Semaine 8

  • Téroumah
Editorial

Retour sur images

Le 7 février dernier avait lieu le gala du Beth Loubavitch. Deux semaines ont passé depuis lors, comme une période de décantation ; c’est juste le temps nécessaire pour que se mettent en place les images fortes qui en resteront dans l’esprit et la mémoire. Fermons un instant les yeux et laissons-les monter l’une après l’autre ; elles sont belles et précieuses.
Tout d’abord une salle : elle semble si grande que l’on peine à en voir les limites avec précision. Et puis des tables blanches : elles forment comme des accents toniques disposés en bouquets. Et encore un podium central : c’est une sorte d’îlot bleu qui s’élève à la vue de tous. Mais il y a surtout le frémissement de l’attente et de l’émotion. Il y a ces hommes et ces femmes qui, par groupes, entrent dans l’immense salle, y trouvent leur place et s’y installent. Il y a ce rayon de soleil qui paraît, tout à coup, éclairer chacun et qui, sans qu’on le dise, fait penser à tous que, si gala il y a, c’est celui du cœur et celui du bonheur. Près de deux mille personnes sont déjà là, tout à l’heure elles seront plus nombreuses. Les personnalités communautaires ont répondu à l’appel : Joël Mergui, président du Consistoire de Paris, et Pierre Besnainou, président du Congrès Juif Européen, à l’unisson de tous ceux qui sont venus ce soir.
Car, ici, on fête quelque chose : l’amour de son prochain. Et on célèbre quelque chose : l’action incessante, la main tendue vers tous, le souci porté à autrui et la volonté de continuer toujours. Rav Azimov, président du Beth Loubavitch, prend la parole ; il sait dire les mots qui, montant du cœur, pénètrent le cœur : l’année écoulée, les réalisations, les remerciements que chacun mérite pour l’effort accompli. Celui qui a dit que la musique peut éveiller en l’homme les sentiments les plus purs, l’entraîner au sommet de l’allégresse et le faire voler sur des ailes d’harmonies ne s’est pas trompé. Elle s’élève dans la salle et, après la solennité de l’ouverture, les âmes s’unissent dans cette redécouverte. La joie monte. Vient le temps des donateurs. Le bonheur de la solidarité se lit sur leur visage. Ils savent ce qu’ils font et leur acte est conduit par leur conscience. Ils savent aussi que leurs dons vont soutenir une action qui ne se dément jamais, qu’il va aussi, comme les années précédentes, aider ceux qui en ont besoin en Israël : cette année, les jeunes mères et leur nouveau-né.
Cette soirée est étonnante, chacun a le sentiment qu’elle se termine toujours trop vite. Alors, que ces images nous accompagnent et… Merci à tous !

Etincelles de Machiah

Le prophète Elie

Annonçant la venue de Machia’h, Malachie (3 : 23) prophétise : «Voici que je vous envoie le prophète Elie avant la venue du grand et terrible jour de D.ieu». Ce verset souligne l’implication particulière d’Elie dans l’avènement des temps messianiques. C’est justement ce qui demande à être mieux compris : pourquoi ce rapport spécifique entre lui et le nouveau temps ?

Elie, est-il enseigné, a tant spiritualisé son corps que, lorsqu’il quitta ce monde, son enveloppe physique s’éleva avec lui. Ce caractère est celui qui apparaîtra au temps de la Délivrance. Alors, le corps de chaque être humain est si raffiné que (Isaïe 40 : 5) «toute chair verra que c’est la bouche de D.ieu qui a parlé».
(d’après Likoutei Si’hot, vol. II, p. 610) H.N.

Vivre avec la Paracha

Teroumah :Le monde : une résidence

Pourquoi sommes-nous là ? C’est là la base de toutes les questions que se posent tous les courants de réflexion sur la Torah, chacun selon son style.
Le Talmud statue simplement et succinctement : «J’ai été créé pour servir mon Créateur». Les travaux du Moussar, orientés vers la morale, décrivent le but de la vie comme le raffinement des traits de caractère. Le Zohar estime que D.ieu nous créa «pour que Ses créations Le connaissent» Le Maître de la Cabbale, Rabbi Its’hak Louria offre, quant à lui, la raison suivante : «D.ieu est l’essence du bien et la nature du bien est de donner du bien. Mais le bien ne peut être distribué s’il n’y a personne pour le recevoir. C’est à cette fin que D.ieu a créé notre monde, pour qu’il puisse y avoir des réceptacles à Sa bonté».
La ‘Hassidout enseigne que toutes ces raisons, ainsi que d’autres non citées ici, sont les faces diverses d’un désir divin unique pour la création, comme il s’exprime dans les différents « mondes » ou règnes de la création divine. La ‘Hassidout offre également sa propre formulation de ce désir divin : «Faire une résidence pour D.ieu dans le monde matériel».

Une résidence pour D.ieu
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Un des fondements de notre foi est que «le monde entier est rempli de Sa présence» et qu’ «il n’existe pas d’endroit vide de Lui». Il ne s’agit donc pas de faire venir D.ieu dans le monde matériel, Il est déjà là. Mais se peut-il que D.ieu soit dans le monde matériel sans y être chez Lui ?
Etre «chez soi» signifie être dans un lieu où votre présence est ressentie, dans un lieu où l’on fait cas de vos besoins et de vos désirs. Cela signifie être dans un endroit où vous êtes vraiment vous-même, sincèrement et naturellement, et pas celui que vous êtes en public ou ailleurs.
Le monde matériel, dans son état naturel, ne constitue pas un environnement hospitalier pour D.ieu. S’il existe un point commun à toutes les choses matérielles, c’est leur égocentrisme profond, leur priorité accordée à leur existence comme fondement et but de l’existence. Avec chaque parcelle de sa masse, la pierre proclame «je suis». Chez l’arbre comme chez l’animal, la préservation et la perpétuation du moi sont le centre de chaque instinct et le but de chaque action. Et qui plus que l’être humain possède une ambition démesurée pour se propulser en avant ?
Le seul problème de cet égocentrisme, c’est qu’il brouille la vérité qui lui est sous-jacente : la vérité que la création n’est pas une fin en soi mais un produit de son Créateur et un véhicule pour Lui. Et cet égocentrisme n’est pas une caractéristique secondaire ou incidente de notre monde mais son trait fondamental. Ainsi, pour faire de ce monde «une résidence» pour D.ieu, nous devons en transformer la nature même. Nous devons en reconstruire les fondations et transformer cette identité tournée vers elle-même en quelque chose qui existe pour un but plus grand qu’elle-même.
Chaque fois que nous saisissons un objet ou une ressource matérielle et l’utilisons pour servir D.ieu, nous effectuons une telle transformation. Quand nous prenons un morceau de cuir et en faisons une paire de Tefilines, quand nous prenons de l’argent et le donnons à la charité, quand nous utilisons notre intellect dans l’étude d’un chapitre de Torah, nous effectuons une telle transformation. Dans son état initial, le morceau de cuir s’exclamait : «J’existe» ; maintenant il dit : «J’existe pour servir mon Créateur». Auparavant, le billet s’écriait : «Amasser est bien», dans la boite de Tsedaka, il dit : «Le but de la vie n’est pas de recevoir mais de donner». L’esprit humain avait une ambition : «Enrichis-toi», l’esprit étudiant la Torah dit : «Connais ton D.ieu».

La frontière du Moi
Deux étapes sont nécessaires pour faire de notre monde une résidence pour D.ieu. La première implique que l’on transforme chaque ressource matérielle en «réceptacle pour la Divinité» : transformer le cuir en Tefilines, l’argent en charité, consacrer du temps à l’étude de la Torah. La seconde étape consiste à utiliser effectivement ces «réceptacles» pour servir la volonté divine : attacher les Tefilines sur le bras et la tête, utiliser l’argent donné pour nourrir les affamés, étudier la Torah, etc.
A première vue, il semblerait que la seconde étape soit plus significative que la première puisque cette dernière n’est qu’une amorce, un moyen pour l’accomplissement de la seconde. Mais, comme nous en lisons cette semaine la première étape, dans la description que fait la Torah de la première résidence pour D.ieu dans notre monde, une grande importance est accordée à la construction elle-même, plus qu’à son utilisation en tant que résidence divine.
La Torah, d’habitude si parcimonieuse dans le nombre de ses mots, développe de façon inhabituelle le récit de cette construction. Les quinze matériaux utilisés sont cités pas moins de trois fois ; la liste des composants et des meubles du Sanctuaire revient huit fois, et les détails infimes, depuis les dimensions de chaque panneau, de chaque pilier, les couleurs de chaque tapisserie, ne sont pas énoncés une fois mais deux : dans le récit des instructions de D.ieu à Moché et dans le récit de la construction effective. Treize chapitres en tout y seront consacrés alors que la Torah ne consacre qu’un chapitre à la Création du monde, trois chapitres à la Révélation sinaïtique et onze chapitres à la sortie d’Egypte.
Le Michkan est le prototype et le modèle de toutes les résidences de D.ieu construites dans le monde matériel.
«Qu’ils Me fassent un Sanctuaire et Je résiderai en eux» : en chacun de nous. Ainsi l’importance accordée à la construction du Michkan, implique que dans nous-mêmes également nous devons construire les «réceptacles» de la Divinité.
Pour le faire, il faut transformer. Si D.ieu n’avait désiré qu’un environnement hospitalier, Il n’aurait eu nul besoin d’un monde matériel. Mais ce que D.ieu désire est la transformation elle-même : relever le défi de dépasser notre égocentrisme et de redéfinir la matérialité. Il s’agit là de la première étape : faire de quelque chose de matériel un instrument pour le Divin. La seconde étape ne consiste qu’à concrétiser un potentiel, à utiliser ce qui existe déjà.
Pour introduire un ami au monde de la Torah et des Mitsvot, pour élargir son horizon et lui permettre de se dépasser, il faut d’abord le rendre réceptif à une vie où côtoyer le Divin fait partie du quotidien. Soyez ouverts et hospitaliers. Montrez ce que vous êtes et ce que vous représentez. Apparemment, vous n’avez rien fait. Mais dans l’essence, un changement radical se produit. Vous avez fait en sorte que la personne devienne un réceptacle pour la Divinité.
Bien sûr, le but d’un réceptacle est qu’il soit rempli de contenu. Le but d’une maison est d’être habitée. Le Sanctuaire fut construit pour y abriter la présence de D.ieu. Mais c’est la construction des réceptacles pour la Divinité qui constitue le plus grand défi de la vie et son accomplissement le plus révolutionnaire.

Le Coin de la Halacha

Comment interpréter les rêves ?

Dans la plupart des cas, les rêves ne doivent pas être pris en compte. Même si certains éléments s’avèrent réels par la suite, ils sont souvent mêlés à de nombreux détails qui n’ont aucune importance. C’est pourquoi on n’attachera aucune importance aux rêves car, la plupart du temps, ils ne sont que le reflet de ce que l’on a pensé durant la journée. Le Rabbi de Loubavitch ajoute que «souvent les rêves sont une tentative du Yetser (le mauvais penchant) qui cherche à détacher le Juif de la réalité» et à lui faire perdre son temps et sa lucidité. Cependant, s’il s’agit d’un rêve positif, par exemple à propos d’un Rabbi, on en retirera un encouragement à s’impliquer davantage dans la vie juive, ses traditions et ses commandements.
Il peut arriver que des rêves dissimulent une certaine prophétie. C’est pourquoi il existe une prière – que l’on prononce pendant la bénédiction des Cohanim durant les fêtes : «Que ce soit Ta volonté… que les rêves soient de bons présages, que j’ai rêvé de moi ou des autres ou que des autres aient rêvé de moi».
Les commentateurs expliquent que les rêves dépendent soit de la nourriture qu’on a mangée la veille, soit des pensées ou des obsessions qu’on n’a pas chassées de son cerveau soit des pensées constructives qui se sont gravées dans la mémoire.
Pour éviter de faire de mauvais rêves, on vérifiera que les Mezouzot placées à la porte sont «cachères» ; un garçon veillera à garder la tête couverte d’une Kippa et, si possible, gardera son Talit Katane.
On récitera scrupuleusement avant de se coucher le Chema Israël et les versets qui suivent tels qu’ils sont imprimés dans les livres de prières.
Il est également conseillé de raconter, ou de lire – avant de se coucher – des histoires de Tsadikim ou de ‘Hassidim.
L’exil est comparé à un rêve : on n’y distingue pas le réel de l’impossible, on n’y voit pas la dimension spirituelle qui éclaire le monde. Bien vite «l’Eternel nous ramènera en Terre Sainte et alors nous réaliserons que nous étions comme des rêveurs» (Psaumes 126) avec la venue du Machia’h.

F. L. (d’après Michpa’ha ‘Hassidit)

De Recit de la Semaine

Panne d’essence

Etre en panne d’essence n’est pas mon passe-temps favori. Surtout le vendredi après-midi. Encore moins dans un quartier inconnu, le genre de quartier où je ne m’aventurerais même pas de jour, un endroit assez menaçant et sinistre.
J’avais pourtant imprimé le trajet et j’aurais dû arriver à bon port en temps voulu.
Oui mais voilà : l’homme propose et D.ieu rit, dit le proverbe. Le rendez-vous avait pris plus de temps que prévu et… la voiture s’arrêta en rase campagne. Même un aussi piètre mécanicien que moi comprenait facilement : panne d’essence. Quelqu’un s’était-il «servi» de mon réservoir pendant mon absence ? Toujours est-il qu’il fallait trouver – rapidement – une solution.
J’aperçus un policier. Tout en rajustant ma cravate, je m’approchai de lui : «Je vous en prie ! Je suis rabbin et notre Chabbat commence au coucher du soleil. La compagnie d’assurance prendra sans doute un certain temps avant de me dépanner. Pourriez-vous m’amener à la plus proche station-service ?»
- «Non ! répondit-il sèchement. Vous n’avez qu’à vous y rendre à pied, à quelques rues non loin d’ici !»
Jamais je n’ai effectué une marche aussi longue, épuisante et angoissante. Je tentai de répéter mentalement quelques versets des Tehilim (Psaumes) et des paragraphes de Tanya afin de transformer cette «promenade» en projet éducatif.
Quand j’arrivai à la station-service, je cherchai un jerrican : la buvette proposait toutes sortes de boissons et friandises mais pas le moindre bidon. L’employé refusa de m’aider. Désespéré, je me suis mis à chercher dans la poubelle. Les clients de la station-service devaient trouver le spectacle assez surréaliste : un homme plus très jeune, à la longue barbe et au chapeau noir fouillant dans les ordures…
Mais «quelqu’un» m’aida de là-haut. J’aperçus enfin ce dont je rêvais désespérément à ce moment-là : une bouteille vide de jus d’orange de taille américaine que je me mis à remplir d’essence.
«Avez-vous besoin d’aide?» me demanda alors un automobiliste compatissant qui m’avait sans doute observé depuis un certain temps.
Je devais me décider rapidement : refaire la route à pied ou accepter de monter dans la voiture d’un étranger ? Je priai à toute vitesse puis répondis finalement : «Oh, comme ce serait gentil de votre part ! Ma voiture est tombée en panne à quelques rues d’ici !» Et je montai dans sa voiture.
Durant le trajet, j’engageai poliment la conversation : «Vous savez, vous accomplissez vraiment une bonne action !» dis-je.
«Vous voulez dire une Mitsva ! répondit-il. Etes-vous Loubavitch ?»
Interloqué, je l’observai un peu plus attentivement et lui demandai : «Vous êtes juif ?»
«Non, pas du tout, continua-t-il en souriant.»
«Alors comment connaissez-vous le mot Mitsva ? Et Loubavitch ?»
«Voilà ! A l’université, mon voisin de chambre était juif mais pas très pratiquant. Le samedi matin, le rabbin Loubavitch du campus, avec une longue barbe – comme vous – entrait dans la chambre et tentait de le réveiller pour qu’il complète le «Minyane». Mon ami n’était pas intéressé, il préférait dormir. J’étais désolé pour le rabbin et j’aurais voulu l’aider. Ce rabbin était très gentil et m’avait expliqué que je ne pouvais pas résoudre son problème de Minyane. Mais nous avons discuté et il m’avait dit que mon rôle était d’augmenter des actes de bonté, encore une Mitsva comme il disait.
Alors quand je vous ai vu désemparé à la station-service, j’ai repensé à ce rabbin et je me suis dit qu’il était temps de faire une Mitsva !»
Je ravalai ma salive. Nous arrivions devant ma voiture et je le remerciai.
«Un instant, Monsieur le rabbin. Comment allez-vous verser l’essence dans le réservoir sans entonnoir ?»
Je n’y avais pas pensé. Mais lui, il tenait à mener sa Mitsva jusqu’au bout et ne me quitta qu’une fois la tâche achevée. Il refusa poliment le billet que je lui tendais et me souhaita «Chabbat Chalom» !
Bien vite je pus conduire jusqu’à la prochaine station-service tout en repensant à ce non-Juif qui avait accompli encore un acte de bonté, encore une Mitsva.
Le Rabbi de Loubavitch nous a encouragés à contacter chaque Juif, quelles que soient son origine, son éducation, son occupation actuelle afin de lui donner l’occasion d’accomplir même une seule Mitsva. Parfois nous réussissons à persuader un étranger dans la rue à mettre les Téfilines, même une seule fois. Parfois une conversation amicale avec une voyageuse assise dans le même avion peut l’amener à nous promettre d’allumer les bougies de Chabbat le prochain vendredi soir. Et il nous arrive de douter : cela en vaut-il la peine ? Juste pour une fois ?
Mais nous avons appris que chaque bonne action a un effet infini, est divine, éternelle. De plus, une Mitsva est contagieuse, elle en entraîne une autre.
Et parfois la personne refuse : je fournis alors davantage d’efforts, je recours à toutes sortes d’arguments mais non, il n’est pas intéressé, il se dit athée, il n’a pas le temps et il nous renvoie avec un méprisant : «Occupez-vous d’autre chose !»
Nous avons alors l’impression de tomber en panne d’essence, d’être bloqué… Mais D.ieu nous envoie alors un «Mitsva-Man» qui nous rappelle que nous ne disposons pas de toutes les pièces du puzzle. Aucun effort n’est vain même si cela peut prendre un certain temps avant que tout se mette en place.
Ce vendredi soir, alors que mon épouse allumait calmement les bougies de Chabbat, nous avons remercié D.ieu pour Son infinie bonté. Impressionnés par la gentillesse de notre sauveur, ce non-Juif rencontré dans un quartier aussi inhospitalier, nous avons silencieusement prié pour notre confrère, ce rabbin Loubavitch quelque part sur un campus universitaire, pour qu’il ne désespère jamais de trouver un Minyane...

Rav Daniel Moscowitz – Chicago, Illinois (USA)
Chabad.org Magazine
traduit par Feiga Lubecki

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