- Coucou Maman ! J’ai reçu mon ordre de combat aujourd’hui ! Je pars pour l’Arabie Saoudite demain matin !

- Oh non mon David !

- Je ferai partie du 101ème bataillon. J’avoue que moi aussi j’ai presque pleuré quand j’ai entendu cela. Ce bataillon s’est toujours battu en première ligne, aussi bien pendant les deux guerres mondiales que pendant la guerre de Corée et du Vietnam. On chuchote que nous resterons sur le champ de bataille au moins un an. Maman, je ne sais pas quand je te reverrai, je t’aime Maman… ».

Autour de lui, la nature étalait sa splendeur : quand reverrait-il ces grandioses paysages américains ? Le bruit circulait dans le campement que quelqu’un avait prédit que la guerre s’arrêterait à Pourim, c’est-à-dire dans un mois : ridicule, pensa David.

Saddam Hussein, le dictateur d’Irak correspondait bien sûr au personnage de l’histoire de Pourim : comme Haman, il était prêt à dépenser tout son argent pour faire brûler la moitié d’Israël avec ses Scuds (des missiles énormes, chargés de gaz et autres produits chimiques effrayants) ou même exterminer tous les Juifs. Une fois qu’il aurait réussi, pensait-il, lui Saddam Hussein pourrait gouverner le monde. Dans le monde libre, ce scenario semblait une simple fanfaronnade jusqu’à ce que Saddam entreprit de conquérir le Koweït… L’affaire devenait très sérieuse.

Avant de s’endormir, David pria avec une ferveur spéciale, réfléchissant combien il était ironique que ce soit lui, un soldat juif américain, qui devrait défendre le Koweït et l’Arabie Saoudite… Déjà des Scuds avaient été tirés sur Israël : l’explosion d’un de ces engins (soviétiques) créait une pression capable d’aplatir des immeubles entiers. A Tel-Aviv, les hôpitaux se préparaient à soigner des centaines de blessés. Les ambulances arrivaient : un jeune homme souffrait d’égratignures causées par le bris d’une fenêtre, une femme était en état de choc, les blessures étaient absolument bénignes ! Les blessés auraient pu se soigner tous seuls, estimèrent les infirmières et même les non-religieux déclarèrent que c’était un miracle.

Durant les deux premières semaines de la guerre, l’Irak lança deux douzaines de Scuds contre Israël et détruisit des milliers d’appartements et de bâtiments. Le premier Chabbat, un Scud atteignit une synagogue bondée rassemblant plus de 200 fidèles. Seul le mur sur lequel était posée l’arche sainte fut épargné ainsi que les rouleaux de la Torah. Mais il n’y eut aucun blessé !!!

David récita silencieusement le Chema Israël, conscient que seul le Protecteur d’Israël pouvait agir ainsi et s’endormit paisiblement.

Le lendemain, il embarqua à bord d’un 747 et atterrit à Dhahran. La chaleur était insupportable. Un Scud fut lancé contre eux mais il fut intercepté par un missile Patriot. Puis les hommes durent affronter le sable du désert, le rationnement de l’eau, les brusques changements de température, le découragement. Les Scuds continuaient de s’abattre sur Israël causant des dégâts considérables mais, curieusement, que des blessés très légers, surtout à cause des crises de panique et des masques à gaz enfilés trop vite… Les Scuds n’étaient-ils que des gadgets ? Au matin du 25 février, David et 100 autres soldats américains reçurent l’ordre de s’envoler vers Al-Khobar, dans une grande base. A l’heure du dîner, on apprit qu’un fragment de Scud avait percé le toit en acier, provoquant une gigantesque explosion qui fut entendue à des kilomètres à la ronde. Il ne restait rien du bâtiment si ce n’est un énorme cratère. 28 soldats furent tués, 89 autres blessés… C’était l’endroit où David aurait dû se trouver si son avion n’avait pas subi justement un retard, un retard béni finalement…

Maintenant, les soldats américains étaient en rage contre l’Irak et Saddam. David fut encore transporté à droite et à gauche, en particulier près de Our Kassdim, l’endroit d’où était parti notre ancêtre Avraham après avoir refusé de s’incliner devant les idoles du roi Nimrod et, la nuit, il contemplait les étoiles, innombrables, comme l’avait fait Avraham…

Et le 27 février, la BBC annonça la fin de la guerre du Golfe. Les soldats n’en croyaient pas leurs oreilles ! Deux semaines plus tard, le 11 mars, l’hebdomadaire Newsweek titrait : « Un triomphe de proportions presque bibliques ! ».

Ce n’est qu’en retournant - avec tous ses camarades indemnes - aux États-Unis que David apprit qu’en fait, la guerre avait pris fin le jour de Pourim.

Treize mois plus tard, David passa Chabbat chez Rav Zalman Pozner à Nashville, Tennessee et celui-ci lui montra une brochure éditée deux ans plus tôt : le Rabbi de Loubavitch prédisait, seul contre tous, qu’on assisterait à des merveilles et des miracles pendant la crise du Golfe et il ajoutait que la terre d’Israël était l’endroit le plus sûr du globe, qu’on n’aurait pas besoin de masques à gaz et que la guerre serait terminée d’ici Pourim.

David acheva sa période dans l’armée et s’inscrivit dans une Yechiva…

Tzvi Jacobs - Truths Revealed

Traduit par Feiga Lubecki