.

Nous ne nous satisfaisons pas de pourvoir à nos besoins matériels élémentaires, d’un minimum d’argent ou de vêtements, de meubles ou d’avantages de la technologie moderne.

Par le même biais, nous ne devons pas nous contenter de nous satisfaire d’un minimum de besoins spirituels, de nourriture spirituelle, de résidence spirituelle ou d’ « extra » spirituels.

Dans les Pirké Avot (Maximes de nos Pères), nous apprenons : « Cours pour accomplir, même une forme plus facile de Mitsva ».

Cela signifie que lorsqu’une Mitsva se présente, même petite ou facile, ne marche pas. Ne l’accomplis pas de façon décontractée quand elle survient mais cours pour l’accomplir, montre de l’empressement, montre qu’elle t’est importante, que tu désires la réaliser. Et si cela est vrai, alors n’attends pas que l’occasion vienne à toi pour accomplir de bonnes actions. Va les rechercher parce qu’elles sont importantes pour toi.

Avraham lui-même se leva de son lit de malade, sans aucune considération pour le désagrément que cela lui causait physiquement, et s’assit à la porte dans la chaleur du jour. Nous aussi nous devons nous lever de nos lits, quitter notre confort, même dans la chaleur de notre vie et de nos occupations quotidiennes, et chercher toute nouvelle opportunité spirituelle et surtout lorsqu’il s’agit d’aider autrui.

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