Semaine 3

  • Chémot
Editorial
La place de l’homme

L’homme est décidément bien fragile. Il arrive parfois qu’il l’oublie ; il croit alors qu’il a, seul, la capacité de bouleverser le cours des choses, de changer le sens de l’histoire et, sans doute, de faire prendre à sa propre vie un autre tournant. Puis, brutalement, les plans subtils, les projets ambitieux s’évanouissent, remis en cause par cette donnée incontournable : les limites de la condition humaine.

Certes, l’homme a pourtant des pouvoirs immenses. Après l’avoir créé, D.ieu ne lui confia-t-il pas la charge exclusive de gouverner ce monde ? Plus encore, ne le fit-il pas apparaître sur terre comme un être unique, à la différence des autres créatures qui y apparurent par espèces ? C’est dire qu’Il lui conféra un rôle et une qualité qui ne se retrouvent dans aucun autre élément de la création. C’est donc à bon escient que l’homme décide librement de sa vie et des orientations qu’il entend lui donner. Du reste, les avancées de l’histoire, comme son action incessante, lui ont apporté la capacité d’avoir une réelle influence sur tout ce qui l’entoure, de devenir, d’une certaine façon, maître de son propre destin. Dans de telles conditions, il n’est pas vraiment surprenant qu’il en vienne parfois à oublier sa fragilité constitutive.

C’est alors qu’arrivent ces événements abrupts qui sont souvent le tissu de la vie, qui bouleversent l’existence de l’homme, ces drames personnels qui, parce qu’ils touchent l’être humain, couronnement de la création, touchent aussi le domaine sur lequel il règne. Tout prend alors un sens nouveau. L’avenir qui semblait tout tracé devient, tout à coup, comme incertain. Les chemins qui s’étendaient droit au devant de soi donnent une impression dérangeante, comme si la vision renonçait délibérément à servir le projet de l’homme et choisissait l’imprécision. Les certitudes acquises cèdent le pas. Voici revenu le temps de sentiments à la fois anciens et nouveaux. L’homme se retourne vers son Créateur et implore. Prenant conscience de sa petitesse au-delà des faux semblants, il demande la guérison des êtres qui lui sont chers, la réussite de ses entreprises et la justesse de ses décisions. C’est d’une véritable modestie retrouvée qu’il s’agit et peut-être est-ce là que se trouve le plus grand espoir. Car l’homme n’est jamais si grand que lorsqu’il se souvient que son plus haut titre de noblesse est d’être la créature choisie par D.ieu pour conduire Son monde. Il n’est jamais si grand que lorsqu’il retrouve sa pleine place et, conscient de son rôle, lui donne son plein sens.
Etincelles de Machiah
Les Justes et les méchants

Dans les premières générations, il existait des Justes d’une absolue authenticité, proches du degré de prophétie et d’inspiration divine. Cependant, d’un autre côté, il existait aussi des gens d’un niveau spirituel dramatiquement bas, des « méchants » au plein sens du terme.

Dans ces dernières générations, alors que nous sommes dans l’ère des «talons de Machia’h», très près de sa venue, il n’existe pas de Justes parfaits mais, inversement, il n’y a pas non plus de « méchants » sans rémission.
(d’après Chaarei Orah, p.44)
Vivre avec la Paracha
Chemot : le nom et le nombre

Tous les dimanches, le Rabbi se tenait devant la porte de son bureau pour saluer et donner une bénédiction à tous ceux qui venaient le voir. Souvent, il restait debout pendant des heures au cours desquelles des milliers de personnes passaient devant lui, beaucoup cherchant une bénédiction ou un conseil pour un problème personnel ou un dilemme spirituel. Un jour, l’on demanda au Rabbi comment il avait la force de rester ainsi debout toute la journée, quelques fois sept ou huit heures, pour satisfaire chacun. Le Rabbi eut cette réponse : «Quand on compte des diamants, on ne se fatigue pas !»

La Paracha de Chemot commence par le compte de Yaakov, ses fils et leur famille, en tout soixante-dix personnes qui descendirent en Egypte. Le récit relate ensuite la façon dont «les Enfants d’Israël fructifièrent, s’accrurent énormément et devinrent très forts». La population juive en Egypte, qui comptait soixante-dix âmes à son arrivée, connut une croissance extraordinaire et devint une nation forte et puissante qui menaça la sécurité du Pharaon d’Egypte. C’est donc la raison pour laquelle ce premier verset de la Paracha procède au décompte de ceux qui descendirent en Egypte, pour montrer le contraste frappant entre leur modeste nombre originel et la croissance remarquable qui suivit.
Rachi, dans son commentaire du verset, semble suggérer une raison supplémentaire à ce décompte : «Bien que [D.ieu] les compte par leur nom de leur vivant, Il les compte à nouveau après leur mort, pour montrer combien Ils lui sont précieux. Car ils sont comparés aux étoiles qu’Il fait sortir et rentrer par leurs nombres et leurs noms, comme il est dit : «Lui qui fait sortir leurs hôtes par leurs nombres ; Il les appelle par leurs noms».
Ce qui étonne Rachi est le fait qu’il ait été nécessaire de répéter les noms des fils de Yaakov qui avaient déjà été précédemment mentionnés à la fin du livre de Beréchit. Si la Torah désirait souligner leur croissance en nombre, il aurait semblé suffisant de ne donner que leur nombre et non leurs noms. C’est pourquoi Rachi invoque ici l’amour que leur porte D.ieu pour justifier la présence de leurs noms ainsi que celle de leurs nombres. En effet, le fait de compter et de nommer des objets leur confère une signification et une importance.
Le Peuple Juif est comparé aux étoiles, les joyaux célestes de D.ieu, qu’Il compte avec amour chaque soir en les appelant par leur nom. Le matin, elles sont rassemblées et une fois encore appelées par leur nom. Ce compte met en lumière la qualité de l’étoile commune à toutes les étoiles, son essence, son identité en tant qu’étoile. Ainsi chaque étoile est comptée comme toutes les autres, ni plus, ni moins. Cependant, le fait d’être appelée par son nom désigne la qualité particulière de chacune : son éclat, sa beauté spécifiques aussi bien que les qualités spirituelles qui en émanent.
Ainsi, tous les Juif possèdent une âme essentielle, une «étoile» à l’intérieur d’eux-mêmes qui les rend tous également grands et précieux devant D.ieu. Mais en même temps, chaque âme possède des qualités uniques qui se reflètent dans le nom de la personne. Le fait d’être comptés met l’accent sur la qualité essentielle, indivisible que nous partageons tous alors que le fait d’être nommés souligne nos forces et nos attributs individuels.
Bien que compter et nommer concernent tous deux l’essence de la personne, chacun s’adresse à un niveau différent. Un compte révèle l’essence de l’âme comme elle existe dans les sphères célestes avant sa descente sur terre. Dans le royaume céleste, toutes les âmes sont identiques car elles n’ont pas encore revêtu le corps qui leur donnera ses attributions spécifiques, elles n’ont pas encore de nom. Il leur sera donné une fois qu’elles descendront sur terre où il est un reflet de leur essence. Etre «compté par le nom» permet à sa qualité essentielle, qui est au-dessus du corps et au-dessus du nom, d’illuminer la personne à l’intérieur de son corps.
Le livre de Chemot commence par «voici les noms des Enfants d’Israël qui sont descendus en Egypte». L’Egypte est le symbole de la descente de l’âme sur terre. «Compter par le nom» est préalable à la descente de l’âme sur terre pour lui donner les forces nécessaires pour surmonter les limites imposées par l’obscurité du monde matériel. L’élément de l’âme qui est «compté» possède une supériorité sur celui qui est «nommé» dans le sens où il est transcendant, universel et indivisible. Et pourtant la personne remplit sa mission dans ce monde grâce à l’élément «nommé» de son âme, les énergies et les capacités uniques avec lesquelles il contribue au monde. Par ces efforts, l’âme essentielle parvient à son élévation.
C’est là le sens du fait que les fils de Yaakov furent comptés «vivants et après leur mort». Tout comme les étoiles sont comptées par leur «nom» «quand elles sortent et rentrent», les âmes sont comptées avant et après leur mort. Le premier compte, au moment où elles «sortent» dans leur voyage sur terre, habillées dans un corps, leur donne la force de résister aux forces négatives et malveillantes du monde physique. C’est grâce à ce flux d’énergie initial que la personne peut s’engager dans sa mission. Puis le compte est réitéré quand elle «rentre», au moment de la mort. Cette fois-ci, c’est l’élément «compté» ou incarné de l’âme qui élève son essence.
Que nous en soyons conscients ou non, D.ieu continue à compter chaque personne par son nom, nous imprégnant ainsi de l’énergie spirituelle pour compléter notre mission particulière dans le monde. Chacun de nous ne compte ni plus ni moins que l’autre, mais chacun possède quelque chose d’unique et qu’il ne partage avec personne. Nous sommes tous le reflet d’une âme essentielle, unique et indivisible. Ainsi sommes-nous tous dépendants les uns des autres pour achever l’élévation de cette âme essentielle. L’acte positif d’un seul individu peut apporter la délivrance à l’univers tout entier. Chaque individu possède une voix à faire entendre, et aucune voix n’est ignorée, pour parvenir à l’objectif ultime, la Rédemption complète par notre juste Machia’h.
Le Coin de la Halacha
Quels sont les différents niveaux de Tsedaka (la charité) ?

Il convient de donner au moins un dixième de ses revenus à la Tsedaka. Celui qui convainc son prochain de donner la Tsedaka a un mérite encore plus grand.
Maïmonide distingue huit niveaux :
1) La meilleure façon de donner la Tsedaka, c’est d’intervenir avant que la personne soit démunie : en lui proposant un prêt pour maintenir son activité ou un partenariat afin de lui assurer un travail rémunéré.
2) Le second niveau : le bienfaiteur ne sait pas à qui il donne et le pauvre ignore qui lui a donné. C’est le cas de celui qui glisse une pièce dans la boîte de Tsedaka : rappelons que les administrateurs des différentes caisses de bienfaisance se doivent d’être honnêtes et efficaces dans la gestion des fonds qui leur sont confiés.
3) La personne sait à qui il donne mais le nécessiteux ignore l’identité du bienfaiteur : par exemple, on dépose argent et nourriture devant la porte d’une famille pauvre.
4) Le bienfaiteur ne sait pas à qui il donne mais le pauvre sait qui lui a donné.
5) Le bienfaiteur effectue un don de la main à la main avant même qu’on ne le lui ait demandé.
6) Il ne donne de l’argent qu’une fois qu’on le lui a demandé.
7) Il donne moins que ce qu’il pourrait donner mais avec un visage bienveillant.
8) Il donne sa contribution avec un visage renfrogné.

* * *

On donne la Tsedaka si possible chaque matin avant la prière, avant chaque action importante (voyage, examen, rendez-vous…), avant chaque Mitsva, en souvenir d’un être cher, pour la réussite de soi-même ou des autres, avant l’allumage des bougies de Chabbat et des fêtes… On dispose des boîtes de Tsedaka un peu partout : dans la salle à manger, dans la cuisine, dans la chambre des enfants, dans la voiture, dans son travail, dans ses bagages…
Le peuple juif sera délivré grâce au mérite de la Tsedaka.

F. L. (d’après Rambam – «Hil’hot Matnot Aniim»
De Recit de la Semaine
A quoi sert la ‘Hassidout ?

«Hé, Rav Kahn ! Vous souvenez-vous de moi ?»
Tôt ce dimanche matin, devant la grande synagogue du 770 Eastern Parkway à Brooklyn, Rav Yoël Kahn se retourna pour voir qui l’avait interpellé ainsi.
C’était un jeune homme d’une trentaine d’années, arborant… une longue queue de cheval. On aurait dit qu’il n’avait pas dormi de la nuit. Rav Kahn lui serra la main mais lui qui a pourtant une extraordinaire mémoire pour répéter mot à mot les discours du Rabbi, ne se souvenait pas de cet homme.
«C’est moi ! Yehezkel (appelons-le ainsi – NDT) de la Yechiva… dans laquelle vous donniez un cours de Tanya il y a dix ans !»
Soudain, Rav Kahn se souvint. Yehezkel était le meilleur élève, celui qu’on appelait un génie, dans cette Yechiva non Loubavitch.
Dans cette Yechiva, les professeurs étaient très attachés à la doctrine du «Moussar», de la morale, de l’étude nuit et jour de la «Guemara» (le Talmud) et de ses discussions acérées. Mais dans cette Yechiva, non seulement on ignorait superbement l’étude de la ‘Hassidout, mais on la dénigrait en prétendant que cette Sagesse issue de la partie cachée de la Torah était contraire à l’esprit du judaïsme. Malgré cela, Rav Yoël Kahn y avait institué - un peu en cachette - un cours de «Tanya» qui attirait chaque semaine une bonne vingtaine d’étudiants : ceux-ci étaient souvent issus de familles ‘hassidiques ou avaient déjà goûté auparavant à l’étude de la ‘Hassidout.
Yehezkel, le «génie», avait refusé de participer même à un seul cours, d’entrer même dans la pièce. Par contre, il aimait apparaître à la fin du cours pour poser des questions «géniales» auxquelles Rav Kahn ne saurait répondre – du moins le pensait-il. Le fait que Rav Kahn était – et est toujours – un monument d’érudition talmudique finit par forcer son respect.
Yehezkel demanda un jour à Rav Kahn de lui arranger un rendez-vous avec le Rabbi, ce que les ‘Hassidim appellent une «Ye’hidout», un entretien privé. De fait, Yehezkel était préoccupé par plusieurs questions dans son étude et aucun de ses professeurs ne lui avait donné de réponse satisfaisante. Peut-être le Rabbi y parviendrait-il.
La nuit fixée pour la Yehidout arriva. A deux heures du matin, après d’innombrables personnes, Yehezkel fut admis dans le bureau du Rabbi. Rav Kahn l’attendait à l’extérieur : il était sûr que le jeune homme sortirait – disons : différent. Mais ce ne fut pas le cas.
Après un long silence d’environ une heure, Yehezkel sortit du bâtiment, sans même prendre congé de Rav Kahn.
Pendant dix ans, on ne l’avait plus revu.
«Rav Kahn, il y a dix ans, vous m’aviez proposé un cours de ‘Hassidout : êtes-vous toujours d’accord ?»
Bien sûr, Rav Kahn accepta. Ce n’est qu’au bout de plusieurs cours que l’étudiant se confia un peu.
«Vous voulez sans doute savoir ce que le Rabbi m’avait dit à l’époque, n’est-ce pas ? D’abord je voudrais m’excuser pour avoir coupé tout contact avec vous…»
«Ne vous en faites pas pour moi ! Mais que vous est-il arrivé ?»
«Voilà. Quand je suis entré dans le bureau du Rabbi, j’avais préparé des questions auxquelles aucun de mes professeurs n’avait réussi à répondre. Je voulais voir si vraiment le Rabbi était un génie phénoménal comme tous le prétendaient.
De fait, il était encore plus extraordinaire que je le pensais. Il répondit à mes questions très rapidement, avec des explications claires et précises. Mais quand il m’a demandé dans quelle Yechiva j’étudiais, je lui ai dit le nom de la Yechiva : il m’a conseillé de changer, de fréquenter plutôt un institut dans lequel on étudiait la ‘Hassidout. Bien que j’aie justement assisté à une démonstration prodigieuse de son génie, je refusai obstinément de prendre en compte sa remarque.
Il m’a parlé encore presque une heure et à un moment, il a affirmé : «Si on apprend la Torah sans aucun sentiment pour «D.ieu Qui donne la Torah», il peut même arriver que si on n’obtient pas toute l’attention qu’on estime mériter, on se mette en colère, on devienne déprimé, on commette quelques petites fautes (et le Rabbi en énuméra quelques-unes) puis même de plus graves (il donna encore d’autres exemples) et finalement - que D.ieu préserve – on décide de quitter le judaïsme entièrement».
Je quittai le Rabbi, retournai à la Yechiva et m’endormis. Cette conversation ne m’avait pas convaincu et je l’oubliai presque aussitôt. Mais quelques semaines plus tard, j’exposai en public quelques brillantes idées de Torah quand un de mes camarades s’exclama : «C’est n’importe quoi ! Tu as juste oublié un «Tossefot» (commentaire du Talmud) !»
Cette remarque me fit rougir, je me mis en colère et décidai de ne plus me rendre dans la salle d’études durant quelques jours. Mais très vite, la colère devint dépression : je dormais le jour tandis que la nuit, je fréquentais des endroits peu recommandables. Je finis par abandonner la Yechiva.
Je me lançai dans les affaires, «oubliant» progressivement d’accomplir certains commandements ; je me mariai avec une jeune fille non-pratiquante, nous avons des enfants et vivons exactement comme nos voisins.
Mais un jour, mon fils âgé de huit ans est revenu en pleurant de l’école : ses camarades l’avaient traité de «sale Juif». Il voulait savoir ce que signifiait «Juif» et de plus «sale Juif» ; et pourquoi on l’avait abreuvé – lui ! – de cette injure.
Je ne savais pas quoi lui répondre. Le lendemain, je remarquai en passant devant un kiosque à journaux le «Jewish Press». Je me suis dit que j’y trouverais peut-être la réponse. Dans le journal, il y avait une photo du Rabbi de Loubavitch et une précision : le Rabbi prononcerait un discours en public dans quelques jours.
Je retins la date et me rendis au 770 Eastern Parkway. La synagogue était pleine à craquer. Je parvins à me faufiler dans les rangs et, à ma grande stupéfaction, quand je commençais à me concentrer sur ses paroles, je l’entendis affirmer que : «Si quelqu’un étudie la Torah sans aucun sentiment pour D.ieu Qui donne la Torah, il peut même arriver que si on n’obtient pas toute l’attention qu’on estime mériter, on se mette en colère, on devienne déprimé, on commette quelques petites fautes (et le Rabbi en énuméra quelques-unes) puis même des plus graves (il donna encore d’autres exemples) et finalement – que D.ieu nous en préserve – on décide de quitter le judaïsme entièrement !»
Je me rendis à deux autres réunions de ce genre à quelques mois d’intervalle et, à chaque fois, le Rabbi répétait cette phrase. La dernière fois, la réunion s’est terminée avec le passage de tous les participants devant le Rabbi pour recevoir de sa main le «Kos Chel Bra’ha», le vin de bénédiction. Moi aussi, je fis la queue ; inutile de préciser que j’avais bien changé depuis la dernière fois où je lui avais parlé... Le Rabbi m’adressa un large sourire et, tout en versant un peu de son verre dans le mien, il déclara : «Yehezkel, il est peut-être temps pour vous d’étudier la ‘Hassidout !»
«Et c’est pour cela que je suis revenu étudier avec vous, Rav Kahn !» conclut Yehezkel.

Rav Tuvia Bolton
www.ohrtmimim.org
traduit par Feiga Lubecki