La Paracha Mikets commence avec le rêve de Pharaon où il se voit devant le Nil et observe que sept vaches grasses sortent de la rivière, suivies de sept vaches maigres. Ces dernières dévorent alors les premières.
‘Holam
Les mots : « Et Pharaon rêva » se disent en hébreu dans la Torah : ouParo ‘Holèm. Mais ils peuvent également se lire comme signifiant : « Et Pharaon possèdait un ‘Holam ». Le ‘Holam est la voyelle hébraïque (un point) placée en haut de la lettre ‘Hèt pour obtenir le son « o ».
Que peut bien signifier que Pharaon possédait un ‘Holam ?
Dans son rêve apparaissent sept vaches. ‘Hanouccah a huit lumières. Quelle différence de sens y a-t-il entre sept et huit ?
Et finalement, quel est le lien entre ‘Hanouccah et le rêve de Pharaon ?
‘Hanouccah : l’éducation et le renouvellement
L’un des sens du mot « ‘Hanouccah » est ‘Hinou’h, « éducation », comme l’enseigne le roi Chlomo : « ‘Hano’h, éduque, ton enfant de telle sorte que lorsqu’il grandira, il ne s’écarte pas.»
La bataille de ‘Hanouccah était essentiellement spirituelle : l’âme juive se trouvait bien plus gravement mise au défi que le corps juif. C’est la raison pour laquelle, malgré l’interdiction qu’avaient jetée les Hellénistes contre l’éducation basée sur la Torah, les enfants juifs l’étudiaient en secret, feignant de jouer à la toupie. Les Maccabim se battirent pour le Judaïsme, quitte à en mourir, car, pour eux, une vie sans Torah était plus amère que la mort. Leur victoire miraculeuse et leur esprit de sacrifice trouvèrent écho dans la découverte d’une fiole d’huile suffisante pour un seul jour mais qui brûla huit jours.
‘Hanouccah signifie également « renouvellement » comme le suggère le Psalmiste (30, 1) : « Un chant de ‘Hanouccah, « inauguration » pour le Temple. »
Historiquement, les Grecs s’emparèrent du Temple, souillèrent ses ustensiles et tentèrent de détourner sa force de spiritualité au profit de leur culte païen. Les Juifs se soulevèrent, reprirent possession du Temple et le ré-inaugurèrent, renouvelant le service Divin commandé par la Torah.
‘Hanouccah est donc la période propice pour renouveler notre engagement dans l’éducation juive.
La coupe de cheveux : une catapulte spirituelle
Tous les renouvellements ou tous les commencements sont difficiles. Pour la plupart d’entre nous, le fait même de se lever le matin est difficile. Achever nos préparatifs du Chabbat avant l’heure du Chabbat semble mouvementé. Même en été, lorsque le soleil se couche bien plus tard, nous sommes toujours pressés, jusqu’à la dernière minute. Pourquoi cela ? Parce que ce sont des moments où nous sommes enjoints de faire un saut significatif entre un état et un autre. Pour chaque commencement ou transition dans la vie, nous avons besoin de passer en mode accéléré.
Pour lancer un avion à partir du pont d’un porte-avion, une catapulte puissante est indispensable pour lui permettre d’accélérer et de passer de la position d’arrêt à une vitesse de vol.
Quelles catapultes spirituelles le Judaïsme nous offre-t-il pour nous aider à accomplir ces grands commencements et ces transitions dans la vie ?
Un exemple se rencontre quand l’enfant atteint l’âge de trois ans et qu’on entame son éducation juive formelle. C’est à cet âge qu’on a l’habitude de lui faire sa première coupe de cheveux. On l’enveloppe ensuite dans un Talit, on lui jette des bonbons. Puis on commence à lui enseigner officiellement le Alèf-Bèt. Les bonbons signifient « des bénédictions qui s’ajoutent » à la douceur et à l’amour qui s’écoulent d’En Haut, pour rendre cette transition plus facile. Le Talit fait également partie intégrante de la catapulte spirituelle qui propulse ce jeune enfant vers sa mission de servir D.ieu.
L’argent de ‘Hanouccah
‘Hanouccah se célèbre pendant huit jours. Le nombre « sept » représente le monde naturel comme l’illustre le cycle naturel des sept jours de la semaine, le cycle agricole de sept années, etc. En revanche, le nombre « huit » représente la transcendance ou une force qui est au-delà de la nature. La puissance de « huit » nous impulse l’énergie nécessaire pour nous consacrer à nouveau à la Torah, malgré tous les obstacles et les défis naturels.
Cela explique la coutume de donner de l’argent pour ‘Hanouccah : des dons de pièces pendant chacun des huit jours de la fête. De cette façon, nous agissons en tant qu’émissaires de D.ieu, faisant jaillir sur nos enfants encore plus d’amour, en leur donnant de nouvelles forces pour qu’ils se consacrent à l’étude de la Torah et à la pratique des mitsvot.
‘Holam : révéler la force
Nous pouvons dès lors comprendre le lien entre ‘Hanouccah et le rêve de Pharaon. En effet, le ‘Holam est placé au-dessus d’une consonne. En d’autres termes, son origine est au-dessus de la norme. La Cabbale révèle que le sens du mot « Pharaon » est « découvrir » ou « révéler ». C’est pourquoi « ouParo ‘Holèm », « et Pharaon rêva », signifie : « révéler en soi la force (au-dessus) qui transcende la nature ».
Comment expliquer que les sept vaches grasses furent avalées par sept vaches maigres ? Les êtres humains sont capables de manipuler la nature et faire naître « sept vaches grasses », une productivité qui semble robuste et saine. Et pourtant d’autres forces naturelles risquent d’émerger pour les absorber et les détruire.
Cependant, à ‘Hanouccah, D.ieu Tout Puissant nous donne la force du « huit », la force du ‘Holam. Elle jaillit lorsque l’on renouvelle notre engagement aux valeurs juives, à l’étude de la Torah et à l’observance des Mitsvot.
D.ieu nous donnera alors le plus grand des cadeaux de ‘Hanouccah jamais reçu : la venue de notre Juste Machia’h !
- Détails
- Publication : 18 décembre 2024